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Événements de l'année 2012 |
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ÉVÉNEMENTS DE L'ANNÉE 2012
Sikyong Dr Lobsang Sangay lance la campagne de solidarité avec le Tibet (5 décembre)
Sungdue Kyab, Tibétain de l'Est du Tibet s'auto-immole... 91ème désespéré (2 décembre)
Résolution du Sénat afin de promouvoir la coordination politique au sein de l'Union européenne pour des actions cohérentes (27 novembre)
3 Tibétains se sont à nouveau immolés (27 novembre)
Marche de solidarité avec les immolés du Tibet le 25 novembre à Paris (25 novembre)
Assemblée extraordinaire des groupes de soutien au Tibet du 16 au 18 novembre à Dharamsala (18 novembre)
Sangdag Tsering s’immole par le feu le 17 novembre à Rebkong (18 novembre)
Chakmo Kyi s'est immolé par le feu le 17 novembre à Rebkong (18 novembre)
Un moine bouddhiste s'est immolé par le feu le 15 novembre au monastère de Nalanda, près de Lavaur (16 novembre)
Des associations pro-tibétaines appellent les Parlementaires à réagir (4 novembre)
Tibet : la responsable de l'ONU aux Droits de l'Homme interpelle la Chine (3 novembre)
Un autre Tibétain s'immole dans le comté de Sangchu (23 octobre)
Le Tibet continue à brûler, une seconde immolation en 48 heures (22 octobre)
Interdiction renforcée des photos du Dalaï-Lama (Amdo)
Possible libération en 2013 de Lobsang Tenzin, le plus ancien prisonnier politique tibétain (12 octobre)
Un Tibétain abattu par les autorités pour avoir tenté de s'immoler (Siling City) (10 octobre)
Tsoe : région sous tension après une immolation (9 octobre)
54ème immolation : soit 3 en une semaine (7 octobre)
Un écrivain Tibétain s'auto-immole à Nagchu (5 octobre)
Yungdung s'immole par le feu le 29 septembre 2012 à Dzatoe (1er octobre)
Un frère raconte la rencontre avec son frère incarcéré (27 septembre)
Le Tibet est devenu une "prison", accuse un dirigeant en exil en Inde (27 septembre)
15 ans d'éducation chinoise obligatoire pour les Tibétains (11 septembre)
Dissident Chinese writer invites Gyalwang Karmapa to Berlin (11 septembre)
Chinese government protests Corvallis mural (11 septembre)
Des Tibétains rentrant au Tibet refoulés par la police chinoise vers le Népal (6 septembre)
Des Tibétains osent brandir des photos du Dalaï-Lama (5 septembre)
Deux jeunes Tibétains laïcs se sont immolés en signe de protestation contre l'oppresseur chinois (27 août)
La douve et l'appartheid, par Woeser (27 juillet)
Chine : un jeune moine tibétain s'immole par le feu (17 juillet)
Deux écrivains tibétains arrêtes pour avoir critiqué la politique chinoise au Tibet (17 juillet)
Un élu appelle à brûler les uniformes américains "made in China" (13 juillet)
160 km à pied pour le Tibet (9 juillet)
Déclaration du Kashag à l'occasion du 77e anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï-Lama (6 juillet)
Comment être tibétain dans la Chine d'aujourd'hui (3 juillet)
Le Tibet au Conseil des Droits de l'Homme à l'Onu (28 juin)
Arrestation de la femme et des proches d'un Tibétain immolé (26 juin)
Sécurité renforcée sur Lhassa et expulsions de la capitale de Tibétains (21 juin)
Deux Tibétains s'immolent par le feu ensemble à Zatoe (20 juin)
Parole de Tamding Thar avant son immolation (19 juin)
A la suite de tortures, un moine tibétain meurt en prison (19 juin)
Résolution du Parlement Européen sur la situation des droits de l'Homme au Tibet
Copenhague - Pékin : visite de Hu Jintao
"Quelle diplomatie Chine - France ?" (7 juin)
La Chine ferme - encore - le Tibet aux touristes étrangers (6 juin)
Centre Tibétain pour les Droits Humains et la Démocratie : rapport de détention après les immolations à Lhassa (2 juin)
Amnesty International : "La Chine doit mettre fin aux opérations de répression menées depuis les immolations au Tibet" (1er juin)
600 personnes arrêtées après des tentatives d'immolations à Lhassa (31 mai)
Dargye et Tobgye Tseten : deux nouvelles immolations, pour la 1ère fois à Lhassa (28 mai)
Le Dalaï-Lama à "Europe pour Tibet" à Vienne (26 mai)
Appel des Tibétains en exil à l'Union Européenne (25 mai)
Le Dalaï-Lama fait citoyen d'honneur de la ville de Huy en Belgique (24 mai)
Des complots chinois pour nuire au Dalaï-Lama (20 mai)
N'oublions pas le Tibet ! (26 avril)
Le Dalaï-Lama explique pourquoi il ne se prononce pas sur les immolations (20 avril)
Première cérémonie des récompenses pour les "Monastères modèles d'harmonie" et les "Moines et Nonnes obéissants à la loi" (19 avril)
Candidats à la présidentielle 2012 face au Tibet (18 avril)
Convention sur le Tibet (Ottawa, du 27 au 29 avril (18 avril)
Poursuite de la répression contre les Tibétains à Ngachu (17 avril)
"Transformez toutes vos inquiétudes en une force" conseille Gyalwang Karmapa aux étudiants (17 avril)
Le Dalaï-Lama parle de "politiques totalitaires, aveugles, irréalistes" conduisant aux auto-immolations (15 avril)
Questions aux candidats à l'élection présidentielle (8 avril)
Claude Arpi, expert du Tibet, écrit à Hu Jintao (29 mars)
Testament de Janphel Yeshi, martyr (29 mars)
Janphel Yeshi s'immole le 26 mars à New Delhi (26 mars)
Appel du Kalon Tripa au Secrétaire Général des Nations Unies (19 mars)
Un 30ème moine s'immole par le feu à Ngaba (16 mars)
Pressions des autorités chinoises sur les manifestants et les monastères (15 mars)
Déclaration du Kalon Tripa pour la journée nationale du 10 mars 2012 (10 mars)
Proposition de résolution sur le respect de la liberté d'expression au Tibet (6 mars)
Une odeur de fin de règne plane sur Pékin (6 mars)
Déclaration du Kalon Tripa pour le Losar (21 février)
Le Tibet abandonné (19 février)
La répression chinoise vue de l'intérieur du Tibet (vidéo)
Deux Tibétains abattus par les forces de sécurité (7 février)
Déclaration de Gyalwang Karmapa, Orgyen Trinley Dorje (6 février)
Les forces de sécurité ont emmené des centaines de Tibétains de Lhassa vers une destination inconnue (1er février)
Tibet : face à la Chine, la communauté internationale marche sur des œufs (1er février)
Lettre ouverte du Parlement Tibétain au Président Hu Jintao (27 janvier)
Déclaration du Kalon Tripa sur les assassinats de Tibétains par la police chinoise (26 janvier)
La police chinoise ouvre le feu sur des Tibétains (23 janvier)
Une nouvelle immolation à Ngaba, de très violents heurts avec la population (14 janvier)
Le peuple tibétain continue de brûler et le monde continue d'être muet !!! (12 janvier)
Une 15ème immolation au Tibet oriental (10 janvier)
Deux nouvelles immolations au Tibet, dans la région de Ngaba (7 janvier)
"Nous sommes prêts pour les négociations" dit le Kalon Tripa (5 janvier)
Plus de 6,5 millions de personnes sont passées à Lhassa par le train en 2011 (5 janvier)
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SIKYONG DR LOBSANG SANGAY LANCE
LA CAMPAGNE DE SOLIDARITÉ AVEC LE TIBET
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Dans sa déclaration du 10 Mars 2012, Sikyong Lobsang Sangay a appelé tous les Tibétains ainsi que les amis du Tibet à faire, de l'année 2012, l'année du Tibet. Cet appel a été un succès car nous avons vu fleurir les résolutions aux parlements et au congrès en Europe,en France, en Italie et aux Etats-Unis ainsi que des déclarations de soutien par les Parlementaires en Australie, Brésil, Canada, Europe, France Allemagne, Italie, Inde, Japon, Afrique du Sud, Etats-Unis et d'autres encore.
Nous exprimons notre profonde reconnaissance aux Etats-Unis et aux nombreux gouvernements et Parlements pour l'attention qu'ils portent à la détérioration de la situation au Tibet et accueillons favorablement la récente déclaration de madame Navi Pillay, directrice de la Commission des Droits de l'Homme à l'ONU et celle de Monsieur Gary Locke, Ambassadeur des Etats-Unis en Chine. Nous remercions également Amnesty International, Reporters sans Frontières, Human Rights Watch pour les Etats-Unis et la Commission Exécutive sur la Chine pour leur reportage au Tibet.
Appuyons-nous sur les succès obtenus en 2012 pour lancer la campagne de Solidarité avec le Tibet pour 2013.
En dépit de ces appels pressants à ne pas employer une méthode aussi drastique, la vague d'immolations continue au Tibet avec 92 immolés jusqu'à aujourd'hui dont 79 en 2012 et 28 au seul mois de Novembre.A cette situation, le gouvernement chinois a répondu par des mesures encore plus répressives . L'Administration Centrale Tibétaine maintient ses efforts afin de faire connaitre à la communauté mondiale dans son ensemble, la situation actuelle au Tibet y compris à celle des leaders politiques, des faiseurs d'opinion, aux amis dans les médias, et aux êtres humains qui ont foi en la justice.
Pour accompagner ces efforts, une nouvelle vidéo sur les immolations, un micro site et une page facebook ont été lancés aujourd'hui afin de mobiliser l'opinion mondiale qui se doit de ne pas rester passive.
Les gouvernements, les peuples, les organisations des Droits de l'Homme, et les individus peuvent faire la différence en intensifiant leurs efforts pour faire en sorte que le monde prenne conscience de la situation désastreuse au Tibet et exhorter le gouvernement chinois à résoudre les problèmes du Tibet par le dialogue . Les immolés ont appelé au retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet et au rétablissement de la liberté pour les Tibétains.
Nous lançons un appel à nos amis ainsi qu'à la communauté internationale afin qu'ils prennent les décisions suivantes :
- Diffuser les liens du micro site (www.solidaritywithtibet.org) et la page facebook (www.facebook.com/ SolidarityWithTibet) avec votre cercle d'amis.
- Diffuser les liens du youtube: http://www.youtube.com/watch? v=hyjFBg8mwiU.
- Rejoindre Thunder Clap et partager un message at (www.solidaritywithtibet.org) de façon à ce que le 10 Décembre, jour des Droits de l'Homme autant que possible de personnes soient informées de la situation actuelle au Tibet grâce à la campagne de Solidarité avec le Tibet.
Contact média : Mr Tashi Phuntsok, spokesman, DIIR, +91 98822 32476
Mr Lobsang Choedak, Chargé de Presse, +91 98822 32467
Bureau du Tibet, le 05/12/2012
SUNGDUE KYAB, TIBÉTAIN DE L'EST DU TIBET
S'AUTO-IMMOLE... 91ème DÉSESPÉRÉ
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DHARAMSHALA, 2 Décembre: La vague de protestation suicidaire n'en finit plus; des témoignages nous rapportent une nouvelle immolation aujourd'hui dans le district de Bora, région de Sangchu dans le Tibet oriental.
D'après des sources en exil, il s'agit d'un jeune homme tibétain, identifié sous le nom de Sungdue Kyab.
Sungdue Kyab s'est immolé par le feu aujourd'hui dans l'après-midi sur la route principale de Bora à proximité du monastère de la ville. Peu après le début de l'immolation, la police chinoise est arrivée sur les lieux, a éteint les flammes et a emmené Sungdue. Selon des témoins Il aurait été emporté vivant vers un hôpital àTsoe.
la suite de cette auto-immolation de protestation, les moines du Monastère de Bora et les Tibétains de la localité se sont préparés pour se rendre à Tsoe mais la permission leur fut refusée par les autorités chinoises. La situation à Bora est décrite comme tendue et les lignes de communication sont suspendues.
De plus amples détails sont attendus au moment où sont rédigées ces lignes.
Tibet.fr, le 03/12/2012
RÉSOLUTION DU SÉNAT
AFIN DE PROMOUVOIR LA COORDINATION
POLITIQUE AU SEIN DE L'UNION EUROPÉENNE
POUR DES ACTIONS COHÉRENTES
(27 novembre 2012)
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Le 27 novembre 2012
N°69
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2012-2013
ATTENTION
DOCUMENT PROVISOIRE
Seule l’impression définitive a valeur de texte authentique
RÉSOLUTION EUROPÉENNE
relative à l’action européenne en faveur de la protection des droits des Tibétains.
Est devenue résolution du Sénat, conformément à l’article 73 quinquies, alinéas 4 et 5, du Règlement du Sénat, la résolution adoptée par la commission des affaires étrangères dont la teneur suit :
Voir les numéros :
Sénat : 787 (2011-2012), 91 et 155 (2012-2013)
Le Sénat,
Vu l’article 88-4 de la Constitution,
Vu la résolution 2012/2685 du Parlement européen du 14 juin 2012 sur la situation des droits de l'Homme au Tibet,
Considérant que le respect des droits de l'Homme, ainsi que des libertés de religion et d'association, est l'un des principes fondateurs de l'Union européenne, que sa politique étrangère vise notamment à promouvoir ;
Considérant que le dialogue Union européenne-Chine sur les droits de l'Homme n'a débouché sur aucune amélioration sensible de la situation des droits fondamentaux des Tibétains ;
Considérant que les autorités de la République populaire de Chine (RPC) ont eu un recours disproportionné à la force face aux manifestations de 2008 au Tibet et que, depuis lors, elles imposent des mesures de sécurité contraignantes qui limitent les libertés d'expression, d'association et de religion des Tibétains ;
Considérant que les pourparlers entre les émissaires du Dalaï-Lama et le Gouvernement de la RPC visant à trouver une solution pacifique et mutuellement satisfaisante à la question des droits des Tibétains n'ont débouché sur aucun résultat concret et sont actuellement au point mort ;
Considérant que les principes fixés dans le Mémorandum sur une autonomie réelle pour le peuple tibétain, présenté par les émissaires du Dalaï-Lama à leurs interlocuteurs chinois au mois d'octobre 2008, sont à prendre en compte pour arriver à une solution politique réaliste et durable de la question tibétaine, tenant compte de la nécessité, pour la RPC, de préserver sa souveraineté et son intégrité territoriale et, pour les Tibétains, de jouir d'une réelle autonomie au sein de la RPC ;
Considérant que le processus de démocratisation des institutions tibétaines en exil a franchi récemment une étape décisive, avec le transfert des pouvoirs politiques du Dalaï-Lama au Premier ministre de l'administration centrale tibétaine en exil ;
Demande au Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à défaut d'un représentant spécial pour le Tibet, de confier au Représentant spécial de l'Union européenne pour les droits de l'Homme la question tibétaine comme une priorité, avec pour mandat de :
– promouvoir la coordination politique au sein de l'Union européenne pour des actions cohérentes visant à faire progresser les droits humains et les libertés des Tibétains, notamment leur droit à préserver leur identité propre, dans ses aspects religieux, culturels et linguistiques ;
– promouvoir la coordination politique au sein de l'Union européenne pour des actions cohérentes soutenant le dialogue entre le Gouvernement de la RPC et les émissaires du Dalaï‑Lama, dans la perspective d'aboutir à une solution pacifique et mutuellement bénéfique de la question des droits des Tibétains ;
– promouvoir la coordination politique au sein de l'Union européenne pour des actions cohérentes soutenant la communauté tibétaine en exil dans ses efforts, sous la direction de l'administration centrale tibétaine, en faveur du développement des services d'éducation et de santé, de la garantie de moyens d'existence durables à ses membres, ainsi qu'en faveur de la préservation de la culture tibétaine en exil, dans tous ses aspects.
Devenue résolution du Sénat le 27 novembre 2012.
Le Président,
Signé : Jean-Pierre BEL
MARCHE DE SOLIDARITÉ AVEC LES IMMOLÉS DU TIBET
(25 NOVEMBRE, PARIS)
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La "Communauté Tibétaine de France" et les "Etudiants pour un Tibet libre" ont organisé conjointement une marche citoyenne de solidarité avec les immolés du Tibet, pour que les aspirations à la liberté et à la justice du peuple tibétain soient reconnues et respectées par le gouvernement de la République populaire de Chine.
Le film commence par l'intervention sur le parvis des libertés au Trocadéro de M. André Gattolin, sénateur Europe Écologie les verts. Suit ensuite le discours de M. Thupten Gyatso, président de la communauté tibétaine de France,
Depuis 2009, le Tibet a enregistré 85 cas d’immolations en signe de protestation contre l’occupation chinoise et ils ont tous dénoncé les politiques répressives du pouvoir chinois au Tibet. Les revendications politiques de ces immolés tibétains s’articulent autour des trois points suivants :
1 L’appel à l’unité du peuple tibétain
2 La reconnaissance de la liberté au peuple tibétain face à l’oppression chinoise
3 Le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet
Nous avons besoin d’une mobilisation massive des citoyens français à l’occasion de cette Marche de solidarité avec les immolés du Tibet afin que nous puissions envoyer un message d’espoir pour la liberté du peuple tibétain. C’est une occasion unique pour tous les amis du Tibet pour témoigner leurs amitiés avec le Tibet dans ces moments d’épreuves. Nous avons besoin d’une mobilisation internationale afin de faire cesser les répressions chinoises à l’encontre des Tibétains dans le Tibet occupé et faire respecter par le gouvernement chinois, la liberté d’expression. La communauté internationale devrait engager la Chine populaire dans un dialogue avec les représentants du peuple tibétain afin de trouver une issue à la crise tibétaine.
SVP : Venez nombreux à cette marche de solidarité avec une bougie et un drapeau du Tibet.
Tibet-info.net, le 15/11/2012
ASSEMBLÉE EXTRAORDINAIRE DES GROUPES DE SOUTIEN AU TIBET
(16 AU 18 NOVEMBRE A DHARAMSALA)
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Compte tenu de l’aggravation de la situation des Droits de l’Homme au Tibet, une Assemblée rassemblant les Groupes de Soutien au Tibet s’est ouverte le 16 novembre 2012 dans l’enceinte du T.C.V. (Tibetan Children Village (Village d’Enfants Tibétains)) à Dharamsala.
La réunion, du vendredi 16 au dimanche 18 novembre, a été organisée par Core Group for Tibetan Cause-India et guidée par le D.I.I.R. (Département de l’Information et des relations Internationales) de l’Administration Centrale Tibétaine. Environ 200 représentants, politiques et médias; issus de 43 pays, s'y sont retrouvés pour tenter de répondre à l'urgence de la situation au Tibet aujiourd'hui.
La tenue de cette réunion extraordinaire était d’examiner les moyens de renforcer l’appui de la communauté internationale afin de faire pression sur le gouvernement chinois. Le but étant de mettre fin aux politiques répressives qui conduisent un nombre croissant de Tibétains à s’auto-immoler en signe de protestation.
"La rencontre entre les groupes de soutien est devenue un impératif compte tenu de la situation critique et urgente au Tibet et la nécessité de coordonner les efforts de défense de la part de chacun", a déclaré le Dr NK Trikha, organisateur, membre de Core Group for Tibetan Cause, India.
En ouverture de la session, une minute de silence a été observée en mémoire de ceux qui ont sacrifié leurs vies pour le Tibet. Puis un discours a été prononcé par le Sikyiong Lobsang Sangay, le leader politique du peuple tibétain et successeur politique de Sa Sainteté le Dalaï Lama, pendant la séance d’ouverture le 16 novembre.
Espoir et solidarité
Le Sikyiong Lobsang Sangay a ensuite tenu à remercier toutes les personnes qui sont venues du monde entier pour participer à cette assemblée, insistant sur l’importance d’une telle réunion au vu de la situation. "En réunissant ainsi tous les groupes de soutien au Tibet, c’est un message fort que nous voulons adresser à Pékin, le message que nous sommes de plus en plus unis, de plus en plus forts, et que la question du Tibet demeure intacte et vivante".
"Tous ensemble, nous pouvons unir nos efforts et faire de la cause tibétaine un enjeu diplomatique majeur de l’année 2013".
Concluant que "cette réunion peut et doit donner de l’espoir aux Tibétains au Tibet, leur montrant ainsi que leurs voix sont écoutées et entendues".
Le samedi 17 novembre, les représentants des groupes de soutien ont pu rencontrer Sa Sainteté le Dalai Lama en audience privée.
Pendant ces 3 jours, les groupes de soutien ont travaillé ensemble sur une stratégie qui a abouti dimanche 18 novembre à un plan d’action commun à tous les groupes. Le but est de renouveler l’engagement d’un travail commun, en coopération avec les organisations tibétaines et les défenseurs des Droits de l’Homme chinois dans le monde, et ce dans la recherche d’une solution politique à la question du Tibet.
Le dimanche matin, une ébauche du plan d’action a été présentée au public et aux médias. En voici un résumé :
1. Développer la résistance tibétaine
a. Pousser les gouvernements à établir un forum intergouvernemental pour développer un plan d’action en réponse aux auto-immolations avant la fin de l’année 2013.
Cette campagne a pour but de faire prendre conscience de la situation au grand public et à faire pression sur les gouvernements grâce à un soutien de la part des leaders d’opinions et parlementaires.
Pour faire pression sur les gouvernements, la tactique consiste à organiser des journées de lobbying et de plaidoyers dans les ministères, dans les forums internationaux et à les relier aux ambassades basées à Pékin. Ces actions seront soutenues par une campagne de communication sur les auto-immolations. Nous allons collaborer avec un plus grand nombre de médias en organisant des rassemblements et d’autres événements qui lanceront un appel aux médias locaux et grand public via une stratégie axée sur les médias sociaux.
b. Développer Lhakar dans 25 pays de plus avant la fin de l’année 2013, et renforcer le mouvement où cela existe déjà.
Encourager les Groupes de Soutien, les associations tibétaines et les centres bouddhistes à rejoindre le mouvement Lhakar. Pour ce faire, il faudra mettre en place des présentations, des ateliers à l’attention des organisations clés, rechercher le soutien de célébrités, parlementaires et autres. Les actions recommandées vont inclure une utilisation soutenue des réseaux sociaux, vidéos en ligne, flash mobs et événements culturels.
2. Établir un soutien politique pour le Tibet
a. Stopper la réélection de la Chine au Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU avant novembre 2013.
En ciblant les Ambassadeurs des Nations Unies, cette campagne va créer un soutien électoral de la part des sociétés civiles et parlementaires pour un ‘non vote’ de principe à l’encontre de la réélection de la Chine au Conseil des Droits de l’Homme. Des journées de lobbying et pressions des électeurs sur les parlementaires, création d’un bulletin scolaire, écriture de lettres et actions en ligne constitueront les tactiques à appliquer. Cette campagne sera considérée comme un succès malgré la probable réélection de la Chine, et ce parce que cela va certainement créer une prise de conscience de la part du grand public et une couverture des médias de l’épouvantable compte rendu des Droits de l’Homme en Chine, et va permettre au mouvement de se rallier à d’autres Organisations pour la défense des droits humains.
b. Créer un réseau des 8 gouvernements dont le pays est tributaire de l’eau du Tibet pour décembre 2013.
Cette campagne va cibler les ministères de l’environnement et les nations que sont l’Inde, le Pakistan, la Birmanie, le Bangladesh, le Laos, le Cambodge, le Vietnam et la Thaïlande. En travaillant en collaboration avec INPaT , le bureau lié à l’environnement du DIIR et les associations tibétaines, cette campagne va rallier les parlementaires, les ONG environnementales et les communautés locales concernées dans un effort pour créer ce forum.
Les actions à mettre en place seraient la prise de conscience dans les forums internationaux, en faisant pression sur les parlements nationaux et pourquoi pas mettre en place une conférence.
Quelques témoignages recueillis sur place témoignent de l’espoir de chaque participant.
Greg Walton est un représentant irlandais. Pour lui, ces 3 jours à travailler dans le même but ont été "très positifs, et nous avons l’espoir que ça pourra faire la différence. Nous espérons que la situation va évoluer assez vite mais nous pensons aussi au travail à fournir à long terme".
Tsering Dhondup, secrétaire du Bureau du Tibet en France avance que "c’est toujours une très bonne expérience de travailler avec des personnes venant du monde entier, avec différentes cultures et différents parcours, savoir ce qu’ils font dans leur pays pour le Tibet. Et comme l’a dit le Sikiyong Lobsang Sangay, l’année 2013 devra mettre la question du Tibet sur la table de chaque gouvernement".
L’espoir est sur toutes les lèvres. Que ce soit à court ou à long terme, les participants à la conférence espèrent que le travail fourni ensemble sera bénéfique à la lutte pour que la situation s’améliore au Tibet
Tibet-info.net, le 18/11/2012
Carole correspondant à Dharamsala, le 20/11/2012
SANGDAG TSERING S'IMMOLE PAR LE FEU
LE 17 NOVEMBRE A REBKONG
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Sangdag Tsering, âgé de 24 ans, s’est immolé par le feu devant un bureau du gouvernement chinois local dans la ville de Dokar Mo, région de Rebkong, vers 19h (heure locale), le 17 novembre 2012.
Des membres de la sécurité chinoise sont arrivés sur les lieux et ont tenté d’éteindre les flammes mais Sangdag Tsering est décédé sur le lieu même de son immolation.
Dorjee Wangchuk, Tibétain en exil, citant des sources locales dit : "Des moines de deux monastères proches et des milliers de Tibétains se sont réunis sur le lieu de son immolation et ont emmené son corps au Gonshul Sangag Mindrol Dhargeyling pour sa crémation".
La même source ajoute que Sangdag Tsering avait régulièrement exprimé sa frustration liée au manque de liberté au Tibet, à l’absence du Dalaï Lama, et à la vague d’immolation en cours au Tibet.
"Il s’est plaint à sa femme et à des amis proches de l’absence de liberté au Tibet, qu’ils ne pouvaient pas voir le Dalaï Lama, non autorisé à rentrer au Tibet ... et qu’il n’y avait pas maintenant pour lui de raison de rester en vie", dit une source.
Il y a environ une semaine, il a écrit un court poème adhérant à la fidélité au Tibet et l’a envoyé par mail à un ami. Les deux dernières lignes du poème écrit en tibétain disent :
"Les courageux des montagnes de neige,
N’oubliez pas votre fidélité au Tibet".
Des sources rapportent que plus tôt le jour de son immolation, les autorités chinoises ont réuni un grand groupe de Tibétains et leur ont donné des ordres clairs, leur interdisant de rendre visite aux familles des personnes s’étant immolées afin de leur rendre hommage et d’exprimer leurs condoléances.
D’autres ordres ont averti les monastères que ceux qui ne respecteraient pas les ordres seraient fermés.
"Le martyr Sangdag Tsering s’est immolé par le feu plus tard dans la soirée à la place exacte où le rassemblement avait eu lieu", poursuit Dorjee Wangchuk.
Sangdag Tsering laisse ses parents, sa femme Phagmo Tso et leur fils de 3 ans.
Tibet-info.net, le 18/11/2012
CHAKMO KYI S'IMMOLE PAR LE FEU
LE 17 NOVEMBRE A REBKONG
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Chakmo Kyi, probablement âgée de 27 ans, est décédée après s’être immolée par le feu sur la place Dolma, en face du monastère de Rongwo, à Rebkong.
Cette mère de 2 enfants, s’est immolée le 17 novembre 2012 vers 16h (heure locale) dénonçant l’occupation du Tibet par la Chine. Elle est décédée sur le lieu de son immolation. Son corps a été emmené au monastère de Rongwo où des milliers de Tibétains, moines et laïcs se sont rassemblés pour prier.
Vers 19h (heure locale) son corps a été emmené vers un lieu de crémation sur une colline proche, derrière le monastère de Rongwo. A cet endroit, un grand nombre de Tibétains ont récité à voix haute des mantras et des prières particulières concernant le Dalaï Lama.
Chakmo Kyi était la fille de Dugjam et Dotso. Elle habitait le village de Mepa Khagya dans le Comté de Rebkong.
Des sources racontent que la ville autour de Rongwo est remplie de forces de sécurité armées, dont la Police politique armée (PAP) patrouillant nuit et jour dans la région.
Bureau du Tibet, le 22/10/2012
UN MOINE BOUDDHISTE S'EST IMMOLÉ PAR LE FEU
LE 15 NOVEMBRE AU MONASTÈRE DE NALANDA, PRÈS DE LAVAUR
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Un moine bouddhiste britannique de 38 ans est mort en s’immolant par le feu le 15 novembre 2012 vers 16h50 au monastère tibétain de Nalanda (près de Labastide Saint-Georges dans le Tarn).
L’homme, qui se trouvait depuis cinq ans à Nalanda, a perpétré son geste dans le jardin du monastère avec de l’essence dont il avait aspergé ses vêtements, a précisé la gendarmerie de Lavaur.
Les causes de son geste n’ont pu être déterminées dans un premier temps.
Les enquêteurs tentent de savoir si la victime était dépressive ou a voulu s’associer à la vague de suicides des Tibétains pour dénoncer la domination grandissante des Hans, l’ethnie majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.
Selon le quotidien régional La Dépêche du Midi, qui a révélé l’information, le directeur du monastère, le vénérable Losang Tendar, "n’a pas souhaité faire de commentaires". Il s’agit du premier drame de ce type au monastère Nalanda, bien qu’un cas d’immolation en soutien pour le Tibet ait déjà eu lieu en France : le 17 juin 1998, suivant l’exemple de Thubten Ngodup (le premier tibétain à s’être immolé en Inde le 27 avril 1998), Gilles Blanchard avait laissé une lettre expliquant son geste pour "réaliser un acte pacifique pour aider les Tibétains à se libérer du joug et des persécutions chinoises" avant de s’immoler de la même façon dans le parc de Meudon, en région parisienne. A cette occasion, le Bureau du Tibet avait communiqué sa tristesse et ses condoléances à la famille, mais également son désaccord sur de tels gestes.
Tibet-info.net, le 16/11/2012
DES ASSOCIATIONS PRO-TIBÉTAINES
APPELLENT LES PARLEMENTAIRES A RÉAGIR
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Préoccupés par la situation au Tibet, plusieurs associations demandent aux parlementaires de recevoir M. Lobsang Sangay et de l’entendre.
Elles proposent à chaque association de rejoindre ce mouvement et d’envoyer à leurs élus (députés, sénateurs et députés européens) cette lettre ou de s’en inspirer.
Monsieur le Député,
Depuis ces derniers mois, plus de 60 Tibétains, hommes et femmes de tous âges, à travers le Tibet et en exil, se sont immolés par le feu.
Sont-ils fous, suicidaires ou terroristes comme le prétendent les autorités chinoises ?
Ces Tibétains offrent leur corps et leur propre vie pour que l’ensemble de la communauté tibétaine n’ait plus à souffrir de la situation coloniale qui règne au Tibet.
Avec leurs derniers souffles, ils demandent la liberté pour leur pays et le respect de leurs droits fondamentaux.
Pour enfin y parvenir, ils s’adressent non seulement au peuple chinois mais également au reste du monde.
Relayant leur appel urgent, nous vous demandons de prendre une initiative qui aurait du sens : faire en sorte que le Représentant démocratiquement élu du Tibet, Monsieur Lobsang Sangay, soit invité par la Commission des Affaires étrangères de votre assemblée, comme l’a été en son temps le XIVème Dalaï Lama et entendu lors d’une audition afin qu’il puisse apporter aux élus toutes les informations sur la situation intolérable que le gouvernement chinois impose au peuple tibétain.
De telles auditions devraient également être organisées devant le Parlement Européen.
Recevoir les représentants démocratiquement élus d’une région ou la démocratie est déniée, réprimée, les entendre, les questionner, et témoigner en connaissance de cause devant l’opinion mondiale, notamment à l’ONU, c’est à ce jour, le meilleur moyen dont nous disposions pour aller dans la voie de la justice.
Dans cette attente, veuillez agréer, Monsieur le Député, nos sincères salutations.
Premières signatures :
Monique Dorizon, Tibet Lib,
Judith Caris-Namgyal, association Jampa,
Jean-Paul Ribes, Comité de Soutien au Peuple Tibétain,
Alexis, Tenam, Étudiants pour un Tibet Libre - France
Tibet-info.net, le 04/11/2012
TIBET : LA RESPONSABLE DE L'ONU
AUX DROITS DE L'HOMME INTERPELLE LA CHINE
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Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, Mme Navi Pillay, a appelé le 2 novembre 2012 la Chine à répondre d’urgence aux frustrations des Tibétains qui ont conduit à une multiplication inquiétante des immolations par le feu.
Dans un communiqué, elle se déclare préoccupée "par les accusations continuelles de violences à l’encontre de Tibétains cherchant à exercer leurs droits fondamentaux à la liberté d’expression, d’association et de religion" et relève "les informations sur des détentions et des disparitions, sur l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques et la répression des droits culturels des Tibétains".
"J’ai eu plusieurs échanges avec le gouvernement chinois sur ces questions mais il faut faire plus pour protéger les Droits de l’Homme et empêcher les violations", déclare Mme Pillay.
"J’appelle le gouvernement à respecter le droit de rassemblement pacifique et d’expression et à libérer toutes les personnes détenues pour avoir simplement exercé ce droit", ajoute la Haut Commissaire.
Elle appelle les Tibétains à renoncer à des formes extrêmes de manifestation comme les immolations par le feu et demande à leurs dirigeants religieux de les en dissuader.
Navi Pilllay réitère également ses demandes au gouvernement chinois pour que les experts de l’ONU puissent librement visiter la région, rappelant que douze demandes dans ce sens sont restées sans réponse.
Une soixantaine de Tibétains se sont immolés par le feu depuis 2009, dont sept la semaine précédente.
Tibet-info.net, le 03/11/2012
UN AUTRE TIBÉTAIN S'IMMOLE DANS LE COMTÉ DE SANGCHU
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Dorjee Rinchen,un tibétain de 57 ans,s'est immolé en face du poste de police de le comté de Sangchu dans le Nord-Est du Tibet aux alentours de 16h30 de l'après-midi (heure locale),il est mort sur le champ. C'est la 3ème immolation dans ce comté en 4 jours.
Dorjee Rinchen était né dans la région de Labrang Zayul dans l'Amdo.
Les témoins tibétains ont empêché la police chinoise d'emmener le corps,une photo montre son corps carbonisé recouvert de châles traditionnels en soie blanche.
Un grand nombre de troupes chinoises ont été déployées dans la région après cette immolation, les lignes téléphoniques ainsi qu'Internet ont été coupées.
Ils sont plus de 58 Tibétains à s'être immolés en protestation contre le gouvernement chinois, appelant à la Liberté et au retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet.
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Bureau du Tibet, le 23/10/2012
LE TIBET CONTINUE A BRULER,
UNE SECONDE IMMOLATION EN 48 HEURES
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Moins de 48 heures après l'immolation de Lhamo Kyab samedi dans le comté de Sangchu, un autre homme tibétain du même comté, s'est lui aussi immolé aujourd'hui lors d'une manifestation contre l'occupation continue par la Chine du Tibet. Sonam, un moine du monastère de Drepung en Inde du Sud, a déclaré que Dhondup, 61 ans, de Hor Khagya, s'est immole à 9h47 du matin (heure locale) sur la route principale près de monastère de Labrang dans Sangchu County, Tibet oriental. Il est ainsi le plus vieux tibétain du Tibet à s'être immolé. Les témoins disant que les gens se sont mis autour de son crops carbonisé pour empêcher qu'il ne tombe entre les mains des autorités chinoises. Par la suite, le comité de gestion du monastère de Dhondup a déclaré mqu'il est mort à l'hôpital. Dhondup laisse une épouse, Dolma Tso, et un fils, Rinzin Choephel. Selon la même source aucun autre détail n'était disponible en raison de la situation tendue et à cause de la lourde sécurité dans la région.Samedi, Lhamo Kyab est mort près du monastère Bora dans le comté de Sangchu, après qu'il se soit immolé.
Le mois d'octobre à lui seul a connu cinq décès par immolation au Tibet. Il s'agit de Gudrub, 43 ans, Sangya Gyatso, 27 ans, Tamdin Dorjee, 52 ans, Lhamo Kyab, 27 ans et Dhondup, 61 ans. L'Administration centrale tibétaine a réitéré son appel pour une intervention globale pour mettre fin à la crise au Tibet : "Nous réaffirmons avec force à nouveau notre appel à la communauté internationale de pousser le gouvernement chinois à mettre fin à l'aggravation de la crise au Tibet", a déclaré Kalon Dicki Chhoyang du Département des Relations Internationales. "Les tragiques immolations par les Tibétains ne s'arrêtera que si le gouvernement chinois répond à leurs revendications légitimes et de longue date, et s'il trouve une solution durable au problème du Tibet par le dialogue", a déclaré Chhoyang. L'aggravation de la crise au Tibet, qui connaît une augmentation des manifestations anti-chinois et une série d'immolations qui s'élève à 57 Tibétains depuis 2009, nécessite la liberté et le retour du Dalaï-Lama en exil.
Bureau du Tibet, le 22/10/2012
INTERDICTION RENFORCÉE DES PHOTOS
DU DALAI-LAMA (AMDO)
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High Peaks Pure Earth a traduit en anglais une note publique du 17 septembre 2012 telle que vue dans la ville de Rongwo, comté de Rebkong dans l'Amdo. Cette note a largement circulé ces derniers jours entre netizens tibétains.
Avec la venue, le mois prochain, du 18ème Congrès du Parti, la sécurité au Tibet est encore augmentée.
Cette note publique est intéressante pour entrer dans l'univers du Parti. Le nom du bureau l'éditant en dit beaucoup en lui-même, et sa manière d'écrire est pauvre et mélange les sujets!
Les préoccupations du Parti sont tellement auto-centrées, qu'il en oubli la logique. Ainsi les photos du Dalaï Lama sont interdites pour leur caractère rebelle mais elles sont sur la même ligne que la pornographie. Pour nous ce n'est pas logique, mais pour un Etat au corps dictatorial hanté par le fantôme psychotique de l'Unicité Parfaite, l'idée de pluralisme est un diable, une bête immonde, une pornographie.
Les états coloniaux ou impérialistes, sont voués à l'absurdité pathologique de part la variété des visages et des cultures qui les contredisent. Il faut cela pour se détacher de ses meurtres, leurs donner une bonne raison.
En parallèle, que notre corps "démocratique" se lie à un tel corps dictatorial démontre la faiblesse de notre système immunitaire pro-démocratie.
Public Notice
Dans le but de créer un environnement social et culturel harmonieux et stable pour assurer la réussite attendue du 18ème congrès du Parti, nous avons décidé de mener une campagne spéciale pour réguler la place du marché culturel de la région de Rongwo, en accord avec le document officiel numéro 2 au sujet de la répression de la pornographie et des manifestations illégales telles que stipulées par la préfecture de Malho en 2012 et dans le document officiel numéro 88 publié par le bureau du comté de Rebkong. Ainsi, nous vous informons des sujets suivants.
1. Les différentes entreprises et unités culturelles opérant sur la place du marché culturel sont strictement interdites de vendre des photos du Dalaï Lama, ou des vidéo, des images, des livres, des écrits, des tentures et autres objets incitant la scission du pays, en faisant la publicité de l'indépendance du Tibet ou en répandant des messages obscènes, pornographiques, vulgaires. En particulier, ils sont interdits d'imprimer les photos et les écrits sus-mentionnées sans autorisation.
The various cultural enterprises and operating units in the cultural marketplace are strictly forbidden to sell the photos of the Dalai Lama, or videos, pictures, books, writings, hangings and other objects inciting to split the country, publicising Tibetan independence or spreading obscene, pornographic and vulgar messages. In particular, they are forbidden to print the aforementioned photos and writings without authorisation.
2. Les différents propriétaires de cybercafés doivent se soumettre de façon stricte au règlement concernant la gérance des cybercafés, interdisant les enfants d'entrer dans un cybercafé et vérifiant la carte d'identité de leurs clients. Ils doivent arrêter de fournir des cartes communes ou des cartes d'identifications à leurs clients. Ni sont autorisés d'ouvrir leur café en dehors des heures d'ouverture ou de fermer leurs fenêtres ou leurs portes s'ils sont ouverts.Ils devraient aussi renforcer leur bon sens sécuritaire, rappeler à leurs clients le temps qu'ils ont passé sur Internet et strictement prévenir les clients de la mort soudaine due à une extrême fatigue.
3. Les différentes entreprises de divertissement, y compris les salles de bal, ne doivent pas accueillir d'enfants "mineurs?" en d'autres jours que les vacances telles que définie par l'état. Elles ne devront pas non plus installer des jeux et divertissements à caractère violent ou incitant au pari? Elles devraient également attacher une grande importance à la sécurité et supprimer les éléments potentiellement dangereux.
Ces jours-ci, la loi de renforcement du personnel du marché culturel du comté de Rebkong inspectera les entreprises et tous les propriétaires devraient supporter de tout leur cœur l'inspection, écouter les suggestions et les conseils à but de réforme de l'organisation des entreprises. Dans le même temps, si lors de cette campagne, nous trouvons d'aucun propriétaire opérant de façon illégal ou qui refuse de faire les changements suggérés, nous serons en coordination avec le Département de l'Industrie et du Commerce et le Département de la Sécurité Puplique et nous frapperons fort. Ceux qui se rendront hors-la-loi et seront menés devant les instances judiciaires pour être punis sévèrement.
Hereby it is pronounced.
Le Bureau de l'Equipe du Leadership en Charge de la Place du Marché Culturel du Comté de Rebkong
The Office of the Leadership Team in Charge of the Cultural Marketplace of Rebkong County
17 Septembre 2012
Traduction France Tibet
LIBÉRATION POSSIBLE EN 2013 DE LOBSANG TENZIN,
LE PLUS ANCIEN PRISONNIER POLITIQUE TIBÉTAIN
Lobsang Tenzin, un prisonnier politique tibétain qui a passé 24 ans en prison, devrait être libéré en 2013 si les autorités de la prison concluent qu’il a fait preuve de "bonne conduite" durant son incarcération, selon des informations reçues par le Tibetan Centre for Human Rights and Democracy.
Lobsang Tenzin, le plus ancien prisonnier politique connu au Tibet, purge une peine de prison à vie dans la prison de Chushul, près de Lhassa.
Le TCHRD avait précédemment rapporté que Lobsang Tenzin serait libéré cette année. Mais des sources ont récemment informé le TCHRD que cela devrait se faire en 2013, à condition que son comportement en prison soit considéré comme "bon" par les autorités.
Lobsang Tenzin a été arrêté le 5 mars 1988, lors d’une manifestation contre le pouvoir chinois à Lhassa. À l’époque, il était âgé de 24 ans environ et étudiait à l’Université du Tibet à Lhassa. Dans un verdict controversé, il a été condamné à mort avec un sursis de deux ans, pour avoir causé la mort d’un policier décédé après être tombé d’une fenêtre. En 1991, suite à la pression forte et soutenue de la communauté internationale, après avoir passé trois ans dans la prison de Drapchi à Lhassa, la condamnation à mort de Lobsang Tenzin a été ramenée à la prison à vie. Les analystes ont souligné que la police avait fait un usage disproportionné de la force, tirant au hasard sur les manifestants lors des affrontements ayant eu lieu au cours de la manifestation du 5 mars 1988. La fusillade répondait à l’envoi d’une seule pierre contre la police. Le 31 mars 1991, un gardien de prison a surpris Lobsang Tenzin et un autre détenu, Tenpa Wangdrak, alors qu’ils tentaient de remettre une lettre à l’Ambassadeur américain en Chine de l’époque, M. James R. Lilley, en visite à la prison de Drapchi. La lettre contenait une liste de prisonniers ayant été torturés et des informations sur les méthodes de torture utilisées dans les prisons. Tous deux ont été brutalement battus et mis au secret pendant trois semaines environ. Plus tard, ils ont été secrètement transférés à la prison de haute sécurité de Powo Tramo, située dans la région de Kongpo, au Tibet oriental.
À une date inconnue, Lobsang Tenzin a de nouveau été transféré de la prison de Powo Tramo à la prison de Chushul, où il est encore emprisonné à ce jour. En 1994, des témoignages ont affirmé que la condamnation de Lobsang avait été réduite à 18 ans pour "bonne conduite". Depuis ces dernières années, Lobsang souffre de diabète, ce qui a provoqué des complications rénales ; sa vision est faible, et des problèmes de dos lui rendent difficile la position droite. Son état de santé s’est détérioré au fil des ans, ce qui signifie qu’on ne lui a pas apporté l’aide médicale adéquate en temps utile. Il est maintenant âgé de 48 ans environ.
Par Monique Dorizon,
Tibet-infot.net, le 12/10/2012
UN TIBÉTAIN ABATTU PAR LES AUTORITÈS
OUR AVOIR TENTÉ DE S'IMMOLER
(SILING CITY)
Un Tibétain a été assassiné par les fonctionnaires de sécurité chinois après qu'ils aient appris qu'il avait essayé de s'immoler dans une protestation contre l'occupation par la Chine qui continue au Tibet.
A Tibetan man has been reportedly murdered by Chinese security officials after they found out that he had attempted to set himself on fire in a protest against China’s continued occupation of Tibet.
Dorjee Rabten, 57, was murdered by Chinese officials on August 23 in a guest house in Siling city, where he had gone for a medical checkup. According to Gyaltsen Choedak, an exiled Tibetan with close contacts in the region, Dorjee Rabten’s elder son Drukjham Gyal was later informed by local Chinese officials to come alone to the city to collect his father’s body without providing any further information.
“But when he reached there the local Chinese officials handed him the ashes of his father,” Choedak told Phayul. According to the same source, Dorjee Rabten was earlier detained when he traveled to Malho, Chentsa in Amdo region of eastern Tibet to carry out his self-immolation protest. Rabten had stayed in a guest house and bought kerosene, preparing for his protest. “But his secret preparations got leaked and on August 17, Chinese security officials surrounded the guest house and arrested Dorjee Rabten,” Choedak said.
On the same day, Dorjee was handed over to his younger brother Riglo Tsering, who was told by the Chinese officials that he was now responsible for all the actions of his elder brother.
“Dorjee Rabten was placed under severe restrictions and Chinese officials visited his house two to three times a day to check on him,” the source said.
“Following the intense pressure and stress, Dorjee Rabten decided to go for a medical checkup to Siling city,” Choedak said citing sources in the region. “Chinese officials secretly followed him to the city and murdered him in his guest house. ”According to sources, Rabten had decided to protest against China’s practice of denouncing the Tibetan spiritual leader the Dalai Lama, the lack of freedom in Tibet, and the Chinese government’s policies of restricting academic opportunities to Tibetan youths.
Before his actual self-immolation attempt, Rabten had also gone to meet his 88-year-old father. Rabten is survived by his two sons, Drukjham Gyal and Sherab, and a daughter Choeyang Dolma. Since 2009, Tibet has witnessed 54 Tibetans set themselves on fire demanding freedom in Tibet and the return of the Dalai Lama from exile.
The month of October alone has seen two self-immolations. On October 6, Sangay Gyatso, 27, a father of two, set himself on fire in Tsoe region of Kanlho, while Gudrub, 43, a Tibetan writer, set himself ablaze in Nagchu town on October 4. Both of them passed away in their fiery protests.
Tibet.fr, le 10/10/2012
TSOE : RÉGION SOUS TENSION APRÈS UNE IMMOLATION
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La situation à Tsoe, région de Kanlho en Tibet oriental, a été décrite comme tendue à la suite de l'immolation par le feu de Sangay Gyatso le 6 octobre.
La région entière est sous étroite surveillance et les Tibétains y subissent de lourdes restrictions de mouvement.
Exile sources with contacts in the region have told Phayul that the entire region is under strict surveillance with severe restrictions on the movement of local Tibetans.
Sangay Gyatso, 27, father of two, set himself on fire near the Dokar Monastery, shouting slogans for the return of His Holiness the Dalai Lama and freedom in Tibet. He passed away at the site of his protest following which monks and local Tibetans carried his charred body inside the Monastery premises.
Choe Gyatso, a Tibetan monk in south India with close contacts in the region, told Phayul that Chinese armed forces have been deployed in large numbers around the Monastery and restrictions have been placed on the movement of Tibetans.
“The Chinese security officials also attempted to arrest the Dokar Monastery monks responsible for taking care of Sangay Gyatso’s body and taking pictures of his charred body,” Choe said. “The deceased’s family members have also been questioned by the Chinese officials.”
Sangay Gyatso’s body is believed to be in the possession of his family and special prayers have been performed at the Monastery.
According to the same source, Tibetans from nearby villages have also gathered to offer their prayers and final respects.
Sangay Gyatso is survived by his wife Dorjee Kyi and two children - a son, Dorjee Dhundup, 7 and a daughter, Tenzin Tso, 5.
During the massive uprisings of 2008 that engulfed the entire Tibetan plateau, around 70 Tibetans were arrested from the Tsoe region for carrying out peaceful.
Since then, Chinese officials have kept a close watch over the region, enforcing monks and local Tibetans to undergo “patriotic re-education” classes.
The Dharamshala based Central Tibetan Administration in a release today said it was “extremely concerned” over the increasing self-immolations by Tibetans in Tibet and “strongly urged” the Chinese government to address the underlying causes which are pushing Tibetans to set themselves on fire.
Since 2009, 54 Tibetans have set themselves on fire demanding thereturn of His Holiness the Dalai Lama from exile and freedom in Tibet.
“It is high time for the international community, especially the United Nations, to take tangible actions to press the Chinese leadership to find a lasting solution to the crisis in Tibet. We also reiterate our appeal to Tibetans inside Tibet not to resort to drastic actions,” said Kalon Dicki Chhoyang, Department of Information and International Relations, CTA said.
Tibet.fr, le 09/10/2012
54ème IMMOLATION : SOIT 3 EN UNE SEMAINE
Trois Tibétains se sont immolés par le feu en huit jours en Chine pour protester contre la répression exercée par Pékin dans leur région, rapporte Radio Free Asia (RFA), citant des sources à l'intérieur du Tibet.
Ces trois nouveaux cas portent à 54 le nombre d'immolations ou de tentatives d'immolations de Tibétains en Chine depuis février 2009, dont 44 mortelles, selon la radio. La grande majorité de ces immolations ont eu lieu depuis mars 2011 dans les régions tibétaines des provinces du Sichuan (sud-ouest), du Qinghai et du Gansu (nord-ouest).
Sangay Gyatso, un homme âgé de 27 ans, «s'est immolé par le feu peu après midi (sedi) près d'un stupa sur le terrain du monastère de Dokar» dans la préfecture tibétaine de Kanlho (Gannan en chinois) au Gansu, selon une source non identifiée citée par le service en tibétain de RFA.
Les sources de la radio en Chine ont fourni des photos du corps carbonisé de Sangay Gyatso publiées sur son site internet en chinois, dont l'authenticité n'a pas pu être vérifiée. Aucune confirmation de ce décès n'a pu être obtenue auprès des autorités locales.
Ecrivain de la liberté
Samedi, l'ONG International Campaign for Tibet (ICT) avait rapporté l'immolation par le feu jeudi de l'écrivain tibétain Gudrub, âgé de 42 ans, dans le district de Nagchu, à l'intérieur de la région autonome du Tibet. Gudrub avait appelé à la liberté pour le Tibet et au retour du dalaï lama, le chef spirituel des Tibétains en exil depuis 1959, selon ICT.
La mort de Gudrub survient après une autre immolation le 29 septembre d'un Tibétain âgé de 27 ans appelé Yangdang, dans le district de Dzato de la province du Qinghai (nord-ouest), également rapportée par ICT.
La Chine affirme avoir «libéré pacifiquement» le Tibet et amélioré le sort de sa population en fournissant des fonds pour le développement économique de cette région pauvre et isolée. Mais de nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu'ils considèrent comme une domination grandissante des Hans, l'ethnie fortement majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.
Tibet.fr, le 07/10/2012
UN ÉCRIVAIN TIBÉTAIN S'AUTO-IMMOLE A NAGCHU
(4 octobre 2012).
Des rapports émanant du Tibet révèlent qu’un écrivain tibétain s'est aujourd'hui immolé par le feu et est mort à Nakchu dans le comté de Driru au Tibet oriental. L'événement porte à 53 le nombre total de personnes auto-immolées au Tibet, dont 43 sont décédés.
Gudrup, 43 ans, s'est immolé par le feu vers 10h du matin dans la ville de Nakchu et a succombé à ses brulures. Selon le rapport, la police chinoise a empaqueté le cadavre carbonisé de Gudrup et l’a emporté au lieu de le remettre à sa famille.
Alors qu’il était la proie des flammes, Gudrup a lancé des slogans tels que « Il n'y a pas de liberté au Tibet” , et “ Que Sa Sainteté le Dalaï Lama revienne au Tibet !"
Avant cette protestation lancée du sein des flammes, il aurait laissé un message appelant à "l'unité entre tous les Tibétains et au refus d’abandonner la lutte pour la liberté du Tibet."
"Gudrup avait étudié à l'école Sherab Gatsel Lobling à Dharamsala en Inde, avant de retourner dans son pays natal en 2005 à l'issue de ses études.On l'a décrit comme un "écrivain prolifique au nom de plume" c'est-à-dire “ Jeune du Royaune des Neiges). " Selon le Tibet Express, citant une source de la région," Il [s'intéressait] de près aux développements politiques concernant la question tibétaine et il [lisait] régulièrement des livres sur l'histoire du Tibet ".
Tibet.fr, le 05/10/2012
YUNGDUNG S'IMMOLE PAR LE FEU
LE 29 SEPTEMBRE 2012 A DZATOE
Selon les informations recueillies par le TYC, SFT et TWA, un jeune homme nommé Yungdung, 27 ans, natif de Toegey, Karma Sham, Chamdo et résidant à Dzatoe, s’est immolé le 29 septembre 2012, portant à 52 le nombre d’immolations dans le pays.
Les organisations locales ont invité la population de McLeod Ganj à venir témoigner leur soutien à la communauté tibétaine et à rendre hommage à la dernière victime.
Selon les témoignages, le jeune homme, vêtu du costume traditionnel tibétain, appelait à "l’indépendance du Tibet, au retour de SS le Dalaï Lama ainsi que de SS le Karmapa". Des riverains, propriétaires de magasins chinois ont ensuite essayé d’éteindre les flammes en l’aspergeant d’eau. Les forces de l’ordre chinoises seraient alors intervenues, emmenant le jeune homme loin des regards. Transporté à l’hôpital, le jeune homme n’aurait alors cessé de répéter "Tibet… Tibet… Tibet…" quand un docteur lui aurait demandé son nom.
Son état de santé et le lieu où il se trouve restent inconnus mais des informations reçues ce matin (30 sept.) disent qu’il aurait succombé à ses blessures.
L’immolation de Yungdrun coïncide avec un festival culturel organisé par le Parti Communiste Chinois ce jour-là. Il pourrait aussi y avoir un lien entre cette dernière immolation et la colère de la population locale depuis la réalisation d’un film par les autorités chinoises, encourageant les Tibétains résidant sur place à être représentés comme ‘heureux’ sous la domination chinoise
La présence militaire sur place a depuis considérablement augmenté et la situation reste tendue et critique dans cette partie du Tibet.
Un autre rebondissement vient porter à 42 le nombre de décès suite à des immolations dans le pays. En effet, le 14 mars 2012, Jamyang Palden, un moine de Rebkong dans la région de l’Amdo, s’était immolé. Il a finalement succombé à ses blessures le 29 septembre 2012.
Selon le communiqué de presse distribué par le Tibetan Youth Congress, la Tibetan Woman Association et Students for a Free Tibet : "La répression brutale du gouvernement chinois au Tibet conduit les Tibétains à l’immolation".
Tibet-info.net, le 01/10/2012
UN FRÈRE RACONTE SA RENCONTRE
AVEC SON FRÈRE INCARCÉRÉ
(Tsoe, 25 septembre)
Le témoignage du frère aîné de Lama Jigme
Je suis allé au bureau local de la sécurité pour demander un droit de visite pour mon frère cadet, Lama Jigme, j'avais un peu de nourriture pour lui et on m'a finalement donné la permission. La personne responsable de sa garde à vue, un chinois Han, est venu à ma rencontre, étant en réunion, il m'a dit de repasser dans 5 jours. 5 jours plus tard, j'ai pris avec moi un des plats cuisinés préférés de Lama Jigme et suis retourné au Bureau de la Sécurité. Cette fois-ci, ils m'ont laissé voir mon frère. C'était un jour de novembre 2011, ça devait être autour du 4.
3 officiers de police m'ont amené dans un hôtel pour rencontrer Lama Jigme. Une fois rentré dans la pièce, j'ai demandé à mon frère comment il se sentait, il répondit qu'il ne se sentait pas bien. Ensuite, Lama Jigme posa quelques questions aux policiers : Pourquoi m'avez-vous amené ici ? N'était-ce pas juste pour me donner à manger ? Quelles sont vos intentions réelles ? (il les pointe du doigt), etc.
Un officier de police répondit qu'ils l'avaient amené ici « juste pour qu'il ait à manger. »
Lama Jigme dit : « Dans ce cas, laissez la nourriture et faites sortir mon frère. »
L'officier de police répondit : « Tu devrais parlé à ton frère. »
Lama Jigme dit : « Je n'ai rien à dire. S'il ne s'agit vraiment que de m'apporter de la nourriture, alors posez la et partez avec mon frère. Mais s'il est venu pour me voir, pourquoi avez-vous besoin de filmer et de prendre des photos de cette réunion familiale ? Hier, j'ai dit que je ne me sentais pas bien, vous avez donc fait venir un médecin. Vous avez filmé et photographié toute la consultation. Mais au final, il ne m'a pas été donné une seule once de traitement. »
Lama Jigme continua : « Aujourd'hui, mon frère aîné vient me voir et vous me jouez une vieille ruse. Vous voulez
publier vos images et déclarer que Jigme va bien, qu'il est bien traité, et qu'il est même permis à sa famille de lui rendre visite, et je ne veux pas non plus vivre dans un hôtel, si vous pensez que je suis un criminel, envoyez moi devant un juge. Si j'ai réellement commis un crime, dans ce cas, j'accepterai avec bonheur la sentence, fusse-t-elle la peine de mort. Si j'avais le privilège de recevoir la visite de mon frère, même de goûter un délicieux plat cuisiné maison et même de dormir à l'hôtel, alors vous n'auriez pas à vous inquiéter pour moi, cela vous ôterez le fardeau de ma garde à vue. Je ne veux pas rester dans votre hôtel, ne serait-ce une minute de plus. Vous avez déjà tous mes fichiers et mes disques durs. Vous savez ce que j'ai écrit, ce que j'ai lu. Vous connaissez toutes mes déclarations publiques.
« Vous dites que je suis toujours par monts et par vaux et que je rencontre toutes sortes de différentes personnes. Vous avez raison, mais personne n'a jamais dit qu'il était interdit d'aller à Chengdu et Xining et de rencontrer des gens d'expérience, y compris des artistes. J'ai parlé avec eux de l'importance de la promotion du bouddhisme tibétain, de la culture, de la langue et des traditions. Mais le problème est dans le fait que si un chanteur met dans ses paroles des mots relatifs au soleil ( les officiels chinois pensent que le soleil est une référence à Sa Sainteté le Dalaï Lama), à la lune, aux étoiles, à la Montagne Enneigée, au Gangchenpa ( désigne le fils de la montagne enneigé et donc le peuple Tibétain) ou aux mots en lien avec l'unité etc., vous allez l'arrêté immédiatement. Quelles règles dans votre constitution interdit l'usage de ces mots ?
« Vous dites que nous ne sommes pas autorisés à prier pour Sa Sainteté le Dalaï Lama, mais il n'y pas de Tibétains qui n'ont pas foi dans le Dalaï Lama et le Panchen Lama. Si vous trouvez un tibétain qui n'a pas cette foi, il est certainement comme vous, un mouton du CCP (Parti Communiste Chinois, NdT). Ici il y a un policier tibétain, il est responsable d'un bureau. Mais il est juste un sous-serviteur canin du parti. Il est totalement ignorant en matière de religion tibétaine et ne connaît pas la moindre chose sur la culture et langue tibétaine. Pourtant, dans le même temps, il dit que nous sommes tous tibétains, j'ai vraiment besoin de lui demander comment il pourrait m'expliquer ceci.
« Si vous voulez toujours que je parle à mon frère, dans ce cas, je veux demander à mon frère de m'aider à faire appel. » Lama Jigme s'est tourné vers moi et m'a dit : « Va faire appel pour moi... Trouve moi un bon avocat et poursuit ces policiers ! Quand la police de Gansu est venue ici, j'ai déjà très clairement tenu les mêmes propos. Je suis une victime. Mais vous n'avez pas à souffrir des même persécutions (que j'ai eu à subit). »
Ensuite, il s'est retourné vers la police et dit : « Tout patriote et individu ressent et conserve en lui une forme de fierté quant à ses traditions et sa culture, les chinois aussi. Si quelqu'un ne ressent pas de la fierté pour ses traditions et sa culture, cela signifie que cette personne est égarée. Je suis quelqu'un qui révère profondément les traditions tibétaines, je suis donc déterminé de tout mon cœur à les préserver. »
Tibet.fr, le 27/09/2012
LE TIBET EST DEVENU UNE "PRISON",
ACCUSE UN DIRIGEANT EN EXIL EN INDE
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Le Dalaï-Lama est entouré le 2 septembre 2012 à Dharamsala par le président du Parlement tibétain en exil Penpa Tsering (G) et le Premier ministre Lobsang Sangay.
Le président du parlement tibétain en exil a accusé mardi la Chine d'avoir transformé le Tibet en une gigantesque prison, lors du discours d'ouverture de la plus grande assemblée des représentants de la communauté tibétaine en exil depuis quatre ans.
"Un état de loi martiale inavoué est toujours à l'oeuvre au Tibet", a dénoncé Penpa Tsering à l'ouverture du conclave de quatre jours à Dharamsala, une ville du nord de l'Inde où est basé le gouvernement tibétain en exil. La Chine "a transformé le Tibet en un territoire qui ressemble à une prison", a-t-il ajouté.
Quelque 400 représentants des Tibétains en exil dans le monde entier se réunissent pour la première fois depuis 2008 pour redéfinir leur stratégie face à l'administration chinoise après la recrudescence d'immolations de membres de leur communauté et dans la perspective de changements politiques à Pékin.
Selon le gouvernement tibétain en exil, 51 personnes se sont immolées lors des trois dernières années et 41 d'entre elles ont succombé à leurs brûlures.
"La question est comment et de quelle manière nous, peuple tibétain vivant en exil, pouvons répondre à la situation tragique au Tibet aujourd'hui", a déclaré M. Tsering.
De nombreux Tibétains ont été profondément choqués par les immolations, qui vont à l'opposé de l'enseignement bouddhiste selon lequel la vie est sacrée, et les dirigeants tibétains font face à une pression croissante pour trouver une issue alors même que leur mouvement pour un Tibet libre ne progresse pas.
Le Premier ministre et le dalaï lama, le chef spirituel des Tibétains, ont appelé leur communauté à ne pas s'immoler, tout en soulignant que ces actes désespérés étaient le résultat de l'aggravation de la répression chinoise, ce que Pékin dément.
La Chine affirme avoir "libéré pacifiquement" le Tibet en 1951 et amélioré le sort de sa population en finançant le développement économique de cette région pauvre et isolée.
Mais de nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu'ils considèrent comme une domination grandissante des Han, l'ethnie fortement majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.
Plus de cinquante ans après la fuite du dalaï lama en Inde, en 1959, les options qui s'offrent aux représentants des Tibétains en exil semblent plus limitées que jamais.
La Chine ne cesse d'accuser le dalaï lama d'être un dangereux séparatiste même si ce dernier affirme ne vouloir qu'une plus grande autonomie de la région. Pékin affirme aussi que les Tibétains bénéficient de la liberté de religion et d'une amélioration de leur niveau de vie.
Autre brûlant sujet de discussion à Dharamsala, le changement politique à venir en Chine, certains observateurs estimant que le vice-président chinois Xi Jinping, appelé selon toute vraisemblance à devenir le numéro un du régime dans quelques semaines, aurait des vues plus souples sur le Tibet.
Tibet.fr, le 25/09/2012
15 ANS D'ÉDUCATION CHINOISE POUR LES TIBÉTAINS
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La Chine a déclaré le 6 septembre que, comme la grande majorité des parents tibétains n’avaient d’autre choix que d’envoyer leurs enfants dans les monastères pour y devenir moine ou leur apprendre à élever du bétail, tous les enfants de la "Région Autonome du Tibet" (TAR) pourraient désormais profiter de 15 années d’éducation gratuite, de la maternelle à l’école secondaire de deuxième cycle. Le problème, cependant, est que cette éducation, en commençant par le niveau pré-élémentaire, sera donnée entièrement en chinois, le tibétain sera alors enseigné en tant que matière linguistique.
L’agence de presse officielle Xinhua a déclaré qu’il s’agissait d’un privilège particulier accordé aux enfants du Tibet alors que, dans le reste de la République populaire de Chine, il n’y a que neuf années de programme d’éducation obligatoire.
L’article cite un porte-parole du Département de l’éducation de la "Région Autonome du Tibet" disant que le programme a concerné les jardins d’enfants en milieu rural depuis l’année dernière et sera étendu cette année afin d’inclure les écoles maternelles publiques des villes, amenant 38 000 enfants supplémentaires dans le cadre du soi-disant programme d’éducation bilingue.
"Le gouvernement fait activement pression pour l’éducation préscolaire bilingue. Dans les écoles maternelles, les enfants tibétains vont apprendre leur propre langue tout en étant formés à communiquer en mandarin", a affirmé le porte-parole du gouvernement de la "Région Autonome du Tibet".
De nombreux Tibétains refusent d’envoyer leurs enfants dans les écoles publiques chinoises car elles donnent une faible priorité à l’éducation tibétaine et ignorent totalement l’enseignement de la culture tibétaine, tout en cherchant à leur laver le cerveau afin de penser comme le chinois communiste. En conséquence, seulement 35% des enfants d’âge préscolaire de la "Région autonome du Tibet" - 41 700 enfants - ont été inscrits dans les écoles maternelles l’an dernier, comme le souligne l’article.
Le nouveau programme obligatoire devrait répandre à grande échelle l’enseignement du chinois pour les enfants tibétains, le gouvernement de la "Région autonome du Tibet" s’engageant à augmenter le taux de 60% en 2015. L’article cite les propos du porte-parole du gouvernement de la "Région autonome du Tibet" précisant que pour cette seule année, 217 écoles maternelles seraient construites ou rénovées pour accueillir les effectifs plus nombreux.
Pourtant, ce que "éducation gratuite" veut dire n’est pas très clair. Le rapport a cité une certaine "Tsepal", dont la fille est inscrite à la maternelle expérimentale de Lhassa, disant qu’elle payait seulement pour chaque semestre 1 200 yuans (148 € environ) pour les repas et les frais de transport, en baisse par rapport aux quelques 2 800 yuans (345 € environ) de l’année dernière.
L’article note que pendant des siècles, l’école laïque pour le peuple avait du mal à s’installer au Tibet, où les monastères avaient joué un rôle clé dans la société de la région majoritairement bouddhiste.
Maintenant, l’inscription dans les monastères du Tibet est gravement compromise puisque le gouvernement chinois a fixé des limites sur le nombre d’inscriptions ainsi qu’une limite d’âge et l’exigence de permis de plusieurs organismes gouvernementaux et bureaux avant de solliciter l’inscription.
Tibet-info.net, le 11/09/2012
DISSIDENT CHINESE WRITER INVITES
GYALWANG KARMAPA TO BERLIN
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Gyalwang Karmapa meeting with dissident Chinese writer Liao Yiwu in Dharamshala, north India on September 8, 2012.
DHARAMSHALA, September 11: The 17th Gyalwang Karmapa Ogyen Trinley Dorje has been invited to attend the ongoing International Literary Festival in Berlin by dissident Chinese author Liao Yiwu.
Liao travelled to Dharamshala, the exile residence of the Tibetan spiritual leader, to personally invite him and arrange his visit to the festival from September 4 to 16.
Liao said the continuous self-immolations of the Tibetan people has brought him here to visit Gyalwang Karmapa.
“I thought by inviting the Karmapa to visit the International Literary Festival in Berlin, he can use the international platform to pray and speak about the series of self-immolations in Tibet,” Liao said. “This would surely make a positive impact upon the Tibetans inside Tibet.”
The dissident author, however, expressed doubts over the Indian government’s reaction to the invitation.
“We are facing the last gateway: the exit permission for 17th Gyalwang Karmapa. We are waiting to see how the Indian government is going to treat this invitation.”
He went on to urge to all concerned people, especially Indian writers, to make every single effort to enable the visit.
According to media reports, the 27-year-old Tibetan spiritual leader expressed his “anxiousness” over the ongoing wave of self-immolations in Tibet during his September 8 meeting with Liao.
A poet himself, Gyalwang Karmapa has also written a Tibetan-style opera on the life of Milarepa, the great Tibetan yogi.
Liao is best known for “The Corpse Walker: Real-Life Stories, China from the Bottom Up,” which was banned in China soon after it was published in Taiwan in 2001.
He was jailed in 1990 as a "counterrevolutionary” and spent four years in prison for publishing a poem titled “Massacre” about the Tiananmen Square crackdown.
After his escape from China in 2011, Liao was granted asylum in Germany, where he has been living since.
Liao is the Guest of Honour at the Berlin International Literary Festival and was named the winner of this year’s ‘Peace Prize’ by the German Book Publishers' Association. Earlier recipients of the annual honour include Orhan Pamuk and Mario Vargas Llosa.
Tibet.fr, le 11/09/2012
CHINESE GOVERNMENT PROTESTS CORVALLIS MURAL
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When walking past the old Corvallis MicroTechnology building downtown, passersby cannot help but notice a new piece of artwork.
"It's a little more bolder in contrast to what I"m used to seeing in Corvallis," said Rio Smith, a resident of Corvallis who passed by the mural.
It's a huge 10-foot by 100-foot mural with brightly colored images spanning across the building's facade.
Images on the mural portray police beating Tibetan demonstrators and other violent responses to protest of Chinese rule.
Taiwanese-American businessman David Lin decided to create a mural on his soon-to-be restaurant depicting a message that promotes independence for Taiwan and Tibet .
"I was born in Taiwan , and we had a similar type of jail and torture in Taiwan in about 1948," Lin said.
Lin said his relative and friend were put in jail and beaten for no reason in China.
"Right now, it's really important to make Americans aware that China is a real threat," Lin said.
According to city officials, Chinese students at Oregon State saw the images on the mural and found them offensive.
In early August, the Chinese Consulate General wrote a letter to the mayor of Corvallis asking the mural be taken down.
The City of Corvallis replied to the Chinese Consulate General's letter saying the U.S. Constitution promises freedom of speech to everyone in the U.S., including artists.
Lin said he is still a bit concerned about the heat he's getting from the mural.
"Yes, I'm scared but now is not the time for me to back down, it's not," Lin said. "I need to stand on my own feet no matter what."
Tibet.fr, le 11/09/2012
DES TIBÉTAINS RENTRANT AU TIBET
REFOULÉS PAR LA POLICE CHINOISE VERS LE NÉPAL
Dans ce qui semble être une tendance croissante, la police des frontières chinoises a expulsé vers le Népal deux groupes de Tibétains qui tentaient de rentrer au Tibet, certains dans l’espoir de se réunir avec des membres de leur famille.
Un groupe de quatre hommes et une femme a été obligé de repasser la frontière du Népal le 23 août 2012, tandis qu’un second groupe de 11 hommes a été renvoyé le 29 août.
Tous avaient été détenus par la police chinoise dans un centre de détention à Shigatsé, au Tibet, après avoir été détenus au passage des frontières avec le Népal à Dram, Nangpa La], et Nyalam.
Six des hommes du second groupe sont mariés et ont des enfants vivant au Tibet. A leur retour au Népal, les deux groupes ont été emmenés au centre d’accueil des réfugiés tibétains à Katmandou avec l’aide de membres des Nations-Unies pour les réfugiés. Après un court séjour au centre pour les réfugiés, le groupe de cinq personnes renvoyé au Népal le 23 août a été libéré après avoir payé des amendes et est parti en Inde. L’un d’entre eux, un homme d’affaires, avait quitté le Tibet en début d’année pour assister à des enseignements religieux donnés en Inde par le Dalaï Lama. Les autres - trois hommes et une femme - avaient vécu et étudié en Inde depuis plusieurs années, et tenté de rejoindre leurs parents et familles à l’intérieur du Tibet.
Le groupe de 11 personnes, bien que toutes natives du Canton de Tingri au Tibet, sont désormais apatrides, ayant eu leurs papiers de résidence au Tibet confisqués par la police chinoise à la frontière avec le Népal.
S’exprimant à Radio Free Asia depuis le centre de réfugiés au Népal, l’un des hommes a déclaré que leur retour forcé au Népal avait été une surprise.
"Au début, ils ont gardé notre déportation très secrète. (Les Chinois) ne nous ont rien dit à Tingri ou Shigatsé", a-t-il dit. "Puis, à Nyalam, la police chinoise nous a informés qu’ils exécutaient des ordres officiels provenant de la "Région Autonome du Tibet" demandant de nous renvoyer au Népal".
"Ils ne nous ont donné aucune raison pour confisquer nos papiers d’identité personnels chinois", a déclaré un autre rapatrié. "Ils ont juste dit que ceux-ci ne nous seraient d’aucune utilité".
Les hommes sont maintenant inquiets à l’idée d’essayer à nouveau de traverser la frontière vers le Tibet sans papiers, et ont le sentiment d’avoir été laissés dans l’expectative.
En juin, la police chinoise des frontières avait déjà repoussé vers le Népal un groupe de pèlerins tibétains cherchant à ré-entrer au Tibet, ceci après avoir confisqué leurs permis de résidence tibétains et les avoir détenus pendant une semaine, là encore, à Shigatsé.
Environ 20 000 réfugiés tibétains vivent au Népal, et Pékin est de plus en plus agressif, exhortant Katmandou à restreindre leurs activités et à aider au contrôle des déplacements des Tibétains dans les deux sens à travers la frontière commune.
Tibet-info.net, le 06/09/2012
DES TIBÉTAINS OSENT BRANDIR
DES PHOTOS DU DALAÏ-LAMA
(Kardze, Sichuan)
Un Tibétain brandit des photos du Dalaï-Lama sur sa moto (01/09/2012).
Des Tibétains défient les autorités locales (bien de leurs semblables se sont fait arrêtés voire torturés pour avoir uniquement caché une de ces photos, NDT).
Tibet.fr, le 05/09/2012
DEUX JEUNES TIBÉTAINS LAICS SE SONT IMMOLÉS
EN SIGNE DE PROTESTATION CONTRE L'OPPRESSEUR CHINOIS
(NGABA, 27 AOUT 2012)
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On apprend que deux jeunes Tibétains se sont immolés dans le comté de Ngaba (chinois : Aba), province du Sichuan. Le 27 Août dernier, vers 20h30, heure locale, Lobsang Kelsang, 18 ans, moine au monastère de Kirti, et Lobsang Damchoe, 17 ans, un laïc, se sont immolés en signe de protestation contre la politique chinoise au Tibet. Le drame s'est produit près de l'entrée-est du monastère de Kirti.
Des témoins ont assisté de loin à ces immolations et ont raconté que les deux jeunes furent immédiatement transformés en torches vivantes. Ils firent quelques pas avant de s'écrouler au sol. Les agents de la sécurité chinoise arrivèrent immédiatement, éteignirent le feu et les transportèrent à l'hôpital de Ngaba. De là, ils furent ensuite transférés à l'hôpital de Barkham (chinoise : Ma'erkang). Dans la soirée, on apprit que tous deux avaient succombé à leurs blessures. On ignore si les corps ont été rendus à leur famille.
Après l'incident, la police a placé en garde à vue Lobsang Palden, compagnon de Lobsang Kelsang au monastère de Kirti.
La famille de Lobsang Kelsang se compose de Tsekha Dorjee, son père, Sangye Dron, sa mère, et un frère aîné, Tsekho Tashi.
Lobsang Damchoe, de la famille Tsepotsang, était né dans le village de Raruwa, municipalité de Chara (chinois : Jialuo), comté de Ngaba. Son père, Doshi Lobey, et sa mére, Tsepo, lui survivent. C'était un cousin de Lobsang Kelsang et le frère de Tenzin Chodon, nonne au monastère de Mamae decehn Choekorling, qui s'était immolée le 11 Février 2012. Après la séparation de ses parents, Damchoe était allée vivre avec sa mère tandis que Chodon vivait avec son père.
Damchoe est un ancien moine du monastère de Kirti, qu'il a dû quitter pour aider sa mère dans sa vie de nomade. Il était originaire du village de nomades de Raruwa situé dans le nord-est de Ngaba, à 70 km du siège du comté. Avant l'occupation chinoise, c'était la plus grande région nomade avec sept autres villages à Meruma. Les autorités chinoises ont ensuite incorporé Raruwa aux autres régions nomades environnantes pour en faire l'unité administrative de Chara.
Tibet.fr, le 27/08/2012
LA DOUVE ET L'APARTHEID, PAR WOESER
(LHASA, TIBET, 26 JUILLET 2012)
Tout comme d'autres tibétains, nous pensions que l'apartheid, cet acte outrancier, n'était pas notre réalité, c'était celle des nazis il y a 70 ans ou de l'Afrique du Sud il y a 20 ans ou comme le blocus d'Israël sur la bande de Gaza. Tout comme beaucoup d'autres tibétains, nous ne réalisions pas que nous aurions à vivre au XXIème siècle sous cette chose effrayante que l'on appelle apartheid.
27 Mai, à la suite des auto-immolations de deux tibétains face au temple du Jokhang, la police municipale de Lhasa envoya à tous ses bureaux d'arrondissement une "note d'urgence" stipulant : " partir du 29 Mai inclus, en plus de l'obligation de présenter leur carte d'identité, les tibétains des Quatre Régions Tibétaines (Sichuan , Qinghai, Gansu et Yunnan) il y aura des vérifications supplémentaires dans chacun des arrondissement de Lhasa" et "les tibétains n'habitant pas Lhasa et ne présentant pas les papiers nécessaires aux checkpoints seront immédiatement interdits de passage et renvoyés chez eux." Ainsi, chaque rideau sécuritaire en cercle concentrique serait comme les douves d'une forteresse, c'est d'ailleurs le vocabulaire utilisé pour dénommer officiellement cette note d'urgence "Douves niveau I et II des checkpoints".
La douve fait référence à l'architecture des anciennes cités chinoises. Faites pour se défendre des invasions étrangères, tranchée creusée à main d'homme remplie d'eau, cette rivière artificielle constitue un rideau défensif au pied de la cité. Evidemment, la Chine n'est pas le seul pays à avoir élaboré une telle stratégie. A travers l'Europe, beaucoup de château sont encerclé par une douve franchissable uniquement par un pont-levis qui, une fois relevé, permet de se prémunir de l'intrusion des ennemis. Une douve sur ce principe est essentiellement utilisée à des fins militaires.
Ces jours-ci, entrer en Lhasa à travers les douves aux filtres sécuritaires très stricts, n'a pas pour but d'empêcher les non-tibétains d'entrer dans la capitale tibétaine. Dans les faits ceux-ci ont seulement besoin d'une simple carte d'identité pour leur permettre d'aller et venir sans guère plus de problème. Comme la notice d'urgence le stipule, les douves servent à empêcher les tibétains des "Quatre Régions Tibétaines" d'entrer en Lhasa. Cette réinterprétation moderne des douves pour le cas de Lhasa est longue et étroite comme la Bande de Gaza, cette dernière étant devenu symboliquement le synonyme d'une zone d'apartheid. Même sans une complète compréhension de la situation du Tibet, cette image de douves autour et dans Lhasa porte en elle les odeurs de poudre et de règles militaires.
Ce qui rend ces douves-ci différentes de celles de la Chine moyen-âgeuse, c'est la densité du cordon de sécurité avec des checkpoints en ville, aux gares, sur les routes et les aéroports. Il n'y pas très longtemps, un moine en pèlerinage venant de la région très reculée de Muli (Sichuan) était détenu à l'aéroport de Gongkar dans l'attente de ses papiers provenant des autorités de sa commune et des autorités religieuses du Parti Communiste Chinois en charge de son temple. Juste au moment où les autorités avaient accepté d'envoyer les documents requis, les autorités de l'aéroport ont refusé ces papiers et ont renvoyé le moine chez lui. Après jours passés en rétention à l'aéroport, il n'eut d'autre choix que de s'acheter un nouveau billet pour retourner vers son temple.
Dans l'optique de comprendre précisément ce que cela implique, il y a un témoignage sur weibo d'un Tibétain qui parle de son neveu qui pédalait dans Lhasa avec ses amis chinois. La bande de jeune a été stoppée à Damshung, village de Wuma où les amis chinois purent continuer leur route sans problème, mais le garçon tibétain a été empêcher de continuer et il dut appeler un ami pour qu'il se porte garant, ensuite il est passé sous un portique de sécurité et a été fouillé. Après tout cela il fut enfin autorisé à entrer dans Lhasa où il a passé plusieurs jours bouleversé et déconcerté. Cette sorte de filtre racial, où un groupe est discriminé n'est pas seulement un politique raciste, mais cela cultive les antagonismes entre minorités et les mentalités séparatistes.
Tibet.fr, 27/07/2012
CHINE : UN JEUNE MOINE TIBÉTAIN S'IMMOLE PAR LE FEU
(BARKHAM, SICHUAN)
Un jeune moine bouddhiste du Tibet s'est immolé par le feu mardi dans le sud-ouest de la Chine, a-t-on appris auprès du gouvernement tibétain en exil, la dernière d'une série d'immolations pour protester contre le régime chinois.
Le jeune moine de 18 ans, identifié comme Lobsang Lozin, s'est immolé dans le canton de Bharkham (Sichuan) alors qu'il marchait vers un bureau du gouvernement, a indiqué dans un communiqué l'Administration centrale tibétaine basée en Inde.
Le moine est mort sur les lieux, précise le communiqué.
Les autorités locales et la police de Bharkham contactés par l'AFP, n'ont pas immédiatement confirmé le suicide.
Au moins 42 personnes se sont immolées par le feu dans les régions chinoises à peuplement tibétain ces derniers mois, selon les militants.
A la suite de l'incident, un important contingent de policiers armés s'est rendu à Bharkham (Maerkang en Chinois), a déclaré le gouvernement en exil.
Les Tibétains sur place ont bloqué l'accès à un pont, barrant le passage à la police, faisant craindre une confrontation entre les deux groupes, a-t-il ajouté.
"Les personnes courageuses qui tentent d'empêcher les forces chinoises de placer leurs compatriotes Tibétains en détention démontrent la force de l'esprit de protestation au Tibet", a déclaré Stephanie Bridgen, directrice de l'organisation Free Tibet à Londres.
"Les appels pour la libération du Tibet sont écrasants, la communauté internationale doit prendre position et dire à la Chine qu'il est temps de laisser les Tibétains décider de leur propre sort" a -t-elle ajouté.
Les Tibétains contestent depuis longtemps la domination chinoise sur le vaste plateau de l'Himalaya, accusant Pékin de porter atteinte à la liberté de religion et craignant l'effritement de leur culture avec l'afflux de Chinois Han, le groupe ethnique le plus important du pays.
De son côté, Pékin soutient que les Tibétains jouissent d'une liberté de religion et qu'ils ont bénéficié d'une amélioration de leur niveau de vie grâce à la croissance économique chinoise.
Le 27 mai, deux hommes se sont immolés par le feu devant le temple du Jokhang connu pour ses pèlerinages bouddhistes, au centre de Lhassa, causant le premier incident de ce type dans la capitale régionale du Tibet.
En 2008, Lhassa avait été en proie à de violentes manifestations contre le gouvernement chinois, qui se sont ensuite étendues dans les autres régions habitées par des Tibétains, les autorités ayant depuis placé la ville sous haute surveillance.
En juillet, la Chine a investi 30 milliards de yuans ($4.8 milliards) dans un projet de développement du tourisme à Lhasa visant à attirer davantage de voyageurs dans la région agitée du Tibet.
Tibet.fr, le 17/07/2012
DEUX ÉCRIVAINS TIBÉTAINS ARRÊTÉS
POUR AVOIR CRITIQUÉ LA POLITIQUE CHINOISE AU TIBET
Deux moines Tibétains qui ont écrit des livres critiques à l’égard de la politique chinoise au Tibet ont été arrêtés par la police chinoise dans l’Est du Tibet (province du Sichuan) et ils sont actuellement retenus par les fonctionnaires dans un endroit non révélé où ils seraient torturés, selon des sources tibétaines.
Le correspondant indien de RFA, Kunsang, a signalé ces dernières arrestations, il a dit "Tashi Dhondup et Kelsang Gyatso, connu aussi sous les pseudonymes Mewod et Gomkul, ont été arrêtés le 14 juillet au monastère de Palyul dans le comté de Karze dans le Kham, dans l’Est du Tibet.
"Tashi Dhondup est originaire d'Yulshog, dans la sous-division de Samkha du comté de Riwoche, et est le président d'un groupe littéraire appelé l'État de nos Montagnes enneigées," dit le rapport.
Kelsang Gyatso, membre proéminent du même groupe et chef de chant au monastère, est originaire de la région de Nangchen dans le Kham (Tibet de l'Est), dit RFA.
Les étudiants et les membres de la famille des deux hommes sont profondément inquiétés pour leur avenir, a déclaré la source, ajoutant, "Tous ce qui sont arrêtés dans la région sont torturés par les autorités chinoises".
La source informe davantage sur les détentions, "Personne ne sait pourquoi ils sont retenus. Mais il y a deux ans, Mewod a écrit un livre appelé l'Espoir Pénible et Gomkul a publié un livre appelé Mon monde pitoyable".
Les moines bouddhistes et les religieuses, souvent au premier rang des protestations contre les autorités chinoises au Tibet, ont aussi été emprisonnés pour la plupart. Dans la région d’origine de Tashi Dhondup "chaque monastère est sous la surveillance des forces chinoises" dit une source.
"Les ermitages tibétains dans les montagnes sont aussi surveillés, de sorte à restreindre strictement les activités quotidiennes des monastères et contraignant beaucoup les moines de quitter leurs monastères pour retourner dans leur village," ont ajouté les sources.
La Chine emprisonne de plus en plus d’écrivains tibétains, des moines bouddhistes, des artistes, des chanteurs et des éducateurs qui affirment l'identité culturelle et nationale tibétaine, depuis que les protestations ont balayé toutes les régions du Tibet en 2008.
Les nouvelles restrictions, décrites dans le journal Renmin Wang du 31 mai 2012, comme la clé au maintien de la stabilité et de la sécurité nationale, visent à "garantir la sécurité absolue du Tibet idéologiquement et culturellement, " selon le Secrétaire du Parti de la Région Autonome tibétaine Chen Quanguo dans une interview du 27 juin.
"Les mesures impliquent de façon significative les surveillances accrues, particulièrement dans le TAR, par rapport à l'utilisation d’Internet, des messages, des téléphones portables, de la publication de la musique et le photocopiage, aussi bien que la propagande gouvernementale intensifiée par de nouvelles chaînes de télévision, à travers des séances d'éducation dans les villages, le film montrant la distribution de livres et la disposition de récepteurs satellites de télévision avec une réception fixée sur les chaînes gouvernementales, a dit un dernier rapport des Droits de l'Homme / IFEX.
Traduction Nicolas pour Tashi Delek Bordeaux
Tibet.fr, le 17/07/2012
UN ÉLU APPELLE A BRÛLER
LES UNIFORMES AMÉRICAINS "MADE IN CHINA"
Le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a appelé jeudi le comité olympique américain à "brûler" les uniformes officiels de la délégation des Etats-Unis pour les JO de 2012 à Londres car ils ont été fabriqués en Chine.
"Je suis très contrarié. Je pense que le comité olympique devrait avoir honte", a déclaré l'élu lors d'une conférence de presse au Capitole, avant d'ajouter: "je pense qu'il devrait prendre tous ces uniformes, en faire un gros tas et les brûler".
M. Reid a estimé que les athlètes américains qui participeront aux Jeux Olympiques de Londres cette année feraient mieux de ne porter qu'un simple maillot avec les lettres "USA" peintes à la main. Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a simplement déclaré que le comité olympique américain "aurait pu faire mieux".
De son côté, la chef des démocrates de la Chambre, Nancy Pelosi, a assuré que les athlètes américains "représentent le meilleur (...) et ils devraient porter des uniformes fabriqués aux Etats-Unis".
Comme à Pékin et à Vancouver, la délégation olympique des Etats-Unis à Londres doit être habillée par le couturier Ralph Lauren. Les sportifs défileront lors de la cérémonie d'ouverture en blazer bleu, surmonté d'un béret bleu marine.
Tibet.fr, 13/07/2012
DÉCLARATION DU KASHAG
A L'OCCASION DU 77e ANNIVERSAIRE DU DALAI-LAMA
Déclaration du Kashag (corps exécutif du gouvernement tibétain en exil) à l'occasion du 77e anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama
6 Juillet 2012
A l'occasion heureuse et très spéciale de son soixante-dix-septième anniversaire et au nom de tous les Tibétains, au Tibet et de par le monde, ainsi qu'au nom de l'Administration centrale tibétaine, nous présentons à Sa Sainteté nos pensées les plus respectueuses, nos prières et nos souhaits les plus chaleureux.
Ce jour est des plus propices non seulement pour le Peuple du Pays des Neiges mais aussi pour le monde entier. Bien que les Tibétains aient à affronter une tragédie sans précédent dans notre histoire, nous avons néanmoins réussi à établir et maintenir dans la durée une communauté de réfugiés exemplaire sous la conduite spirituelle et inspirée de Sa Sainteté. Les Tibétains se doivent de chérir et respecter les principes de non-violence et de démocratie ainsi que les nombreuses autres contributions faites par Sa Sainteté, comme la dynamique impulsée par lui pour créer un monde meilleur et plus pacifique.
Sa Sainteté fut identifiée durant une période des plus difficiles de l'histoire du Tibet. Il eut à assumer le pouvoir spirituel et temporel au jeune âge de seize ans. Ensuite, à peine âgé de vingt-quatre ans, il fut forcé d'abandonner son pays et prendre l'exil. C'est depuis l'exil qu'il lui a été possible de réaliser nombre de ses espérances en vue de la démocratisation du Tibet. Parmi les réformes majeures, il faut citer la mise en place de la Commission des Députés du Peuple Tibétain en 1960, la promulgation de la Constitution pour un nouveau Tibet en 1963, l'adoption de la Charte des Tibétains in Exil en 1991, l'organisation des premières élections directes du Kalon Tripa en 2001 et enfin en 2011 la passation complète de toute autorité politique à un pouvoir directement élu. Sa Sainteté a considéré alors que le moment était propice à ce transfert car les Tibétains étaient parvenus à un degré suffisant de maturité en matière de concepts démocratiques et du désir d'accéder à une vie démocratique. Nullement découragé par les nombreux obstacles qu'il rencontrait, pendant les soixante années que dura son pouvoir, Sa Sainteté a permis au peuple tibétain d'apprendre à se tenir droit.
Au moment où il décidait de passer l'autorité politique à une administration tibétaine directement élue, Sa Sainteté a fait cette déclaration : “Bien que vous n'ayez pas très favorablement accueilli ma décision, laissez-moi vous assurer que tant que le peuple tibétain conservera sa foi en moi, je continuerai à assumer mes responsabilités. Je pense qu'avec le temps le peuple tibétain finira par comprendre et apprécier ma décision.” Il faut souligner que Sa Sainteté a pris cette décision à un moment où nombre de leaders autoritaires de par le monde tentaient de maintenir leur pouvoir par la brutalité. Le monde salue cette action pleine de vision et de sagesse pour une démocratie séculière.
En dépit des craintes ressenties au cours de l'année écoulée par les Tibétains, au Tibet et en dehors, la dévolution du pouvoir politique s'est effectuée dans le calme, sans aucune anicroche, grâce au soutien et à l'unité des Tibétains. Le Kashag souhaite exhorter tous les Tibétains à rester unis et à apporter leur soutien afin d'assurer le succès de cette transition. On constate aujourd'hui dans le monde une reconnaissance des contributions inlassablement faites par Sa Sainteté en tant qu'apôtre de la non-violence, de la compassion, d'une morale séculière, d'une harmonie entre les religions et la liberté pour les Tibétains. Ses contributions ont reçu les honneurs les plus élevés, y compris le Prix Nobel de la Paix en 1989. Très récemment, Sa Sainteté a reçu le prestigieux Prix Templeton pour 2012, prix qui saluait son "engagement envers les sciences et les individus bien au-delà de ses propres traditions religieuses” et son intérêt tout spécial "pour les liens entre les traditions scientifiques d'investigation et le Bouddhisme." De plus, on sait bien que, malgré les obstacles et les pressions exercées par la République populaire de Chine, le nombre de chefs d'Etat qui rencontrent Sa Sainteté est en augmentation. On sait aussi que ses enseignements attirent un auditoire toujours plus grand dans le monde entier. Ce que l'on ignore peut-être c'est que cet auditoire comprend des milliers de Chinois de Chine continentale, y compris des bouddhistes faisant partie des quelque 200 millions de bouddhistes vivant en Chine. En conséquence, au travers de leur pratique spirituelle, davantage de Chinois se familiarisent avec le Tibet et sa culture.
Sa Sainteté a toujours insisté sur le fait que la décision finale à propos du Tibet reviendrait aux Tibétains du Tibet. Malgré l'occupation forcée pendant plus de cinquante ans par la Chine, le courage et le désir de liberté des Tibétains demeure indomptable. Même aux heures les plus sombres de la révolution culturelle, rien ne put anéantir l'identité des Tibétains. Au cours des années 1980, de nombreuses manifestations contre l'oppression chinoise eurent lieu au Tibet. Les manifestations pacifiques de 2008 ont fait date à cause de leur importance sur l'ensemble du Plateau tibétain. La vague d'immolations depuis 2009 au Tibet montre trop clairement que les aspirations à la liberté et à la dignité des Tibétains sont toujours vives.
De plus, le courage inébranlable et la solidarité dont les Tibétains font preuve dans les trois provinces sont sans précédents dans l'histoire du Tibet. L'intérêt et le soutien grandissants qui se manifestent de par le monde pour la cause tibétaine, pour la culture et la religion des Tibétains, tout cela est source de fierté. Ce phénomène n'a pu se développer que grâce à la direction éclairée de Sa Sainteté. Pour ces précieuses contributions et ces magnifiques réalisations et pour bien plus encore, nous serons éternellement reconnaissants à Sa Sainteté. Le Grand Cinquième Dalaï Lama avait contribué à affermir le Tibet en unifiant la nation et en amenant une plus forte prise de conscience de l'identité et de l'esprit tibétains.
Le Grand Treizième Dalaï Lama a placé le Tibet sur la carte du monde en créant des relations avec d'autres pays et en donnant au Tibet un statut international. Tout comme ses deux grands prédécesseurs, Sa Sainteté le Quatorzième Dalaï Lama a contribué au renfort de l'unité interne des Tibétains et du profil international de la cause tibétaine. Pour tout cela, il sera reconnu dans l'histoire comme l'un des grands Dalaï Lamas du Tibet.
En cette heure grave, des forces extérieures sont à l'oeuvre faisant tout pour saper l'oeuvre de Sa Sainteté le Dalaï Lama en s'efforçant de diviser les Tibétains et en perturbant l'avancée vers la démocratie séculière. Ainsi, le gouvernement chinois manipule et finance differents groupes, comme les adeptes de Dordjé Shugden, et cela ne manque pas de porter préjudice à la cause tibétaine. Les Tibétains ne doivent pas se laisser duper par ces manipulations et ces intentions malveillantes. Ils doivent rester vigilants.
Le 8 Août de cette année, qui coïncidera avec Lhakar (un mercredi), le Kalon Tripa achèvera sa première année en poste. Pour marquer ce jour et surtout pour montrer notre soutien, le Kashag invite les Tibétains et leurs amis à organiser une grande veillée de solidarité. Cette veillée internationale commémorera les Tibétains qui ont donné leur vie pour le Tibet et elle sera un témoignage de solidarité avec tous les Tibétains au Tibet qui ne cessent de souffrir de l'oppression sous la férule chinoise.
Cette veillée sera suivie d'un autre événement important, une réunion spéciale générale devant se tenir à Dharamsala du 25 au 28 Septembre. Le groupe discutera et délibérera de l'état de crise qui sévit actuellement au Tibet et décidera des actions à adopter. Une offrande de longue vie sera également présentée à Sa Sainteté à l'occasion de cette réunion au nom du peuple tibétain et de l'administration.
Le gouvernement tibétain reste fermement engagé dans la non-violence et la Voie du Milieu. Nous considérons que l'unique façon de résoudre la question du Tibet doit se faire dans le dialogue et nous sommes toujours prêts, à tout moment et n'importe où, à engager un dialogue sérieux allant dans ce sens. Nous exhortons de toutes nos forces Beijing à accepter la Voie du Milieu, une approche qui cherche à établir une réelle autonomie pour les Tibétains au sein de la République populaire de Chine et dans le cadre de la Constitution chinoise. Le gouvernement tibétain considère que le contenu conceptuel est de première importance et le processus secondaire. Dans cette perspective, il est prêt à désigner les envoyés spéciaux de Sa Sainteté le Dalaï Lama afin que continue le dialogue.
A cette occasion, nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude au gouvernement et au peuple indiens et, en particulier à l'Etat d'Himachal Pradesh, pour leur généreuse hospitalité et leur soutien pendant plus de cinquante ans. Nous tenons également à remercier tous ceux qui apportent leur soutien au peuple tibétain.
Pour terminer, à l'instar du Grand Cinquième qui réunifia le Tibet et du Grand Treizième qui put rentrer d'Inde au Tibet, nous faisons le serment de faire tous nos efforts pour permettre le retour de Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama dans son palais du Potala, ainsi que le souhaitent tous les Tibétains et comme le crient au monde tous ceux qui se sont immolés. Avec nos ferventes prières pour la longue vie de Sa Sainteté et afin que toutes ses prières soient exaucées. Puisse la vérité prévaloir au Tibet.
Secrétariat
Bureau du Tibet
84, Boulevard Adolphe Pinard
75014 PARIS
160 KM A PIED POUR LE TIBET
Suisse d’adoption, Loten Namling est d’origine tibétaine. Ce musicien âgé de 50 ans a quitté Berne le 16 mai, à pied, en tirant un cercueil plein de vêtements et d’autres effets. Il est arrivé hier à Genève. Son objectif : attirer l’attention de la communauté internationale et plaider pour la liberté de cette région annexée par la Chine.
GENEVE, 8 juillet 2012 : Arrivée du Tibétain Loten Namling, artiste gagé, enau terme d'une longue marche Il marche de Berne à Genève pour la cause tibétaine
Le Tibétain Loten Namling est arrivé dimanche à la place des Nations, à Genève, au terme d'une longue marche pour faire connaître la cause tibétaine. Ce Bernois d'adoption a quitté la capitale suisse le 16 mai, tirant un cercueil noir portant l'inscription "Free Tibet".
"J'ai deux messages: la liberté pour le Tibet et sa culture, et le retour du Dalaï Lama. L'occupation chinoise équivaut à un génocide, et l'ONU ne fait rien", a indiqué à l'artists Loten Namling, sur les derniers mètres de son périple. Et de rappeler que 42 Tibétains se sont immolés par le feu en deux ans en signe de protestation; 31 sont morts et les autres sont agonisants.
Ce musicien de près de 50 ans, qui vit en Suisse depuis 22 ans, a décidé de marcher pour dénoncer la situation, se prosternant à intervalles réguliers à la mémoire de ceux qui se sont immolés. Le cercueil qu'il tire contient des vêtements, de la nourriture, une tente ainsi que son luth. "J'ai découvert des révolutionnaires en Suisse romande. L'accueil a été formidable", dit-il.
Une démarche soutenue par le musicien Franz Treichler, de "The Young Gods", qui a organisé un concert à la place des Nations. Une douzaine de groupes se sont succédés tout l'après-midi devant plusieurs centaines de personnes venues "célébrer la liberté, l'amour et la paix", selon les voeux de Loten Namling. Un envoyé spécial du Dalaï Lama avait aussi fait le déplacement
Euronews, le 09/07/2012
COMMENT ÊTRE TIBÉTAIN DANS LA CHINE D'AUJOURD'HUI
.Alors que la province s’enflamme à nouveau, un documentaire pour comprendre l’identité tibétaine.
En 2009, quelques semaines avant un double anniversaire, très sensible, en Chine – le cinquantenaire de la fuite en Inde du Dalai Lama et celui des dernières révoltes du Tibet, en Mars 2008, Charlotte Cailliez et Frédérique Zingaro étaient parties à la rencontre des Tibétains, pour essayer de comprendre ce que peuvent être leurs attentes et leurs espoirs.
Mission complexe : la région autonome du Tibet est totalement interdite d’accès aux journalistes indépendants, et les zones tibétaines dans les provinces chinoises limitrophes de plus en plus étroitement bouclées par la police et l’armée.
Même à Dharamsala en Inde, difficile de parler librement : les réfugiés tibétains – environ 3000 de plus, chaque année- sont traumatisés par la répression renforcée depuis les émeutes de l’an dernier et craignent des représailles contre leurs familles restées au Tibet.
Autrement dit, ce qui caractérise essentiellement le fait d’être tibétain, aujourd’hui dans le Gansu, le Qinghai ou le Hunan, c’est d’avoir peur …
, ou noyée petit à petit dans une acculturation indissociable du progrès a la chinoise…
Leur voyage a été ponctué d’expulsions manu militari, mais aussi de moments cocasses et de rencontres magiques, toujours en catimini… Delek, la jeune étudiante, qui étudie sa langue et sa civilisation, même si elle sait que la cause est déjà perdue. L’oncle Adung, l’éleveur de yacks, si fier d’être Tibétain… Tenzin , qui a 20 ans et débute comme acteur de télé et de cinéma, qui se verrait bien vivre à Shanghai.
Nous vous proposons aujourd’hui de revoir ce reportage à la recherche de l’identité tibétaine.
Un reportage de de Charlotte Cailliez, Frédérique Zingaro et Mathias Lavergne - ARTE GEIE / Hikari Films – France 2009.
Tibetan.fr, le 03/07/2012
LE TIBET AU CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME
(GENÉVE / ONU)
Concile de l'ONU sur les droits de l"homme-Campagne internationale pour le Tibet.
Le 28 Juin 2012,
Campagne internationale pour le Tibet,
Europe, USA, Canada, soumettent le problème du Tibet au Conseil des droits de l'homme à l'ONU : ils en appellent à la Chine pour y garantir les droits fondamentaux et aussi l'accès aux observateurs étrangers.
A Genève, le 28 juin 2012 :
Aujourd'hui, ce sont des délégations gouvernementales au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, qui se sont exprimées publiquement sur la situation déplorable et aggravée des droits de l'homme au Tibet, comme faisant partie de l'article 4 de l'agenda du Conseil (20ème session), "appelant l'attention du Conseil sur les cas touchant aux droits de l'homme."
Les pays qui se sont prononcés sur le TIBET, sont les suivants : la Belgique, le Canada, la République Tchèque, le Danemark, la France, la Suède et les USA.
La déclaration du Danemark, au nom de l'Union Européenne, fut également soutenue par des membres non-EU, tels que ceux de la Croatie, de la Macédoine, du Monténégro, de l'Islande, de l'Albanie, de la Bosnie Herzégovine et du Liechtenstein.
Les gouvernements suivants ont fait part d'un souci particulier sur la crise actuelle à l'intérieur du TIBET :
- Belgique : sur les graves répressions des manifestations de Tibétains par les autorités chinoises, et les immolations par le feu de 42 Tibétains, dues au sentiment douloureux qu'éprouvent les Tibétains en constatant que leurs droits culturels et religieux ne sont pas respectés en totalité ;
- Canada : sur la politique du gouvernement chinois amenuisant considérablement les pratiques religieuses par des contrôles abusifs ;
- sur l'aggravation de la situation à l'intérieur du Tibet, tout spécialement dans les zones tibétaines, de la province du Sichuan, et sur les nouvelles arrestations arbitraires massives et emprisonnements à la suite des immolations à Lhassa et dans d'autres régions, évoqués, ils doivent dorénavant être sérieusement pris en considérations par le gouvernement de la République Populaire de Chine, sur ses obligations dans le domaine des droits de l'homme universels, et que celui-ci agisse dans ce sens, le plus rapidement possible, afin que les griefs parfaitement légitimes du peuple tibétain soient traités en conséquence.
C'était la préoccupation principale et urgente de ce Conseil des droits de l'homme de l'ONU, et c'est dorénavant l'affaire impérative et urgente du gouvernement de Pékin."
Traduction France Tibet, le 1er juillet 2012
Tibet.fr, le 02/07/2012
ARRESTATION DE LA FEMME ET DES PROCHES
UN TIBÉTAIN IMMOLÉ
.Ngawang Norphel, 22 and Tenzin Khedup, 24
DHARAMSHALA, June 26: Chinese authorities in eastern Tibet have arrested family members of Ngawang Norphel, including his wife, following his self-immolation protest last week.
According to reports, a day after Ngawang Norphel and Tenzin Khedup set themselves on fire in Zatoe town calling for Tibet’s independence and long life of His Holiness the Dalai Lama, the former’s wife Dolma Dicki along with two other relatives were arrested.
“It is not clear on what charges the three were arrested and their whereabouts is not known,” Sonam Tsering, an exiled Tibetan said citing sources inside Tibet.
Ngawang Norphel, 22 and Tenzin Khedup, 24, set themselves ablaze in the afernoon of June 20. Both of them were carrying Tibetan national flags in their hands at the time of their self-immolation protest.
Tenzin Khedup sucummbed to his injuries while Ngawang Norphel is believed to be in a critical condition at a Chinese military hospital in Xining.
“The two monks who were sent from Zilkar Monastery to help him have been forbidden entry into the hospital,” the Central Tibetan Administration said in a relase. “They are now said to be at the hospital gate where soldiers stand guard.”
In a new footage immediately shot after their self-immolation protest, released by the CTA last week, Ngawang Norphel, severely burned, could be seen shouting, “What has happened to my Land of Snow?” and also enquiring for his “sworn brother” Tenzin Khedup.
Although under immense visible pain, Ngawang Norphel says that their sacrifice is for the sake of Tibet.
“We two “sworn brothers”, we won’t fail next time. [This is] for the sake of Tibet. We are in the land of snow. If we don’t have our freedom, cultural traditions and language, it would be extremely embarrassing for us,” Ngawang Norphel says.
In a note left behind by the two young Tibetans before taking their drastic action, they urged all Tibetans to be united in the fight for Tibet’s freedom and the return of the Tibetan spiritual leader the Dalai Lama from exile.
“People like us are unable to contribute anything toward Tibetan religion and culture, or contribute economically to help Tibetans,” Ngawang Norphel and Tenzin Khedup wrote. They said their actions "show love to the Tibetan people and loyalty to His Holiness the Dalai Lama."
Tenzin Khedup is from Tridu in Keygudo. His parents are Legdup and Kyizom. Ngawang Norphel is from Ngaba, the region which remains the nerve centre of the ongoing wave of self-immolations in Tibet.
Since Tapey’s self-immolation protest in 2009, 41 more Tibetans have burned themselves calling for freedom in Tibet and the return of the Tibetan spiritual leader the Dalai Lama from exile.
Tibet.fr, le 26/06/2012
SÉCURITÉ RENFORCÉE SUR LHASSA
ET EXPULSIONS DE LA CAPITALE DE TIBÉTAINS
(21 JUIN)
Une ONG a annoncé que Lhassa, capitale du Tibet, vacille sous la sévère politique sécuritaire à l'encontre de tibétains qui se font expulser de la ville.
Human Rights Watch a publié un rapport ce mercredi notant que les "extrêmes mesures" adoptées par la Chine ià la suite des immolations par le feu de deux jeunes tibétains, Dorjee Tseten et Dargye, le 27 mai pourrait encore plus "intensifier" les tensions dans la région.
“Les Tibétains, à Lhasa, sont arbitrairement expulsés de la capitale tel que le demande les nouvelles directives sécuritaire", annonce l'organisation internationale en ajoutant : “les autorités de Lhasa devraient justifier ces mesures extrêmes et devraient se rendre compte que de telles restrictions arbitraires risquent d'intensifier les tensions."
L'organisation accuse la Chine de mener une politique "discriminatoire" et de violer les droits fondamentaux du peuple tibétain :
“L'expulsion arbitraire des tibétains en raison de leur origine ethnique ou de leur lieu de naissance est clairement discriminatoire et viole les libertés fondamentales de logement et de déplacement, a déclaré Human Right Watch"
Le 27 mai, la vague toujours en cours d'immolations atteignait Lhasa, avec Dorjee Tseten, 19 ans et Dargye, 25 ans, qui déclenchèrent les flammes devant le temple du Jokhang, l'un des lieux religieux le plus important du Tibet. Tandis que la mort de Dorjee Tseten a été confirmée, nous sommes toujours sans nouvelles de Dargye.
D'autres témoignages, envoyés à www.phayul.com, parlent de centaines de tibétains qui se trouvaient alors sur les lieux. Ils se sont fait encercler par les services de sécurité et se sont fait confisquer leur téléphone portables et leur appareil photo.
Vénérable Ngawang Woebar, l'ancien président de l'association des prisonniers politiques tibétains, Gu-Chu-Sum, a déclaré à Phayul que les tibétains venant du Tibet oriental, même ceux ayant vécu plusieurs années en résidence principale et avec un commerce, ont été expulsé de la capitale manu militari.
Il a ajouté que les tibétains du centre Tibet, non résidents de Lhasa, sont aussi recherché et on leur demande 5 différents papiers officiel, s'ils ne sont capable de présenter ces papiers ils seront également renvoyés dans leur ville d'origine..
Woeser, écrivain tibétaine basée à Beijing, a récemment répété les mots d'un touriste chinois qui disait que les mesures de sécurité à Lhasa étaient "discriminatoires" par nature.
“Les check-points sont légions à Lhasa et n'arrêtent que les tibétains, c'est discriminatoire", rapporta Woeser dont le blog a été récompensé.
Depuis le 27 mai 4 tibétains se sont immolés par le feu pour réclamer plus de liberté au Tibet et le retour de sa Sainteté le Dalaï Lama.
Il a aussi été rapporté que Lodey, le père de Dargye, s'est récemment déplacé à Lhasa pour savoir où se trouve son fils mais a été refoulé à l'entrée sans qu'il n'ait pu obtenir aucune information.
“Lodey n'était pas même capable de savoir si son fils se trouvait toujours sur Lhasa, et n'a rien su sur son état de santé", a annoncé un tibétain issu du monastère de Kirti exilé à Dharamshala la semaine dernière.
Tibet.fr, le 22/06/2012
DEUX TIBÉTAINS S'IMMOLENT PAR LE FEU ENSEMBLE
(ZATOE - TIBET ORIENTAL, 20 JUIN)
.
Selon des témoignages provenant du Tibet, dans la ville Zatoe, préfecture de Keygudo, région du Kham, Tibet oriental, deux jeunes tibétains se sont immolés par le feu aujourd'hui. Ils réclamaient l'indépendance du Tibet, la Liberté et une longue vie pour le Dalaï Lama.
Ngawang Norphel, 22 ans et Tenzin Khedup, 24 ans, se sont immolés par le feu à environ 15h30 (heure locale).
Ils portaient tout les deux un drapeau tibétain lors de leur sacrifice.
Tenzin Khedup est décédé à la suite de son geste furieux de protestation, nous sommes par contre sans nouvelles de l'état de santé de Ngawang Norphel et ne savons pas où il se trouve.
Confirmant les témoignages, Jamyang Soepa, un député du gouvernement tibétain en exil, déclarait que les deux jeunes tibétains s'étaient immolés pour le feu au nom de l'indépendance du Tibet.
"Ngawang Norphel et Tenzin Khedup ont réclamé l'indépendance du Tibet et la liberté pour les tibétains, ils ont aussi souhaité une longue vie au Dalaï Lama avant de s'immoler par le feu," déclara Soepa en citant ses
sources.
Sur des photos reçus par des tibétains en exil, d'énormes flammes et une fumée noire pouvait être vues exhaler de leur corps allongés sur la route à proximité de voitures et de motos en stationnement.
Dans une vidéo de 7 secondes, Ngawang Norphel et Tenzin Khedup, avant que les flammes enveloppent leur corps, sont vus, debout, l'un à côté de l'autre, tenir le drapeau national tibétain censuré par la Chine. Alors que l'un deux tombent immédiatement au sol, l'autre coure quelques mètre avant de s'écrouler.
D'après des témoins, Tenzin Khedup est originaire de Tridu, préfecture de Keygudo. Ses parents habitent Legdup et Kyizom. Ngawang Norphel viendrait de Ngaba , la région qui reste le centre névralgique de l'actuelle vague d'immolations (zone de plus d'une vingtaine immolations :
http://www.rfa.org/english/news/special/TibetanImmolations/Home.html
En février de cette année, le 8, Sonam Rabyang, un moine proche de la quarantaine du monastère La dans la ville Tridu, Keygudo, s'était immolé par le feu. Nous sommes toujours sans nouvelles de Sonam Rabyang.
Avec Tenzin Khedup et Ngawang Norphel, cela fait 42 tibétains qui se sont immolés par le feu depuis 2009 pour demander plus de libertés et le retour du Dalaï Lama.
PAROLE DE TAMDING THAR AVANT SON IMMOLATION
" Je prends refuge dans les trois joyaux, le Buddha, le Dharma et la Sangha,
Avec l'espoir que la paix règne sur le monde entier,
Avec l'ardent désir du retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama sur sa terre natale,
Pour un Tibet régit uniquement par les Tibétains,
Je sacrifie mon corps dans cette immolation par le feu, comme étant une offrande de lumière."
“I take refuge in the Three Jewels - Buddha, Dharma and Sangha.
With the hope that peace prevails on earth,
With the yearning for the return of His Holiness the Dalai Lama to his land,
For Tibet to be ruled by Tibetans, I set my body on fire as an offering of light.”
A LA SUITE DE TORTURES,
UN MOINE TIBÉTAIN MEURT EN PRISON
Karwang, un moine tibétain, est mort après avoir été torturé en garde à vue, suite à l’accusation portée contre lui de mise en place d’affiches pro-indépendantistes dans un Comté tibétain du Kham, Province chinoise actuelle du Sichuan, selon une source exil.
Les affiches ont été placardées après une série de grandes manifestations, en janvier et février 2012, contestant la domination chinoise dans le Comté de Nyarong.
"En mai, des affiches appelant à l’indépendance du Tibet sont apparues sur les murs d’un bâtiment du gouvernement chinois à Nyarong", déclare Yeshe Sangpo, originaire de Nyarong, vivant maintenant en Inde, citant des contacts dans la région.
"En conséquence, le 25 mai, les forces de sécurité chinoises ont arrêté un moine de 32 ans, nommé Karwang, originaire du groupe de nomades Tapewa à Kardzé", dit Yeshe Sangpo.
"Lors de sa détention, les autorités ont tenté de le forcer à avouer qu’il avait collé des affiches", dit Yeshe Sangpo, ajoutant que, le moine refusant d’avouer, il a été "sévèrement torturé et battu".
"Quelques jours plus tard, le ou vers le 28 mai, il est mort en détention", a déclaré Yeshe Sangpo.
Karwang a été privé de soins médicaux alors qu’il était détenu, et après sa mort, sa famille a "demandé à plusieurs reprises" que les autorités chinoises lui rendent son corps pour la prière et la crémation.
"Lorsque son corps a été restitué, les autorités ont payé une somme de 280 000 yuans (près de 35 000 euros) à sa famille en compensation".
"La Chine n’a jamais prouvé que le moine ait collé des affiches, et il n’a jamais admis l’avoir fait", a déclaré Yeshe Sangpo.
Pendant ce temps, dans la région de Nyarong, les forces de sécurité chinoises continuent de traquer des Tibétains impliqués dans les manifestations de masse organisées au début de l’année.
Le 25 mars 2012, au cours de leurs recherches des participants aux manifestations, les autorités ont détenu quatre Tibétains, y compris deux moines.
Les manifestations ont eu lieu en concordance avec le Nouvel an tibétain. Au cours de celles-ci, les participants se sont plaints du manque de liberté et ont réclamé le retour du Dalaï Lama.
Par Monique Dorizon
Tibet-info.net, le 19/06/2012
RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN
SUR LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME AU TIBET
Résolution du Parlement européen sur la situation des droits de l'homme au Tibet (2012/2685(RSP))
B7‑0312/2012
Le Parlement européen,
– vu ses résolutions antérieures sur la Chine et le Tibet, et notamment ses résolutions du 26 octobre 2011 et du 24 novembre 2010,
– vu sa résolution du 7 avril 2011 sur l'interdiction de l'élection du gouvernement tibétain en exil au Népal,
– vu la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948,
– vu l'article 36 de la constitution de la République populaire de Chine, qui garantit à tous les citoyens le droit à la liberté de religion,
– vu la nomination imminente du représentant spécial de l'Union européenne pour les droits de l'homme,
– vu l'article 110, paragraphe 2, de son règlement,
A. considérant que le respect des droits de l'homme ainsi que la liberté d'identité, de culture, de religion et d'association sont des principes fondateurs de l'Union européenne;
B. considérant que le dialogue UE-Chine en matière de droits de l'homme n'a débouché sur aucune amélioration significative de la situation des droits fondamentaux des Tibétain;
C. considérant que le Parlement européen a pris note de l'occupation du Tibet par la République populaire de Chine;
D. considérant que les émissaires de Sa Sainteté le Dalaï-Lama ont pris contact avec le gouvernement de la République populaire de Chine pour trouver une solution pacifique et mutuellement bénéfique à la question du Tibet;
E. considérant que les autorités de la République populaire de Chine ont eu un recours disproportionné à la force face aux manifestations de 2008 au Tibet et que, depuis lors, ils imposent des mesures de sécurité restrictives qui limitent la liberté d'expression, d'association et de conviction;
F. considérant que le nombre de victimes des manifestations de 2008 est peut-être supérieur à 200 et que le nombre de détenus se situe entre 4 434 et plus de 6 500; considérant qu'à la fin de 2010, il y avait 831 prisonniers politiques connus au Tibet, dont 360 avaient été condamnés par la justice et 12 purgeaient une peine de détention à perpétuité;
G. considérant qu'il est fait état du recours à la torture, et notamment au passage à tabac, à l'usage d'armes infligeant des chocs électriques, au placement en régime d'isolement pendant une longue période, à la sous-alimentation et à d'autres mesures similaires par les autorités de la République populaire de Chine afin d'arracher des confessions dans les prisons au Tibet;
H. considérant que depuis 2009, il est fait état de l'immolation par le feu de 35 Tibétains, principalement des moines et des religieuses, dans la préfecture d'Aba/Ngawa de la province de Sichuan et dans d'autres parties du plateau tibétain en signe de protestation contre les politiques restrictives menées par la Chine au Tibet et pour réclamer le retour du Dalaï-Lama ainsi que la liberté de religion;
I. Considérant que l'état de santé actuel et le lieu où se trouvent une série de victimes de ces immolations demeurent inconnus ou incertains, notamment en ce qui concerne Chimey Palden, Tenpa Darjey, Jamyang Palden, Lobsang Gyatso, Sona Rabyang, Dawa Tsering, Kelsang Wangchuck, Lobsang Kelsang, Lobsang Kunchok et Tapey;
J. considérant que Gedhun Choekyi Nyima, 11e Panchen-Lama, a été emprisonné par les autorités de la République populaire de Chine et qu'il n'a plus été vu depuis le 14 mai 1995;
K. considérant que l'identité, la langue, la culture et la religion tibétaines, témoignages d'une civilisation historiquement riche, sont menacées par l'installation de populations Han dans le territoire historique du Tibet et l'extermination du mode de vie nomade traditionnel des Tibétains;
L. considérant que la nomination du représentant spécial de l'Union européenne pour les droits de l'homme et la définition de son mandat par l'Union sont imminentes;
M. considérant que les appels répétés du Parlement européen pour que la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l'Union européenne évoque la situation au Tibet auprès de ses homologues chinois n'ont pas donné les résultats escomptés;
1. rappelle que le partenariat stratégique entre l’Union européenne et la République populaire de Chine doit se baser sur des principes et des valeurs communs;
2. appelle la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne à accroître et à intensifier ses efforts pour évoquer la situation des droits fondamentaux des Tibétains dans le cadre du dialogue UE-Chine en matière de droits de l’homme;
3. déplore, à cet égard, la réticence des autorités chinoises à organiser ce dialogue deux fois par an et leur position sur les modalités et la fréquence des réunions en ce qui concerne, en particulier, le renforcement de la composante de la société civile et sa participation au dialogue; invite instamment la vice‑présidente de la Commission/haute représentante de l’Union à mettre tout en œuvre pour faire en sorte que le dialogue sur les droits de l’homme soit plus efficace et davantage orienté sur les résultats;
4. salue le très important processus de démocratisation du gouvernement des Tibétains en exil, lancé avec succès par Sa Sainteté le Dalaï-lama, et le transfert récent de ses pouvoirs et responsabilités politiques au Kalon Tripa de l’administration centrale tibétaine, élu démocratiquement, qui représente les aspirations des Tibétains;
5. salue la décision des nouveaux responsables politiques tibétains démocratiquement élus de continuer à respecter la “voie médiane” prônée par Sa Sainteté le Dalaï-lama, qui vise une véritable autonomie des Tibétains au sein de la République populaire de Chine et dans le cadre de la constitution chinoise;
6. approuve les principes fixés dans le “Mémorandum sur une autonomie réelle pour le peuple tibétain”, qui a été proposé par les émissaires de Sa Sainteté le Dalaï-lama à leurs homologues chinois en 2008 et constitue la base d’une solution politique réaliste et durable à la question tibétaine;
7. rejette l’argument avancé par le gouvernement de la République populaire de Chine, selon lequel le dialogue des gouvernements avec Sa Sainteté le Dalaï-lama et les responsables tibétains élus et l’appui des gouvernements à une résolution pacifique de la question tibétaine, par le biais d’un dialogue et de négociations, vont à l’encontre de la politique d’”une seule Chine”;
8. demande aux autorités de la République populaire de Chine d’accorder un degré important d’autonomie au territoire historique du Tibet;
9. se dit déçu par le fait que le gouvernement de la République populaire de Chine n’ait plus souhaité poursuivre le dialogue avec les émissaires de Sa Sainteté le Dalaï-lama depuis janvier 2010 et encourage les autorités chinoises à engager un débat constructif avec les représentants de l’administration centrale tibétaine sur l’avenir du Tibet;
10. demande avec insistance que les autorités de la République populaire de Chine respectent la liberté d’expression, la liberté d’association et la liberté de conviction des Tibétains;
11. demande instamment aux autorités de la République populaire de Chine d’autoriser une enquête internationale indépendante sur les manifestations de 2008 et leurs retombées et appelle à la libération des prisonniers politiques;
12. condamne toute forme de torture infligée aux personnes en garde à vue et invite et prie les autorités de la République populaire de Chine d’autoriser une inspection internationale indépendante des prisons et des centres de détention du Tibet;
13. condamne une fois de plus la répression incessante que mènent les autorités chinoises à l’encontre des monastères tibétains et demande aux autorités chinoises de garantir la liberté de religion du peuple du Tibet ainsi que de tous ses citoyens;
14. demande avec insistance aux autorités chinoises de révéler le sort réservé à toutes les victimes qui se sont immolées au Tibet, et le lieu où elles se trouvent;
15. demande à nouveau aux autorités chinoises de révéler le sort réservé à Gedhun Choekyi Nyima, 11e Panchen-lama, et le lieu où il se trouve;
16. demande aux autorités chinoises de respecter la liberté linguistique, culturelle et religieuse et les autres libertés fondamentales des Tibétains, de s’abstenir de politiques d’installation de populations Han, au détriment des Tibétains, dans le territoire historique du Tibet, et de ne pas obliger les nomades tibétains à abandonner leur mode de vie traditionnel;
17. demande aux autorités chinoises de lever toutes les restrictions et d’accorder aux médias indépendants, aux journalistes et aux observateurs des droits de l’homme un accès sans entrave au Tibet et la liberté de circuler sur l’ensemble du territoire;
18. attend du représentant spécial de l’Union européenne pour les droits de l’homme, une fois nommé, qu’il fasse régulièrement état de la situation des droits de l’homme en République populaire de Chine, notamment en ce qui concerne le Tibet;
19. engage la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne à nommer un coordinateur spécial dont le mandat consisterait à faire régulièrement rapport sur le Tibet afin de faire progresser le respect des droits fondamentaux du peuple tibétain, et notamment de son droit à préserver et à développer son identité distincte et ses manifestations religieuses, culturelles et linguistiques, à soutenir le dialogue constructif et les négociations entre le gouvernement de la République populaire de Chine et les émissaires de Sa Sainteté le Dalaï-lama et à porter assistance aux réfugiés tibétains, en particulier au Népal et en Inde;
20. appelle la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne à évoquer la situation des droits de l’homme au Tibet à l’occasion de toute rencontre avec des représentants de la République populaire de Chine;
21. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au gouvernement et au parlement de la République populaire de Chine, au secrétaire général des Nations unies, au gouvernement tibétain en exil, au parlement tibétain en exil et à Sa Sainteté le Dalaï-Lama.
"La détérioration de la situation au Tibet"
(par Catherine Ashton)
Catherine Ashton EU High Representative for Foreign Affairs and Security Policy and Vice President of the European Commission Speech on the situation in Tibet European Parliament/Strasbourg 12 June 2012.
Le discours
COPENHAGUE / PÉKIN
LA QUESTION DES DROITS DE L'HOMME
AINSI QUE LA SITUATION AU TIBET
SERONT ÉVOQUÉES LORS DE LA VISITE DE HU JINTAO
Le président chinois Hu Jintao est attendu de jeudi à samedi au Danemark pour la première visite d’Etat d’un président chinois au royaume scandinave, a-t-on appris lundi auprès des services du Premier ministre danois.
« Le président Hu sera accompagné d’une importante délégation de ministres et d’autres décideurs chinois. Le programme des hôtes chinois inclut notamment la coopération économique et le développement durable », indique le ministère dans un communiqué.
Les détails de la visite de M. Hu n’ont pas été révélés, mais selon un programme préliminaire, il devrait assister vendredi à un banquet organisé par la reine Margrethe II, avant de s’entretenir le lendemain avec la chef du gouvernement danois Helle Thorning-Schmidt. Celle-ci a indiqué dans les médias qu’elle entendait à cette occasion soulever la question des droits de l’Homme ainsi que la situation au Tibet.
Apaiser les relations entre les deux pays
Les relations entre Pékin et Copenhague se sont détériorées en 2009 lorsque le Dalaï-lama en visite -présentée comme privée- au Danemark a été reçu par le chef du gouvernement de l’époque, Lars Loekke Rasmussen, et son ministre des Affaires étrangères Per Stig Moeller.
L’accueil réservé au chef spirituel des Tibétains avait mené à l’annulation de visites en Chine de responsables danois et avait causé des problèmes pour les entreprises danoises opérant en Chine.
Copenhague avait envoyé une note diplomatique à Pékin pour tenter d’apaiser la colère des Chinois, affirmant que le Danemark s’opposait à l’indépendance du Tibet et prendrait en compte la position de Pékin avant de réinviter le Dalaï-lama. Dans la foulée de sa visite au Danemark, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 30 juin, M. Hu se rendra au sommet du G20 à Los Cabos (Mexique) les 18 et 19 juin.
Tibet.fr, le 11/06/2012
"QUELLE DIPLOMATIE CHINE - FRANCE ?"
Comment Hollande va-t-il gérer ses relations avec la deuxième puissance économique mondiale ? Le commentateur et bloggeur Song Luzheng pose la question. De notre partenaire Chine Plus.
D’abord un constat, presque évident : la France d’aujourd’hui n’est plus celle de Gaulle. Aussi l’Hexagone serait-il devenu (surtout sous l’ère Sarkozy), à en croire Song Luzheng – homme d’affaires et bloggeur chinois vivant en France (1), un pays de « plus en plus ordinaire » aux yeux de Pékin. En substance, Paris ne pèse plus vraiment lourd, beaucoup moins en tout cas qu’au temps du général. Certes la voix de la France compte toujours mais son économie – sur fond de crise de l’euro dixit – décline, quand celle de la Chine s’est hissée en 2010 au deuxième rang mondial.
L’auteur rappelle que les efforts diplomatiques de la Chine se concentrent dans l’ordre sur les Etats-Unis, Taiwan, le Japon, les pays de l’ASEAN et enfin les pays de l’Union européenne dont la France. Idem pour Paris qui privilégie d’abord, précise-t-il, ses rapports avec Berlin (et l’Europe plus globalement), Washington, Moscou, le continent Africain, le Moyen Orient et enfin l’Asie.
Hollande, parfait inconnu
Il n’empêche, le dialogue Paris-Pékin – mis à mal en 2008 (avec la crise au Tibet et les manifestations à Paris appelant au boycott des J.O) – reste à définir en ce début de quinquennat pour Hollande. Et Song Luzheng de s’interroger sur la politique diplomatique à l’égard de Pékin que compte mener le nouvel hôte de l’Elysée, parfait inconnu en Chine (il n’y est jamais venu malgré une invitation, rappelle l’auteur, lorsque François Hollande dirigeait le parti socialiste).
Il décrit le président français comme un socialiste attaché à « l’idéologie {de son parti} » mais aussi comme un homme de « consensus » qui recherche « le compromis », « l’unité ». L’auteur en déduit qu’il ne devrait être, pendant son quinquennat « ni trop chaud ni trop froid » envers la Chine. Song Luzheng salue par ailleurs la rencontre entre l’ambassadeur chinois en France Kong Quan et François Hollande au lendemain de son élection.
Les Verts, « grands supporters du Dalaï Lama »
L’auteur insiste par ailleurs sur la personnalité du nouveau chef de la diplomatie tricolore, Laurent Fabius, qui – dit-il – connaît bien la Chine (il est notamment professeur honoraire à l’université Nankai de Tianjin) et rappelle la nomination de Paul Jean-Ortiz – diplomate de carrière, grand spécialiste des questions chinoises – au poste de conseiller des affaires étrangères du nouveau président français. Il note enfin l’arrivée au gouvernement de deux ministres issus du parti Europe Ecologie-Les Verts (Cécile Duflot à l’écologie et Pascal Canfin au développement, ndlr), « grands supporters du Dalaï Lama », s’inquiète-il dans une approche très « pro-Pékin » !...
Song Luzheng, au fil des lignes, cherche ainsi des indices lui permettant de deviner l’avenir des relations bilatérales. Il estime par exemple qu’avec la crise européenne ces relations ne devraient pas trop souffrir de turbulences. La France cherche « la stabilité », analyse-t-il. Elle a besoin « des investissements chinois ». Et devrait éviter, selon lui, d’aborder frontalement les questions qui fâchent à Pékin : droits de l’Homme, répressions au Tibet et au Xinjiang, censure et liberté d’expression, etc.
De passage à Pékin en février en pleine campagne présidentielle, Fabius avait toutefois pris soin de préciser qu’il « ne faut pas oublier ce qu’est la France, la patrie des droits de l’Homme »…
(1) ll est réputé pour ses commentaires nationalistes sur les questions liées au Tibet notamment. Lire l’article de Song Luzheng.
Tibet.fr, le 07/06/2012.
LA CHINE FERME - ENCORE - LE TIBET AUX TOURISTES ÉTRANGERS
Les autorités semblent craindre des débordements alors que débute Saga Dawa, un important festival pour les Tibétains.
Visites interdites. Les autorités chinoises ont décidé de fermer le Tibet aux touristes étrangers, ont annoncé ce mercredi des agences de voyage, dix jours après l'immolation par le feu de deux Tibétains.
Cette mesure a été prise alors que vient de débuter un festival qui voit traditionnellement un afflux de touristes dans la région himalayenne placée sous étroite surveillance depuis une éruption de violences antichinoises en mars 2008. Plusieurs agences de voyage ont indiqué que les autorités du tourisme du Tibet leur avaient signifié fin mai que les touristes étrangers ne seraient pas autorisés à se rendre dans la Région autonome du sud-ouest de la Chine. "Le Bureau du tourisme nous a demandé d'arrêter d'organiser des tours pour des groupes étrangers au Tibet fin mai. Nous ne savons pas quand cette mesure sera levée", a dit une employée du Tibet China International Tour Service. Une autre agence a indiqué que cette interdiction pouvait être liée au festival de Saga Dawa, qui célèbre la naissance du Bouddha dans le calendrier tibétain. "Des gens disent que cela est lié au festival", a dit un employé du Tibet China Travel Service. Ce festival voit un afflux de pèlerins bouddhistes pour la célébration qui débutait cette année le 4 juin -anniversaire de la sanglante répression des manifestations de la place Tiananmen en 1989.
37 Tibétains se sont immolés par le feu depuis mars 2011.
La Chine ferme épisodiquement le Tibet en période de tensions où quand elle craint des troubles dans cette région où de nombreux Tibétains se plaignent de la répression de leur culture et religion.
Depuis mars 2011, 37 Tibétains se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire dans les zones tibétaines des provinces chinoises avoisinantes, selon les organisations de défense des droits de l'Homme.
Le 27 mai, pour la première fois, deux Tibétains se sont immolés au Tibet même, à Lhassa. Après les émeutes de 2008 les touristes étrangers avaient été empêchés de se rendre au Tibet pendant plus d'un an. Quand les étrangers peuvent s'y rendre, ils ont besoin d'un permis spécial et ont l'obligation de voyager en groupe.
Lexpress.fr, le 06/06/2012
CENTRE TIBÉTAIN POUR LES DROITS HUMAINS ET LA DÉMOCRATIE :
RAPPORT DE DÉTENTION
APRÈS LES IMMOLATIONS A LHASSA
Rapport Press
Centre Tibétain pour les Droits Humains et la Démocratie
2 Juin 2012
Rapport de détention après immolations à Lhassa :
Impossible de dire combien de Tibétains sont détenus suite à deux immolations dans la Capitale du Tibet, Lhassa.
Deux jeunes Tibétains se sont immolés ensemble en signe de protestation, près du Temple de Jhokhang dans la rue de Barkhor (en chinois : Parkor) à Lhassa. Dorjee Tsetan est décédé tandis que Dhargye est hospitalisé avec de sévères brûlures.
Chukey, le patron du restaurant où Dhargye travaillait comme caissier, a été arrêté avec sa femme et sa famille selon nos sources, qui ont aussi identifiés certains des détenus Tibétains comme étant Dolma Kyab, Nyurgyog Khambey, Tamdrin Kyab et Sangdrak ; tous sont originaires de la préfecture de Ngaba.
Nos sources ont rapporté au TCHRD que les Tibétains qui ne peuvent montrer leurs papiers de résidence temporaire (en chinois : Zan ZhuZheng) - papier qui leur permet de rester légalement à Lhassa - sont emprisonnés. Parmi les détenus sont inclus les Tibétains visitant Lhassa originaires des zones hors de la Région Autonome du Tibet. Les Tibétains de la préfecture de Ngaba (en chinois : Aba) sont spécialement visés, visiblement à cause du fait que Dhargye était originaire de cette région. Même les Tibétains qui s'habillent traditionnellement le Mercredi (30 mai) ont été arrêté, selon nos sources.
La régulation obligeant les visiteurs non originaires des Régions Autonomes du Tibet à porter des permis de résidence pendant qu'ils visitent Lhassa a pris effet en 2009. Cette régulation est souvent utilisée par les autorités pour justifier des restrictions imposées sur les mouvements des Tibétains, en particulier ceux qui viennent à Lhassa depuis les provinces de l'Amdo et du Kham. Dans le futur, des restrictions sur les visiteurs à Lhassa non originaires des Régions Autonomes du Tibet risquent d'augmenter considérablement avec les immolations de protestation faites par des Tibétains non originaires de ces régions à Lhassa le 27 Mai.
Nos sources nous ont également déclaré que la police continue ses recherches dans les hôtels et les appartements loués. On craint qu'il n'y ait que plus de personnes détenues avec de tels raids.
Presque trois jours après les immolations de 29 mai 2012, le chef du bureau de la sécurité publique de la région autonome du Tibet a ordonné la mise en place de mesures de sécurité, installant des postes de contrôle et des patrouilles, en état d'alerte haute ( Pour plus d'infos, visitez le lien dessous) :
http://epaper.chinatibetnews.com/xzrb/html/2012-05/30/content_359199.htm)
Le 31 Mai 2012, dans une vidéo-conférence sur la stabilité sociale, Le vice-secrétaire de la Région Autonome du Tibet, responsable de la sécurité de la Région Autonome du Tibet, a souligné l'importance de la garde de la stabilité sociale en écrasant jusqu'au moindre signe d'instabilité ou de dérangement - et de strictement faire en sorte que tous les évènements, qu'ils soient petits, moyens ou grands, soient pris en charges et empêchés de grandir. ( pour plus d'informations, visitez le lien en dessous) :
http://www.chinatibetnews.com/zhengfuzaixian/2012-06/01/content_982287.htm)
Les autorités ont augmenté le nombre de restrictions, en augmentant le personnel de sécurité et en instaurant des restrictions de mouvements sur les Tibétains vivant à Lhassa, selon les sources.
Contact : Tibétain/Chinois, M. Jamphel Monlam, Tél : (91) 94180-79452
Contact : Englais, Mme. Tsering Tsomo, Tél : (91) 98168-75856 ou (91)(1892)223363, 229225, 225874
Email : director@tchrd.org
Site : www.tchrd.org
Le TCHRD est la seule NGO des droits humains entièrement dirigée et managée par des Tibétains en exil.
Article traduit par David Tenzin Tsangpa pour Tashi Delek Bordeaux
AMNESTY INTERNATIONAL :
"LA CHINE DOIT METTRE FIN AUX OPÉRATIONS DE RÉPRESSION
MENÉES DEPUIS LES IMMOLATIONS AU TIBET"
Les forces de sécurité chinoises doivent immédiatement libérer toute personne détenue arbitrairement à Lhassa depuis le 27 mai, date à laquelle deux jeunes Tibétains se sont immolés par le feu devant le temple du Jokhang pour protester contre la mainmise de Pékin sur la région, a déclaré Amnesty International.
Des militants tibétains ont indiqué à l’organisation que, depuis qu’ont eu lieu les premières immolations à Lhassa, les autorités chinoises de la ville ont arrêté un grand nombre de Tibétains.
Beaucoup sont incarcérés au centre de détention de Tsel Gungthang et dans d’autres structures de Lhassa, pendant que d’autres ont été expulsés de la région autonome du Tibet. Selon les chiffres communiqués par les médias internationaux, quelque 600 personnes auraient été arrêtées.
Amnesty International n’est pas en mesure de vérifier de façon indépendante le nombre ou la nature des arrestations, mais elle demande aux autorités de relâcher sans délai les personnes maintenues en détention ou de les inculper d’une infraction dûment reconnue par la loi.
« Les pouvoirs publics chinois doivent s’expliquer publiquement face aux informations inquiétantes faisant état d’une vague d’arrestations après que des personnes qui ont décidé de s’immoler par le feu en signe de protestation à Lhassa dimanche 27 mai », a déclaré Catherine Baber, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique à Amnesty International.
« Ce n’est pas en mettant en place de vastes mesures de répression contre la population de Lhassa que l’on résoudra le profond malaise exprimé par les Tibétains. »
Depuis 2009, au moins 38 Tibétains – y compris de nombreux moines et religieuses bouddhistes – ont exprimé leur ressentiment en s’immolant par le feu dans différentes provinces chinoises. Au cours des cinq derniers mois, 25 personnes déjà ont commis cet acte désespéré, perçu comme un geste de protestation contre la domination exercée par la Chine sur le Tibet et comme un appel au retour du dalaï-lama, exilé en Inde depuis 1959.
Mercredi 30 mai, une Tibétaine s’est immolée dans le canton de Dzamthang (Rangtang), situé dans la préfecture autonome tibétaine et qiang de Ngaba (Aba) (province du Sichuan).
En novembre 2011, Amnesty International et Human Rights Watch ont écrit aux autorités chinoises pour leur demander de revoir les politiques qui sont à l’origine des immolations au Tibet et de la colère profondément enracinée ressentie par les Tibétains vivant en Chine.
Les deux organisations ont engagé le gouvernement chinois à procéder à un examen approfondi de la situation des droits humains sur le plateau tibétain et à mettre un terme aux restrictions politiques et juridiques qui portent atteinte aux droits humains dans cette région.
Amnesty International a également fait part de ses préoccupations au Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
« La vague récente d’immolations au Tibet est alimentée par des années de mesures répressives qui enfreignent les libertés fondamentales dans la région », a expliqué Catherine Baber.
« Tant que ces problèmes ne seront pas résolus et tant que les autorités chinoises ne desserreront pas l’étau autour de la culture tibétaine, la triste vérité est que nous continuerons probablement d’être témoins d’autres actes désespérés similaires, accomplis en signe de protestation. »
Par Émilie Lembrée,
Tibet.fr, 01/06/2012
600 PERSONNES ARRÊTÉES
APRÈS DES TENTATIVES D'IMMOLATIONS A LHASSA
DHARAMSALA, le 31 Mai : Dans des communiqués parvenant du Tibet, on apprend que la ville de Lhassa est actuellement ébranlée par les mesures de sécurité très pesantes, dans un confinement total, à la suite des manifestations de la double immolation survenue dimanche.
Bien que les informations venant de Lhassa soient des plus limitées, on estime que des centaines de Tibétains ont été arrêtés, y compris un grand nombre de personnes témoins des immolations, survenues en face du temple du Jokhang, au coeur même de la ville.
" A la suite de la double immolation qui s'est produite dimanche, le chef de la sécurité de Lhassa a immédiatement donné des ordres pour une plus grande surveillance, et un confinement total des zones tibétaines à Lhassa." Jamphel Mönlam, l'assistant directeur du groupe des droits de l'homme, basé à Dharamsala, au Centre tibétain des droits de l'homme et de la démocratie, précise ceci :
" Bien que nous soyons dans l'incapacité de révéler le nombre exact de Tibétains qui furent arrêtés juste après les terribles manifestations, on apprend qu'au moins plusieurs centaines de Tibétains ont été "embarqués", une vraie raffle", ajoute Mönlam.
Par d'autres sources, Phayul apprend que le personnel de sécurité chinois s'est mis à confisquer systématiquement tous les téléphones portables et les caméras de plusieurs Tibétains, présents sur le lieu même où se sont produites ces deux immolations simultanées.
" Après les immolations, le personnel de sécurité chinois, qui est d'ordinaire déjà très nombreux aux alentours du Temple du Jokhang, a confisqué tous les téléphones et les caméras des gens qui étaient présents là- bas," dit Ngawang Woebar, un ancien prisonnier politique.
" Comme toute la zone autour du temple est constamment sous surveillance du CCTV, le personnel de la sécurité chinoise pouvait très facilement se servir des séquences filmées, pour identifier et arrêter de très nombreuses personnes."
Selon le TCHRD, les services de sécurité chinois à Lhassa, se sont également employés à refouler et chasser tous les Tibétains qui n'étaient pas des résidents de cette région, appelée Région autonome du Tibet (TAR).
Pendant toute la durée du " mois de Saga Dawa", habituellement à Lhassa, on voit passer un grand nombre de Tibétains pélerins bouddhistes, qui se rendent dans cette ville de Lhassa, pour y effectuer des prières.
Dorjee Tséten, 19ans, natif de Bora, Labrang Tashi Khyil, en Amdo, au Tibet oriental, accompagné de son ami, un Tibétain non identifié de la région de Ngaba (Aba), tous les deux ensemble, se sont immolés par le feu, en face du temple du Jokhang, l'un des sites sacrés les plus vénérés du Tibet.
Dorjee Tseten est décédé, par contre nous ne savons rien sur l'état de santé et le lieu où se trouve l'autre Tibétain.
Quelques jours après ces deux immolations simultanées à Lhassa, Rikyo, une mère de trois enfants, s'est à son tour immolée par le feu, à Zamthang, dans l'est du Tibet. Elle est morte sur le lieu de son immolation.
Depuis 2009, ce sont 38 Tibétains, au Tibet, qui ont fait le choix terrible de s'immoler par le feu tout en réclamant le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama de l'exil, ainsi que la liberté au Tibet.
Traduction France Tibet, I.V.
Le 31/05/2012
DARGYE ET TOBGYE TSETEN :
DEUX NOUVELLES IMMOLATIONS, POUR LA 1ERE FOIS A LHASSA
Un Tibétain est mort et un autre s’est grièvement blessé en tentant de s’immoler par le feu dimanche 27 mai 2012 à Lhassa, la capitale du Tibet qui jusque-là n’avait pas enregistré de tels actes désespérés, accomplis en réaction à la tutelle implacable de la Chine. 36 Tibétains, en majorité des moines bouddhistes, se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire depuis début mars 2011 dans les régions tibétaines.
Tous les deux se sont transformés en torche humaine au cœur de la ville historique de Lhassa, chef-lieu de la "Région Autonome du Tibet".
La ville, toujours fermée à la presse étrangère et ouverte aux touristes s’ils sont détenteurs d’un laissez-passer, est placée sous haute sécurité depuis les violences qui s’y sont produites en 2008.
Les policiers sont parvenus à éteindre les flammes "en quelques minutes", a rapporté le 28 mai Chine nouvelle. L’un des deux Tibétains, nommé Dargye, a survécu à ses blessures, selon l’agence officielle.
Dargye est originaire de Ngaba, dans l’ancienne province tibétaine du Kham, actuelle province du Sichuan, où ont eu lieu plusieurs immolations de Tibétains depuis l’année dernière, tandis que l’autre, Tobgye Tseten, venait de l’ancienne province tibétaine de l’Amdo, actuelle province du Gansu, a ajouté Chine nouvelle.
L’acte désespéré des deux Tibétains, des jeunes moines selon Radio Free Asia (RFA), s’est déroulé devant le Temple du Jokhang, un haut-lieu de pèlerinage séculaire.
"Lhassa est désormais quadrillée par la police et les forces para-militaires et la situation est très tendue", a décrit à RFA un Tibétain en exil ayant des correspondants sur place.
Les autorités locales, contactées par l’AFP, se sont refusées à tout commentaire. Une femme jointe par téléphone dans un hôtel de Lhassa n’a également pas souhaité s’exprimer. "Quelque chose s’est effectivement passé ici, mais je ne peux pas en dire davantage", a-t-elle dit.
Une autre gérante d’hôtel a expliqué à l’AFP que les communications par téléphones portables étaient brouillées dans le quartier du monastère bouddhiste du Jokhang, cœur spirituel de Lhassa.
"Il y a beaucoup plus de policiers qu’avant et ils renforcent les contrôles d’identité", a-t-elle décrit.
Les recherches sur l’internet contenant le mot "Dazhaosi", le nom chinois du temple, étaient par ailleurs bloquées le 28 mai par le système de censure exercée par les autorités chinoises.
Un haut responsable communiste de la région, Hao Peng, a condamné les immolations, en estimant qu’elles constituaient "des actes destinés à séparer le Tibet de la Chine".
Interrogé le 28 mai, un porte-parole de la diplomatie chinoise a lui assuré "ne pas être au courant" de ces récentes immolations. "La situation au Tibet est stable", a déclaré Liu Weimin. "Certaines personnes, en particulier à l’étranger, tentent de saboter cette stabilité."
L’association de défense des Tibétains Free Tibet a au contraire estimé le 28 mai que "le printemps tibétain (avait) désormais gagné le cœur de la capitale du Tibet".
Qi Zhala, le plus haut responsable du Parti communiste chinois de Lhassa, avait ordonné au début de l’année un renforcement de la surveillance policière des monastères au Tibet, ainsi qu’une répression accrue contre les activités "séparatistes" selon lui fomentées par la "clique" du Dalaï Lama, le chef spirituel des Tibétains, honni par Pékin.
De nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu’ils considèrent comme une domination grandissante des Hans, l’ethnie fortement majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.
Tibet-info.net, lundi 28/05/2012
LE DALAÏ-LAMA, LE PREMIER MINISTRE TIBÉTAIN LOBSANG SANGAY
ET BERNARD KOUCHNER A "EUROPE POUR TIBET" A VIENNE
Le Dalaï-Lama, son successeur politique, le premier ministre tibétain Lobsang Sangay, et Bernard Kouchner, ancien ministre français des Affaires étrangères, participeront et s'exprimeront à l'occasion d’un Rassemblement de Solidarité européen pour le Tibet qui se tient à Vienne à Heldenplatz, le 26 mai 2012 en Autriche. En outre, l'ancienne prisonnière politique Yeshi Dolma, qui a passé six ans dans une prison chinoise débutera les débats. Des défenseurs des droits de l’homme et des personnalités politiques renommés s'exprimeront également comme Madeleine Petrovic (du parti des Verts en Autriche), Eva Lichtenberger (membre du Parlement européen), Matteo Mecacci (politicien italien), Francesca von Habsburg, Bianca Jagger (avocate des droits de l’homme international) et le Prof. Heinz Nussbaumer. (pour plus d'information :
http://europefortibet.com/en
La raison de ce rassemblement est la forte aggravation des violations des droits de l’homme au Tibet où des mesures coercitives se multiplient, augmentant les tensions et provoquant des manifestations, dont voici quelques exemples :
Dans la région autonome du Tibet, depuis mars 2012, les prisonniers tibétains ne sont plus autorisés à recevoir de visites de leurs amis et familles. Le 11 mai, une nouvelle vague de "rééducation patriotique" visant les monastères est relancé. Une campagne de même nom avait été lancée en 1996 dans les monastères qui avait conduit à des arrestations et expulsions de moines et de nonnes. Après les manifestations au Tibet en 2008 durement réprimées (au moins 200 Tibétains tués, et 5 000 prisonniers), un contrôle et une surveillance sont opérés par des équipes de travail officielles permanentes dans les monastères, menant là aussi à des arrestations et des expulsions en nombre.
Fin avril 2012, dans l’Amdo incorporé au Qinghai, les autorités chinoises ont dépossédé de leurs terres des nomades tibétains des villages de Setong, Dragmar, et Seru pour les donner à 30 000 de nouveaux migrants chinois. Dans cette région, deux projets hydroélectriques devraient attirer 100 000 migrants chinois de plus.
Toujours dans l’Amdo, le 1er mai dernier, 200 femmes tibétaines de Ngaba ont marché vers le bureau du district chinois pour réclamer la libération de Tibétains arrêtés le 14 avril au village d'Adhue. Le 10 mai 2012, des agriculteurs d'Adhue, à Ngaba, ont lancé un boycott des activités agricoles et demandé la libération de Tibétains en solidarité avec les familles des Tibétains s'étant immolés et les prisonniers politiques arrêtés au cours de manifestations dans la région.
Dans le Kham, les ONGs sont sous surveillance dans la région de Kardzé. Fin avril, les autorités chinoises exigèrent des ONGs de la région qu'elles s'enregistrent, pour n’autoriser que celles répondant à des critères restrictifs. Des associations tibétaines se sont créées dans la région pour promouvoir l’éducation, les activités religieuses et environnementales, et la résolution de différends entre les Tibétains de la région. Leurs activités ont abouti à la fondation de foyers pour personnes âgées, d’écoles, et à la protection de l’environnement. Cependant, les autorités les considèrent comme politiquement sensibles, car elles concernent les Tibétains. Ainsi, 3 d’entre elles ont été fermées : le 2 avril 2012, les autorités ferment l’école Khadrok Jamtse Rokten Lobdra. L’école, créée en 1989 par des Tibétains avec l'approbation des autorités, donnait notamment des cours de langue tibétaine. Le directeur de l’école et un enseignant ont été arrêtés. Le 14 avril 2012, la police de Kardzé ordonna la fermeture de l’association "Da-yul Thundin Tsogpa" de Kardzé. Créée en 2008 par 13 villages de la région de Da-Thama, elle œuvrait à cultiver des relations harmonieuses entre les habitants. Cette fermeture a entraîné une manifestation des Tibétains dont nombre furent blessés et hospitalisés après avoir été tabassés par la police. Au moins 33 Tibétains sont détenus. En février 2012, 4 membres de l’association de protection de l’environnement de Tawu à Kardzé ont été arrêtés par la police chinoise. Fondée en 2011 par des Tibétains de la région, l’association visait à protéger l’environnement en s’opposant à l’exploitation minière en expansion, la déforestation, la pêche dans des lieux sacrées, et la contrebande d’animaux.
Agoravox.fr, le 26/05/2012
APPEL DES TIBÉTAINS EN EXIL A L'UNION EUROPÉENNE
Le chef du gouvernement tibétain en exil a demandé vendredi à l'Union européenne d'envoyer des enquêteurs dans les régions où des dizaines de Tibétains, notamment des moines et des religieuses, se sont immolés par le feu pour dénoncer le pouvoir chinois.
Lors d'une conférence de presse aux côtés du dalaï-lama à Vienne, en Autriche, Lobsang Sangay a précisé que 35 Tibétains avaient tenté de mettre ainsi fin à leurs jours depuis environ un an et que 27 d'entre eux avaient succombé.
"Il est tout à fait clair que la situation au Tibet est terrible et qu'elle ne fait qu'empirer", a ajouté le Premier ministre tibétain en exil.
L'Union européenne, a-t-il dit, doit nommer un coordinateur spécial sur le Tibet "et si possible envoyer une délégation dans les régions tibétaines où il y a des cas de violation des droits de l'homme (...) et des immolations par le feu, afin de voir pourquoi de telles choses se produisent".
Sangay a ajouté que le gouvernement tibétain en exil était prêt à reprendre les discussions avec Pékin, suspendues depuis janvier 2010.
"Ce que nous demandons, c'est une véritable autonomie au sein de la Chine ou dans le cadre de la Constitution chinoise. Nous ne voulons pas porter atteinte à la souveraineté de la Chine ou à son intégrité territoriale", a-t-il souligné.
Le dalaï-lama devait rencontrer dans la journée le chancelier autrichien Werner Faymann et le vice-chancelier Michael Spindelegger, qui ont accepté de le recevoir malgré les mises en garde de Pékin.
Une grande manifestation en faveur du Tibet est prévue samedi dans la capitale autrichienne.
Michael Shields, Guy Kerivel pour le service français.
Lexpress. fr, le 25/05/2012
JANPHEL YESHI S'IMMOLE LE 26 MARS A NEW DELHI
Janphel Yeshi, Tibétain en exil en Inde, s’est immolé par le feu à New Delhi le 26 mars 2012 lors d’une manifestation contre la venue prochaine en Inde du président chinois Hu Jintao. Il a été hospitalisé dans un état jugé très sérieux, a-t-on appris de source policière.
Il s’agit du deuxième cas d’immolation dans la capitale fédérale indienne, où vivent des milliers de Tibétains en exil. En novembre 2011, un homme avait tenté de s’immoler devant l’ambassade de Chine.
Plus de 600 manifestants, portant des posters et des bannières indiquant "Le Tibet brûle" ou "Le Tibet ne fait pas partie de la Chine", ont marché à travers New Delhi jusqu’à la place proche du Parlement indien.
Janphel Yeshi, 27 ans, s’est immolé sur ce site souvent choisi pour les manifestations, en plein centre de la capitale fédérale indienne.
Dans la manifestation, un grand portrait de Hu Jintao avec une main ensanglantée imprimée indiquait "Hu Jintao n’est pas le bienvenu".
Janphel Yeshi, vêtu d’un gilet et d’un pantalon sombre, s’est transformé en torche humaine avant de se mettre à courir une cinquantaine de mètres dans la rue tandis que de la fumée noire s’échappait de ses cheveux, ont rapporté des témoins. "Ce type s’est soudain mis à courir. Il s’était embrasé", a témoigné auprès de l’AFP Nyima Tashi, un homme d’affaires tibétain basé à New Delhi. "Il est ensuite tombé. Nous étions tous choqués. L’un de nous a jeté un manteau sur lui pour tenter d’arrêter les flammes et puis la police l’a emmené à l’hôpital. Il était grièvement brûlé", a-t-il ajouté.
"Je l’avais vu lors de précédentes manifestations. Nous sommes contre la domination chinoise au Tibet, contre l’absence de droits de l’homme et de liberté religieuse", a-t-il énuméré.
"Nous l’avons emmené en urgence à l’hôpital, dans un état grave", a déclaré à l’AFP un policier présent sur les lieux, Sukhdev Singh Mann.
Un manifestant, Tsewang Dolma, a déclaré par téléphone à l’AFP que le Tibétain, qui a fui son pays en 2005, était brûlé sur la quasi totalité du corps. "Son état est très grave et les médecins de l’hôpital disent qu’il est brûlé à 98%", a-t-il dit. R.K. Doshi, un médecin urgentiste de l’hôpital Ram Manohar Lohia, a indiqué plus tard que son équipe luttait pour le maintenir en vie.
Dicki Chhoyang, Ministre en charge de l’Information du gouvernement tibétain en exil, basé à Dharamsala, s’est dit "extrêmement attristée" par cette nouvelle immolation.
Par Tibet-info.net, le 26/03/2012
APPEL DU KALON TRIPA
AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES
Le Kalon Tripa (Premier Ministre) de l’Administration Centrale Tibétaine a lancé un appel au Secrétaire Général des Nations unies afin qu’il dépêche un Envoyé Spécial pour enquêter sur la réalité des faits au Tibet, particulièrement dans les zones où des séries de tragiques immolations ont eu lieu.
Le Kalon Tripa (Premier Ministre) de l’Administration Centrale Tibétaine a lancé un appel au Secrétaire Général des Nations unies afin qu’il dépêche un Envoyé Spécial pour enquêter sur la réalité des faits au Tibet, particulièrement dans les zones où des séries de tragiques immolations ont eu lieu.
Dans sa lettre au Secrétaire Général de l’ONU, datée du 16 mars, le Kalon Tripa, Dr Lobsang Sangay, l’a informé qu’une situation tragique et explosive continue de prévaloir au Tibet. Depuis 2009, 28 incidents d’auto-immolation se sont produits dont 15 pour la seule année 2012. Ces personnes ont choisi de s’immoler pour protester énergiquement contre les politiques répressives du gouvernement chinois et demander le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama dans sa patrie. En réponse à ces incidents, le gouvernement chinois a récemment publié un communiqué déclarant "la guerre contre le sabotage sécessionniste au Tibet".
"Nous, les Tibétains à l’intérieur et à l’extérieur du Tibet, demandons aux Nations unies d’envoyer un Envoyé Spécial au Tibet, en particulier dans les régions où ces immolations ont eu lieu, pour enquêter sur les faits réels sur place. Le Kashag (cabinet ministériel) joint sa voix à celles des Tibétains, du parlement, des ONG internationales et à celles des trois grévistes de la faim installés devant le siège de l’ONU à New York pour réitérer cette requête" a t-il déclaré.
Le Kalon Tripa a rappelé que l’Administration Centrale Tibétaine ne cherche pas la séparation d’avec la Chine ou l’indépendance pour le Tibet. "Nous continuerons à lutter pour une autonomie véritable pour le peuple tibétain dans le cadre de la République Populaire de Chine (RPC) à travers le dialogue et les négociations", a t-il déclaré.
"Ainsi, la lutte pour la liberté des Tibétains n’est pas seulement un exemple de mouvement non-violent mais est aussi un modèle de modération politique, de démocratie et d’esprit de dialogue et de réconciliation", a-t-il ajouté.
"Nous espérons que l’Organisation des Nations unies, conformément à son mandat en matière de Droits de l’Homme et de liberté, répondra positivement à l’appel du peuple tibétain en ce moment difficile", a écrit le Kalon Tripa à M. Ban Ki-Moon.
Tibet-info.net, le 19/03/2012
UN 30ème MOINE S'IMMOLE PAR LE FEU A NGABA
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Lobsang Tsultrim, un autre moine tibétain, s’est immolé par le feu le vendredi 16 mars 2012 vers 17h (heure locale) dans le Kham (actuelle province du Sichuan) pour protester contre la domination chinoise, exactement un an après que le moine Lobsang Phuntsog se soit, lui aussi, immolé.
Lobsang Tsultrim était en flammes alors qu’il courrait en criant des slogans contre le régime chinois, dans la rue principale, à proximité du bureau du Comté de la Préfecture de Ngaba, a indiqué un témoin oculaire aux moines Kanyag Tsering et Lobsang Yeshe vivant en Inde.
"Il a été poursuivi par des policiers chinois qui l’ont battu, l’ont fait tomber, et jeté dans un camion ouvert" (véhicule de police), rapporte Kanyag Tsering citant un témoin.
"On l’a vu être emmené, mais il a gardé ses poings en l’air". Le personnel de sécurité l’avait pourtant plaqué au plancher du véhicule. Cependant, Lobsang Tsultrim levait le poing et continuait à crier des slogans.
Lobsang Tsultrim, âgé de 20 ans, est l’aîné de quatre frères et sœurs. Il a été ordonné moine à l’âge de huit ans. Il appartenait au monastère de Kirti, encerclé et fermé par les forces de sécurité qui ont également renforcé la sécurité dans le Comté de Ngaba.
Tout au long de ses années de scolarité, il fut parmi les étudiants les plus brillants du monastère. Lobsang Tsultrim a été décrit par ses pairs comme "sage et sympathique".
Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net
PRESSION DES AUTORITÉS CHINOISES
SUR LES MANIFESTANTS ET LES MONASTÈRES
Les autorités ont mis en garde les Tibétains ayant participé à des manifestations collectives dans la province du Qinghai (ancien Amdo tibétain) afin qu’ils se rendent ou s’attendent à des peines "sévères". Elles ont aussi expulsé plus de la moitié des moines tibétains d’un monastère agité.
Des avis publics écrits en tibétain et en chinois ont été publiés dans le Comté de Nangchen, incitant ceux qui ont pris part à des manifestations dans le Comté, le mois dernier, à se rendre à la police, ont précisé des sources.
L’avis du 6 mars, dont une copie a été montrée à Radio Free Asia (RFA), précise : "Vous avez pris part à une manifestation inhabituelle le 8 février. Par cet avis, vous êtes tenu de venir au poste de police pour avouer au plus tard à 10h00, le [date effacée] mars 2012. Ceux qui ne s’y plieront pas, seront sévèrement punis".
Il n’est pas précisé quel châtiment sera infligé aux manifestants.
Ce jour-là, plus de 1 000 Tibétains avaient protesté à deux endroits dans le Comté de Nangchen sous l’étroite surveillance des forces de sécurité chinoises.
Au stade du Comté, environ 1 000 laïcs en costume traditionnel chantaient des prières et scandaient des slogans tels que "Liberté pour le Tibet" et "Vive le Dalaï Lama !".
Les Tibétains avaient crié "Kyi Hi Hi", un cri de bataille de défi au Tibet, quand les soldats et les policiers armés les ont enfermés.
Plusieurs centaines de Tibétains se sont également rassemblés le même jour, dans le principal monastère de la ville de Nangchen, en chantant et en jetant de la tsampa traditionnelle, ou farine d’orge, en l’air.
Des témoignages rapportent que 104 moines sur 200 du monastère de Karma, dans le Comté de Chamdo, ont été expulsés. Les moines sans identification correcte restant au monastère de Karma ont été expulsés et renvoyés dans leurs lieux d’origine, selon un récent communiqué interne émis par le Comité de gestion du monastère.
De par cet ordre, ils sont maintenant amenés à travailler en tant que laïcs dans les fermes locales ; des Comités villageois locaux étant chargés de la "rééducation" des moines.
Certains moines et nonnes avaient fui le monastère de Karma en octobre de l’année dernière après avoir été soupçonnés par les autorités chinoises d’être impliqués dans un attentat à la bombe sur un bâtiment du gouvernement.
En vertu du dernier avis, les moines ne sont pas autorisés à quitter leur région sans la permission de plusieurs niveaux de collectivités locales.
Les autres moines du monastère de Karma sont soumis à la rééducation politique et sont contraints d’afficher des photos de dirigeants chinois dans leurs quartiers d’habitation, de dénoncer le Dalaï Lama et de montrer leur loyauté et leur gratitude à la décision du Parti communiste chinois.
"Ceux qui refusent sont sévèrement battus. Les séances de dénonciation publique sont filmées par le Comité de gestion du monastère", a déclaré une source.
Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 15/03/2012
DÉCLARATION DU KALON TRIPA, Dr LOBSANG SANGAY,
A L'OCCASION DU 53ème ANNIVERSAIRE
DE LA JOURNÉE NATIONALE DU SOULÈVEMENT TIBÉTAIN
Aujourd’hui, à l’occasion du 53ème anniversaire de la journée nationale du soulèvement tibétain et du quatrième anniversaire des manifestations de masse de 2008 au Tibet, je rends hommage au courage des tous les gens qui ont tant sacrifié pour le Tibet. Malgré cinquante-trois années d’occupation par la République Populaire de Chine (RPC), l’esprit et l’identité tibétains demeurent intacts au Tibet.
Je profite de cette occasion pour rendre hommage à Sa Sainteté le Dalaï Lama pour sa vision, ses qualités de dirigeant et sa bienveillance. Je souhaite également exprimer mon respect et ma gratitude les plus profonds à nos aînés qui ont alimenté l’expansion et le dynamisme de notre mouvement par leur contribution et leurs efforts incessants tout au long de ces cinquante dernières années.
Il y a un an, lorsque Sa Sainteté le Dalaï Lama a annoncé qu’elle passait ses pouvoirs politiques à un dirigeant démocratiquement élu, les Tibétains ont appréhendé la chose et lui ont demandé de revenir sur sa décision. Aujourd’hui, le monde entier reconnaît et applaudit la décision visionnaire et magnanime de Sa Sainteté. Les Tibétains effectuent une transition douce et juste avec les élections multi-candidats du Parlement et du Kalon Tripa de 2011, incluant la participation des Tibétains de la diaspora et en exil dans plus de quarante pays.
Les bénédictions spirituelles, la légitimité, l’autorité et la continuité politiques qui m’ont été confiées par Sa Sainteté le Dalaï Lama m’honorent profondément
Au cours de sa déclaration lors de ma cérémonie d’investiture, le 8 août 2011, Sa Sainteté a dit : "Quand j’étais jeune, un vieux régent, Takdrag Rinpoche, m’a remis le sikyong (le pouvoir politique) et aujourd’hui, c’est moi qui remets le sikyong au jeune Lobsang Sangay. Ce faisant, j’accomplis un acte que je souhaitais depuis longtemps".
De même, la solidarité et l’appui que les Tibétains du Tibet m’ont témoignés au cours de ces élections et depuis que j’assume mes fonctions politiques m’ont énormément ému. Je ne cesse de faire des rencontres bouleversantes avec des centaines de Tibétains du Tibet qui me comblent généreusement de leurs bénédictions et de leur soutien.
Fort de la passation historique de pouvoirs de la part de Sa Sainteté, investi par le mandat populaire et soutenu par la solidarité des Tibétains du Tibet, je peux affirmer avec fierté et conviction que l’Administration Centrale Tibétaine représente légitimement et donne voix aux six millions de Tibétains.
La vision de Pékin qu’un changement générationnel de direction politique affaiblisse le mouvement tibétain pour la liberté ne s’est pas matérialisé et ne se matérialisera pas. La résilience de l’esprit tibétain et la génération montante de Tibétains instruits va engendrer une dynamique et nourrir le mouvement jusqu’à ce que la liberté soit recouvrée au Tibet.
Si les Tibétains jouissaient réellement de la liberté et de l’égalité, comme le prétend le gouvernement chinois, alors ce dernier devrait autoriser la tenue d’élections démocratiques, transparentes, libres et justes au Tibet. Au cours des cinquante-trois années d’occupation chinoise, aucun Tibétain n’a jamais tenu le poste de secrétaire du parti dans la soi-disant Région Autonome du Tibet (RAT). Les Chinois détiennent la plupart des postes de décision dans toutes les branches du gouvernement et représentent plus de cinquante pour cent des employés dans le secteur public.
Soixante-dix pour cent des entreprises du secteur privé sont la propriété ou relèvent de la gestion de Chinois. Quarante pour cent des Tibétains bacheliers ou diplômés d’universités sont au chômage.
La question du Tibet dépasse largement les droits et le bien-être des six millions de Tibétains. Elle touche la planète entière. L’unicité de la culture tibétaine, forte de sa langue, de sa spiritualité et de son histoire, doit être protégée. Le plateau tibétain est le "troisième pôle mondial" du fait qu’il abrite les plus grandes étendues glaciaires après les deux pôles. Les glaciers tibétains, sources de dix fleuves majeurs, affectent la vie de plus de 1,5 milliard de personnes. Des ressources naturelles à hauteur de plusieurs milliards de dollars sont exploitées annuellement pour alimenter l’économie chinoise.
L’abattage qui a lieu depuis des décennies a réduit de moitié les forêts immaculées du Tibet. La gestion et le rôle traditionnel de gardiens de ce bien commun planétaire dévolu au peuple tibétain doit clairement préoccuper le monde entier.
Lorsque la Chine a envahi le Tibet en 1949, elle a promis de créer un "paradis socialiste". En réalité, les Tibétains sont traités comme des citoyens de seconde classe. Quand des Tibétains se rassemblent pacifiquement et réclament leurs droits fondamentaux, tels que décrits par la Constitution chinoise, on les arrête, on leur tire dessus et on les tue, comme cela s’est produit lors des manifestations pacifiques des 23 et 24 janvier, quand les Chinois célébraient leur nouvel an. Les cadres du Parti communiste de la RAT ont reçu l’ordre de se préparer à une "guerre" contre les manifestants tibétains.
En opposition totale, à Wukan (province de Guangdong), les manifestations chinoises ont duré des semaines, leurs revendications ont été entendues puisque l’un des dirigeants des manifestations a été nommé nouveau secrétaire du parti dans ce village et les autorités provinciales ont même soutenu la tenue d’élections locales libres.
Au Tibet, intellectuels, artistes et dirigeants sont arbitrairement arrêtés et emprisonnés. Revenant d’Inde, des milliers de pèlerins sont emprisonnés ou disparaissent. On oblige les Tibétains, parmi lesquels des moines et des nonnes, à porter des accusations contre le Dalaï Lama et à suivre des formations de rééducation patriotique. L’accès aux zones tibétaines est interdit aux media étrangers et internationaux.
Un intellectuel chinois a récemment observé qu’il y a "plus de Chinois que de Tibétains, plus de policiers que de moines, plus de caméras de surveillance que de fenêtres" à Lhassa, la capitale tibétaine. Toute la région vit sous une loi martiale non déclarée.
La Chine a construit de nombreux aérodromes au Tibet, y stationne beaucoup de divisions de l’Armée Populaire de Chine, a commencé à étendre son réseau ferroviaire jusqu’aux frontières des pays voisins et a envoyé des milliers de forces paramilitaires dans les zones tibétaines. Le Tibet est devenu l’un des endroits les plus militarisées de cette région.
Aujourd’hui, grèves de la faim, manifestations et même rassemblements pacifiques ne peuvent plus avoir lieu au Tibet. Les Tibétains en sont donc réduits à des actions extrêmes, telles que celle des 26 Tibétains qui se sont immolés depuis 2009. Sa Sainteté le Dalaï Lama et l’ACT (Administration Centrale Tibétaine) ont toujours dissuadé des actes aussi drastiques. Toutefois, malgré nos appels, les Tibétains continuent de s’immoler ; on déplore déjà 14 cas pour 2012. La faute en revient sans équivoque aux dirigeants intransigeants à Pékin ; et donc, la solution aussi. Les immolations marquent un rejet radical des promesses creuses du soi-disant "paradis socialiste".
La lutte tibétaine n’est pas dirigée contre le peuple chinois, ni contre la Chine en tant que nation, mais contre les politiques du gouvernement de la RPC. La Chine doit reconnaître la gravité des problèmes au Tibet et comprendre que ceux-ci ne peuvent être résolus par la violence.
Pour résoudre la tragédie qui a lieu au Tibet, j’appelle Pékin à accepter la politique de la Voie Médiane, qui appelle une véritable autonomie pour les Tibétains, dans le cadre de la Constitution chinoise et telle que proposée dans le mémorandum de 2008 et la note de 2010. Hong Kong et Macao ont obtenu un tel degré d’autonomie. Malgré le refus de Taïwan, la Chine a offert un haut degré d’autonomie en vue d’une réunification. Pourquoi les Tibétains ne se voient-ils toujours pas proposer une autonomie réelle, comme le stipule la Constitution chinoise ?
Nous espérons que les prochains dirigeants chinois vont initier un changement véritable et qu’ils auront la sagesse d’admettre que la politique dure du gouvernement au Tibet n’a que trop duré et a échoué. Nous avons choisi de suivre une voie qui soit profitable à nos deux peuples malgré le fait que le statut historique du Tibet ait été l’indépendance et que selon le droit international, les Tibétains jouissent du droit à l’auto-détermination. Les citoyens et les intellectuels chinois sympathisants doivent faire l’effort de découvrir la vérité et de comprendre pourquoi les Tibétains manifestent et s’immolent. Le dialogue et une résolution pacifique à la question du Tibet sont dans l’intérêt de la Chine, des Chinois et des Tibétains.
Nous sommes prêts à envoyer des émissaires reprendre le processus de dialogue bien que les émissaires chinois, membres du Département du Travail du Front Uni, aient récemment dépensé beaucoup d’énergie à voyager à travers le monde et à proférer des accusations scandaleuses contre Sa Sainteté le Dalaï Lama et l’ACT dirigée par le Kalon Tripa. Ils n’ont ainsi fait qu’internationaliser davantage le problème tibétain.
L’une des raisons clefs pour la création des Nations-Unies était l’application des Droits de l’Homme.
Je presse les Nations-Unies d’atteindre cet objectif et de s’attaquer à la crise au Tibet, en nommant un rapporteur spécial et en envoyant ce dernier au Tibet.
La communauté internationale et les médias doivent envoyer une délégation pour enquêter au Tibet et pour soulever le voile de la censure et de la campagne de désinformation. Reporters Sans Frontières déclare que "même Pyongyang (Corée du Nord) a une présence médiatique internationale alors que ce n’est pas le cas à Lhassa".
J’appelle les officiels et les États membres de l’ASEAN et de l’ASACR à inscrire la question tibétaine dans leurs ordres du jour, vu l’importance géopolitique et environnementale du Tibet, qui affecte la vie de milliards d’Asiatiques. Une Chine capable de trouver une solution au problème tibétain deviendra un voisin plus pacifique et contribuera davantage à l’harmonie et à la stabilité de la région.
Chers concitoyens tibétains, le moment est venu de montrer votre solidarité et votre soutien envers nos frères et sœurs au Tibet. Nous devons faire de l’éducation la première des priorités, de sorte que les Tibétains instruits et sensibilisés accomplissent une direction politique dynamique et soutiennent le mouvement tibétain jusqu’à ce que le Tibet recouvre sa liberté. Le Kashag souhaite que mantras et prières soient psalmodiés tous les mercredis pour ceux qui ont sacrifié leur vie à la cause tibétaine. Les Tibétains les plus jeunes doivent embrasser et célébrer la fierté de notre héritage et de notre identité en portant le costume tibétain, en parlant et en mangeant tibétain chaque mercredi.
Faisons de 2012 une année de pression en faveur du Tibet. J’appelle tous les Tibétains et leurs amis à contacter leurs représentants élus au niveau étatique et national dans leurs pays respectifs, en cette nouvelle année tibétaine.
Invitez-les et informez-les sur la situation du Tibet et sur les efforts déployés par Sa Sainteté le Dalaï Lama et par l’ACT. Provoquez le débat sur le Tibet et faites pression pour que des législations de soutien au Tibet et aux Tibétains soient adoptées. Initiez des activités mettant en lumière la démocratie tibétaine et la visibilité des Tibétains, de leur politique et de l’ACT.
Le quatorzième Kashag va faire tout son possible pour atteindre nos objectifs les plus ambitieux et s’efforcer de préparer le peuple et les institutions tibétains au XXIème siècle, sous la tutelle de l’unité, de l’innovation et de l’autonomie.
Encore une fois, le Kashag appelle tous les Tibétains et leurs amis à participer aux diverses actions de solidarité pour s’assurer que ces actions aient lieu pacifiquement, dans le respect des lois locales et dans la dignité. N’oubliez pas que la non-violence et la démocratie sont deux de nos principes constants.
Le peuple tibétain et le Kashag actuel s’estiment extrêmement honorés de bénéficier de la présence et de la sagesse continues de Sa Sainteté, le XIVème Dalaï Lama. Le Kashag étend son soutien absolu à la déclaration historique du 24 septembre 2011 de Sa Sainteté au sujet de sa réincarnation. Nous croyons que seule Sa Sainteté a le droit de déterminer sa réincarnation et que le gouvernement communiste de la Chine n’a absolument aucun mot à dire, ni aucun rôle à jouer sur ce sujet.
Je profite de cette occasion pour remercier tous les gouvernements, notamment ceux des Etats-Unis, d’Europe et d’Asie, les organisations, les groupes de soutien au Tibet et les particuliers qui soutiennent le peuple tibétain.
Votre soutien est très grandement apprécié. J’appelle aussi nos amis de longue date et nos nouveaux amis à revigorer les groupes de soutien au Tibet à travers le monde.
Votre soutien en cette période critique nous est plus précieux que jamais. Le Kashag souhaite également reconnaître la pleine coopération du Chitue Lhentsok et anticipe un partenariat productif au service du Tibet et des Tibétains.
Je me réjouis par ailleurs d’exprimer l’incessante reconnaissance la plus profonde des Tibétains au gouvernement et au peuple indiens pour leur générosité, leur hospitalité et leur gentillesse ces cinq dernières décennies. Mon appréciation a décuplé depuis que je suis devenu le chef politique des Tibétains. Hardik Shukriya !
Pour finir, nous souhaitons dire à nos chers frères et sœurs du Tibet qu’ils sont dans nos cœurs et nos prières chaque jour. Nous resterons à vos côtés jusqu’à ce que la liberté ait été restaurée pour les Tibétains et que Sa Sainteté le Dalaï Lama puisse rentrer au Tibet. Je prie pour la longévité de Sa Sainteté le Dalaï Lama. Que nos buts si ardemment désirés de liberté et de retour à notre Terre des Neiges se réalisent enfin très vite !
Dharamsala, le 10 mars 2012
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
SUR LE RESPECT DE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION AU TIBET
.N° 4433
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
TREIZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 6 mars 2012.
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
sur le respect de la liberté d’expression au Tibet,
présentée par Mesdames et Messieurs
Lionnel LUCA, Patrick BLOCHE, Philippe FOLLIOT, Henri PLAGNOL, Jean-Louis BIANCO, Jean-Marc ROUBAUD, Françoise HOSTALIER, Jean-Christophe LAGARDE, Patrick LABAUNE, Didier GONZALES, Olivier JARDÉ, Thierry LAZARO, Michel PIRON, Joël GIRAUD, Isabelle VASSEUR, Daniel SPAGNOU, Michel TERROT, Paul DURIEU, Dino CINIERI, Jacques REMILLER, Philippe VITEL, Christian KERT, Catherine QUÉRÉ, Christian VANNESTE, Jean-Luc REITZER, Guénhaël HUET, Jean LAUNAY, Armand JUNG, Étienne MOURRUT, François LONCLE, Patrice VERCHÈRE, Jean-Michel FERRAND, Dominique TIAN, Loïc BOUVARD, Marie-Hélène THORAVAL, Valérie BOYER, Martine LIGNIÈRES-CASSOU, Jean-Sébastien VIALATTE, Chantal ROBIN-RODRIGO, Étienne BLANC, David HABIB et Jean-Louis IDIAR,
députés.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Cette proposition de résolution vise à porter à la connaissance de nos concitoyens des faits particulièrement inquiétants survenus au Tibet ces derniers mois, afin qu’ils mesurent la réalité de la situation actuelle des Tibétains et la réaction qui s’impose.
Depuis le 16 mars 2011, 16 personnes se sont immolées au Tibet en signe de protestation contre les politiques répressives menées par la République populaire de Chine. 11 d’entre eux sont décédés. Selon plusieurs témoins, certains ont été brutalisés et battus par la police quand ils tentaient d’éteindre les flammes.
Ainsi, Phuntsog, âgé de 20 ans, et Tsewang Norbu, âgé de 29 ans, sont décédés après s’être immolés, respectivement les 16 mars et 15 août 2011. Lobsang Kelsang, et Lobsang Kunchok, tous deux âgés de 18 ans, se sont immolés sur le marché du comté d’Aba-Ngaba, province chinoise du Sichuan, le 26 septembre. Leur état de santé demeure incertain.
Kelsang Wangchuk, Kayang, Choepel, Norbu Damdrul, Tenzin Wangmo et Dawa Tsering, se sont auto-immolés respectivement le 3, 7, 15, 17 et 25 octobre 2011. Excepté Kelsang Wangchun et Dawa Tsering, tous les autres son décédés.
Le 17 octobre 2011, une nonne du couvent de Mame Dechen Choekor de Ngaba, Tenzin Wangmo, âgée de 20 ans, est décédée. Elle est la première femme à avoir montré son indignation en s’immolant.
Le 1er décembre 2011, Tenzin Phuntsog, un moine du monastère du Karma, dans la localité du Chamdo, a été le premier à s’immoler dans la Région Autonome du Tibet (TAR). Il est décédé.
Depuis le début de l’année 2012, on compte 4 cas d’auto-immolations : Tenny et Tsultrim se sont immolés le 6 janvier en Ngaba (Sichuan), Sonam Wangyal, une personnalité religieuse respectée, s’est immolé dans la localité de Golog. Il est le premier cas dans la province chinoise du Qinghai. Enfin, le 14 janvier 2012, Lobsang Jamyang, un laïc, s’est immolé et a été passé à tabac par la police chinoise à Ngaba (Sichuan). La population locale a protesté et les forces de sécurité ont tiré sur la foule, blessant deux personnes. La situation reste à ce jour très tendue dans cette région.
En mars 2011, à la suite du premier incident impliquant une immolation, des forces armées chinoises ont pris position autour du monastère de Kirti et l’ont privé de nourriture et d’eau pendant plusieurs jours. Plus de 300 moines ont été arrêtés et sont actuellement détenus dans des lieux non rendus publics, pour être soumis à plusieurs semaines « d’endoctrinement politique ». Sur 2 600 moines membres de la communauté, seuls 600 sont encore sur place.
L’auto-immolation, condamnée par le Dalaï-Lama ainsi que par l’Administration Centrale Tibétaine, au nom de leur attachement au principe de non-violence, peut être considérée comme une forme de protestation et l’expression du désespoir croissant des jeunes Tibétains, en particulier de la communauté monastique de Kirti.
Quelles qu’en soient les motivations personnelles, ces actes doivent être replacés dans le contexte plus large de la répression religieuse et politique exercée dans la région par les autorités chinoises, répression qui s’est intensifiée depuis 2008.
Ces derniers mois, les autorités chinoises ont renforcé la sécurité au Tibet, en particulier dans la zone du monastère de Kirti (dans la province du Sichuan). Des policiers patrouillent autour du monastère et nul ne peut y accéder. Les médias étrangers se sont vus interdire l’accès aux régions du Tibet en proie aux troubles, et la télévision chinoise n’a pas relayé ces actions de protestation. Il est interdit aux Tibétains de s’exprimer publiquement à ce sujet, sous peine d’emprisonnement.
Pourtant, comme l’a réaffirmé le Dalaï-Lama en mars 2011, lors de son transfert de pouvoir politique et administratif à l’Administration tibétaine, les Tibétains n’ont aucune velléité séparatiste et prônent la non-violence.
Le Mémorandum sur l’autonomie réelle pour le peuple tibétain de Janvier 2010 énonce clairement que les Tibétains restent « fermement engagés à ne pas réclamer la séparation ou l’indépendance ». Ils veulent « trouver une solution au problème tibétain à travers une véritable autonomie, ce qui est compatible avec le principe d’autonomie prévu par la Constitution de la République populaire de Chine ».
Les Tibétains ont une histoire, une culture et une spiritualité riches, qui fondent leur spécificité et leur identité commune, et qu’ils souhaitent préserver. Les autorités chinoises ont d’ailleurs reconnu la nationalité tibétaine comme l’une des 55 nationalités minoritaires qui composent la République populaire de Chine. Par ailleurs, la Constitution chinoise garantit les principes de liberté d’expression et de religion aux minorités culturelles.
Le patrimoine culturel et religieux tibétain est une richesse pour l’humanité. Cette richesse est aujourd’hui en danger, comme sont en danger les hommes qui la défendent.
L’unique revendication des Tibétains porte sur le respect de leurs droits fondamentaux en tant que minorité reconnue au sein la République populaire de Chine.
Il est donc aujourd’hui urgent que la France intervienne auprès du gouvernement chinois pour que cesse la politique répressive envers la minorité tibétaine, plus particulièrement à l’égard des moines et nonnes, et réaffirme son soutien aux Tibétains, au nom du respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression qui sont au fondement de sa politique étrangère.
Nous appelons solennellement l’envoi d’une mission européenne d’observation dans la région du monastère de Kirti et la reprise du dialogue entre les représentants du gouvernement chinois et les envoyés du Dalaï-Lama afin de promouvoir l’autonomie du Tibet au sein de la République populaire de Chine.
Tel est le sens de la proposition de résolution que nous vous proposons d’adopter.
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
Article unique
L’Assemblée nationale,
Vu l’article 34-1 de la Constitution ;
Vu l’article 136 du Règlement ;
Vue la Déclaration universelle des droits de l’homme ;
Considérant que le respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression sont des valeurs universelles ;
Considérant que les mesures de sécurité mises en place par le gouvernement chinois au Tibet, particulièrement dans la préfecture du comté d’Aba-Ngawa de la province du Sichuan, limitent la liberté d’expression, d’association et de religion des Tibétains, en contradiction avec les principes posés par la Constitution de la République populaire de Chine ;
1. Se déclare profondément préoccupée par les nouvelles qui font état de 17 cas d’immolations au Tibet depuis 2009, dont la majorité concernent des moines et nonnes de la zone du monastère de Kirti, dans la province chinoise du Sichuan ;
2. Condamne la répression menée par les autorités chinoises à l’encontre des monastères tibétains et les appelle à lever les restrictions et les mesures de sécurité imposées aux monastères ainsi qu’aux communautés de laïcs de la préfecture du comté d’Aba-Ngawa ;
3. Demande au gouvernement de la République populaire de Chine de faire toute la lumière sur la situation de plusieurs centaines de moines du monastère de Kirti emprisonnés en avril 2011, insiste pour qu’ils aient droit à un procès équitable et souhaite que des observateurs indépendants soient autorisés à rendre visite aux moines en détention ;
4. Demande l’envoi d’une mission d’observation européenne dans la région du monastère de Kirti ;
5. Réaffirme le droit des Tibétains à la liberté de conscience, conformément à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et à l’article 36 de la Constitution de la République populaire de Chine et condamne les mesures menaçant la langue, la culture, la religion, le patrimoine et l’environnement du Tibet, prises par les autorités chinoises en violation de ces dispositions ;
6. Souhaite que la France et l’Union Européenne appellent de leurs vœux la reprise du dialogue entre les autorités chinoises et les émissaires du Dalaï-Lama en vue d’établir un véritable statut d’autonomie pour le Tibet au sein de la République populaire de Chine et nomment à ce titre un Coordinateur Spécial Européen pour les Affaires Tibétaines.
UNE ODEUR DE FIN DE RÈGNE
PLANE SUR PÉKIN
Dernière étape avant la passation de pouvoir de Hu Jintao à Xi Jinping, le plénum du Parlement réunit 3 000 édiles de tout le pays.
Le plénum de l'Assemblée nationale populaire, qui s'ouvre aujourd'hui à Pékin, est la dernière étape avant le passage du pouvoir, en octobre, de Hu Jintao à Xi Jinping. Tout en accélérant la poussée chinoise en industrie mondiale et l'émergence de quelques milliers de ploutocrates, Hu a laissé de côté toute réforme politique. Il lègue à son successeur une foule de problèmes énormes, comme les 280 000 émeutes de l'an passé, de paysans spoliés de leurs terres par les cadres pour boucler le budget des villes et villages (pour la plupart en ruine) ou tout simplement pour s'enrichir. Comme aussi une pollution ravageuse qui tue chaque année des millions de Chinois avant l'heure.
Pourquoi ce gouvernement est-il resté inactif sur ce plan ? Surtout à cause du fantôme du massacre de la place Tian'anmen, 22 ans en arrière, et de la peur de devoir rendre des comptes pour les milliers de morts sous les balles de l'Armée « populaire de libération ». Ensuite, parce que la chance économique, le transfert mondial des industries vers les pays émergents lui ont permis d'offrir au pays une vague sans précédent d'enrichissement et d'équiper le pays en routes, usines et aéroports sans faire de concessions sur son monopole du pouvoir. Les rivalités entre provinces ont aussi compté, ainsi que ces deux épineux problèmes du Tibet et du Xinjiang, territoires aux ethnies non chinoises, toujours prêts à s'enflammer. Enfin, la personnalité de Hu Jintao, homme peu enclin au risque, a scellé le sort de toute réforme.
Exigeant un changement politique, les dissidents préfèrent se faire arrêter par dizaines plutôt que de se taire, et même le Premier ministre Wen Jiabao appelle à faire sauter le bouchon, accusant « des intérêts particuliers » (les nouvelles grandes fortunes) de bloquer les réformes.
Mesures démagogiques
Lors du plénum, le régime répond par des mesures démagogiques, plus évidentes que les années précédentes. Il s'empresse de publier, cinq jours avant la session, de nouvelles normes de pureté de l'air… applicables dans dix-huit ans. Il annonce un plan sur deux ans pour améliorer le sort des deux millions de chauffeurs de taxi, véritables esclaves de compagnies semi-privées. Il laisse les députés réviser aussi la loi de procédure criminelle, pour ramener le temps de la garde à vue de 6 mois à… 37 jours, sans en avertir les proches.
Mais la crise mondiale ouvre les yeux et accélère le sentiment d'urgence. Ainsi, suite à 6 mois de mobilisation de sa population, Wukan, village côtier cantonais, a obtenu le droit à un scrutin non manipulé - une première dans l'histoire du socialisme chinois. Dès samedi, deux dissidents ont été élus maire et premier adjoint?
Au même moment, la presse multipliait les professions de foi fracassantes, comme dans « Global Times », filiale du « Quotidien du peuple » : « Il faut libérer l'idéologie. Que beaucoup plus de réformateurs en finissent avec la langue de bois, et osent s'aventurer dans des propositions qui semblent interdites. »
Une proposition qui semble modeste, mais s'aventure sur la « chasse gardée » du Parti. Ses chances d'aboutir immédiatement sont d'ailleurs nulles. Indéniablement, le vent tourne - on sent sur le « grand palais du peuple », place Tian'anmen, une odeur de fin de règne, celle de l'équipe au pouvoir, sinon celle du régime.
Sudouest.fr
Le 06/03/2012
TESTAMENT DE JANPHEL YESHI, MARTHYR
.1. Longue vie à Sa Sainteté le dalaï-lama qui incarne un lumineux modèle de paix pour le monde entier. Nous devons lutter pour le retour de Sa Sainteté au Tibet. Je prie pour cela et suis convaincu que les Tibétains du Tibet et de l’exil seront réunis pour chanter haut et fort l’hymne national du Tibet devant le palais du Potala.
2. Mes frères, nous avons besoin de patriotisme lorsque nous songeons à notre but et au bonheur futur du Tibet. Le patriotisme est le ferment de la nation. C’est ce qui nous guide vers la vérité et nous conduira au bonheur. Mes frères, si vous croyez en la possibilité de vivre tous ensemble, heureux et égaux, avec le reste de l’humanité, vous devriez garder le mot « patriotisme » constamment présent à l’esprit. Vous ne devriez jamais abandonner, quelle que soit l’ampleur de la tâche. N’oubliez pas que le patriotisme est cette sagesse qui permet de distinguer le vrai du faux.
3. La liberté constitue le socle du bonheur pour tous les êtres vivants. Sans liberté, les six millions de Tibétains sont telle une flamme qui vacille au gré des vents. Mes frères tibétains des trois provinces, il est clair qu’en unissant nos forces, nous parviendrons à la victoire. Alors, ne perdez pas courage.
4. Ce que je souhaite exprimer ici, c’est la cause de six millions de Tibétains. A cet instant décisif de notre lutte pour la liberté, si vous avez de l’argent, c’est le moment de le dépenser ; si vous êtes éduqués, c’est le moment d’utiliser vos compétences ; et si vous contrôlez votre vie, je pense que le jour est venu de la sacrifier. Le fait qu’au vingt et unième siècle des Tibétains s’immolent par le feu doit servir à faire connaître au monde entier la souffrance du peuple tibétain, et sa privation des droits humains fondamentaux. Si vous avez quelque empathie, mobilisez-vous pour le peuple tibétain qui est innocent.
5. Nous réclamons la liberté d’expression religieuse et la préservation de notre culture. Nous réclamons le droit d’utiliser notre langue. Nous réclamons les mêmes droits que tous les autres êtres humains.
J’en appelle à tous les habitants de la planète : mobilisez-vous pour le Tibet ! Le Tibet appartient aux Tibétains. Victoire aux Tibétains ! "
Par le Bureau du Tibet,
Traduction FM pour Drôme Ardèche - Tibet
CLAUDE ARPI, EXPERT DU TIBET, ÉCRIT A HU JINTAO
"Cher président Hu Jintao,
Je me demande si vous croyez en la loi du karma.
Vous n’utilisez sans doute pas ce terme dans votre vocabulaire marxiste, mais vous reconnaîtrez que depuis que vous avez accédé aux trois postes les plus élevés de la République populaire de Chine, vous avez été en « lien » étroit avec le Tibet.
Cela a commencé le dernier jour de la visite mémorable du Premier ministre Rajiv Gandhi en Chine (le 23 décembre 1989) ; ce jour-là, vous avez été nommé chef du Parti pour la Région autonome du Tibet. Ce fut le début de votre longue association avec le Pays des Neiges.
Vous vous souvenez sans doute que trois jours plus tôt, le camarade Deng Xiaoping avait accueilli le Premier ministre indien avec un chaleureux « mon jeune ami ». Deng avait déclaré à Rajiv : « vous entamez votre visite et, sans plus attendre, nous allons restaurer des relations d’amitié ; le temps est venu de tirer un trait sur le passé et de se tourner vers l’avenir ».
Pendant des siècles, le Tibet a été étroitement lié à l’Inde, pour des raisons historiques, religieuses et culturelles ; la déclaration sino-indienne commune de 1988 avait d’ailleurs entériné cette proximité.
Pendant les quelques mois précédents, la situation au Tibet avait rendu le Parti nerveux : des moines et des nonnes avaient commencé à se rebeller contre la « mère-patrie ».
Le 10 décembre 1988, des émeutes ont éclaté à Lhasa (selon des sources officielles, une personne est morte ; des sources non autorisées parlent de douze morts).
Beaucoup ont dû se dire : si la situation part à la dérive, la Chine pourrait, à l’instar de l’Union soviétique, se désintégrer. Il fallait réagir.
Voilà pourquoi vous, jeune cadre prometteur, avez été envoyé à Lhasa comme chef du Parti. Vous deviez relever un énorme défi, vous deviez produire des résultats très rapidement, pour remercier le politburo de la confiance qu’il avait placée en vous.
Vous êtes arrivé dans la province en rébellion, le 12 janvier 1989. Peu après, le 23 janvier, vous vous êtes rendu au monastère de Tashilhunpo, à Shigatse. Le vénéré dixième panchen lama, le plus haut lama tibétain après le dalaï-lama, vous a accompagné ; il s’agissait d’une cérémonie officielle la consécration d’un stupa renfermant les restes d’une précédente incarnation des panchen lamas.
A la surprise générale, dans l’exercice de ses fonctions, le panchen lama a dénoncé le rôle du Parti communiste au Tibet : « Bien que le Tibet se soit développé depuis sa libération, ce développement a coûté plus cher qu’il n’a été bénéfique ». Cela a dû être un tel choc pour vous ! Quatre jours plus tard, le lama décédait dans des circonstances mystérieuses.
Lorsqu’une manifestation a éclaté à Lhasa, le 5 mars 1989, vous avez demandé à la police armée du peuple de prendre en main la situation. Des témoins oculaires ont déclaré plus tard que ce jour-là des centaines de Tibétains avaient été tués autour du Jokhand à Lhasa. Cela n’a jamais pu être vérifié par des sources indépendantes.
Trois jours plus tard, avec la bénédiction de la direction centrale, vous avez décidé de déclarer la loi martiale au Tibet ; cela allait durer une année entière. C’était comme une répétition d’un événement capital : la révolte estudiantine sur la place Tiananmen, d’avril à juin 1989.
Vos actions au Tibet ont peut-être été source d’inspiration pour les aînés qui avaient décidé de sauver la Chine du « chaos » dans lequel le pays se trouvait plongé.
En novembre 2002, vous avez finalement été nommé secrétaire général du Parti. Beaucoup d’observateurs pensent que votre « connexion karmique » avec le Tibet vous a aidé à devenir le « leader en chef de la quatrième génération ».
Depuis lors, vous êtes l’expert du Parti communiste chinois sur le Tibet.
Quelques semaines avant votre prise de fonction à la tête de l’Empire du Milieu, des agences ont annoncé qu’une délégation conduite par Lodi Gyari, émissaire spécial du dalaï-lama, était Partie à Pékin pour « dialoguer » avec votre gouvernement. Bien que considérée comme une visite privée et « une opportunité pour les leaders tibétains en exil d’assister à des progrès dans leur pays d’origine », cela a soulevé une immense vague d’espoir en Chine et en Inde où plus d’un million de Tibétains vivent en exil.
Une année plus tôt, une politique avait été mise en place au Tibet pendant le quatrième forum de travail sur le Tibet, sous la présidence de Jiang Zemin. Il avait été question de donner un grand élan au développement économique et social, tout en préservant la « stabilité » de la région.
Bien qu’un certain progrès ait été apporté au Tibet (particulièrement avec l’ouverture de la ligne de chemin de fer jusqu’à Lhasa, en 2006), la région ne s’est jamais stabilisée. Pire, en mars, avril 2008, une vague de contestation a de nouveau soulevé tout le Tibet. Cela a dû donner des frissons à tous vos collègues du politburo qui n’avaient pas votre connaissance de la situation sur le terrain, au Tibet.
Il est dommage qu’au terme de neuf tentatives de dialogue entre les officiels de votre ministère du travail du front uni et les envoyés du dalaï-lama, aucune solution n’ait été trouvée, aucune proposition acceptable n’ait été formulée pour l’avenir du Tibet.
Pendant que vous étiez en poste, vous avez toujours insisté sur trois points : l’émergence pacifique de la Chine, le développement scientifique et la stabilité intérieure. L’importance de la stabilité a été réitérée lors du récent Congrès national du peuple.
Lorsque vous avez organisé le cinquième forum de travail sur le Tibet, en janvier 2010 (auquel ont participé 300 cadres seniors du Parti, des généraux de l’armée de libération du peuple et vos collègues du comité permanent du politburo), vous avez déclaré : « Nous devons aussi admettre, en toute humilité, que le développement et la stabilité au Tibet se heurtent encore à de grosses difficultés, à de véritables défis et que nous nous confrontons à beaucoup de situations et de problèmes nouveaux. »
Bien que vous ayez fait de la stabilité le cur de votre politique au Tibet, vous n’avez guère obtenu de résultats dans les régions peuplées de nationalités minoritaires. Ces derniers mois, la contestation a pris une forme inédite : l’auto-immolation de moines et de nonnes (une trentaine en moins d’un an) et des manifestations à grande échelle.
Le Tibet Daily a rapporté que lorsqu’une délégation tibétaine vous avait interpellé pendant le Congrès national du Peuple, vous les avez encouragés à promouvoir « le vieil esprit tibétain ». Vous avez expliqué : « Il conviendrait de se montrer fermement anti-sécessionniste. » Vous leur avez dit que vous souhaitiez recruter et former des cadres du Parti qui soient « politiquement fiables, capables de maintenir l’unité nationale, fermement opposés à la sécession, et prêts à se battre contre la clique du dalaï-lama ».
Lorsque vous parlez de « stabilité », il me semble que toute votre politique consiste à dénigrer le dalaï-lama.
Votre site China Tibet Online a publié un certain nombre de « posts » prétendument attribués à des internautes chinois : « Si le dalaï-lama est capable de faire appel aux autres pour s’immoler par le feu, pourquoi ne le fait-il pas lui-même ? En quoi cela aide-t-il ? »
Déjà en 2008, Zhang Qingly, alors chef du Parti à Lhasa, avait traité le chef tibétain de « loup dans une robe de bure » ; plus récemment, il a été qualifié de nazi dans des publications officielles.
Est-ce que cette horrible propagande aidera à dissiper le ressentiment des Tibétains à l’égard des mesures répressives ? A mon avis, la réponse est « non ».
Mais lorsque viendra l’heure du bilan, en tant que dirigeant de la Chine, vous serez personnellement tenu pour responsable de l’échec de cette politique, vous, l’expert du Parti sur le Tibet.
Si vous n’arrivez pas à inverser rapidement la vapeur, votre gouvernance restera dans l’histoire comme la plus sombre dans son traitement des « minorités ». Cela demeurera dans les annales de la République populaire de Chine.
Il vous reste six mois pour opérer un changement.
Une façon de vous en sortir serait de rencontrer le dalaï-lama et de mettre à plat la situation avec lui. N’oubliez pas qu’il demeure la réponse à la question tibétaine.
Ensemble, vous pourriez certainement trouver une solution à la question « épineuse » de « l’autonomie » dans les régions tibétaines. Ce point ne figure-t-il pas dans votre constitution ?
J’espère sincèrement que vous allez courageusement faire un pas en avant ; cela pourrait sauver votre présidence et redorer l’avenir de la République populaire de Chine.
En Inde, on croit qu’on peut changer le karma.
Salutations distinguées,
Claude Arpi''
Par le Bureau du Tibet,
Traduction F. Million pour Drôme Ardèche - Tibet
Déclaration du Kalon Tripa pour le Losar
Tashi Delek aux Tibétains et aux amis dans le monde entier !
Mes vœux chaleureux de Dharamsala pour le Losar qui tombe ce 22 février. Comme il a été demandé, ne célébrez pas s’il vous plait le Losar cette année, mais observez les rituels traditionnels et spirituels en allant au monastère, en faisant des offrandes, en allumant des lampes à beurre pour tous ces Tibétains à l’intérieur du Tibet qui se sont sacrifiés et qui ont souffert sous les politiques répressives du gouvernement chinois.
Les nouvelles en provenance du Tibet continuent d’être sinistres. Le Tibet est virtuellement bouclé et les étrangers ne sont pas autorisés à y entrer. Même les touristes chinois sont empêchés de visiter le Tibet et le dispositif militaire est très lourd. Le gouvernement chinois a lancé une répression massive à l’encontre des Tibétains qui ont visité l’Inde à l’occasion des enseignements du Kalachakra. Plusieurs centaines de Tibétains ont été détenus et sont encore contraints de subir une rééducation politique. S’il vous plait regardez les nouvelles publiées par Human Rights Watch (l’Observatoire des Droits de l’Homme). Nous sommes très préoccupés par ce qui se passe et pourrait se passer à l’intérieur du Tibet. En de telles circonstances, s’il vous plait priez pour tous les Tibétains à l’intérieur du Tibet, spécialement les 3ème, 8ème, 10ème et 15ème jours du Losar qui sont des jours auspicieux.
Le 10 mars, jour commémoratif du soulèvement national, arrive bientôt. Il y aura également beaucoup d’autres activités auxquelles il sera demandé aux Tibétains et à nos amis de participer. S’il vous plait rappelez-vous et observez les directives émises par l’Administration Centrale Tibétaine, qui va organiser et participer à des évènements de façon pacifique, légale et avec dignité.
Pacifiquement, parce que la non-violence est notre principe fondamental. Légalement car nous sommes dans un pays démocratique et devons suivre les lois du pays, et avec dignité car nous recherchons notre liberté et notre dignité.
La "journée de lobbying tibétaine" arrive aussi, alors que les Tibétains et leurs amis feront pression sur les Parlements ou le Congrès et partageront avec leurs membres notre inquiétude concernant le Tibet et les politiques répressives continues du gouvernement chinois. Cette année est particulièrement importante étant donnée la tragédie qui se déploie au Tibet. Il est important que nous approchions autant de membres du congrès et de parlementaires que possible pour leur faire prendre conscience de la situation.
Si c’est possible, s’il vous plait essayez de faire passer une résolution au Parlement ou d’obtenir un bon débat sur la situation au Tibet. De cette manière, la souffrance des Tibétains à l’intérieur du Tibet et leurs voix seront entendues fortement et clairement dans le monde entier et particulièrement par les dirigeants de Pékin.
Je voudrais remercier tous ces Tibétains et ces amis qui ont participé à la journée de veillée mondiale le 8 février. Selon divers comptes-rendus, des centaines d’activités ont été organisées dans le monde entier, des milliers de personnes ont participé et la journée a été un grand succès.
En conclusion, je veux dire à nos chers frères et sœurs au Tibet que vous êtes dans nos cœurs et nos prières chaque jour.
Tashi Delek to Tibetans and friends around the world! Warm Losar greetings from Dharamsala, which falls on February 22.
As requested, please do not celebrate Losar this year, but do observe traditional and spiritual rituals by going to the monastery, making offerings, and lighting butter lamps for all those Tibetans inside Tibet who have sacrificed and suffered under the repressive policies of the Chinese government ?
News from Tibet continues to be grim. Tibet is virtually sealed off with foreigners not allowed to enter. Even Chinese tourists are prevented from visiting Tibet, and the military buildup is very heavy. [The Chinese government has launched a massive crackdown on Tibetans who visited India for the Kalachakra Teachings. Several hundred Tibetans have been detained and are being forced to undergo political re-education. Please see the news release from Human Rights Watch] . We are extremely worried over what is happening and what might happen inside Tibet. Under such circumstances, please do pray for all Tibetans inside Tibet especially on the third, eight, tenth and fifteenth day of Losar, as these are auspicious days.
March 10, our National Uprising Day, is coming up soon. There will be many other activities as well where Tibetans and our friends will be requested to participate. Please remember and observe the guidelines issued by CTA, which is to organize and participate in events peacefully, legally and with dignity. Peacefully because non-violence is our core principle. Legally as we are in a democratic country and have to follow the law of the land, and with dignity because we are seeking our freedom and dignity.
Tibet Lobby Day is also coming up when Tibetans and friends lobby parliaments or the congress and share with members our concern over Tibet and the continuing repressive policies of the Chinese government. This year is especially important given the unfolding tragedy inside Tibet. It is important that we do the best we can to approach as many Congressional members and Parliamentarians as possible so as to make them aware. If possible, please try to have a resolution passed in the parliament or have a good debate on the situation inside Tibet. This way the suffering of Tibetans inside Tibet and their voices will be heard loud and clear around the world, particularly by the leaders in Beijing.
I would like to thank all those Tibetans and friends who participated in the global vigil on February 8. According to various accounts, hundreds of activities were organized around the world, thousands participated, and the day was very successful.
In conclusion, I want to say to our dear brothers and sisters inside Tibet that you are in our hearts and prayers every day.
Tibet-info.net,
Le 21/02/2012
Le Tibet abandonné
Hélas, un drame en cache souvent un autre. Pendant que la communauté internationale s'active pour trouver une issue aux souffrances des Syriens, les Tibétains sont eux, totalement abandonnés. Pourtant ce qui s'y passe défie la raison, le sens commun et le sentiment élémentaire d'humanité.
Le désespoir des Tibétains, oubliés de tous, est à son comble. Les suicides de moines se multiplient pour protester contre la répression chinoise. Celle-ci ne cesse de s'accroître contre les Tibétains. Ils sont, depuis des années, privés de liberté, persécutés jusque dans les monastères, fortement incités à apprendre la langue chinoise plus que le tibétain à l'école. Ils sont traités comme des étrangers sur leur propre terre. Car la Chine a accéléré l'implantation des chinois au Tibet depuis l'ouverture de la ligne de chemin de fer vers Lhassa, la capitale. Les Chinois Hans y ont des facilités qui sont refusées aux Tibétains. Ces derniers sont de plus en plus marginalisés.
La répression chinoise devient de plus en plus violente. Un pas a été franchi le 23 janvier quand l'armée chinoise a tiré sur les manifestants pacifiques qui demandaient la liberté religieuse et le retour du Dalaï Lama. Bilan : six morts, soixante blessés. Le 2 février, on apprenait que 100 personnes avaient été arrêtées dans la ville de Draggo. Le 10 février on apprenait que la police chinoise avait tué un moine et son frère. Le 14 février, un très jeune moine mettait fin à ses jours et vendredi une moniale faisait de même pour protester contre la présence chinoise dans son monastère. De plus en plus de moines bouddhistes mettent fin à leurs jours.
Le Dalaï Lama demande aux Tibétains de ne pas perdre la foi et de protéger leur vie si précieuse. Ces suicides ne sont pas une solution, ils sonnent comme une défaite et font le jeu de l'adversaire. Le Premier ministre en exil demande à la Communauté internationale si silencieuse d'envoyer une commission d'enquête pour faire la lumière sur ce qui se passe au Tibet.
Jusqu'à présent les Nations Unies ont été étrangement discrètes sur la question. Ne veulent-elles pas contrarier la Chine tant qu'elle ne donne pas son soutien aux Nations Unies sur l'affaire de Syrie ? Craignent-elles des représailles économiques en période de crise ? Si tel était le cas ce serait un bien mauvais calcul. On ne sauve pas un peuple en en sacrifiant un autre. On ne fait pas entendre raison à un grand peuple en évitant de le mettre en face de ses responsabilités. On ne rend pas service à la Paix du monde en laissant dans l'ombre de tels drames.
Contre ces actions indignes et criminelles, souhaitons que soit envoyée au Tibet et dans les régions voisines concernées, une commission d'enquête pour faire la lumière sur ce drame et trouver les manières de secourir les Tibétains.
Par Jeanne Emmanuelle Hutin,
Ouest-France.fr, le 19/02/2012
La répression chinoise vue à l'intérieur du Tibet
La vidéo
Deux Tibétains abattus par les forces de sécurité chinoises
Les forces de sécurité chinoises ont tué par balle deux frères tibétains qui étaient recherchés après qu’ils eurent protesté contre la tutelle de Pékin, a rapporté l’organisation Radio Free Asia (RFA), au lendemain d’une nouvelle tentative d’immolation d’un moine.
Ces événements se sont produits dans les régions tibétaines du Kham, actuellement province du Sichuan. Selon Radio Free Asia, une station américaine qui diffuse des informations notamment en tibétain, Yeshe Rigsal, un moine, et son frère Yeshe Samdrub ont été abattus le 9 février 2012.
Les deux frères avaient, le 23 janvier dans le district de Drango, pris part à des manifestations violemment réprimées le 23 janvier, la police ayant tué au moins l’un des protestataires.
Leur fuite a duré plus de deux semaines avant qu’ils soient localisés dans des montagnes peuplées de nomades. "Les forces de sécurité chinoises ont encerclé le site et tué (Yeshe Rigsal) et son frère", a relaté un moine du monastère de Drepung (Inde), qui citait des sources locales.
RFA a également annoncé qu’un autre moine avait tenté de s’immoler par le feu dans la région tibétaine de l’Amdo, des faits aussi confirmés par l’ONG Free Tibet. La police et les autorités locales du district concerné étaient injoignables le 10 février 2012.
Au moins 20 Tibétains, en majorité des moines bouddhistes, se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire en moins d’un an dans les zones tibétaines. Les autorités chinoises ont empêché ces dernières semaines la presse étrangère de se rendre sur place.
Chen Quanguo, le plus haut responsable au Tibet, a appelé cette semaine à renforcer la lutte contre "la clique du Dalaï Lama", selon la terminologie utilisée par le pouvoir chinois pour parler du chef spirituel des bouddhistes tibétains, et a limogé trois officiels.
De nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu’ils considèrent comme une domination grandissante des Hans, ethnie fortement majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.
Par Monique Dorizon
Tibet-info.net, le 10/02/2012
Déclaration de Gyalwang Karmapa,
Orgyen Trinley Dorje
Bodhgaya – 6 février 2012
Les nouvelles qui viennent juste de paraître disent que trois autres Tibétains se sont immolés par le feu en une seule journée à l'est du Tibet. Cela se produit très peu de temps après les quatre immolations de Tibétains et les autres morts dans les manifestations au Tibet durant le mois de janvier. Et tandis que les tensions s'accroissent, au lieu de faire preuve d'intérêt et d'essayer de comprendre les causes de cette situation, les autorités chinoises répondent par encore plus de force et de répression. Chaque nouvelle annonce de la mort d'un Tibétain est pour moi source de souffrance et de tristesse ; 3 en un seul jour est au-delà de ce qu'un cœur peut supporter. Je prie pour que ces sacrifices n'aient pas eu lieu en vain, mais qu'ils puissent provoquer un changement de politique qui apportera un soulagement à nos frères et sœurs du Tibet.
J'ai reçu le nom de Karmapa, j'appartiens à une lignée de réincarnation vieille de 900 ans, qui a évité tout au long de son histoire tout engagement politique, une tradition que je n'ai aucunement l’intention de changer maintenant. Mais, en tant que Tibétain, j'éprouve une grande compassion et une grande affection pour le peuple tibétain, et je ne pourrais pas accepter de rester silencieux pendant qu'ils sont dans la peine. Leur bien-être est ma préoccupation majeure.
Les manifestations des Tibétains et les immolations par le feu sont les symptômes d'un mécontentement profond mais méconnu. Si une opportunité réelle était donnée aux Tibétains de conduire leur vie comme ils le souhaitent, en protégeant leur langue, leur religion et leur culture, jamais ils ne manifesteraient ni ne sacrifieraient leurs vies.
Depuis 1959, nous les Tibétains, avons affronté des pertes inimaginables, mais nous avons tiré des bénéfices de cette adversité. Beaucoup d'entre nous ont redécouvert leur véritable identité tibétaine. Nous redécouvrons un sentiment d'unité nationale parmi les habitants des trois provinces du Tibet. Et retrouvons
la valeur d'un leader unificateur en la personne du Dalaï Lama. Ces facteurs nous ont donné une bonne base pour l'espérance.
La Chine dit avoir apporté un développement au Tibet, et lorsque je vivais là-bas, j'avais une vie confortable sur le plan matériel. Mais la prospérité et le développement, n'ont pas profité aux Tibétains sur le plan de ce qu'ils considèrent avoir le plus de valeur. Le confort matériel est de peu de valeur sans un
sentiment de satisfaction intérieur. Les Tibétains vivent avec la crainte persistante qu'ils seront forcés à agir contre leur conscience et à accuser Sa Sainteté le Dalaï Lama. Les autorités chinoises dépeignent en permanence Sa Sainteté comme un ennemi. Ils ont rejeté ses efforts répétés pour trouver une solution pacifique et négociée au problème tibéto-chinois. Ils refusent de considérer la foi sincère et loyale que le peuple tibétain éprouve envers Sa Sainteté. Même les Tibétains nés des dizaines d'années après le départ en exil de Sa Sainteté le Dalaï Lama voient en lui leur guide et leur refuge, et non seulement pour cette vie mais aussi pour leurs vies futures. C'est pourquoi, dépeindre constamment Sa Sainteté le Dalaï Lama en termes hostiles est un affront qui ne bénéficie à personne. En fait s'en prendre au cœur même de la foi des
Tibétains sape toute chance de gagner leur confiance. Ce n'est donc ni efficace ni sage.
J'en appelle aux autorités de Pékin de voir au-delà des apparences de bien-être présentées par les dirigeants locaux. La reconnaissance de la véritable détresse des Tibétains du Tibet et la prise en compte de la totale responsabilité de ce qui s'y passe, constitueraient une base avisée pour bâtir une confiance mutuelle entre les Tibétains et le gouvernement chinois. Plutôt que de traiter ceci comme un problème d'opposition politique, il serait beaucoup plus efficient pour les autorités chinoises de traiter cela comme la base même du bien-être humain.
En ces temps difficiles, je presse les Tibétains du Tibet : Soyez fidèles à vous-même, gardez votre équanimité face aux épreuves, et restez concentrés sur le long terme. Gardez toujours à l'esprit que vos vies ont une grande valeur, en tant qu'êtres humains et en tant que Tibétains.
Avec en vue le prochain nouvel an tibétain, j'offre mes prières pour que les Tibétains, nos frères et sœurs chinois, et nos amis et partisans de l'Inde et du monde entier puissent trouver un bonheur et une paix véritable et durable. Puisse la Nouvelle Année voir le jour dans une ère d'harmonie, caractérisée par l'amour, le respect des uns pour les autres et pour la Terre qui est notre maison commune.
Orgyen Trinley Dorje
17° Karmapa
Traduction en français communiquée par APACT PAU
Lettre ouverte du Parlement Tibétain
au Président Hu Jintao
27 Janvier 2012
A Hu Jintao
Président de la République Populaire de Chine
Monsieur le Président,
Au nom de tous les tibétains à l'intérieur et à l'extérieur du Tibet, le Parlement Tibétain en Exil souhaite vous faire part de sa profonde anxiété et inquiétude concernant la situation critique persistante au Tibet. En temps qu'être humain, nous sommes sûr que vous pourrez très bien comprendre pourquoi dans de telles situations des hommes et femmes en viennent à des mesures aussi extrêmes que l'immolation. Toutefois, les mesures de répression sévères et brutales adoptée par le gouvernement au sujet des manifestants pacifiques ne fait aucun doute quant au respect que votre gouvernement accorde aux droits humains fondamentaux tout comme à la dignité ou la vie humaine.
En temps que Président de la République Populaire de Chine, vous avez déclaré que des relations harmonieuses entre les différentes nationalités de Chine sont un des principes cardinaux de la construction d'une nation. Toutefois, ce que vous avez dit et ce qui est actuellement en application est contradictoire. Vous savez très bien que l'harmonie ne peut être construire qu'à travers une compréhension et une confiance mutuelle, et non par la force brute et la répression.
La Chine est devenue forte, économiquement et militairement, au fil des années, et est reconnue comme une puissance mondiale. L'influence grandissante de la Chine dans le monde s'est toutefois transformé en un monstre arrogant et bravache faisant fin des sentiments et du bien-être d'autrui. La richesse matérielle n'apporte pas le bonheur. Le développement doit aller main dans la main avec le respect des libertés et de la dignité humaines.
Nous avons entendu vos leaders répéter encore et encore que le monde occidental ne traite pas la Chine sur un pied d'égalité. Mais nous pourrions nous demander : et vous, traitez-vous sur un pied d'égalité toutes les nationalités de votre pays ? Vos leaders citent Confucius : "Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l'on te fasse à toi" . Mais appliquez-vous ce principe aux Tibétains, aux Uighurs, aux Mongols, aux Manchus et à tous les autres ?
En temps que puissance mondiale, vous devez gagner le respect en respectant les autres et non à travers la force. Vous ne pouvez obtenir cette force morale qu'en accordant les droits humains fondamentaux et en résolvant les conflits par le dialogue. Cela est bénéfique à long terme pour la Chine en temps que nation comme aux Tibétains et aux autres en temps que peuple. Sa Sainteté le Dalaï Lama et l'Administration Centrale Tibétaine ont pendant plusieurs décennies proposé une solution pragmatique et bénéfique aux deux parties au sujet du Tibet en ne demandant pas la sécession. Mais votre gouvernement a toujours fait la sourde oreille, fait s'éterniser le dialogue dans des eaux troubles et espéré que les revendications tibétaines s'éteignent avec le temps. A présent, vous devez réaliser que l'esprit des tibétains demeure irréductible et qu'il persistera tant qu'une solution bénéfique aux deux ne sera pas trouvée.
Chaque jour, les Tibétains manifestent leur mécontentement de manière pacifique, et au lieu de chercher les causes de ce mécontentement, votre gouvernement a toujours choisi de le réprimer dans la violence. Toutes les violations des droits humains commises par l'Etat sont cachées par la raison de la sécurité nationale, empêchant toute transparence et toute enquête indépendante.
Pour le plus grand intérêt à long terme de la Chine et du Tibet, nous vous pressons d'entreprendre les mesures suivantes :
1. Retirer les gros renforts militaires afin de réduire la tension de manière immédiate, et prendre les mesures pour donner une considération aux aspirations du peuple Tibétain.
2. Permettre une enquête indépendante et non biaisée de révéler les réalités du terrain. Si vous ne pouvez le faire, permettez à une délégation Tibétaine de visiter le Tibet.
3. Arrêtez les mesures et les programmes visant à détruire l'identité du peuple tibétain. Donnez la liberté de religion et entreprenez des mesures pour apaiser les blessures du peuple tibétain.
4. Arrêtez de forcer la sédentarisation des nomades tibétains, et incluez la participation tibétaine dans la gestion de l'environnement grâce à l'expérience d'années de vie sur le plateau tibétain.
5. Toutes les activités de développement au Tibet doivent prendre en considération le fragile environnement du Tibet, et devraient bénéficier aux Tibétains natifs.
6. Libérez tous les prisonniers politiques, y compris le Panchen Rinpoche Gedun Choekyi Nyima, tout comme Burma l'a fait afin de poser les bases d'un climat de confiance entre le peuple et le gouvernement.
7. Poursuivez le dialogue avec les Tibétains en vous engageant à chercher une véritable solution concernant la question du Tibet, afin d'assurer la paix et la stabilité dans toute la région géo-stratégique.
Au vu des réalités des jours actuels, et à l'interdépendance du monde entier, il est grand temps pour votre gouvernement de donner une considération sérieuse à une transformation pacifique de la Chine afin de procurer la liberté, le respect, et la dignité à tous. Autrement, le jour où la nation Chinoise et son peuple seront victime de leur propre création approchera à grands pas, ce qui sera l'évènement le plus grave dans l'histoire de la Chine.
Nous exprimons notre pensée avec l'espoir que le bon sens de vos collègues et vous prédominera et que vous répondrez immédiatement à nos demandes légitimes. En cas d'échec vous et votre gouvernement seront tenus pour seuls responsables des conséquences si les problèmes au Tibet ne sont pas résolus d'une manière humaine.
Cordialement,
Le Parlement Tibétain en Exil
Traduit par Tenzin Tsangpa Rangeard pour Tashi Delek Bordeaux
Les forces de sécurité ont emmené des centaines
de Tibétains de Lhassa vers une destination inconnue
Des centaines de pèlerins tibétains, précédemment arrêtés par la police chinoise lors de leur retour du Népal vers le Tibet, ont été emmenés de force, en train, vers une destination inconnue, rapportent des témoignages venant du Tibet.
Vers 10 h (heure du Tibet) le 31 janvier 2012, des forces chinoises de sécurité ont encerclé ces Tibétains à la gare de Lhassa et les ont fait monter dans un train en partance pour la Chine.
Lors de leur voyage de retour vers le Tibet, alors qu’ils revenaient de pèlerinage au Népal et d’autres lieux, ces pèlerins tibétains avaient été stoppés récemment à de nombreux barrages.
En outre, les témoignages indiquent que les Tibétains arrêtés seraient interrogés, après leur détention dans un lieu inconnu, pour savoir s’ils envisageaient une activité politique.
Aucun autre détail n’est disponible sur leur localisation et leur état.
Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 01/02/2012
Source : Administration Centrale Tibétaine
Tibet : face à la Chine,
LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE MARCHE SUR DES OEUFS
PEKIN (AFP) - Agissant en ordre dispersé mais surtout soucieuse de ne pas contrarier la grande puissance économique et diplomatique qu'est devenue la Chine, la communauté internationale est extrêmement prudente et discrète sur la question tibétaine.
La communauté internationale est "discrète et réservée", constate pour l'AFP Katia Buffetrille, ethnologue et tibétologue à l'Ecole pratique des hautes études (Paris), "l'émergence de la Chine comme grande puissance économique et un désir très fort d'avoir des marchés passent avant tout".
Ainsi, les tibétologues estiment-ils vain l'appel à l'aide lancé la semaine dernière par le Premier ministre du gouvernement tibétain en exil après des manifestations meurtrières dans des régions tibétaines du Sichuan.
Lobsang Sangay -- chef d'un gouvernement reconnu par aucune capitale -- a aussi demandé à l'ONU d'envoyer une mission d'enquête sur les tirs mortels de la police contre des Tibétains.
Les 172 pays ayant des relations diplomatiques avec Pékin reconnaissent de facto que "le Tibet fait partie intégrante de la Chine".
En conséquence, la distribution de tracts en faveur de l'indépendance du Tibet lors des récentes manifestations "ne leur facilite pas la tâche", relève Barry Sautman, tibétologue à la Hong Kong University of Science and Technology.
Contrairement à d'autres ethnies en révolte contre le régime communiste de Pékin, comme les Ouïghours musulmans, les Tibétains disposent d'"un fort capital de sympathie", relève Mme Buffetrille: dalaï lama devenu star planétaire, image de non-violence et mythes folkoriques autour du "Toit du monde". La presse occidentale leur est largement acquise.
Mais loin de menacer Pékin de sanctions ou de boycotts de produits chinois, la communauté internationale se borne à appeler au dialogue et à la modération.
Les Etats-Unis, où le lobby tibétain est actif, ont demandé à la Chine de faire preuve de "retenue" après la répression des manifestations du Sichuan.
Les gouvernements occidentaux réalisent qu'ils "n'auront aucun effet en critiquant" Pékin, "alors ils poussent à des négociations entre les Tibétains et le gouvernement chinois", explique M. Sautman.
"C'est le seul moyen de trouver une solution à long terme", dit-il.
Sous la pression internationale, Pékin avait ouvert en 2002 des discussions avec des émissaires du dalaï lama. Mais les neuf rounds jusqu'en 2010 n'ont absolument rien donné.
La communauté internationale devrait encourager la Chine à "cesser d'attaquer le dalaï lama, cesser de forcer les moines à le dénoncer et à limiter les migrations (de Chinois hans) en zones tibétaines", dit Robbie Barnett, tibétologue à l'Université Columbia (New York). Mais elle doit "trouver le bon langage".
L'UE et l'ONU ont des discussions discrètes et régulières avec Pékin sur la question tibétaine, mais la Chine n'a accepté aucune visite onusienne au Tibet depuis celle du rapporteur sur la torture en 2006: elle n'a pas oublié son rapport au vitriol. Pékin proteste aussi avec véhémence à chaque fois que le Dalaï Lama est reçu à l'étranger.
Autre problème pour les capitales étrangères, elles ne parlent pas d'une même voix.
"Les Etats-Unis et l'Europe occidentale ont été très divisés dans leur approche" du Tibet, note M. Barnett, faisant état d'une "totale confusion chez les responsables occidentaux, particulièrement européens".
Ainsi, le Royaume-Uni, qui avait depuis 1914 un traité avec le Tibet, a déclaré abruptement en 2008 que la région faisait partie intégrante de la Chine, "ce qu'il n'avait jamais dit avant".
De même, le tibétologue évoque "les volte-face dramatiques" de la France en 2008 -- année du passage chaotique de la flamme olympique à Paris -- et "l'incapacité (du président Nicolas) Sarkozy de trouver une approche cohérente pour parler de la question tibétaine" avec Pékin.
Il sera intéressant de voir si Angela Merkel osera évoquer le Tibet à Pékin jeudi.
Par AFP, le 01/02/2012
Déclaration du Kalon Tripa Dr Lobsang Sangay
sur les assassinats récents de Tibétains
par la police du gouvernement chinois
Alors que les Chinois du monde entiers étaient en train de fêter les deux premiers jours de l'Année du Dragon le 23 et le 24 janvier 2012, la police chinoise a ouvert le feu sur des centaines de Tibétains qui manifestaient pacifiquement afin de réclamer les plus simples des droits au Drakgo, Serthar, Ngaba, Gyarong et dans les autres régions tibétaines aux alentours. Six Tibétains ont été tués et près de soixante ont été blessés, dont plusieurs sont dans un état grave.
Parce que de tels actes de barbarie tels que ceux-là et la répression systématique des tibétains, l'indignation et la colère des Tibétains à l'encontre du gouvernement chinois n'a fait que grandir depuis les grands soulèvement de 2008.
Depuis l'invasion du Tibet, le gouvernement chinois a prétendu chercher à bâtir un "paradis socialiste". Toutefois, les droits humains les plus basiques sont refusés aux Tibétains, le fragile écosystème est en pleine voie de destruction, la langue et la culture tibétaine sont en train de disparaître, les portraits de Sa Sainteté le Dalaï Lama sont interdits, les Tibétains sont écartés des voies économiques. Le Tibet est virtuellement sous les verrous. Les étrangers se sont vu interdire l'accès au Tibet et la région toute entière a été décrétée sous loi martiale.
J'appelle le gouvernement chinois à entendre les cris des manifestants tibétains et de ceux qui se sont immolés par le feu. Vous n'apaiserez pas les véritables indignations du peuple tibétain et ne rétablirez pas une situation stable au Tibet au travers de la violence et du meurtre. La seule façon de résoudre la question tibétaine et d'amener au moins la paix est de respecter les droits du peuple tibétain et d'instaurer un dialogue. En temps que personne profondément attaché au dialogue pacifique, je trouve l'usage de la violence à l'encontre des Tibétains absolument inacceptable et un tel acte doit être fermement condamné par tous les peuples de Chine et du monde.
J'appelle la communauté internationale à montrer sa solidarité et à élever la voix afin de soutenir les droits fondamentaux du peuple tibétain en ces temps graves. J'appelle la communauté internationale et les Nations Unies à envoyer une délégation au Tibet, et que l'accès à la région aux médias du monde entier soit autorisé. Les leaders de Pékin doivent savoir qu'assassiner les membres de sa propre famille est en violation claire et net des lois chinoises et internationales, et de tels actes ne feront qu'augmenter les doutes à l'égard de la légitimité morale de la Chine, de même que sa légitimité dans le monde des affaires.
Je veux dire à mes chers frères et soeurs au Tibet que nous entendons vos cris, haut et fort. Nous vous supplions de ne pas succomber au désespoir et de ne pas en venir à de mesures extrêmes. Nous ressentons votre douleur et nous ne permettrons pas que les sacrifices accomplis aient été vains. Vous êtes dans nos coeurs et dans nos prières chaque jour.
Aux Tibétains, je vous demande de ne pas célébrer le Losar (le nouvel an tibétain), qui tombe le 22 février de cette année. Cependant, vous pouvez observer les rites religieux habituels tels que faire brûler de l'encens, aller au temple et faire des offrandes traditionnelles.
Pour montrer notre solidarité avec les Tibétains au sein du Tibet, j'appelle les Tibétains et leurs amis du monde entier à manifester le Mercredi 8 Février 2012. Envoyons un message clair au gouvernement chinois et rappelons lui que la violence et le meurtre à l'encontre des Tibétains innocents est inacceptable ! Je vous demande à tous d'effectuer ces manifestations dans le calme, en accord avec les lois en vigueur dans vos pays respectifs, et avec dignité. Une vidéo de cet article est disponible au lien suivant : www.tibetonline.tv
Le 26/01/2012,
Traduction en français par Tashi Delek Bordeaux
La police chinoise ouvre le feu sur des Tibétains
Les forces de l'ordre ont ouvert le feu lundi sur une manifestation dans une région tibétaine de Chine, faisant au moins un mort et des dizaines de blessés, a annoncé l'ONG Free Tibet.
La fusillade, la plus grave depuis les émeutes antichinoises de 2008 au Tibet, s'est produite à midi (04H00 GMT) dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, selon l'ONG.
"Selon des témoins, un Tibétain nommé Yonten, âgé de 49 ans, a été tué par balle", a précisé l'organisation de défense des Tibétains. Une trentaine d'autres Tibétains ont été blessés par balle, dont un qui a été touché à l'abdomen, selon Free Tibet.
"Ils ont peur de transporter les blessés à l'hôpital car ils redoutent d'y être arrêtés", a déclaré par téléphone à l'AFP Stephanie Brigden, directrice de Free Tibet.
"La situation pourrait se dégrader", a-t-elle ajouté en précisant que de nombreux Tibétains tentaient de se rassembler vers le monastère de Draggo, dans la préfecture de Ganzi, théâtre de la manifestation violemment réprimée.
Le gouvernement tibétain en exil (CTA), dont le siège est à Dharamsala en Inde, a confirmé sur son site internet la mort de Yonten ainsi que les nombreux blessés après que la police, selon lui, eut ouvert le feu de façon aveugle. D'autres témoins parlent de six morts, a ajouté le gouvernement en exil.
La police et les autorités locales des comtés concernés par la manifestation étaient injoignables lundi soir.
Selon Free Tibet, la manifestation constituait une riposte à l'arrestation plus tôt lundi de Tibétains accusés d'avoir distribué des tracts portant le slogan "le Tibet a besoin d'être libre".
Ces tracts affirmaient aussi que de nombreux Tibétains se déclaraient prêts à s'immoler par le feu.
En moins d'un an plus de quinze Tibétains ont ainsi mis fin à leurs jours ou ont tenté de le faire pour protester contre la répression de la liberté de culte dans les régions tibétaines en Chine.
Le rassemblement lundi s'est déroulé aussi alors que de nombreux Tibétains refusaient de prendre part aux festivités du nouvel an chinois, alors que la Chine est entrée lundi dans l'année lunaire du Dragon.
La Chine affirme avoir "libéré pacifiquement" le Tibet en 1951 et amélioré le sort des Tibétains en fournissant des fonds pour le développement économique de cette région pauvre et isolée.
Mais de nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu'ils considèrent comme une domination grandissante des Hans, ethnie fortement majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.
AFP, le 23/01/2012
Une nouvelle immolation à Ngaba,
de très violents heurts avec la population
Selon des témoignages en provenance du Tibet, tôt le matin du samedi 14 janvier 2012, un laïc tibétain s’est immolé par le feu à Ngaba, dans la province du Sichuan. Ceci a déclenché une manifestation de masse, entraînant la mort d’une femme, blessée par balle.
L’immolation, la 16ème depuis mars dernier, a eu lieu vers 13h30 (heure du Tibet). Actuellement, il y a peu de détails disponibles sur l’homme s’étant immolé, mais il est présumé décédé.
L’immolation, la 16ème depuis mars dernier, a eu lieu vers 13h30 (heure du Tibet). Actuellement, il y a peu de détails disponibles sur l’homme s’étant immolé, mais il est présumé décédé.
Dans la protestation de masse improvisée qui a suivi, le personnel de la sécurité a tiré sur la foule et a utilisé des gaz lacrymogènes. Il a été confirmé qu’une femme âgée a été tuée. Toutefois, d’autres sources indiquent que le nombre de morts pourrait être beaucoup plus élevé. Il y aurait des blessés.
Dans un communiqué, l’organisation "Free Tibet" a cité un témoin décrivant la situation comme "terrifiante" et disant que les gens étaient "battus" et que "de nombreuses personnes avaient été arrêtées".
L’Administration centrale tibétaine basée à Dharamsala, a condamné dans un communiqué
"le recours à la violence contre les civils" et appelé la communauté internationale à "intervenir pour empêcher le gouvernement chinois d’utiliser la violence".
"Le gouvernement de la République populaire de Chine doit assumer l’entière responsabilité de ces immolations. Il est en son pouvoir de mettre fin à ces incidents malheureux, en adoptant des politiques libérales pour les Tibétains et le Tibet".
La région de Ngaba, siège du monastère de Kirti, assiégé, a vu 11 Tibétains - moines, nonnes et laïcs – s’immoler par le feu depuis mars dernier. Depuis le début de cette année 2012, quatre Tibétains sont morts après s’être eux-mêmes mis le feu, protestant ainsi contre la poursuite de l’occupation chinoise au Tibet et exigeant le retour du Dalaï Lama de l’exil.
Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 14/01/2012
Une 15ème immolation au Tibet oriental
Selon des sources en provenance du Tibet, le dimanche 8 janvier 2012, un moine tibétain s’est immolé par le feu dans la ville de Dharlag. Depuis ces quatre derniers jours, il est le 3ème à s’immoler, et le 15ème depuis mars 2011, protestant contre la domination chinoise au Tibet.
Les sources rapportent que Sonam Wangyal, 42 ans, avant de s’immoler par le feu, avait gravi une colline, brûlé de l’encens, prié, et plus tard distribué de nombreux tracts dans lesquels il disait qu’il allait accomplir un acte fatal en faveur du Tibet et du bonheur du peuple tibétain. Il a également dit qu’il le faisait pour commémorer tous les Tibétains morts depuis 2009 pour la restauration de la liberté au Tibet et le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama.
"(Sonam) Wangyal, figure spirituelle vénérée, s’est immolé par le feu et a succombé à ses blessures. Il s’est immolé pour protester contre l’absence de liberté religieuse dans son pays natal", a déclaré l’Administration centrale tibétaine dans un communiqué publié ce dimanche (9 janvier 2012).
"Les gens du Tibet ne devraient pas perdre leurs espoirs et leur foi. Le jour du bonheur viendra certainement. Pour que le chef spirituel du Tibet, Sa Sainteté le Dalaï Lama, vive longtemps, les Tibétains ne devraient pas perdre de vue leur chemin", a écrit Sonam Wangyal.
A cause de sa position de chef spirituel local, environ 2 000 Tibétains ont organisé une veillée aux chandelles, et exhorté les autorités locales chinoises à rendre son corps, ont ajouté des fonctionnaires tibétains.
Quand la police a rendu le corps, seuls la tête et la poitrine étaient intacts, le reste du corps étant en morceaux, selon les sources.
L’administration Centrale Tibétaine a indiqué qu’elle fournirait une mise à jour des informations sur la situation au Tibet dès que des nouvelles lui parviendraient.
L’agence de presse Chine nouvelle (Xinhua), contrôlée par l’état, a confirmé le 9 janvier qu’un ancien moine tibétain était mort, après qu’avec un autre homme, il se soit mis le feu, vendredi (6 janvier 2012) près du monastère de Kirti, dans le Comté de Ngaba, à l’est du Tibet
L’administration Obama avait exhorté le 16 novembre 2011 le gouvernement chinois à répondre à ses "politiques contre-productives" au Tibet oriental.
Un officiel a déclaré le 9 janvier 2012 que les politiques de la Chine ont créé des tensions qui menacent l’identité religieuse, culturelle et linguistique unique du peuple tibétain. "Nous sommes très inquiets des informations selon lesquelles trois nouveaux Tibétains se sont immolés au cours des derniers jours", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland, ajoutant que les États-Unis avaient à "de nombreuses reprises" soulevé la question avec les autorités chinoises. "Ces actes témoignent de toute évidence d’une énorme frustration, d’un mécontentement énorme par rapport aux restrictions sévères des droits de l’homme, y compris de la liberté religieuse en Chine", a estimé la porte-parole de la diplomatie américaine.
Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 10/01/2012
Deux nouvelles immolations,
dans la région de Ngaba
Selon des informations en provenance de différentes sources, un incident s’est produit le 6 janvier 2012 vers 14h 40 (heure du Tibet) dans la région de Ngaba au Tibet oriental, où précédemment, depuis mars 2011, avaient eu lieu onze cas d’immolation par le feu.
Bien qu’il y ait peu d’informations, des témoignages racontent que les deux personnes, un moine et un laïc, étaient ensemble quand elles se sont mis le feu, dans la ville de Ngaba.
L’organisation britannique "Free Tibet" a déclaré le 6 janvier 2012 dans un communiqué que "la personne qu’elle croit être un laïc, a été entendue appeler au retour du Dalaï Lama avant que les forces chinoises n’éteignent les flammes et ne l’emmènent.
On ne sait rien de son état ni de l’endroit où il se trouve.
D’autres informations, rapportées par un Tibétain de la région de Ngaba, suivant actuellement les enseignements de Kalachakra donnés à Bodh Gaya par le Dalaï Lama, précisent que les deux Tibétains avaient les mains en prière, faisant face au monastère de Kirti, alors qu’ils étaient la proie des flammes.
Les mains jointes, ils étaient orientés vers le monastère de Kirti et ont lancé un certain nombre de slogans, parmi lesquels étaient audibles : "Vive Sa Sainteté le Dalaï Lama" et "Nous voulons le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet" a déclaré ce Tibétain, citant des témoins oculaires.
Les témoins ont confirmé que le personnel de sécurité chinois était arrivé sur les lieux et les avait emmenés de force.
"Les flammes étaient énormes et le laïc a dû vraisemblablement décéder et le moine a peu de chances de survivre".
Ce sont les 13ème et 14ème cas d’auto-immolations au Tibet depuis mars 2011. Les Tibétains ont mis leurs corps en feu avec une constance alarmante, exigeant le retour du Dalaï Lama de l’exil et protestant contre l’occupation chinoise au Tibet.
Précédemment, des brochures répandues dans la région de Ngaba avaient annoncé que de nombreux Tibétains étaient prêts à s’auto-immoler pour la cause tibétaine.
Par Monique Dorizon,
Tibet-Info.net, le 06/01/2012
"NOUS SOMMES PRÊTS POUR LES NÉGOCIATIONS"
DIT LE KALON TRIPA
BODH GAYA, le 5 janvier : le refus continuel du gouvernement chinois d'accorder l'autonomie au peuple Tibétains, montre bien que les Tibétains se distinguent du peuple chinois, a dit le Dr Kalon Tripa Lobsang Sangay à une conférence de presse aujourd'hui.
“Pour la Chine, ce n’est ni un problème constitutionnel, ni un problème institutionnel. Les Chinois ont donné l'autonomie à Hong-Kong et Macao, mais pas au Tibet parce que nous sommes des Tibétains, pas des Chinois,” a dit le Dr Sangay à Bodh Gaya lors des enseignements de Kalachakra.
De facto, le Premier ministre du Tibet a aussi précisé que le processus de dialogue avec les représentants gouvernementaux chinois "n'allait pas bien", puisque les Tibétains ont n’ont pas de réponse sincère et positive de Pékin.
"Nous sommes prêts pour les négociations n'importe où, n’importe quand, si le gouvernement de Pékin est disposé", a dit Dr Sangay. La dernière rencontre pour un processus de dialogue, qui a commencé en 2002, a eu lieu en janvier 2010.
Le nouveau Kalon Tripa a aussi souligné que son administration a apprécié le travail et l'autorité des gouvernements précédents du Tibet.
“Certaines personnes le voient comme si un chapitre s’est fermé et un autre s'est ouvert. Mais en fait, c'est la même autorité et la légitimité du Dalaï-Lama,” a dit le Dr Sangay.
En parlant du rapport entre les Tibétains à l'intérieur du Tibet et en-dehors, le vieux diplômé de loi d'Harwad de 43 ans a dit que les Tibétains à l'intérieur du Tibet connaissent et respectent son administration.
"Je n'ai jamais été au Tibet, mais les pèlerins du Tibet qui sont venus ici savent mon nom et me considère quand nous nous rencontrons ici dans les rues", a dit le Kalon Tripa.
En répondant à une question sur l'importance de l'environnement du Tibet, le Dr Sangay a dit que le Tibet étant la source principale d'eau douce pour la plupart des pays asiatiques, le changement dans son écologie avait une implication directe pour la plus grande partie de la population.
"Le fleuve Indus autour duquel les civilisations en Inde et au Pakistan ont été fondées et le fleuve Jaune sur lequel la Chine prétend baser sa civilisation viennent tous les deux du Tibet", a dit le Kalon Tripa. "De nos jours, les gens doivent acheter de l'eau pour le boire mais nous fournissons de l'eau douce gratuitement. Pékin doit le reconnaître".
Le Dr de Kalon Tripa Lobsang Sangay a dit qu'il était à BodhGaya quelques temps pour assister pour dix jours aux enseignements de Kalachakra par Sa Sainteté le Dalaï-Lama, et quelques temps pour présider différents programmes organisés dans la ville, coïncidant avec la grande réunion de Tibétains venus de partout dans le monde.
Le Dr Sangay a aussi exprimé sa gratitude, au nom des Tibétains, au gouvernement de Bihar pour l'aide rendue et la coopération pour l’organisation des 32ème enseignements de Kalachakra.
Phayul.com, le 05/01/2012
Par Tendar Tsering
Traduction Tashi Delek Bordeaux
PLUS DE 6,5 MILLIONS DE PERSONNES
SONT PASSÉES A LHASSA PAR LE TRAIN EN 2011
Plus de 6.5 millions de personnes ont utilisé la ligne de chemin de fer Gormo-Lhasa pour voyager au Tibet en 2011 selon la Compagnie de Chemin de fer Qinghai-tibétaine - une organisation dirigée par le Ministère des Chemins de fer chinois.
Les chiffres donnés sont presque doubles, le nombre de personnes qui ont voyagé au Tibet incluant de nombreux Hans migrants, en 2007 et une augmentation significative de 9% à partir de 2010, selon la compagnie de chemin de fer.
L'agence de presse contrôlée par l'État chinois a cité les fonctionnaires de chemin de fer comme affirmant que 6,9 millions de passagers utiliseraient probablement la ligne de chemin de fer double comme le plus haut chemins de fer du monde en 2012.
Le chemin de fer Gormo-Lhasa qui a été mis en service en 2006 est la pierre angulaire de la Stratégie de développement de l'Ouest de la Chine dans le but de durcir son contrôle sur la région tibétaine révoltée.
Un projet politique, comme exposé par l'ancien président chinois Jiang Zemin, la ligne de chemin de fer est destinée à consolider une forte présence chinoise au Tibet en accélérant la migration de Hans dans le Tibet.
Comme impact direct des chemins de fer, la population de Lhassa, l’ancienne capitale du Tibet, qui était habituellement de 50 000 à 60 000 individus est montée à 300 000, dont 200 000 étaient des immigrants chinois hans.
Le chef spirituel tibétain le Dalaï-Lama déclarait souvent que c’était “une sorte de génocide culturel” qui avait lieu à l'intérieur du Tibet avec les arrêts sur la ligne de chemin de fer, représentant une forme “d'agression démographique” par la Chine.
Selon un fonctionnaire, avec la compagnie de chemin de fer Xining, la ligne de chemin de fer la plus haute a transporté aussi 40 millions de tonnes de chargement en 2011 - une augmentation de 8% par rapport à l’année précédente.
Bien que le fonctionnaire n'ait pas spécifié les types de chargements transportés, un des buts principaux de la ligne de chemin de fer de 1 956 kilomètres était de fournir l'accès plus facile aux mines du Tibet et augmenter considérablement le transfert de minéraux extraits du riche plateau tibétain.
Phayul.com, le 05/01/2012
Traduction Tashi Delek Bordeaux
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