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Événements de l'année 2010

ÉVÉNEMENTS DE L'ANNÉE 2010



Le Dalaï-Lama déclare que le Tibet connaît les pires jours sous le régime militaire chinois (9 janvier)
Le PCC, un régime paranoïaque
(11 janvier)
Charte 08 de Liu Xiaobo
Résolution du Parlement européen (21 janvier)
9ème rencontre sino-tibétaine (25 janvier)
Déclaration de Kasur Lodi Gyari (2 février)
La peine de Liu Xiaobo confirmée en appel (11 février)
Rencontre du Dalaï-Lama avec Barack Obama (18 février)
Le Dalaï-Lama reçoit une médaille (19 février)
Le 10 mars à Strasbourg
Le 10 mars à Kathmandu
Campagne securitaire au Tibet (mars)
Manifestation des étudiants tibétains dans l'Amdo (14 mars)
La Chine construit 750 nouveaux barages au Tibet (19 mars)
Au moins 50 tibétains condamnés (22 mars)
Amnesty International presse la Chine de lever le secret sur les exécutions capitales (2 avril)
Le nombre de réfugiés fuyant le Tibet a baissé en 2009 à cause du contrôle chinois (3 avril)
L'Inde et le Dalaï-Lama victimes de cyber-espions chinois
Le Dalaï-Lama en Slovénie et en Suisse (5 au 11 avril)
Séisme au Tibet dans la région du Kham (12 avril)
Le Dalaï-Lama dialogue (21 mai)
Condamnation à mort du Tibétain Sonam Tsering (26 mai)
Le soutien de France-Libertés pour la cause du peuple Tibétain (2 juin)
21 ans après, évoquer Tienanmen mène toujours en prison (4 juin)
Le tour du monde de Lhakpa Tsering (7 juin)
La Chine aux trousses du renouveau tibétain (8 juin)
Intervention pour Tagyal-Shogdung (13 juin)
Appel pour un soutien au Dalaï-Lama (27 juin)
Le Dalaï-Lama fête ses 75 ans (6 juillet)
Qui va succéder au Dalaï-Lama (6 juillet)
Le Dalaï-Lama frépond aux internautes chinois (16 juillet)
Le Népal livre des Tibétains à la Chine (28 juillet)
La photo du Karmapa interdite au Tibet (18 août)
Conférence sur la vie publique au Tibet (18 et 19 août)
Dzoge un nouveau Tibétain arrêté (23 août)
Quatre étudiants arrêtés (30 août)
Arrestation de deux journalistes Tibétains (7 septembre)
Le Dalaï-Lama, citoyen d'honneur de Budapest (18 septembre)
Déclaration du Dalaï-Lama en Hongrie (21 septembre)
Rassemblement pour la liberté d'expression au Tibet (26 septembre)
Le Prix Nobel de la Paix attribué à Liu Xiaobo (8 octobre)
Déclaration du Dalaï-Lama pour le Prix Nobel de la Paix (8 octobre)
Déclaration du Kashag pour le Prix Nobel de la Paix (8 octobre)
Perturbation des élections des Tibétains au Népal (8 octobre)
Le 2ème Congrès Tibétain d'Europe (11octobre)
Manifestation de 6000 collégiens tibétains à Rebkong (19 octobre)
Poursuite des manifestations d'étudiants au Tibet (25 octobre)
Manifestation nationale à Paris pour la venue du président chinois en France (4 novembre)
Rapport de l'administration centrale tibétaine (21 novembre)
Tension et lourdes condamnations (23 novembre)
Tibet : la voie à suivre (24 novembre)
Analyses chinoises sur l'éducation et la religion tibétaines (5 décembre)
Tashi Wangdi va quitter son poste de représentant du Dalaï-Lama à Bruxelles (7 décembre)
Déplacements forcés de villageois tibétains pour la construction d'un barrage (11 décembre)
Disparition de Claude B. LEVENSON (13 décembre)
La Chine paie la police népalaise pour arrêter des Tibétains (20 décembre)


Le Dalaï-Lama déclare
que le Tibet connait les pires jours
sous le régime militaire chinois
(9 janvier)


Bodh Gaya, 9 janvier : Au terme de cinq jours de conférences sur la Paix à Bodh Gaya, ce 9 janvier le Dalaï Lama vient de lancer un « appel politique emphatique » aux personnes à travers le monde qui pourraient visiter son pays sous occupation « militaire » par la Chine afin d’y constater par eux-mêmes les «souffrances» des Tibétains.
"Je m’adresse à vous tous et vous demande de vous rendre au Tibet afin de vous faire votre propre appréciation de la situation. En particulier après 2008, la situation est devenue pire au Tibet et les Tibétains, vos frères humains, y subissent les pires souffrances jamais endurées sous le régime militaire chinois »; ainsi s'exprimait le moine bouddhiste lors d'une rencontre qui réunissait plusieurs milliers d'Occidentaux.
La condamnation de la « dictature de Pékin »a été faite malgré une condition que Delhi avait fixée au leader tibétain, afin qu'il n’y ait aucune déclaration politique contre la Chine.
Cependant, une fois de temps en temps, le Dalaï-Lama fait état du problème politique pour répondre aux préoccupations de son peuple, et il est peu probable que Delhi en fasse un problème, en particulier dans le contexte des frictions actuelles entre l'Inde et la Chine en matière de visas pour les Cachemiris et l’Arunachal Pradesh.
Les observateurs ont décrit cette déclaration du Dalaï Lama comme un commentaire «emphatique» motivé par la présence d’une telle audience en provenance de pays situés hors de l’Asie et de pays non bouddhistes.
Ces cinq jours de conférences à Bodh Gaya, le lieu où le Bouddha connut l'illumination il y a 2500 ans, ont attiré quelque 4 000 visiteurs en provenance d'Australie, d'Afrique et d'Europe sans compter près de 30 000 fidèles originaires de cette région d'Asie.

Ce plaidoyer passionné du Dalaï Lama est lancé moins d’un an après son dernier appel de mars en direction de l'ONU et d'autres organismes internationaux pour "inspecter la violation des droits de l'homme au Tibet".
Ces agences, toutefois, n'ont jamais donné de suite à cet appel du chef spirituel lancé à Dharamsala, le siège du Gouvernement Tibétain en Exil, apparemment en raison du poids de la Chine.

Traduction France-Tibet, 11/01/2010
Source : The Telegrah, 10/01/2010


Le PCC, un régime paranoïaque
(10 janvier)


Il n’est pas facile de se mettre dans la peau d’un dictateur ! Encore moins d’imaginer les tourments qu’il doit vivre dans son angoisse de perdre le pouvoir… En effet, sauf quelques rares exceptions, la plupart des dictateurs ne sont pas parvenus au sommet de l’appareil du contrôle de l’Etat par la voie démocratique. Ils n’ont donc pas ou peu de légitimité pour poursuivre leur action. Certains observateurs ont déjà fort bien décrit les mouvements de balancier que le pouvoir chinois est obligé d’imprimer à sa politique pour ajuster les idéaux affichés aux exigences de la bonne marche du pays[i]. Les Chinois appellent cela « ouvrir un coup, fermer un coup ». Lorsque le Président Mao se sentait sûr de lui, il lançait son pays dans de grandes campagnes idéologiques, puis, lorsque ses excès menaçaient de plonger le pays dans la faillite, il redonnait un peu de marge de manœuvre à l’économie, et permettait à la population de respirer de nouveau.
 

Durant les périodes de fermeture, et pour relancer l’idéologie, rien n’était plus pratique que la désignation d’une cible à la vindicte populaire. Il s’agissait soit de secteurs de la population, comme les propriétaires fonciers, les anciens patrons d’entreprises capitalistes, les bourgeois, au début des années 1950. On visa par la suite les coupables de corruption, les fonctionnaires trop intéressés, puis, on passa en 1957 aux intellectuels en désignant quelques centaines de milliers d’intellectuels considérés comme des « droitiers » hostiles au système. A chaque tournant de ce tortueux parcours, la paranoïa nationale montait d’un cran. Il fallait à tout prix « élever le seuil de la vigilance », se préparer au combat contre l’ennemi intérieur, mais aussi contre l’ennemi extérieur. Celui-là changeait aussi en fonction des besoins. Il y eut longtemps l’Union Soviétique, avec, par intermittences, les Etats-Unis, et, en 1962 l’Inde puis, en 1979, le Vietnam. Mais ces crises paranoïaques se calmaient presque aussi vite qu’elles naissaient pour se réorienter vers de nouvelles cibles.

Cette vision agressive de l’environnement dans lequel les Chinois doivent se sentir plongés à chaque instant vise à leur faire oublier qu’il serait tout aussi possible de vaquer paisiblement à ses occupations, sans nécessairement voir des ennemis partout. Cela permet aussi au dictateur de maintenir la société en tension et de continuer à confisquer l’accès aux libertés fondamentales. Même si, en apparence, la Chine des années 2000 ne ressemble plus guère à celle de la période maoïste, en fait le pouvoir continue à tirer sur les mêmes ficelles. La récente condamnation de l’intellectuel réformiste modéré Liu Xiaobo à onze ans de prison n’est-elle pas justifiée par une « tentative de subversion de l’Etat » et, donc, par la désignation d’un traître au sein de la population ?

En 2008, c’est la France qui jouait le rôle de bouc émissaire parce qu’elle avait osé autoriser des manifestations réclamant les droits de l’Homme en Chine et au Tibet, lors du passage de la flamme olympique à Paris. Même si d’autres pays, comme l’Angleterre, les Etats-Unis, et même le Japon, avaient également exprimé leur condamnation des événements tragiques qui s’étaient produits à Lhassa le 14 mars 2008, la France dut subir une campagne de dénigrement particulièrement virulente. En effet la Chine , parvenue à un point inédit de son histoire, à la fois nouveau géant économique, mais avec à sa tête un pouvoir dictatorial, se trouvait à la croisée des chemins, hésitant sur la voie à suivre. Fallait-il maintenir le cap sur le développement économique en fermant les oreilles aux revendications émanant de la société qui réclamait plus de transparence, et plus d’équité ? Ou fallait-il ouvrir l’ère des réformes politiques au risque de perdre définitivement le pouvoir ? Les dirigeants chinois ont choisi la voie de la facilité en se servant des vieilles recettes, et en restant arc-boutés sur leurs privilèges.

En dénigrant le comportement des Français, ils envoyaient le message à leur population : « Regardez ces Français ! Ils prétendent défendre les droits de l’Homme, mais tout ce qu’ils souhaitent, c’est saboter la tenue des Jeux Olympiques à Pékin ! » En ridiculisant, puis en humiliant la « patrie des droits de l’homme », les médias en profitaient pour dénoncer l’hypocrisie des Français qui se montraient fort courtois lorsqu’ils venaient pour signer des contrats, et fort insolents lorsqu’ils recevaient le Dalai Lama… C’était sans doute oublier que, dans un système pluraliste, les événements peuvent parfois paraître fort contradictoires.

En 2009, les grossières campagnes de dénonciation contre le « menées séparatistes du Dalai Lama », puis les violences inter-ethniques qui se sont déroulées au Xinjiang le 5 juillet, ont montré que de nouveaux boucs émissaires risquaient d’être offerts à la vindicte populaire : les minorités ethniques allaient être représentées comme de dangereux terroristes, et rassembler les segments les plus nationalistes de la population Han. Nous sommes malheureusement dans cette nouvelle phase, qui permet, encore une fois, au pouvoir de justifier la violence, la répression, et l’utilisation de la censure.

Encore que, cette fois-ci, de nombreux indices semblent montrer que les Chinois ne sont plus aussi malléables. Tout d’abord, des centaines, des milliers d’intellectuels chinois, dans l’opposition dissidente, ou dans le système, ont pris la défense de Liu Xiaobo et ont protesté contre une peine que tout le monde trouve incompréhensible. Mais aussi, un sondage effectué par le journal officiel Huanqiu Shibao a révélé le 31 décembre 2009 que, lorsqu’on demandait aux Chinois quel était le pays ou la région qu’ils aimaient le mieux, ils ont répondu à la question en désignant les Etats-Unis en premier (13,1%) et la France en second (8,1 %). Cette réaction prouve que les citoyens chinois sont de plus en plus capables de faire la différence entre leur propre opinion, et les idées que la propagande tente de leur inculquer. De même, les pèlerins chinois qui se rendent à Dharamsala pour rencontrer le Dalaï Lama sont plus nombreux chaque année. Si ce processus s’accélère, l’année 2010 pourrait réserver de bonnes surprises à ceux qui attendent que sonne enfin l’heure de la liberté pour la Chine ?

Marie Holzman

[i] Voir l’article de Chen Yan à ce sujet dans Récits édifiants et curieux sur la Chine du XXIème siècle, réédité en 2008 par les éditions de l’Aube.

Communiqué par Marie Holzman, le 10 janvier sur le site Tibet.fr


Un nouveau gouverneur au Tibet

La Chine a nommé un ancien soldat comme nouveau gouverneur au Tibet, confirmant la ligne dure adoptée ans la région himalayenne contre la présence chinoise.

La nomination de Padma Choling, qui a servi 17 ans dans l'armée chinoise, ne devrait pas changer la politique de Pékin au Tibet, car le pouvoir local est supervisé par le chef du comité du parti communiste, Zhang Gingli, qui a imposé des contrôles serrés sur les organisations politiques et sociales, sur la liberté d'expression et l'administraytion des monastères bouddhistes.

Le Figaro.fr, 15/01/2010



Charte 08
Texte du manifeste des dissidents chinois



 

Près de 3000 personnes ont pris le risque de signer un ambitieux manifeste pour une Chine démocratique, baptisé "Charte 08" en référence à la "Charte 77" de Vaclav Havel, selon un signataire. Certaines d'entre elles ont été arrêtées, dont Liu Xiaobo. "Cent ans ont passé depuis la rédaction de la première constitution chinoise. 2008 marque également le 60ème anniversaire de a déclaration universelle des droits de l'homme, le 30ème annivezrsaire de l'apparition du "Mur de la démocratie" à Pékin, et le 10ème anniversaire de la signature par la Chine du Pacte international des droits civiques et politiques [des Nations unies].

Nous approchons également du 20ème anniversaire du massacre des manifestants étudiants favorables à la démocratie sur la place Tiananmen.

Le peuple chinois, qui endure un désastre en matière de droits de l'homme et a mené d'innombrables luttes au fil de ces années, voit clairement que la liberté, l'égalité, et les droits de l'homme, sont des valeurs universelles de l'humanité, et que la démocratie et un gouvernement constitutionnel constituent un cadre fondamental pour préserver ces valeurs.

En s'éloignant de ces valeurs, l'approche du gouvernement chinois vis-à-vis de la "modernisation" s'est révélée désastreuse. Elle a privé le peuple de ses droits, détruit sa dignité et corrompu le cours normal des relations humaines.

Alors nous posons la question: où va la Chine au XXIème siècle? Poursuivra-t-elle sa "modernisation" autoritaire, ou épousera-t-elle les valeurs universelles, rejoindra-t-elle le lot commun des nations civilisées et bâtira-t-elle un système démocratique ? Il n'est pas possible d'éluder ces questions.

Le choc de la rencontre avec l'Occident sur la Chine du XIX° siècle a mis à nu le système autoritaire décadent et marqué le début de ce qu'on appelle généralement "les plus grands changements qu'ait connu la Chine en plusieurs millénaires". Un mouvement d'auto-renforcement" a suivi, mais qui avait surtout pour objectif de récupérer les technologies permettant de fabriquer des navires de guerre et autres objets occidentaux. La défaite maritime humiliante de la Chine face au Japon en 1895 n'a fait que confirmer l'obsololescence du système chinois.

Les premières tentatives d'introduire des réformes politiques ont eu lieu lors des malheureuses réformes de l'été 1898, mais celles-ci ont été écrasées sans ménagement par les ultraconservateurs au sein de la cour impériale.

Avec la révolution de 1911, qui a permis de créer la première République d'Asie, le système autoritaire impérial vieux de plusieurs siècles était censé avoir été envoyé aux oubliettes pour l'éternité. Mais le conflit social à l'intérieur de notre pays, ainsi que les pressions extérieures, ont empêché qu'il en soit ainsi: la Chine se divise en fiefs de seigneurs de la guerre et le rêve de la République s'évanouit.

Le double échec de ce "mouvement d'auto-renforcement" et de la rénovation politique ont amené nos ancêtres à se poser la question d'une éventuelle "maladie culturelle" qui aurait frappé notre pays. Ce questionnement donna naissance, lors du mouvement du 4 mai à la fin des années 1910, au courant exaltant "la science et la démocratie". Mais cette tentative échoua elle-aussi, sous les coups de butoir des seigneurs de la guerre et de l'invasion japonaise [à partir de 1931 en Mandchourie] provoquant une crise nationale.

La victoire sur le Japon, en 1945, donna une nouvelle chance à la Chine d'évoluer vers un gouvernement moderne, mais la victoire communiste sur les Nationalistes lors de la guerre civile plongea la Chine dans le totalitarisme. La "nouvelle Chine" née en 1949 proclama que "le peuple est souverain", mais mit en place un système dans lequel c'est le Parti qui est tout puissant.

Le Parti communiste chinois prit le contrôle de tous les organes de l'Etat, toutes les ressources économiques, politiques et sociales du pays, et a provoqué une longue succession de désastres sur le plan des droits de l'homme, y compris la "campagne anti-droitiers" (1957), le "Grand bond en avant" (1958-1960), la "révolution culturelle" (1966-1969), le "massacre du 4 juin (Tiananmen)" (1989), ainsi que la répression actuelle de toutes les religions non-autorisées, la suppression du mouvement "weiquan" [mouvement de défense des droits civiques tels qu'énoncés dans la constitution chinoise et dans le Protocole de l'ONU signé par le gouvernement chinois, ndlr].

Pendant toute cette période, le peuple chinois a payé un prix colossal. Des dizaines de millions de personnes ont perdu leur vie, et plusieurs générations ont vu leur liberté, leur bonheur, leur dignité humaine cruellement foulés aux pieds.

Au cours des deux dernières décennies du XX° siècle, la politique de "réforme et ouverture" du gouvernement a soulagé le peuple des effets de la pauvreté et du totalitarisme de l'ère de Mao Zedong, et a eu pour effet d'améliorer le niveau de richesse et les conditions de vie de nombreux Chinois, ainsi que le rétablissement partiel de la liberté économique et des droits économiques.

La société civile a commencé à se développer, et les appels en faveur de plus de droits et de libertés politiques se sont également multipliés. Alors que l'élite au pouvoir a elle-même opéré un glissement vers la propriété privée et l'économie de marché, elle est progressivement passée d'un refus absolu de tout "droit", à la reconnaissance partielle de ceux-ci.

En 1988, le gouvernement chinois a signé deux importants pactes internationaux sur les droits de l'homme; en 2004, il a amendé la Constitution pour y inclure la phrase "respecter et protéger les droits de l'homme"; et cette année, en 2008, il s'est engagé à promouvoir un "plan national d'action en faveur des droits de l'homme".

Hélas, la majeure partie de ces progrès politiques ne sont pas allés plus loin que le papier sur lequel ils étaient écrits. La réalité, qui est visible à l'oeil nu, est que la Chine a de nombreuses lois mais pas d'Etat de droit, elle a une Constitution mais pas de gouvernement constitutionnel. L'élite au pouvoir continue de s'accrocher à son pouvoir autoritaire et à repousser toute évolution vers des changements politiques.

Le résultat est une corruption officielle endémique, un affaiblissement de tout Etat de droit, des droits de l'homme faibles, l'effondrement de toute éthique publique, un capitalisme de copinage, des inégalités croissantes entre riches et pauvres, le pillage des ressources naturelles, ainsi que de notre environnement historique et humain, et l'exacerbation d'une longue liste de conflits sociaux, y compris, dans la dernière période, une animosité croissante entre les gens ordinaires et les officiels.

Alors que ces conflits et ces crises gagnent en intensité, alors que l'élite au pouvoir continue à écraser et à bafouer en toute impunité les droits des citoyens à la liberté, à la propriété et à la quête du bonheur, nous assistons à une radicalisation de ceux qui n'ont pas de pouvoir au sein de la société: les groupes vulnérables, les groupes qui ont été réprimés, qui ont cruellement souffert, y compris de la torture, et qui n'ont aucun espace pour protester, aucun tribunal pour entendre leur plainte.

Ces groupes sont de plus en plus militants, et laissent entrevoir la possibilté d'un conflit violent pouvant prendre des proportions désastreuses. Le déclin du système actuel a atteint un niveau auquel le changement ne peut pas être une simple option.

Nos principes fondamentaux

C'est un moment historique pour la Chine, et notre avenir est en suspens. En revoyant le processus de modernisation politique du siècle écoulé, nous réaffirmons et acceptons les valeurs universelles de base qui suivent:

La Liberté. La liberté est au centre des valeurs humaines universelles. La liberté d'expression, la liberté de la presse, la liberté de se réunir, la liberté d'association, la liberté du lieu de résidence, la liberté de faire grève, de manifester, de protester, font partie des formes que prend la liberté. Sans liberté, la Chine restera éternellement éloignée des idéaux civilisés.

Les droits de l'homme. Les droits de l'homme ne sont pas octroyés par un Etat. Toute personne nait avec son droit inhérent à la liberté et à la dignité. Le gouvernement existe pour assurer la protection des droits de l'homme de ses citoyens. L'exercice du pouvoir de l'Etat doit être autorisé par le peuple. La succession de désastres politiques dans l'histoire récente de la Chine est une conséquence directe du manque de restect du régime actuel pour les droits de l'homme.

L'égalité. L'intégrité, la dignité et la liberté de toute personne -quelle que soit sa situation sociale, sa profession, son sexe, sa condition économique, son origine ethnique, la couleur de sa peau, sa religion ou ses convictions politiques- doivent être les mêmes pour tous. Le principe d'égalité devant la loi, et l'égalité des droits sociaux, économiques, culturels, civiques et politiques, doit être respecté.

Le Républicanisme. Le Républicanisme, qui prône que le pouvoir soit équilibré entre ls différentes branches du gouvernement et les intérêts différents, doit être respecté. Il s'approche du concept politique traditionnel chinois qui estime que "tous sont égaux sous le ciel".

Il permet à tous les groupes d'intérêt et aux assemblées sociales, aux gens de cultures ou de croyance différentes, d'exercer leur propre gouvernement de manière démocratique, et de délibérer pour parvenir à des solutions pacifiques à toutes les questions d'intérêt public, sur la base d'un accès égal au gouvernement, et d'une concurrence libre et honnête.

La Démocratie. Les principes fondamentaux essentiels de la démocratie sont que le peuple est souverain et qu'il choisit son gouvernement. La Démocratie a les caractéristiques suivantes:

1) le pouvoir politique est issu du peuple, et la légitimité d'un régime vient du peuple;

2) Le pouvoir politique est exercé à travers les choix faits par le peuple;

3) Les détenteurs des principales fonctions officielles au sein du gouvernement sont déterminés dans des élections régulières et ouvertes à la concurrence;

4) Tout en respectant la volonté de la majorité, la dignité fondamentale, la liberté et les droits de l'homme des minorités sont protégés.

En d'autres termes, la démocratie est le moyen moderne de parvenir au "pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple".

Ce que nous préconisons

L'autoritarisme est en déclin dans le monde. En Chine aussi, le pouvoir des empereurs et des seigneurs est en train de s'achever. Il est temps de faire que partout les citoyens soient les maîtres de leurs Etats.

Pour la Chine, le chemin qui conduit vers la sortie de notre sort actuel est de nous libérer du concept autoritaire de la dépendance vis-à-vis d'un "seigneur éclairé" ou d'un "officiel honnête", et de nous tourner vers un système de liberté, de démocratie, d'Etat de droit, et vers l'émergence d'une conscience de citoyens modernes pour qui les droits sont fondamentaux, et la participation un devoir.

Dès lors, dans cet esprit de devoir en tant que citoyens constructifs et responsables, nous faisons les recommandations suivantes sur la gouvernance nationale, les droits des ditoyens, et le développement social:

1) Une nouvelle Constitution Nous devons réviser notre Constitution actuelle, en retirer les clauses qui contredisent le principe selon lequel la souveraineté est détenue par le peuple. Et nous devons la transformer en un document qui garantisse véritablement les droits de l'homme, autorise l'exercice du pouvoir public, et serve de cadre légal à la démocratisation de la Chine. La Constitution doit être la loi suprême du pays, ne pouvant être violée par tout individu, groupe ou parti politique.

2) La séparation des pouvoirs Nous devons bâtir un système moderne de gouvernement dans lequel la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire soit garantie. Nous avons besoin d'une Loi administrative qui définisse l'étendue des responsabilités du gouvernement et garantisse contre les abus de pouvoir administratifs. Le gouvernement doit être responsable devant les contribuables.

La division des pouvoirs entre les gouvernements des provinces et le gouvernement central devrait respecter le principe selon lequel le gouvernement central détient tous les pouvoirs qui lui sont spécifiquement conférés par la Constitution, et tous les autres appartiennent aux gouvernements locaux.

3) Une démocratie législative Les membres des organes législatifs à tous les niveaux devraient être choisis dans des élections directes, et la démocratie parlementaire devrait respecter des principes justes et impartiaux.

4) Une magistrature indépendante L'Etat de droit doit être au-dessus des intérêts d'un parti politique particulier, et les juges doivent être indépendants. Nous devons créer une Cour suprême constitutionnelle et créer des procédures d'examen le plus rapidement possible. Nous devons abolir tous les Comités politiques et légaux qui permettent aujourd'hui aux cadres du Parti communiste de décider de tous ls cas sensibles en dehors du cadre judiciaire. Nous devons interdire formellement l'usage de fonctions publiques à des fins privées.

5) Le contrôle public des fonctionnaires L'armée doit être responsable devant le gouvernement, pas devant un parti politique, et doit être professionnalisée. Les militaires doivent prêter serment sur la Constitution et rester neutres. Les partis politiques doivent être interdits dans l'armée. Tous les serviteurs de l'Etat, y compris la police, doivent servir de manière non-partisane, et la pratique actuelle qui consiste à favoriser un parti politique dans le recrutement doit cesser.

6) La Garantie des droits de l'homme Il doit y avoir des garanties strictes sur le respect des droits de l'homme et de la dignité humaine. Il doit y avoir un Comité des droits de l'homme, responsable devant l'organe législatif suprême du pays, qui veillera à empêcher le gouvernement d'abuser de son pouvoir en matière de droits de l'homme. Une Chine constitutionnelle et démocratique doit garantir la liberté individuelle de ses citoyens. Personne ne doit être victime d'arrestations, de détentions, d'interrogatoires ou de punitions illégales. Le système de "rééducation par le travail" doit être aboli.

7) L'élection des officiels Il doit y avoir un système complet d'élections démocratiques basé sur le principe "une personne, une voix". L'élection directe des responsables administratifs à tous les niveaux, du conté, de la ville, de la province ou du pays, doit être systématisée. Le droit d'avoir des élections régulières et d'y participer en tant que citoyen est inaliénable.

8) Egalité villes-campagnes Le système d'enregistrement des zones de résidence doit être aboli. Ce système favorise les résidents urbains au détriment des habitants des zones rurales. Nous devons créer un système qui accorde les mêmes droits constitutionnels à tous les citoyens et leur accorde la même liberté d'habiter où ils veulent.

9) Liberté d'association Le droit des citoyens à former des organisations doit être garanti. Le système actuel pour la reconnaissance des organisations non-gouvernementales, qui exige qu'elles soient "approuvées", doit être remplacé par un simple système d'enregistrement.

La formation de partis politiques doit être régie par la Constitution et les lois, ce qui signifie qu'il fait mettre fin au privilège spécial accordé à un parti qui a le droit de monopoliser le pouvoir, et nous devons garantir le principe d'une concurrence libre et égale entre tous les partis politiques.

10) Liberté de réunion La Constitution doit prévoir que les réunions pacifiques, les manifestations, protestations, et la liberté d'expression sont des droits fondamentaux des citoyens. Le parti au pouvoir et le gouvernement ne peuvent pas être autorisés à soumettre ces droits à des obstacles illégaux et inconstitutionnels.

11) Liberté d'expression Nous devons rendre universels la liberté d'expression, la liberté de la presse, et la liberté universitaire, afin de permettre aux citoyens d'exercer pleinement leur droit d'être informés et d'exercer leur droit à la supervision politique. Ces libertés doivent être garanties par une Loi sur la presse qui abolisse toutes les restrictions politiques imposées à la presse. Le crime d'"incitation à la subversion contre le pouvoir de l'Etat", qui existe actuellement dans la loi chinoise, doit être aboli. Nous devons cesser de considérer les mots comme des crimes.

12) Liberté religieuse Nous devons garantir la liberté religieuse et de foi, et instaurer la séparation de la religion et de l'Etat. Il ne doit pas y avoir d'ingérence du gouvernement dans les activités religieuses pacifiques. Nous devrions abolir toute loi, décret ou règlement local qui limite ou interdit la liberté religieuse des citoyens. Nous devrions abolir le système actuel qui exige l'accord préalable de l'Etat pour tout groupe religieux ou tout lieu de culte, et le remplacer par un système où l'enregistrement devrait être optionnel, et, pour ceux qui choisissent de s'enregistrer, automatique.

13) Education civique Nous devrions abolir dans nos écoles les programmes d'éducation politique et les examens qui s'y rattachent, et qui constituent un endoctrinement idéologique des élèves en faveur du soutien à un parti politique. Nous devrions les remplacer par de l'éducation civique, qui fasse la promotion des valeurs universelles et des droits des citoyens, développe la conscience civique, et fasse la promotion de valeurs civiques qui servent la société.

14) Protection de la propriété privée Nous devrions établir et protéger le droit à la propriété privée, et promouvoir un système économique de marché libre et honnête. Nous devrions abolir les monopoles gouvernementaux sur le commerce et l'industrie, et garantir la liberté de créer de nouvelles entreprises.

Nous devrions créer un Comité des entreprises d'Etat, responsable devant le Parlement, qui supervisera le transfer de la propriété de l'Etat vers le secteur privé d'une manière honnête, concurrentielle, et ordonnée. Nous devrions mettre en oeuvre une réforme agraire qui favorise la propriété privée de la terre, qui garantisse le droit d'acheter et de vendre la terre, et permettre à la véritable valeur de la propriété privée de se réléter dans le marché.

15) Réforme financière et fiscale Nous devrions créer un système de finances publiques régulé de manière démocratique, et redevable, de manière à protéger les droits des contribuables, et respectueux de procédures établies. Nous avons besoin d'un système dans lequel les revenus d'un certain niveau de gouvernement -central, provincial, dictrict ou local- soient contrôlés à ce niveau.

Nous avons besoin d'une réforme fiscale qui abolira tout impôt injuste, simplifiera le système fiscal, et répartira le fardeau fiscal de manière juste. Les représentants du gouvernement ne devraient pas être en mesure de d'augmenter les taxes ou de créer de nouveaux impôts sans débat public et approbation d'une assemblée démocratique. Nous devons réformer le système de propriété afin de permettre une concurrence plus grande sur le marché.

16) Sécurité sociale Nous devrions introduire un système adapté et juste de sécurité sociale pour tous les citoyens, et assurer l'accès de tous à l'éducation, à la santé, à la retraite et au travail.

17) Protection de l'environnement Nous devons protéger notre environnement naturel, et promouvoir un développement qui soit durable et responsable vis-à-vis de nos descendants et du reste de l'humanité. Cela signifie que les responsables gouvernementaux, à tous les niveaux, non seulement s'engagent à faire tout ce qui est possible pour atteindre ces objectifs, mais acceptent la supervision et la participation des organisations non-gouvernementales.

18) Une république fédérale Une Chine démocratique devrait agir comme une puissance responsable contribuant à la paix et au développement dans la région Asie-Pacifique, traitant avec les autres dans un esprit d'égalité et de honnêteté. A Hong Kong et à Macao, nous devrions soutenir les libertés qui y existent déjà.

En ce qui concerne Taiwan, nous devrions proclamer notre engagement en faveur des principes de la liberté et de la démocratie, et ensuite négocier d'égal à égal, prêts au compromis, afin de rechercher une formule d'unification pacifique.

Nous devrions nous pencher sur les conflits dans les zones des minorités nationales de Chine avec une ouverture d'esprit, en cherchant le cadre opérationnel dans lequel tous les groupes ethniques ou religieux pourraient se développer. Nous devrions viser, à terme, l'établissement d'une fédération de communautés démocratiques de Chine.

19) La vérité dans la réconciliation Nous devrions rétablir la réputation de individus, y compris celle de leurs familles, qui ont souffert de persécutions politiques dans les campagnes politiques du passé, ou qui ont été traités de criminels en raison de leurs pensées, de leurs déclarations, ou de leur foi. L'Etat devrait leur payer des compensations.

Tous les prisonniers politiques ou prisonniers de conscience devraient être libérés.

Il devrait y avoir une Commission d'enquête Vérité, chargée d'établir les faits concernant les injustices et les atrocités passées, de déterminer les responsabilités, rétablir la justice, et, sur cette base, permettre la réconciliation sociale.

La Chine, en tant que pays important du monde, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, membre de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, devrait contribuer à la paix de l'humanité, et à promouvoir les droits de l'homme. Hélas, nous sommes aujorud'hui la seule puissance parmi les principaux pays, qui reste prisonnier d'un concept politique autoritaire.

Notre système politique continue de produire des désastres en matière de droits de l'homme et des crises sociales, ce qui, non seulement handicape le développement de la Chine, mais limite également le progrès de l'humanité entière. Cela doit changer, vraiment. La démocratisation de la Chine ne peut plus être retardée.

Dès lors, nous osons mettre en avant un esprit civique en annonçant la naissance de la Charte 08. Nous espérons que nos concitoyens ressentiront le même sentiment de crise, de responsabilité et de mission, qu'ils soient au service du gouvernement ou pas, et quel que soit leur statut social, qu'ils mettront de côté leurs petites différences, et accepteront les objectifs généraux de ce mouvement citoyen.

Ensemble, nous pouvons travailler en faveur de changements majeurs dans la société chinoise, et pour l'établissement rapide d'un pays libre, démocratique, et constitutionnel.

Nous pouvons donner corps à ces idéaux et objectifs qui ont été ceux de notre peuple depuis plus de cent ans, et ouvrir la voie à un nouveau chapitre brillant pour la civilisation chinoise."


Résolution du parlement européen
sur les violations des droits de l'homme en Chine, notamment le cas de Liu Xiaobo
(21 janvier 2010)



Le Parlement européen ,

— vu ses précédentes résolutions sur la Chine, en particulier celle du 13 décembre 2007 sur le sommet UE-Chine et le dialogue UE-Chine concernant les droits de l'homme, et celle du 26 novembre 2009 sur la Chine: droits des minorités et application de la peine de mort,

— vu sa résolution du 6 septembre 2007 sur le fonctionnement des dialogues et des consultations sur les droits de l'homme avec les pays tiers,

— vu la déclaration de la présidence au nom de l'Union européenne, du 19 décembre 2008, au sujet de la Charte 2008 et des arrestations de défenseurs de droits de l'homme,

— vu le sommet UE-Chine, qui s'est tenu à Prague en mai 2009,

— vu les déclarations de la présidence au nom de l'Union européenne, du 26 juin 2009 et du 14 décembre 2009, sur les poursuites dont fait l'objet M. Liu Xiaobo,

— vu le séminaire UE-Chine des 18 et 19 novembre 2009, et le dialogue UE-Chine concernant les droits de l'homme du 20 novembre 2009,

— vu les déclarations de la présidence au nom de l'Union européenne, du 29 décembre 2009, sur l'exécution d'Akmal Shaikh,

— vu l'article 122, paragraphe 5, de son règlement,

A. considérant que le 8 décembre 2008, Liu Xiaobo, un éminent militant des droits de l'homme, universitaire et coauteur de la Charte 2008, a été placé en "résidence surveillée", une forme de détention préalable au jugement qui peut durer jusqu'à six mois sans qu'aucune accusation n'ait été portée, dans un lieu tenu secret à Pékin,

B. considérant que Liu Xiaobo a été arrêté le 23 juin 2009 et inculpé le jour suivant d''incitation à la subversion contre l'autorité de l'État", conformément à l'article 105 du code pénal,

C. considérant que Liu Xiaobo est l'un des 303 signataires de la Charte 2008, une pétition appelant à la réforme constitutionnelle, à la démocratisation et à la protection des droits de l'homme, que plus de 10 000 citoyens chinois ont signé par la suite,

D. considérant que le 25 décembre 2009, le tribunal intermédiaire populaire n° 1 de la ville de Pékin a jugé Liu Xiaobo coupable d''incitation à la subversion contre l'autorité de l'État" et l'a condamné à 11 ans de prison, et que les pouvoirs publics ont fondé cette condamnation sur le rôle joué par M. Liu dans la rédaction et l'organisation de la signature de la Charte 2008 ainsi que sur six essais critiquant le gouvernement chinois, publiés entre 2005 et 2007,

E. considérant que l'épouse de Liu Xiaobo et des fonctionnaires d'environ une dizaine d'ambassades étrangères à Pékin ont demandé l'autorisation d'assister au procès, mais que l'accès à la salle d'audience leur a été refusé,

F. considérant que cette décision de justice a suscité une vague de critiques de la part des blogueurs chinois, des groupes de la société civile internationale et des gouvernements étrangers, et que Liu Xiaobo a fait appel du jugement de la cour,

G. considérant que l'ancien président tchèque Václav havel, qui souhaitait déposer un appel en faveur de la libération de Liu Xiaobo, s'est vu refuser l'accès à l'ambassade de la République populaire de Chine à Prague,

H. considérant que les autorités chinoises ont fait la sourde oreille face aux demandes répétées de l'Union européenne et de l'un de ses États membres pour que la peine de mort prononcée à l'encontre d'Akmal Shaikh soit commuée,

I. considérant qu'il y a quelques jours, un fonctionnaire chinois a reconnu pour la première fois que Gao Zhisheng, un militant chrétien des droits de l'homme et candidat au Prix Nobel de la paix, avait disparu,

J. considérant que d'autres violations des droits de l'homme ont été perpétrées en Chine en décembre 2009, notamment le harcèlement des participants au Forum des droits de l'homme de Guizhou, dans le but d'empêcher le déroulement des activités prévues pour célébrer la Journée des droits de l'homme, ainsi que les coups et les mauvais traitements infligés en détention à Qi Choghuai, journaliste et ancien chef du bureau de Shandong du Fazhi Morning Post,

K. considérant, dans la perspective du 60e anniversaire du pays, le 1er octobre, que les autorités chinoises ont intensifié la surveillance, le harcèlement et les emprisonnements de militants afin d'empêcher ceux-ci de soulever des questions relatives aux droits de l'homme, et que selon Amnesty International, plusieurs centaines de militants et de dissidents ont été soumis à diverses formes de contrôle ou placés en résidence surveillée à cette occasion,

L. considérant qu'en avril 2009, la République populaire de Chine a soumis aux Nations unies un document venant appuyer sa candidature au Conseil des droits de l'homme, dans lequel elle affirmait être "engagée dans la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales du peuple chinois",

M. considérant que le 13 janvier 2010, Google a annoncé son intention de cesser de coopérer avec la censure chinoise sur l'internet, en raison de cyberattaques sophistiquées qui ont frappé ses systèmes informatiques (dont il soupçonne la Chine d'être à l'origine), visant en partie les comptes utilisateurs "Gmail" des militants des droits de l'homme,

N. considérant que l'Union européenne est le premier partenaire commercial de la Chine et le premier investisseur dans ce pays, tandis que la Chine est le deuxième partenaire commercial de l'Union, et que les relations économiques et commerciales ont relégué au second plan les questions des réformes démocratiques, du respect des droits de l'homme et de l'état de droit,

O. considérant que le dialogue UE-Chine sur les droits de l'homme, instauré en 2000, n'a eu jusqu'ici qu'une portée négligeable, et que ces piètres résultats sont notamment la conséquence de l'absence de coordination et d'efficacité de la politique étrangère commune de l'Union européenne à l'égard de la Chine,

1. demande la libération immédiate et inconditionnelle de Liu Xiaobo, et exprime sa solidarité avec ses actions et initiatives pacifiques en faveur de réformes démocratiques et de la protection des droits de l'homme; condamne fortement le harcèlement judiciaire dont il a fait l'objet;

2. exprime, de même, sa sympathie envers les Chinois qui ont ouvertement manifesté leur désaccord face à la condamnation de Liu Xiaobo;

3. appelle les autorités de la République populaire de Chine à honorer leurs engagements pris devant le Conseil des droits de l'homme et à se conformer aux dispositions de la déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998;

4. demande instamment à la République populaire de Chine de garantir le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et l'invite à ratifier le pacte international relatif aux droits civils et politiques,

5. déplore le fait que la Chine, dans le contexte de son examen périodique universel de 2009, ait rejeté toutes les recommandations faites par les États membres des Nations unies en ce qui concerne la liberté d'expression, la liberté d'association, l'indépendance du pouvoir judiciaire, les garanties accordées aux professions juridiques, la protection des défenseurs des droits de l'homme, les droits des minorités ethniques, l'abolition de la peine de mort, l'abolition de la rééducation par le travail, l'interdiction de la torture, la liberté des médias et les voies de recours efficaces face à la discrimination;

6. condamne avec la plus grande fermeté l'exécution d'Akmal Shaikh et réaffirme son opposition, absolue et de longue date, au recours à la peine de mort en toutes circonstances; est convaincu que l'abolition de la peine de mort fait partie intégrante du respect des droits de l'homme et de la protection de la dignité humaine, et ce dans tous les pays;

7. se félicite de l'intention de Google de cesser de coopérer avec les autorités chinoises en ce qui concerne le filtrage et la censure sur l'internet, et demande instamment à toutes les autres entreprises de faire de même; invite la République populaire de Chine à respecter intégralement la liberté d'expression sur l'internet; e
xprime sa solidarité avec les internautes chinois, qui seront les plus affectés par le départ possible de Google;

8. souligne que le gouvernement chinois a publié, en avril 2009, son premier plan national d'action dans le domaine des droits de l'homme (2009-2010), destiné à améliorer la protection des droits des citoyens, à éviter les détentions arbitraires, à interdire l'obtention d'aveux par la torture et à garantir des procès équitables et transparents;

9. souligne que le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme reste très préoccupant, et invite le Conseil et la Commission à mettre en avant le cas de Liu Xiaobo au prochain sommet UE-Chine; prend acte des précédents dialogues concernant les droits de l'homme avec la Chine et du dialogue UE-Chine concernant les droits de l'homme du 20 novembre; insiste sur la nécessité d'effectuer un suivi rigoureux entre ces dialogues afin de veiller à ce que les recommandations soient mises en œuvre;

10. insiste sur la nécessité de réaliser une évaluation globale et un renforcement des dialogues UE-Chine concernant les droits de l'homme; demande que les cas impliquant des défenseurs des droits de l'homme soient systématiquement abordés au cours de ces dialogues, et attire l'attention sur l'emprisonnement de Hu Jia, lauréat du Prix Sakharov 2008, et sur le harcèlement subi par son épouse Zeng Jinyan;

11. est d'avis que le développement de relations économiques avec la Chine doit s'accompagner d'un dialogue politique efficace, et demande que le respect des droits de l'homme fasse partie intégrante du nouvel accord-cadre actuellement en cours de négociation avec la Chine;

12. charge son Président de transmettre la présente résolution au Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune, au Président du Conseil de l'Union européenne, à la Commission, ainsi qu'au Président, au premier ministre et à l'Assemblée nationale du peuple de la République populaire de Chine.


9ème rencontre sino-tibétaine
(25 janvier)

Les émissaires de Sa Sainteté le Dalaï Lama, Messieurs Lodi Gyari et Kelsang Gyaltsen, arriveront demain en Chine pour entamer des discussions avec les représentants des autorités chinoises. Après quinze mois d’intervalle, ce sera la 9ème rencontre sino-tibétaine pour la reprise des dialogues qui ont débuté en 2002.

Ils seront accompagnés des membres de la Task Force de la négociation, Ms Tenzin P. Atisha et Bhuchung K. Tsering, ainsi que de M. Jigmey Passang qui fait partie du secrétariat de la Task Force.

Récemment, la Task Force s’est réunie à Dharamsala, sous la présidence du Premier ministre Professeur Samdong Rinpoché, en vue de préparer leurs discussions à Pékin. Le 22 janvier dernier, le Premier ministre et les deux émissaires ont fait le point de la situation avec Sa Sainteté le Dalaï Lama et ont sollicité ses conseils.


Bureau
de Sa Sainteté le Dalaï Lama
25/01/2010


Pétition en ligne pour Tenzin Delek Rinpoche

La pétition est désormais disponible sur le site Free Tibetan Heroes


Tibet : la souveraineté chinoise non négociable,
réaffirmée par Pékin

Pékin a déclaré lundi avoir réaffirmé aux représentants du Dalaï-Lama, qui se sont rendus en Chine la semaine dernière, pour reprendre un dialogue interrompu depuis plus d'un an, son refus de toute concession sur la souveraineté chinoise au Tibet.

AFP, 01/02/2010



Déclaration de Kasur Lodi Gyari,
émissaire de Sa Sainteté le Dalaï-lama,
chef de la délégation envoyée en Chine en janvier 2010
(2 février)
 

L’émissaire Kelsang Gyaltsen et moi-même, accompagnés de deux membres de notre Task Force, Tenzin P. Atisha et Bhuchung K. Tsering, ainsi que Jigmey Passang du secrétariat de Task Force, nous sommes rendus en Chine entre le 26 et le 31 janvier 2010, pour une neuvième série de pourparlers avec les représentants des autorités chinoises.  Ces discussions ont eu lieu après une interruption de 15 mois.  Nous sommes retournés à Dharamsala le 1er février 2010 et avons dressé notre rapport officiel à Sa Sainteté le Dalaï-Lama, au Premier ministre (Kalon Tripa) Samdhong Rinpoche, ainsi qu’au Président et à la Vice-présidente du Parlement tibétain en exil.

Le 30 janvier, nous nous sommes entretenus à Pékin avec M. Du Qinglin, Vice-président de la Conférence consultative politique populaire chinoise et Ministre du Département du Travail du Front uni du Comité central.  Le lendemain, le 31 janvier 2010, nous avons passé une journée en pourparlers avec Zhu Weiqun, Vice-ministre adjoint et avec le Vice-ministre Sithar. M. Nyima Tsering, l’un des Vice-directeurs du Congrès populaire de la Région autonome du Tibet, a également assisté à ces entretiens.

Nous sommes arrivés à Changsha, capitale de la province de Hunan, le 26 janvier 2010. Avant d’entamer notre programme sur place, nous avons officiellement présenté au Département du Travail du Front uni du Comité central une Note relative au Mémorandum sur l’autonomie réelle pour tous les Tibétains, que nous avions déjà proposée lors de la huitième série de pourparlers, en novembre 2008.  Cette Note contenait sept points sur les questions fondamentales soulevées par les autorités chinoises lors de cette huitième entrevue, ainsi que des suggestions constructives pour faire progresser le processus de dialogue.  Ces sept points comprennent le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République populaire de Chine, le respect de la Constitution de la RPC, le respect des « Trois Adhésions », le respect de la hiérarchie et de l’autorité du gouvernement central chinois.  Des questions soulevées par le gouvernement central sur des compétences particulières se rapportaient au Mémorandum, reconnaissant le cœur du problème et offrant la coopération de Sa Sainteté le Dalaï-Lama en vue d’une solution mutuellement bénéfique.
La Note indiquait clairement que Sa Sainteté le Dalaï-Lama et d’autres membres du gouvernement en exil n’ont aucune exigence personnelle à formuler.  Sa Sainteté se préoccupe des droits et du bien-être des Tibétains.  Par conséquent, la question fondamentale devant être résolue est l’application fidèle d’une autonomie réelle, permettant aux Tibétains de se gouverner eux-mêmes, selon leurs propres idées et besoins.
Sa Sainteté le Dalaï-Lama s’exprime au nom du peuple tibétain avec lequel il entretient une relation profonde et historique, basée sur une confiance totale. Il est indéniable que Sa Sainteté représente légitimement le peuple tibétain et elle est certainement perçue comme son légitime représentant et porte-parole.  En effet, ce n’est que par le dialogue avec Sa Sainteté le Dalaï-Lama que la question tibétaine pourra être résolue.  Il est capital de reconnaître cette réalité.
Nous insistons sur le fait que l’engagement de Sa Sainteté pour la cause tibétaine ne vise pas la revendication de droits personnels ou d’une position politique, ni pour le compte de l’administration tibétaine en exil.
Nous avons appelé nos homologues chinois à cesser les accusations infondées contre Sa Sainteté et de la traiter de séparatiste. Au contraire, nous enjoignons les autorités chinoises à travailler avec Elle afin de trouver une solution au problème du Tibet, acceptable des deux côtés et basée sur le Mémorandum. C’est ainsi que seront assurés la stabilité, l’unité et le développement d’une société harmonieuse.
Nos homologues chinois ont quant à eux exposés « les Quatre Interdit »s pour définir leur position. Ils nous ont aussi fourni un exposé détaillé sur les récents développements relatifs au Tibet, et en particulier à l’important Vème Forum sur le travail au Tibet.  Ils ont déclaré que le Forum visait à améliorer la vitalité des Tibétains dans la Région autonome du Tibet et dans toutes les zones tibétaines, et tout particulièrement, dans les services publics tels que l’éducation, les services médicaux et la protection de l’environnement.  En nous basant sur les rapports qui nous ont été transmis sur le Forum à l’origine, nous avons salué les questions qu’il a soulevées pour améliorer la vie des Tibétains, notamment dans les zones rurales.  Nous saluons le fait que le Vème Forum sur le travail au Tibet a examiné des points comme le développement dans toutes les zones tibétaines ( la Région autonome du Tibet ainsi que les autres zones tibétaines ). Nous croyons fermement que toutes les zones tibétaines doivent être régies par une politique uniforme et une administration unique. En nous débarrassant des slogans politiques, bien des problèmes dont le Forum a fait des priorités s’apparentent aux besoins de base des Tibétains, tels que mentionnés dans notre Mémorandum.
Le regard opposé porté sur l’analyse de la situation actuelle au Tibet demeure une différence majeure entre nos homologues chinois et nous.  Donc, pour une compréhension mutuelle de la situation réelle, nous avons suggéré un effort commun pour saisir la réalité de fait sur place, avec le souci de chercher la vérité d’après les faits. Cela aidera les deux parties à évoluer au-delà des controverses l’une de l’autre.
Ces prochains jours, nous examinerons les points soulevés par nos homologues, y compris les comptes-rendus du Vème Forum sur le travail au Tibet ainsi que « les Quatre Interdits ».  Comme je l’avais fortement précisé au cours de notre entretien, je souhaite ardemment que les autorités chinoises se livreront à un travail de réflexion sérieuse sur les points que nous avons soulevés. Comme Sa Sainteté le Dalaï-Lama n’a cessé de clarifier sa position quant à l’avenir du Tibet au sein de la République Populaire de Chine et qu’elle a fait preuve de volonté politique envers les autorités chinoises, nous ne voyons aucune raison pour laquelle un terrain d’entente ne pourrait être trouvé pour résoudre ces problèmes.  Nous souhaitons réitérer l’incessante volonté de Sa Sainteté à travailler avec le gouvernement central chinois là-dessus afin que le peuple tibétain puisse retrouver sa fierté et sa dignité et que la stabilité et l’unité de la République Populaire de Chine soient assurées.
Nous remercions nos hôtes, le Front uni du Hunan, le Front uni pékinois et le Département du Travail du Front du Comité central pour leur hospitalité au cours de ce séjour.


Dharamsala, le 2 février 2010
 


La peine du dissident chinois Liu Xiaobo
confirmée en appel


La condamnation du dissident chinois Liu Xiaobo à 11 ans de prison le 11 décembre pour des écrits appelant à la démocratie et au multipartisme en Cine a été confirmée en appel, entraînant des protestations de la part de l'Union européenne et des États-Unis.

La condamnation du dissident chinois Liu Xiaobo à 11 ans de prison le 11 décembre pour des écrits appelant à la démocratie et au multipartisme en Chine a été confirmée en appel, entraînant des protestations de l'Union européenne et des États-Unis.
Agé de 54 ans, le dissident chinois le plus en vue avait été condamné fin décembre pour incitation à la subversion. Il est l'un des principaux rédacteurs de la "Charte 08", une pétition qui appelle à des réformes majeures du système politique chinois. Il a été arrêté peu de temps après sa diffusion sur internet en décembre 2008 et jugé un an plus tard.

"Il n'a pas été autorisé à s'exprimer à l'audience, mais quand il a été emmené à la fin, il a crié : "je suis innocent", a déclaré son épouse, Liu Xia, qui était présente à l'audience. "Il savait ce que serait la décision", a-t-elle ajouté.
 
  Des diplomates américains et européens qui s'étaient rendus devant la cour d'appel ont tout de suite condamné la décision. "Nous estimons qu'il n'aurait pas dû être condamné et qu'il devrait être libéré immédiatement", a déclaré Aubrey Carlson, membre de l'ambassade des Etats-Unis à Pékin, en lisant une déclaration de l'ambassadeur, Jon Huntsman.Des policiers, certains équipés de caméras vidéo, observaient les journalistes et les diplomates devant le palais de justice.

La Chine doit "respecter le droit de tous les citoyens à l'expression paisible de leur opinions politiques", a déclaré la diplomate américaine. L'administration Obama a soulevé le cas de Liu Xiaobo à "un haut niveau" à Pékin et à Washington, a-t-elle ajouté.

Agence Reuters, par Chris Buckley, 11/02/2010
 

Barack Obama exprime son soutien au Dalaï-Lama
et à la culture tibétaine
 


Barack Obama exprime son soutien au Dalaî-Lama et à la culture tibétaine

Le Dalaï-Lama, a affirmé jeudi lors d'une apparition publique et parès avoir rencontré le président américain Barack Obama, que celui-ci avait manifesté son "soutien". Le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a déclaré de son côté que Barack Obama avait exprimé son "fort soutien" à la cause des droits de l"homme et à l'identité culturelle et religieuse "unique" du Tibet.

Chose inhabituelle de la part d'un visiteur de marque, le dalaï-lama s'est avancé à l'extérieur de la résidence vers les nombreux journalistes présents, à l'issue de sa visite de 45 minutes, et s'est adressé directement à eux. Il a déclaré que sa cause était "juste" et "pacifique" et s'est dit "très heureux" de son entrevue avec Barack Obama. "Le président a fait part de son soutien", a-t-il déclaré devant l'aile ouest de la Maison Blanche, une sortie publique qui a toutes les chances de provoquer un peu plus la colère des autorités chinoises, opposées à cette rencontre.

Barack Obama "a fait part de son fort soutien envers la préservation de l'identité religieuse, culturelle et linguistique unique du Tibet et à la protection des droits humains des Tibétains au sein de la République populaire de Chine", a déclaré de son côté le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.

"Le président a loué l'approche de la voie du milieu du Dalaï-Lama, son engagement à respecter la non-violence et sa poursuite du dialogue avec le gouvernement chinois", a ajouté Robert Gibbs. Barack Obama "a insisté sur le fait qu'il avait constamment encouragé les deux parties à entamer un dialogue direct pour résoudre les différends et se réjouit de la reprise récente des discussions" entre autorités chinoises et émissaires du Dalaï-Lama, a dit le porte-parole, ajoutant : "
Le président et le Dalaï-Lama sont tombés d'accord sur l'importance d'une relation positive et axée sur la coopération entre les Etats-Unis et la Chine".

Lepoint.fr, 18/02/2010


La Chine a protesté le lendemain de cette visite

La Chine a assuré que cette première rencontre entre le chef spirituem des Tibétains et Barrack Obama ne manquerait pas de porter "gravement préjudice" aux relations entre la chine et les États-Unis.

A priori, rien de très grave. Les relations entre ces deux puissances sont si importantes, leurs intérêts si interdépendants, qu'elles ne sauraient être durablement affectées par la visite que le Dalaï-Lama a faite à la Maison Blanche. Il y a beau temps que les présidents américains reçoivent régulièrement ce chef bouddhiste aussi sage que réfléchi. Et, à chaque fois, cela suscite l'ire des dirigeants chinois. Mais il était particulièrement important que M. Obama reçoive cette année, en ce moment précis, le Dalaï-Lama. Pourquoi ?

Parce que le traitement réservé à cet homme en Europe et aux Éats-Unis est un marqueur de l'attachement que les Occidentaux éprouvent encore à l'égard des droits de l'homme. Or, en la matière, la Chine flirte avec la provocation. Qu'il s'agisse de l'exécution d'un arriéré mental britannique, il y a quelques semaines, piégé par des trafiquants de drogue ; qu'il s'agisse des attaques de hackers chinois contre les sites des défenseurs des libertés publiques ; qu'il s'agisse du traitement réservé à quelques-uns des dissidents les plus légalistes, Pékin paraît n'avoir qu'un message à adresser à l'extérieur : pas d'ingérence dans ses affaires intérieures.

Le Dalaï-Lama ne remet pas en cause la souveraineté chinoise sur le Tibet. Il réclame plus d'autonomie pour cette région. Il revendique plus de respect pour les droits culturels des Tibétains - leur langue, leurs pratiques religieuses. Il le fait en prônant la non-violence. Où est donc le crime de l'homme à la tunique safran que la propagande chinoise continue à présenter comme un chef de clique malfaisant ? Il pointe du doigt la situation au Tibet : nul doute que la Chine y a apporté un incontestable développement économique ; mais nul doute non plus qu'elle cherche à submerger la région sous une vague de peuplement han - l'ethnie majoritaire en Chine -, destinée à faire des Tibétains une minorité chez eux.

La Chine manifeste un remarquable dynamisme. Elle compte plus que jamais. Mais, trop sûre de son importance économique pour le reste du monde, serait-elle en proie ces jours-ci à une crise d'hubris, cette bouffée d'orgueil qui affecte les forts ? Il fallait lui signaler que tout ne sera pas sacrifié sur l'autel des relations économiques.

Lemonde.fr, 20/02/2010


Le Dalaï-Lama sera reçu à la Maison Blanche le 18 février prochain
"Le 18 février, le président rencontrera Sa Sainteté le Dalaï-Lama. La rencontre aura lieu dans la salle des Cartes, ici à la Maison Blanche", a déclaré Robert Gibbs, porte parole de la présidence.

Pékin a répondu immédiate en exhortant d'annuler cette rencontre pour éviter d'envenimer des relations déjà tendues : "Nous exhortons les États-Unis à comprendre le caractère très sensible des questions tibétaines, à respecter scrupuleusement leur engagement envers l'appartenance du Tibet à la Chine et leur opposition à l''indépendance tibétaine".

La Chine exhorte également Washington à "annuler immédiatement la décision erronée de rencontre entre le président Obama et le Dalaï-Lama", a-t-il poursuivi. Le ministère a rappelé l'opposition de son pays à "toute rencontre entre des dirigeants américains et le Dalaï-lama", déjà exprimée lors des jours précédents.

Le leader tibétain, qui s'est exilé en Inde en 1959, n'avait pas été reçu par le président américain lors d'un précédent passage aux Etats-Unis en octobre 2009, afin de ménager Pékin avant la première visite d'Obama en Chine un mois plus tard. Cette concession avait valu à M. Obama les critiques des défenseurs des droits de l'homme.


Lemonde.fr, 12/02/2010


Le Dalaï-Lama reçoit une médaille pour la démocratie

Le Dalaï-Lama a reçu vendredi à Washington la médaille de la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED), une organisation à but non lucratif financée par le Congrès des États-Unis.


Le Dalaï lama, chef spirituel des Tibétains en exil, a reçu vendredi à Washington la médaille de la Fondation nationale pour la démocratie (NED), une organisation à but non lucratif financée par le Congrès des Etats-Unis.

Le prix lui a été remis dans la Librairie du Congrès, au lendemain de la rencontre entre le dalaï lama et le président Barack Obama à la Maison Blanche, qui a provoqué la colère de la Chine.

"En faisant preuve de courage moral et de confiance en soi face à la brutalité, aux injures, il a donné l'espoir, non seulement à son propre peuple, mais aussi à tous les peuples opprimés du monde", a déclaré le président de la fondation, Carl Gershman avant de remettre la médaille au leader tibétain.

"Je pense que le parti communiste chinois a fait beaucoup de mauvaises choses. Mais en même temps, ils ont largement contribué à faire une Chine plus forte", a-t-il déclaré.

"Je dis parfois que le moment est venu pour le parti communiste de se retirer avec dignité", a dit, en anglais, le prix Nobel de la Paix 1989, ajoutant en riant que les dirigeants chinois seraient "furieux" de l'entendre parler ainsi.

Le chef suprême du bouddhisme tibétain s'est également qualifié de marxiste et s'est dit pour un modèle de société offrant de fortes protection sociales, ajoutant sur le ton de la plaisanterie: "J'ai parfois l'impression que mon cerveau est plus rouge que celui des leaders chinois".

RFT, 20/02/2010




RFT, 20/02/2010


Le Tibet survivra-t-il ?

Le Dalaï-Lama a accordé un entretien en octobre dernier à Dharamsala à l'historien et membre de la Radio  France Internationale chen Yan
. L'entretien s'était déroulé avec une traduction tibétain / chinois, et l'ensemble a été traduit en français par Mme Chang Mei et Mme Marie Holzman (publication dans le n°126 de la revue trimestrielle "Politique internationale".

Dans le monde interconnecté du XXIème siècle, il y a longtemps que la question tibétaine ne relève plus uniquement des « affaires intérieures » de la Chine, mais s’inscrit dans un mouvement plus vaste d’aspiration à la démocratie. Comment répondre à la demande d’autonomie et de liberté du peuple tibétain ; et comment aider une Chine économiquement développée et politiquement arriérée à s’engager dans la voie de la démocratie : aux yeux du Dalaï Lama, ces deux questions sont intimement liées.

Un dialogue entre représentants du Dalaï Lama et autorités chinoises s’est engagé en Chine à partir de 2002. Huit rencontres officielles ont eu lieu sur le territoire chinois, mais pour l’heure, les pommes de discorde restent nombreuses. Le Tibet historique comprend, outre la région autonome du Tibet, les territoires peuplés de Tibétains dans les provinces du nord-ouest de la Chine : Qinghai, Gansu, Sichuan (1) et Yunnan. Afin de sauvegarder la culture tibétaine dans son ensemble, le gouvernement tibétain en exil a demandé au gouvernement chinois de procéder à un redécoupage territorial qui permette d’inclure dans la région « autonome » du Tibet (qui n’a d’autonome que son nom officiel !) toutes les régions habitées par les Tibétains. Cette suggestion a provoqué une réaction virulente de la part du gouvernement chinois pour lequel cette tentative de reconstitution d’un « Grand Tibet » n’est qu’une revendication d’indépendance voilée. Le malaise est d’autant plus profond que, malgré les réformes démocratiques introduites en 2001 par le quatorzième Dalaï Lama et la mise en place d’un pouvoir exécutif désormais dirigé par un chef de gouvernement élu au suffrage universel (2), les médias officiels chinois continuent de voir dans le gouvernement tibétain en exil un régime théocratique. Il est pourtant certain que, résidant en Inde, le gouvernement tibétain en exil n’a été reconnu par aucune instance internationale et n’a guère que le pouvoir d’organiser la vie des quelques centaines de milliers de Tibétains éparpillés à travers le monde, tout en se projetant dans un avenir hypothétique. Le jour où l’armée chinoise quittera les terres tibétaines n’est, en effet, aucunement prévisible …
 Nos lecteurs apprécieront cet entretien exceptionnel réalisé à Dharamsala et accordé à Radio France Internationale (émission en chinois) ainsi qu’à notre revue. Cet entretien, mené en tibétain et en chinois), a permis au Dalaï Lama de s’adresser directement, pour la première fois, à un auditoire de Chine populaire et de briser ainsi le mur de la propagande que les dirigeants de Pékin s’emploient à ériger entre lui et la population chinoise.

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Chen Yan
La Chine vient de fêter le soixantième anniversaire de la naissance de la République populaire. Cette année 2009 a également marqué le cinquantième anniversaire de votre départ de Lhassa et de celui de milliers de Tibétains vers l’exil. Quel regard portez-vous sur ces dernières décennies ?
Sa Sainteté le Dalaï Lama – La Chine d’aujourd’hui est fondamentalement différente de la Chine d’il y a trente ou quarante ans. Le tournant se situe en 1978, avec le retour de Deng Xiaoping au pouvoir et le lancement de la politique de réforme. Incontestablement, le développement économique a permis d’améliorer les conditions de vie des Chinois. Ils sont de plus en plus nombreux à voyager, et de plus en plus d’étudiants chinois font des études à l’étranger. Grâce à ces échanges, la Chine devient de plus en plus perméable aux valeurs démocratiques de l’Occident. 
C. Y.
2009, c’est aussi le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, qui a sonné le glas du système communiste en Europe. Comment envisagez-vous la sortie du communisme en Chine ? 

D.L.
– Un effondrement brutal du régime, à l’image de ce qu’à connu l’Union Soviétique, serait problématique non seulement pour la Chine mais aussi pour les pays voisins. La meilleure solution serait, pour le Parti communiste chinois, de mettre en place, de sa propre initiative, des réformes politiques graduelles. J’approuve entièrement le point de vue qu’a exprimé le vice-président Xi Jinping dans un long texte publié par le Quotidien du Peuple (3) : il insiste sur l’importance des comportements démocratiques au sein du Parti et appelle de ses vœux l’organisation d’élections directes au niveau des instances de base. Le président Hu Jintao a également mentionné à plusieurs reprises le mot démocratie dans son discours d’ouverture du XVIIe Congrès du Parti communiste chinois en octobre 2007. Mais la démocratie ne saurait se contenter de discours. Elle doit s’ancrer dans le concret. Je suis néanmoins confiant : les dirigeants savent que la démocratie est incontournable, et lorsqu’ils mesureront l’intérêt à long terme que la Chine peut en retirer, ils seront bien obligés de régler cette question. 

C.Y
. – Vous voulez dire que, sans la démocratie, la Chine ne deviendra jamais une véritable grande puissance ? 

D.L.
– Absolument. La Chine est un grand pays qui est appelé à occuper une position importante sur la scène mondiale. Pour l’instant, elle en est loin car le reste du monde ne lui fait pas confiance. La raison ? Son manque de transparence. C’est parce que la Chine se dissimule que ses voisins et la communauté internationale la redoutent. Il n’y a ni liberté de la presse ni liberté de parole. Le gouvernement se réfugie constamment derrière le secret d’Etat. Ce mot avait peut-être un sens pendant la guerre civile, avant 1949, ou pendant la guerre de Corée, au début des années 1950 ; mais, en temps de paix, est-il nécessaire de tout bâillonner ? Cette censure des médias nuit à l’image de la Chine. N’importe qui, n’importe quel pays, peut commettre des erreurs. Il faut les reconnaître et s’excuser publiquement aux yeux du monde. 

C.Y.
Lors de votre récent voyage aux Etats-Unis, vous n’avez pas été reçu par le président Obama. Savez-vous s’il a subi des pressions de la part du gouvernement chinois ? Avez-vous prévu de le rencontrer dans un proche avenir ? 
D.L. – Le président Obama a certainement subi des pressions. C’était peu de temps avant sa visite à Pékin, au cours de laquelle il a abordé la question tibétaine avec le gouvernement chinois. Pour ne pas irriter ses interlocuteurs, il a jugé plus opportun de ne pas me recevoir. J’étais de son avis. Notre but ultime n’est-il pas de résoudre le problème tibétain ? Il est donc inutile de froisser qui que ce soit. Des amis qui entretiennent des contacts avec des officiels chinois de haut rang m’ont, eux aussi, conseillé de ne pas rencontrer le président américain cette fois-ci. Mais il a été convenu qu’au retour de sa visite en Chine, M. Obama me recevrait dès que possible. Comme mes voyages sont programmés longtemps à l’avance et que je n’ai pas l’intention de modifier mes plans, je pense que notre rencontre aura lieu probablement en 2010. 
C.Y.
Un certain nombre de dirigeants européens, eux, ont bravé les foudres de Pékin. C’est le cas du président Sarkozy qui vous a rencontré en Pologne (4). A la suite de cette entrevue, les relations franco-chinoises ont d’ailleurs connu un sérieux refroidissement … 

D.L.
– La chancelière allemande et le président français, que j’ai vus l’an dernier, ont tous deux été « punis » par le gouvernement chinois. Cela dit, je ne tiens pas particulièrement à multiplier mes contacts avec les dirigeants, surtout si ces rencontres doivent leur causer des ennuis. Si je sillonne la planète, c’est avant tout pour aller au devant des peuples. J’estime que, en tant qu’élément de ce vaste ensemble qu’on nomme humanité, il est de mon devoir de promouvoir la bonté qui réside en chacun de nous afin que le monde devienne plus harmonieux. Et, en tant que chef religieux, j’essaie de favoriser le dialogue entre les religions. C’est pourquoi, chaque fois que je visite un pays, je donne toujours des conférences devant le plus grand nombre de personnes possible. Enfin, en tant que Dalaï Lama, je dois assumer mon rôle de porte-parole de tous les Tibétains qui me font confiance, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. Depuis 2001, les responsabilités administratives sont assumées par des élus tibétains (5). Il me reste des responsabilités politiques, mais je joue plus un rôle de conseiller que de décideur. Je suis un semi-retraité ! 

C.Y.
Quelle impression le président Sarkozy vous a-t-il laissée ? 

D.L.
– C’est un homme très franc et pas maniéré du tout. Quant à son épouse, que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans le sud de la France, elle était visiblement très émue et très franche elle aussi. 

C.Y.
Après les manifestations de mars 2008 au Tibet, la Chine a connu en juillet 2009 des affrontements interethniques meurtriers dans la province du Xinjiang. Quelle est votre lecture de ces deux événements ? Une alliance est-elle envisageable entre les peuples tibétain et ouighour pour lutter ensemble en faveur de l’indépendance ou d’une véritable autonomie ? 

D.L.
– Lorsque j’ai quitté le Tibet en 1959, j’ai fait la connaissance de nombreux Ouighours –(6). Nous nous réunissions pour parler de notre souffrance et de notre avenir. Il y avait parmi eux des gens qui préconisaient de recourir à la lutte armée pour conquérir l’indépendance – une démarche que, comme vous le savez, j’ai toujours réfutée. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes éloignés peu à peu les uns des autres. 
Mais apparemment, les esprits ont évolué. Il y a quelques années, j’ai rencontré Mme Rebiya Kadeer (7). Je lui ai exposé mon point de vue sur l’autonomie et la lutte non violente et elle a totalement approuvé mes idées. Après les événements du 5 juillet dernier à Urumqi, je l’ai revue à Prague à l’occasion d’une conférence de la Fondation Nobel et elle m’a, à nouveau, confirmé son choix de la non violence. Certains de mes amis chinois pensent que je devrais éviter Mme Kaader en raison de sa mauvaise réputation : Pékin la considère comme un leader terroriste. Je leur ai répondu que je leur avais rendu service puisque j’ai réussi à la rallier à ma position et à lui faire abandonner toute idéologie belliqueuse ! 
C.Y.
Mme Kaader jouit-elle sur le peuple ouighour de la même autorité que vous sur les Tibétains ? 

D.L.
– J’ai abordé ce sujet avec elle. Je lui ai dit qu’elle devait souder autour d’elle tous les Ouighours et enfants d’Ouighours installés à l’étranger. De la même façon, j’encourage les très nombreux dissidents qui ont quitté la Chine après les événements de Tian’anmen à s’unir pour former une force commune. Malheureusement, cette force n’a pas encore vu le jour. 

C.Y.
Vous avez organisé, il y a quelques mois, deux rencontres sino-tibétaines : la première a eu lieu au mois d’août 2009 à Genève, et la seconde un mois plus tard à Vancouver. Les Tibétains en exil ont, de leur côté, multiplié les contacts avec les Chinois d’outremer. Cette politique de rapprochement a-t-elle porté ses fruits ? 

D.L
. – Après les événements de Lhassa en mars 2008 (8), j’ai effectué des voyages aux Etats-Unis, en Angleterre et en Allemagne. Partout, je me suis heurté à des centaines d’étudiants chinois qui protestaient avec véhémence contre moi et contre le gouvernement tibétain en exil. Pensant qu’ils n’étaient pas au courant de ce qui s’était réellement passé, j’ai décidé d’aller vers eux, en particulier les bouddhistes, et de leur expliquer ma position. Cette démarche a été très fructueuse puisque, lors de mon voyage en Australie au mois de juin, les manifestations avaient baissé d’un ton. Certains étudiants, chercheurs et écrivains chinois m’ont fait part de leur étonnement. Non seulement ils ont pu constater que je ne ressemble en rien à la personne décrite par la propagande officielle, mais en plus ils approuvent entièrement mon point de vue. J’en ai déduit qu’en améliorant la communication entre les Tibétains et les Chinois on pourrait grandement contribuer à la résolution du problème tibétain. De même, certains Chinois, fraîchement arrivés à Dharamsala (9), étaient inquiets pour leur sécurité. Ils pensaient que les Tibétains allaient les attaquer. Lorsqu’ils ont compris qu’ils se trouvaient sur une terre de paix, ils en ont été tout heureux ! 
Rien ne remplace l’expérience directe. En 1956, quand j’ai quitté le Tibet pour la première fois à l’occasion d’un pèlerinage en Inde, l’armée chinoise m’a escorté jusqu’à la frontière. Il y avait là un vice Général qui me disait que, si l’on me posait des questions sur le Tibet, il faudrait répondre qu’il valait mieux voir la réalité de ses propres yeux, et que les yeux sont des témoins plus fidèles que les oreilles. Et il avait parfaitement raison. Au lieu de stigmatiser les Tibétains de Dharamsala, de les accuser – comme ce fut encore le cas en mars 2008 – de fomenter des troubles au Tibet, pourquoi les autorités chinoises n’envoient-elles pas sur place une délégation pour faire toute la lumière sur ce prétendu complot ? Les archives du gouvernement tibétain en exil sont à leur disposition, sans aucune restriction. Mais Pékin n’a pas répondu à notre offre. Cette ouverture doit pourtant s’effectuer dans les deux sens. S’il est vrai que les Tibétains profitent du développement économique de la Chine et qu’ils sont heureux, pourquoi les autorités chinoises n’ouvrent-elles pas les portes du Tibet aux journalistes du monde entier pour qu’ils puissent le constater de leurs propres yeux ? Au lieu de cela, ils continuent d’en interdire l’accès aux médias étrangers. 
C.Y.
Vous expliquez depuis plusieurs années que vous ne revendiquez pas l’indépendance du Tibet, mais une simple autonomie, conformément à la Constitution chinoise. Vous insistez également sur le fait que la région tibétaine devrait comprendre non seulement la région autonome du Tibet, mais aussi toutes les zones où la culture tibétaine est fortement présente, ce qui est interprété par Pékin comme la revendication d’un « Grand Tibet » et un premier pas vers l’indépendance … 

D.L.
– C’est le gouvernement chinois qui parle de Grand Tibet. Jamais nos représentants n’ont utilisé cette expression. La vérité, c’est qu’il existe, en dehors de la région autonome, des départements et des districts autonomes tibétains dans plusieurs provinces limitrophes du Tibet, qui possèdent leurs propres radios et journaux en langue tibétaine. Ce que nous demandons, c’est une réelle autonomie du Tibet qui permette de protéger la religion et la culture tibétaines. Pendant plus de mille ans, les régions de U-Tsang, d’Amdo et de Kham, qui se trouvent aujourd’hui en dehors de la région autonome tibétaine proprement dite, ont largement contribué au rayonnement de notre culture. Parmi les Tibétains qui ont quitté la Chine en 1959 nombreux sont ceux qui sont originaires de ces contrées. Certains sont même devenus des guéshé (10) bouddhistes. 
Le monastère de Drepung (11), qui comptait sept ou huit mille disciples avant 1959, en accueillait encore ces dernières années entre six cents et mille, malgré l’exil de nombreux Tibétains. Mais un ami chinois, qui s’y est rendu il y a quelques mois, nous a appris qu’il ne reste pas plus de soixante-dix moines. Pour quelle raison ? Parce que, après les événements du 14 mars 2008, les Tibétains dont le lieu de résidence (12) se trouve en dehors de la région autonome ont été renvoyés chez eux par les autorités. Depuis l’ouverture d’un dialogue avec Pékin en 2002, mes représentants se sont entretenus à huit reprises avec les autorités chinoises. Lors de la cinquième rencontre à huis clos, qui a eu lieu en février 2006, les négociateurs de Pékin ont clairement dit qu’ils savaient que le Dalaï Lama ne cherchait pas l’indépendance du Tibet. Pourtant, en avril et en mai de la même année, la presse officielle a redoublé de critiques à mon égard, m’accusant de vouloir diviser le pays. Ce double discours prouve que les dirigeants chinois ont toujours eu des arrière-pensées. S’agissant du Grand Tibet aujourd’hui, c’est exactement la même chose. Les Chinois déforment sciemment mes propos. Après les événements qui se sont déroulés au Xinjiang (13) le 5 juillet 2009, le secrétaire du parti de la province de Guangdong, Wang Yang, a souligné la nécessité de réexaminer la politique chinoise à l’égard des minorités nationales. Je suis tout à fait d’accord avec lui. Deng Xiaoping a eu le courage de réformer l’économie chinoise. Si le gouvernement chinois pouvait faire preuve du dixième de ce courage pour entreprendre des réformes politiques, nous en serions les premiers ravis. 
C.Y.
Si le gouvernement chinois vous donnait des garanties suffisantes sur le plan culturel, seriez-vous prêt, en contrepartie, à consentir des concessions politiques ? Pourriez-vous transiger sur le point controversé de la réunification des trois régions tibétaines (14) ? 

D.L.
– Notre devoir est de respecter la volonté du peuple tibétain et de nous battre pour que ses souhaits soient exaucés. Le dixième Panchen Lama (15) était très attaché à la réunification des trois régions tibétaines. Parmi les nombreuses raisons citées, il mettait surtout en avant la protection de notre culture et de notre religion. D’ailleurs, demandez aux Tibétains de l’Amdo, du Gansu et du Qinghai, y compris aux membres du Parti communiste chinois, ce qu’ils en pensent : tous sont favorables à l’unification. Au moment de la fondation de la région dite « autonome » du Tibet en 1965, le vice-premier ministre de l’époque Chen Yi, envoyé du gouvernement à Lhassa, avait lui-même admis que l’unification de toutes les régions tibétaines était incontestablement une bonne idée. 
Il est évident que, pour entrer dans le détail d’une unification, il faudrait négocier concrètement avec le gouvernement chinois – ce qui, dans le contexte actuel de tensions extrêmes, est peu probable. Nous avons appelé la communauté internationale à faire pression sur la Chine pour qu’elle autorise des organismes indépendants et fiables à conduire une enquête auprès de la population tibétaine. Si les Tibétains sont satisfaits de leur sort, s’ils vivent dans de bonnes conditions, alors nous retirerons notre demande et nous présenterons nos excuses auprès de la communauté internationale. En revanche, s’il apparaît que les Tibétains sont malheureux, sur le plan économique ou spirituel, alors le gouvernement chinois doit faire face à la réalité et entamer les réformes. 
C.Y.
Vous avez mentionné la réforme de 2001 qui a démocratisé le pouvoir tibétain en exil. Cette réforme n’a-t-elle pas signé également, d’une certaine manière, la fin de la tradition tibétaine ? 

D.L.
– Le titre et la fonction du Dalaï Lama ont correspondu à une certaine période de l’histoire du Tibet. Il n’y a pas de rapport intrinsèque entre la culture tibétaine – qui compte environ mille trois cents ans d’histoire – et le système du Dalaï Lama qui ne remonte qu’à six cents ans. Le régime du Dalaï Lama est le produit de la culture tibétaine, plus particulièrement du bouddhisme tantrique, et non l’inverse. L’ancien système, dans lequel le Dalaï Lama était un leader à la fois spirituel et temporel, est révolu à jamais. Quant à l’institution du Dalaï Lama elle-même, il appartiendra au peuple tibétain de se prononcer sur sa survie. C’est à lui que reviendra la décision. Pas tout de suite, parce que je n’ai pas l’intention de mourir demain matin ! Mais, un jour ou l’autre, les Tibétains devront se poser la question. S’ils considèrent qu’il n’y a plus de raison de maintenir ce système, alors il faudra arrêter. L’idée d’être le dernier Dalaï Lama ne me déplairait pas car, après tout, par rapport à mes treize prédécesseurs, je ne suis peut-être pas le meilleur, mais je ne suis pas le pire non plus ! 

C.Y.
Si l’on interrogeait les Tibétains aujourd’hui, je suis sûr qu’ils ne seraient pas d’accord pour abolir votre fonction ! 

D.L.
– Vous avez raison. Les Tibétains souffrent terriblement et ils comptent sur moi pour améliorer leur situation. C’est à cause du gouvernement chinois que je suis devenu quelqu’un d’extrêmement important. Mais l’abolition du système n’est pas impossible : si le Tibet devenait une région réellement autonome et si le niveau de vie des Tibétains augmentait sensiblement, il n’aurait plus lieu d’être. J’exhorte les bouddhistes du monde entier – ceux du Tibet, de Chine ou de Corée, du Vietnam ou du Japon, les disciples du Petit Véhicule ou du Grand Véhicule – à entrer pleinement dans le XXIe siècle. Un bouddhiste moderne doit vivre en harmonie avec son temps, concilier sa croyance et la science. Le jour où ce souhait sera réalisé, c’en sera probablement fini de l’ère des lamas et des grands maîtres du bouddhisme tantrique. 

C.Y.
Mais la fin du système théocratique ne va pas forcément de pair avec la disparition du Dalaï Lama … 

D.L.
– Les choses sont claires : le chef du gouvernement tibétain en exil est désormais élu tous les cinq ans au suffrage universel. Je n’exerce donc plus aucune responsabilité de nature administrative. Quant à ma mission politique et historique, elle s’arrêtera le jour où les Tibétains de Chine et les Tibétains de l’exil seront réunis au sein d’un Tibet qui n’aura pas d’ « autonome » que l’appellation. Ce jour là, je pourrai me contenter de donner des conférences sur le bouddhisme … 

 
  1. Le Tibet historique comprend une zone beaucoup plus vaste que la région autonome du Tibet telle qu’elle a été définie par le gouvernement chinois en 1965. L’Amdo se situe dans les provinces actuelles du Qinghai et du Gansu, et le Kham dans celles du Sichuan et du Yunnan.
  2. La démocratisation du régime tibétain a débuté dès l’arrivée en exil du Dalaï Lama et a été réalisée progressivement sous sa direction. Depuis 2001, le premier ministre, actuellement le professeur Samdhong Rinpoché, est élu au suffrage universel. En 2007, le départ à la retraite du Dalaï Lama a été officiellement évoqué, ainsi que son remplacement éventuel par le XVIIe Karmapa, Orgyen Trinley Dorje. Bien que le Dalaï Lama se déclare lui-même en semi-retraite, les Tibétains continuent à le révérer comme leur chef spirituel, créant ainsi une ambiguïté sur la nature de ses fonctions. Même s’il ne joue plus le rôle traditionnel du théocrate, il reste l’ultime recours vers lequel les Tibétains se tournent, faisant passer la dévotion avant les principes démocratiques que le Dalaï Lama tente patiemment de leur inculquer.
  3. Quelques réflexions sur les soixante ans d’édification du parti dans la Chine nouvelle, discours prononcé le 1er septembre 2009 à l’Ecole centrale du parti et reproduit par le Quotidien du Peuple.
  4. Le président français a rencontré le Dalaï Lama à Gdansk, le 6 décembre 2008, à l’occasion des cérémonies du 25e anniversaire du prix Nobel de la paix de Lech Walesa.
  5. Le Parlement tibétain est l’organe législatif du gouvernement tibétain en exil. Il comprend 43 membres élus, dont 10 députés pour chacune des trois provinces principales du bouddhisme tibétain. Trois députés représentent la diaspora tibétaine en Europe et en Amérique. Les derniers députés sont nommés par le Dalaï Lama pour représenter la culture, les sciences ou le service de la communauté. C’est le Parlement qui est habilité à élire le Cabinet tibétain : le Kashag ou Conseil des ministres.
  6. La province du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, est peuplée à 47 % d’Ouighours, groupe ethnique de langue turque, en majorité des musulmans sunnites, à 40 % de Chinois Han et à 12 % de membres d’autres groupes ethniques comme les Kazakhs et les Kirghizes.
  7. Rebiya Kadeer est devenue la personnalité politique la plus représentative du mouvement d’opposition ouighour en exil. Elle vit à Washington depuis 2005, après avoir passé six ans en prison en Chine.
  8. Des manifestations importantes se sont déroulées à Lhassa du 10 au 14 mars 2008, avant que la police et l’armée interviennent pour ramener le calme. Le gouvernement tibétain en exil estime qu’il y aurait eu plus de 150 morts et des milliers d’arrestations suite aux manifestations qui se sont déroulées dans la plupart des régions habitées par des Tibétains.
  9. Dharamsala est une ville du nord de l’Inde, située dans l’Etat de l’Himachal Pradesh. C’est là que siège le gouvernement tibétain en exil, et que réside le XIVe Dalaï Lama, Tenzin Gyatso.
  10. Docteur en bouddhisme tantrique.
  11. Le monastère de Drepung se trouve au nord-ouest de Lhassa. Fondé en 1416, il est l’un des trois grands monastères de la branche des Gelugpas du bouddhisme tibétain, à laquelle appartient le Dalaï Lama et le Panchen Lama.
  12. Le système du hukou, mis en place par le gouvernement chinois dès le début des années 1950, fixe le lieu de résidence de chaque citoyen chinois, en distinguant les ruraux et les citadins et en obligeant chacun à dépendre d’un seul village ou d’une seule ville, de la naissance à la mort. Les « migrants » peuvent ainsi être renvoyés à tout moment dans leur lieu de résidence.
  13. Les émeutes du 5 juillet au Xinjiang trouvent leur origine dans un événement qui s’était produit dans une usine de jouets à Shaoguan au Guangdong, en juin 2009, et qui avait provoqué la mort de deux ouvriers ouighours.
  14. Région autonome du Tibet, Kham et Amdo.
  15. Le dixième Panchen Lama, contemporain du XIVe Dalaï Lama, est mort au Tibet en janvier 1989.


Arrestation de Thinley GYATSO,
Kathmandu aux ordres de Pékin


A quelques jours du 51ème anniversaire du soulèvement des Tibétains du 10 mars 1959 contre l'invasion et l'annexion de leur pays par la Chine, le Népal police a arrêté dimanche 7 mars 2010 le Représentant officiel à Kathmandu du leader tibétain en exil le Dalaï-Lama.

Thinley Gyatso, "l'ambassadeur" du Dalaï-Lama, dont le gouvernement en exil se trouve à Dharamsala en Inde, a été placé en détention par la police népalaise en tant que mesure préventive pour anticiper les manifestations au Népal estime qu'elles pourraient être organisés sur son sol le 10 mars 2010.

Le gouvernement du Népal avait fermé le bureau du représentant du DalaiïLama à Katmhandu en 2005, affirmant que depuis qu'il a reconnu le Tibet comme une partie intégrante de la Chine, il ne pouvait plus prétendre à un bureau diplomatique parallèle.

Depuis lors, le représentant du Dalaï-Lama à eu comme fonction au Népal, de chef d'une ONG, le " Centre de Protection des Réfugiés Tibétains".

Thinley Gyatso a également été arrêté en 2008 quand une vague de manifestations contre la Chine par Tibétains ont secoué le Népal et gêné la Chine, qui était alors l'organisateur des Jeux Olympiques.

Le 10 mars, 1959 a eu lieu une révolte des Tibétains contre l'occupation chinoise de leur pays qui a été mis brutalement réprimée. Depuis lors, chaque année, les Tibétains dans le monde entier commémorent ce jour en hommage aux milliers de Tibétains victimes de cette répression.

Au Népal plus de 20.000 réfugiés tibétains sont en éxil et chaque année, plus de 2000 arrivent en transit pour repartir vers l'Inde.

A l' approche de l'anniversaire, cédant aux pressions chinoises, les autorités népalaises ont commencé une campagne de répression sur la diaspora tibétaine ainsi que pour les réfugiés.

Près de trois douzaines de réfugiés qui fuyaient, dont un nombre important de femmes, ont été arrêtés à la frontière du Népal et le Tibet depuis le mois dernier.

Tibet.fr, 08/03/2010
Traduction française par Patrick Bonnassieux


Condamnation à mort
et longues peines de prison pour 3 Tibétains


La Cours populaire intermédiaire de Kardze a condamné trois Tibétains pour "incitation au séparatisme" et "perturbation de l'ordre social" à des peines allant de 16 ans de prison à la peine de mort. Tous trois seraient originaires du township de Thangkyi, Comté de Nyarong, Préfecture autonome de Kardze, Province du Sichuan.

Le procès s’est déroulé le 17 novembre 2009, mais l’information n’a été connue que ces derniers jours. Les défenseurs des Droits de l’Homme au Tibet expliquent que les autorités mènent des procès "en secret" afin d’éviter la diffusion de l’information, et les Tibétains eux-mêmes "font davantage attention" pour envoyer des nouvelles à l’extérieur, de peur des représailles.

Le 17 novembre, la Cour de Kardze a condamné Pema Yeshi, 28 ans, à la peine capitale avec mise à l’épreuve de 2 ans, Sonam Gonpo, 24 ans, à la prison à vie, Tsewang Gyatso (Tsok Tsok), 32 ans, à 16 ans de prison.

La nouvelle de leur arrestation le 11 mars 2009 était parue dans le journal "Ganzi Daily", le 18. Selon ce rapport, les 3 hommes ont distribué des tracts réclamant l’indépendance du Tibet et ont mis le feu aux bâtiments du gouvernement de Tangkyi, causant des dommages importants.
 
Pendant 5 mois, jusqu’en juillet 2009, les familles n’ont eu aucune nouvelle. Les 3 Tibétains étaient détenus dans une prison de Chengdu.

 
Le procès s’est tenu à huis clos et sans le moindre respect des Droits de l’Homme, dont le droit de l’accusé à être défendu. Le 10 décembre 2009, les fonctionnaires locaux ont averti les proches de la condamnation.

Les trois condamnés étaient très actifs dans le mouvement du "Boycott fermier" [1] et celui du "No Losar" [2] mis en place en 2009 en souvenir des Tibétains morts au cours des événements du printemps 2008 [3] et en signe de solidarité avec les Tibétains emprisonnés.

Par Monique Dorizon
Tibet-infot.net, 09/03/2010

[1] Voir l’article Répression du mouvement de boycott agricole, du 18/06/09.

[2] Voir l’article Des dizaines de personnes arrêtées à Lhassa, alors que le mouvement “Pas de nouvel an” se développe, du 04/02/09.


Un juriste dénonce
"la régression de l'état de droit" en Chine


Jiang Ping est l'un des plus éminents juristes chinois. Il a fêté en février ses 80 ans, et dans un discours qui commence à circuler à l'étranger, il a sévèrement critiqué ce qu'il a qualifié de "régression de l'état de droit" en Chine.

Cet ancien membre du Comité permanent de l'Assemblée Nationale Populaire (ANP), ancien Président de l'Université des Sciences Politiques et de Droit, est en particulier revenu sur le cas du dissident Liu Xiaobo, condamné à la fin de 2009 à une lourde peine de onze ans de prison pour avoir rédigé la Charte 08 et appelant à la démocratisation de la Chine.

Extrait de son discours :

« Lorsque j'ai entendu le verdict dans l'affaire Liu Xiaobo, j'ai eu le sentiment qu'il s'agissait d'un délit d'opinion. C'est une chose dangereuse. La Chine a une longue tradition de criminalisation des opinions, et si nous laissons cette tradition se perpétuer, et si ceux qui ont le sentiment de la justice ne peuvent pas s'exprimer, alors nos problèmes sont très sérieux.

Pour ceux d'entre nous qui sont engagés en faveur d'un état de droit, si nous nous en lavons les mains, s'il n'y a pas une seule voix parmi nous en faveur de la justice, alors c'est très dangereux.

Si on regarde la situation de la Chine aujourd'hui, je pense que nous sommes dans une période de régression de l'état de droit. Ou en tous cas l'édification de l'état de droit, la réforme du système judiciaire, et la réforme politique vont toutes à reculons ».

Par Rue89, 02/03/2010


Détention de centaines de Tibétains
dans le cadre de la campagne "Frapper fort"

Selon les informations du journal officiel "Lhassa Evening News" le 2 mars 2010, à partir de 9 heures (locales) du matin sur les ordres du gouvernement de la ville de Lhassa, les fonctionnaires du Bureau de la Sécurité Publique (PSB), le PSB de la "Région autonome du Tibet", le Comité du Parti de la "région autonome du Tibet" et le Comité du Parti de la ville de Lhassa ont mis en place la Campagne "Frapper fort". [1]
Cette campagne a aussi été instaurée dans les 7 préfectures dépendant de la Région autonome du Tibet [
2] afin de "frapper fort" conformément à la loi contre "tous les types d’activité criminelle et de défendre avec vigueur l’ordre social et la stabilité". La durée de cette campagne n’est pas mentionnée et peut parfois se prolonger pendant des mois.
Des forces de l’ordre supplémentaires avec des engins de combat ont été déployées dans et autour de la ville de Lhassa et à toutes les entrées de la ville. Les véhicules se dirigeant ou venant de Lhassa sont soigneusement fouillés et toute personne entrant ou sortant de la ville doit donner son identité. De nouvelles barricades de sécurité ont été mises en place afin de rechercher tout éventuel suspect et des mesures de sécurité sont également prises 24h sur 24. Des forces de sécurité en uniforme de combat ont été vues en train de patrouiller dans les principaux points de rassemblement, et des rafles ont été effectuées dans des auberges. Aucune information n’a été donnée sur la manière dont cette campagne est menée dans les autres préfectures de la Région autonome du Tibet.
Selon le rapport officiel, au cours de la nuit du 2 au 3 mars, les fonctionnaires du PSB de la ville de Lhassa ont arrêté 70 personnes, sans carte d’enregistrement officiel, locataires dans des maisons sur la route de Sera. La campagne "Frapper fort" a aussi été menée dans sept Comtés de la Municipalité de Lhassa [
3], sur le pied de guerre, à l’aide de vastes recherches et rafles.
La nouvelle campagne "Frapper fort" est lancée après des années de sécurité renforcée et de conditions politiques des plus répressives au Tibet. Contrairement aux précédentes campagnes "Frapper fort", qui se concentraient essentiellement dans la ville de Lhassa, cette fois-ci la campagne a été lancée simultanément dans la "Région Autonome du Tibet". Cette évolution marque le durcissement de la politique des autorités au Tibet pour écraser toute nouvelle protestation imminente.
Les campagnes "Frapper fort" sont normalement effectuées dans différentes parties de la République Populaire de Chine avant de grands événements, y compris les jours fériés, anniversaires, de même qu’avant les principales réunions annuelles du Parti et du Gouvernement, souvent avec l’intention déclarée de "nettoyer l’environnement social".
Le lancement de la campagne "Frapper fort" pourrait être le prélude à une série de détentions arbitraires et arrestations avant le 10 mars, anniversaire du soulèvement tibétain, la Conférence Populaire Politique Consultative de Chine (CPCC) haut organe consultatif de la Chine, convoquée le 3 mars, et les sessions plénières annuelles du Congrès National Populaire Chinois (NPC) qui ont lieu vendredi 5 mars.
Selon le rapport officiel chinois, daté du 4 mars 2010, et cité par le TCHRD [4] : pendant la campagne, la Brigade du Bureau de la Sécurité Publique de la ville de Lhassa (ch : Lasa Gong un Dui de Jing Zhi Ju Xing) a inspecté 4 115 logements loués, soigneusement vérifié 60 zones où se concentre le crime, de rassemblement de vagabonds, des lieux d’ordre social trouble et d’immoralité, effectué des contrôles complets sur un total de 7 347 résidents non permanents de la ville, ont inspecté plus de 70 auberges, cafés Internet, lieux de divertissements et bars et détenu un total de 435 personnes. Parmi elles 7 ont été arrêtées pour vol et cambriolage, 3 pour vol de motos, 1 pour tromperie, 3 autres suspectés de cambriolage.
Aucune information détaillée ou raisons n’ont été fournies au sujet des personnes restantes qui ont été arbitrairement détenues au cours de la campagne "Frapper fort" lancée le 2 mars 2010.
Le même site officiel daté du 5 mars fait un rapport sur la campagne "Frapper fort" : "le siège du Bureau de la Sécurité Publique de la ville de Lhassa a mobilisé 1 134 membres de son personnel et plus de 300 autres forces de l’ordre ont inspecté un total de 2 787 logements loués, 21 lieux de prosternation, 71 karaokés, les maisons d’hôtes, cafés Internet, bars, ont confisqué 12 couteaux et 6 publications interdites et détenu 49 suspects sans "3 non" (ch : San Wu)" [
5]. Le rapport dit qu’une nonne a été détenue mais aucune précision n’est donnée.
Selon les sources du Tibetan Center for Human Rights and Democracy (TCHRD) basé à Dharamsala, au cours des derniers jours, les déplacements des moines des trois monastères majeurs de Lhassa et aux alentours, Drepung, Ganden et Sera, ont été limités pour une période indéterminée, toutefois, les personnes s’occupant du ravitaillement de ces monastères se sont vus délivrer par les autorités des permis spéciaux pour leurs tâches quotidiennes.
Afin d’inciter davantage à la restriction et à la lutte contre la dissidence potentielle avant la date anniversaire sensible du 10 mars, depuis le 1er mars, le Comité de voisinage de Lhassa dépendant de la zone métropolitaine de Lhassa a formé un nouveau "Personnel d’escorte de Sécurité" dans chacun des districts et sous-districts. Ce nouveau corps travaillera en collaboration avec les responsables de la sécurité publique locale. Son objectif premier est présenté comme "maintenir l’ordre social, la vérification approfondie des suspects, traquer les suspects et arrêter ceux qui ne possèdent pas les ’trois non’ et les signaler rapidement au poste de police local".

Par Monique Dorizon
Tibet-infot.net, 06/03/2010



[1] Ces campagnes "frapper fort" sont régulièrement lancées au Tibet, dans le but de prévenir toute manifestation en arrêtant les personnes susceptibles de causer des troubles. Cela inclut bien sûr les délinquants notoires, mais également et surtout tous les opposants politiques. Les dernières campagnes "frapper fort" datent du 18 janvier 2009, où 5 766 Tibétains suspects avaient été rassemblés et interrogés, puis du 8 septembre 2009, avant le 60ème anniversaire de la célébration de la fête nationale (débutant le 1er octobre).
Les campagnes "Frapper fort" ont été à l’origine mises en place en Chine en 1983 pour réduire la criminalité et combattre la corruption au sein de la Chine, mais elles se sont transformées en outil de répression politique. Au Tibet, la campagne a pour seul but d’étouffer toute dissidence politique, particulièrement avant les dates importantes. Cette fois-ci, la date est bien sûr le
10 mars, journée commémorative du soulèvement de 1959. (Voir l’historique du 10 mars 1959 à Lhassa).
[2] Les 7 préfectures sont Ngari, (ouest de la RAT), Nagchu (nord-ouest de Lhassa), Shigatsé (ouest de Lhassa), Lhoka (sud de Lhassa), Nyingtri (est de Lhassa), Chamdo (est de la RAT) et Lhassa.
[3] Nyemo, Damchung, Tolung Dechen, Chushur, Lhundrup, Taktse et Medro Gongkar
[4] TCHRD : Tibetan Center for Humans Rights and Democracy (Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie).
[5] "3 non" : correspond à la carte d’identité, carte d’enregistrement domestique (ch : Hukou) et le Permis de résidence temporaire (ch : Zian Zhu Zheng).


Déclaration de Sa Sainteté le Dalaï-Lama
à l'occasion du 51ème anniversaire du soulèvement national tibétain
(10 mars)

C’est aujourd’hui le 51ème anniversaire du soulèvement pacifique tibétain de 1959 contre la répression communiste chinoise au Tibet, et le deuxième anniversaire des manifestations pacifiques qui ont éclaté au Tibet en mars 2008. À cette occasion, je rends hommage aux héros tibétains et aux héroïnes tibétaines qui ont donné leur vie à la cause du Tibet et je prie pour une fin rapide des souffrances infligées à ceux qui sont toujours opprimés au Tibet.

Malgré les grands épreuves rencontrées depuis des décennies, les Tibétains ont réussi à maintenir leur courage et leur détermination, à préserver leur culture de la compassion et l’unicité de leur identité. Qu’une nouvelle génération de Tibétains continue aujourd’hui d’entretenir la juste cause du Tibet est une source d’inspiration. Je salue le courage de tous ces Tibétains qui sont livrés à la peur et à l’oppression.

Quelle que soit notre situation, il est du devoir de chaque Tibétain de préserver l’égalité, l’harmonie et l’unité parmi les diverses ethnies, tout en continuant de protéger notre culture et notre identité uniques. Beaucoup de Tibétains des zones tibétaines occupent divers postes à responsabilité au sein du parti, du gouvernement et de l’armée, aidant les Tibétains comme ils le peuvent. Nous reconnaissons la contribution positive que beaucoup d’entre eux ont ainsi fournie jusqu’à présent et à l’avenir, quand le Tibet atteindra une autonomie significative, ceux-ci devront poursuivre ces responsabilités.

Je le répète, dès que la question du Tibet sera résolue, je n’assumerai pas de rôle politique personnel au sein du gouvernement du Tibet et les membres de l’administration en exil non plus. J’ai clarifié ce point précis à plusieurs reprises par le passé. J’invite les fonctionnaires tibétains des différentes zones autonomes tibétaines à rendre visite aux Tibétains établis dans le monde libre, de manière officielle ou privée, dans le souci d’une bonne compréhension des aspirations de la diaspora tibétaine et d’observer par eux-mêmes la situation.

Où que les exilés tibétains se soient établis, nous avons réussi à préserver et à promouvoir notre culture singulière et nos traditions spirituelles tout en œuvrant à une prise de conscience à la cause tibétaine. Contrairement aux autres réfugiés, nous avons rencontré un certain succès car nous avons pu fournir une éducation moderne à nos enfants tout en les élevant dans le respect de nos valeurs traditionnelles. Du fait que les directeurs de nos quatre grandes écoles de bouddhisme tibétain et de religion bon sont en exil, nous avons pu ouvrir ailleurs diverses institutions dispensant enseignement et pratique religieux. Plus de dix mille moines et nonnes ont la liberté de suivre leur vocation dans ces centres. Nous sommes arrivés à offrir des opportunités à ces moines, ces nonnes et ces étudiants qui continuent d’arriver du Tibet. Parallèlement, le fait sans précédent que le bouddhisme tibétain se répande en Orient et en Occident et la perspective qu’il continue de fleurir dans le futur nous donne l’espoir qu’il survive. C’est pour nous un réconfort alors que nous traversons la période la plus critique de l’histoire du Tibet.

Aujourd’hui, les autorités chinoises mènent diverses campagnes politiques, dont la campagne de rééducation patriotique, dans beaucoup de monastères à travers le Tibet. Elles placent moines et nonnes tibétains dans des conditions semblables à la détention carcérale, les privant ainsi de la possibilité d’étudier et de pratiquer en paix. Ces conditions assimilent les monastères à des musées et visent à annihiler le bouddhisme tibétain.

La culture tibétaine est fondée sur les valeurs bouddhiques de compassion et de non-violence qui apportent non seulement aux Tibétains mais aux peuples à travers le monde en général, ce qui englobe les Chinois. Par conséquent, nous, les Tibétains, ne devons pas placer nos espoirs uniquement dans les progrès matériels ; c’est pourquoi il est essentiel que tous les Tibétains élargissent leur champ d’éducation en alliant l’éducation traditionnelle à l’éducation moderne. Et surtout, que le plus de jeunes Tibétains possible se spécialisent et deviennent experts dans des domaines professionnels précis.

Il est très important que les Tibétains entretiennent des relations amicales avec toutes les nationalités, mais également entre eux. Les Tibétains ne doivent pas se laisser aller à des brouilles pour des motifs secondaires. J’en appelle sincèrement à tous pour que ces querelles soient résolues avec patience et compréhension.

Que le gouvernement chinois le reconnaisse ou non, le Tibet connaît un problème de taille. Le monde en a conscience et preuve en est qu’un énorme dispositif militaire y est stationné et que d’importantes restrictions de circulation sont en vigueur au Tibet. C’est une mauvaise période pour les deux parties. Chaque chance de résoudre le problème doit être saisie. Depuis plus de 30 ans, je fais de mon mieux pour engager le dialogue avec la République Populaire de Chine pour résoudre la question tibétaine, grâce à l’approche de la « Voie Médiane », qui profitera aux deux peuples. Malgré le fait que j’aie clairement articulé les aspirations tibétaines dans le cadre constitutionnel de la République Populaire de Chine et dans celui des lois sur l’autonomie nationale régionale, nous ne sommes pas encore parvenus à un résultat concret. À en juger par l’attitude de l’actuel gouvernement chinois, il est permis de douter qu’un tel résultat soit atteint dans un avenir proche. Néanmoins, notre volonté de poursuivre le dialogue demeure inchangée.

Que notre approche par la « Voie Médiane », bénéfique aux deux parties, et la légitimité de la lutte du peuple tibétain soient de plus en plus comprises et aient gagné le soutien d’une multitude de dirigeants spirituels et politiques, comme le Président des États-Unis d’Amérique, de prestigieuses organisations non-gouvernementales, de la communauté internationale, et tout particulièrement d’intellectuels chinois, au fil des ans, est une source de fierté et de satisfaction. Il est évident que la question tibétaine n’est pas seulement un différend entre Chinois et Tibétains mais résulte des politiques des politiques de l’ultra-gauche des autorités communistes chinoises.

Depuis le soulèvement au Tibet de 2008, des intellectuels chinois en Chine et au dehors ont rédigé plus de 800 articles impartiaux sur la question tibétaine. Au cours de mes déplacements à l’étranger, où que j’aille, lorsque je rencontre des Chinois en général, et notamment des intellectuels et des étudiants, ils me témoignent de leur sympathie et de leur soutien sincères. Puisque le problème du Tibet doit être résolu par nos deux peuples, j’essaye de tendre la main aux Chinois chaque fois que je le peux, afin que la compréhension s’instaure entre nous. Il est donc important que, partout, les Tibétains tissent des liens étroits avec les Chinois et qu’ils leur fassent connaître la véracité de la cause tibétaine et de la situation actuelle au Tibet.

Rappelons-nous de la population du Turkestan Oriental qui a rencontré de grandes difficultés et une oppression accrue de la part des Chinois, ainsi que des intellectuels chinois qui ont fait campagne pour une plus grande liberté et qui ont été condamnés à de lourdes peines. Je souhaite leur adresser toute ma solidarité et je suis à leurs côtés.

Il est tout aussi essentiel que les 1,3 milliard de Chinois aient un accès libre à l’information concernant leur propre pays et au-delà, de même qu’ils jouissent de la liberté d’expression et de l’État de droit. Si la Chine était dotée de davantage de transparence, la confiance serait plus importante, ce qui constituerait une base adéquate pour la promotion de l’harmonie, de la stabilité et du progrès. C’est pourquoi tous ceux qui sont concernés doivent fournir leurs efforts dans ce sens.

En tant que porte-parole libre du peuple tibétain, je n’ai cessé d’énoncer les aspirations fondamentales de celui-ci aux dirigeants de la République Populaire de Chine. Leur absence de réponse positive est une déception. Bien que les autorités actuelles se raccrochent à leur position intransigeante, à en juger par les changements politiques qui se déroulent sur la scène internationale ainsi que du point de vue du peuple chinois, le moment viendra pour que la vérité l’emporte enfin. Il est donc important que chacun soit patient et poursuive ses efforts.

Nous prenons acte de la décision du gouvernement central, prise lors du Vème Forum de Travail sur le Tibet, d’appliquer ses politiques uniformément dans toutes les zones tibétaines pour s’assurer d’un développement et d’un progrès futurs, ce que le Premier Ministre Wen Jiabao a réitéré lors de la récente session annuelle du Congrès national populaire. Cela s’accorde avec notre souhait répété d’une administration unique pour toutes les zones tibétaines. De même, nous apprécions l’évolution qui a eu lieu dans les zones tibétaines, et dans les régions peuplées de nomades et de paysans en particulier. Nous devons toutefois rester vigilants à ce que ces progrès n’endommagent pas notre précieuse culture, notre langue et l’environnement naturel du plateau tibétain auquel le bien-être de toute l’Asie est lié.

Je saisis cette occasion pour adresser mes remerciements les plus sincères aux dirigeants de multiples nations, à leurs intellectuels, à l’opinion publique, aux groupes de soutien au Tibet et aux autres, amoureux de la vérité et de la justice, pour continuer d’apporter leur soutien à la cause tibétaine malgré les pressions et le harcèlement exercés par le gouvernement chinois. J’adresse par dessus tout ma plus profonde gratitude au gouvernement indien aux différents États indiens et aux peuples de l’Inde pour leur soutien généreux et constant.

Pour terminer, j’adresse mes prières au bonheur et au bien-être de tous les êtres vivants.
Le 10 mars 2010


NB : Le présent document a été traduit d’après un original publié en tibétain. En cas de différence de sens entre les deux, veuillez considérer la version en tibétain comme primant et finale sur toute autre.

Traduction française d’Alexandre Huillet pour le Bureau du Tibet, Bruxelles.

 
 (english, tibétain…)
 
(français)


 Le 10 mars à Strasbourg
 

Des centaines de MPE arborent le drapeau du Tibet 
 
Il y a 51 années que les troupes Chinoises ont écrasé le protêt pacifique des Tibétains contre l'occupation par la force, le 10 mars 1959. 87.000 personnes ont perdu la vie. Des milliers ont été arrêtés. Le 10 mars 2008 les forces armées Chinoises ont intenté les actions brutales contre les manifestants Tibétains. Des milliers de Tibétains ont été blessés, il est probable que des centaines ont été tués.

À l'occasion de l'anniversaire au 10 mars des centaines de MPE ont installé le drapeau de Tibet sur ses pupitres dans la salle d'assemblée à Strasbourg.
 
L'organisateur de l'action des drapeaux, le président de l'intergroupe Tibet du PE, le député Thomas Mann, a annoté: « Le 10 mars est un jour de deuil. Mais il est aussi un jour de la solidarité et de la résistance contre le silence forcé, contre la violation des droits de l'homme, contre la suppression de l'identité culturelle et religieuse. Aujourd'hui, dans tout le monde les drapeaux Tibétains sont arborés avant les bâtiments officiels. Chaque année des milliers villes et municipalités dans l'UE prennent part de cette action. Aujourd'hui, les MPE ont mis l'accent sur notre solidarité avec le peuple Tibétain! » Le président du PE, Buzek, a fait appel au début de la séance de l'assemblée lundi au gouvernement Chinois de réviser sa position et de se remettre au dialogue.
 
Thomas Mann a accentué qu'on doit payer de sa personne pour aider les Tibétains à casser les impasses diplomatiques : « Dans beaucoup de résolutions du PE nous avons exigé la continuation du dialogue constructif avec le Dalaï-Lama du gouvernement Chinois. En février 2010 la neuvième ronde du dialogue avec les Tibétains s'est terminée - sans progrès. Contradictoire aux toutes déclarations officielles Tibétaines, le côté chinois a l'impression que l'unité d'état et sa souveraineté est en danger. La démonisation du Dalaï-Lama ne s'affaiblie pas. En Chine, pourtant, il n y a pas seulement des purs et durs ou des nationalistes. Je compte sur les raisonnables! L'UE doit encourager toutes résolutions que respectent et assurent l'identité culturelle et religieuse du peuple Tibétain en prenant l'unité de la Chine en considération. Depuis la visite des États-Unis en février, président Barack Obama supporte démonstrativement le «Middle Way-Approach» du Dalaï-Lama. »
 
Plus que 110 MPE, qui appartiennent aux différents groupes parlementaires,  prennent parte de l'intergroupe Tibet. L'intergroupe existe depuis 1989. En conclusion, Mann a dit : « Pendant cette législature nous nous remuent également pour le dialogue et la coopération entre les Chinois et les Tibétains. Les défenseurs des droits de l'homme, les ONG et les collègues d'autres parlements nationaux ont voix au chapitre. »
 
Thomas Mann (PPE/CDU)



Népal : l'ombre de la Chine
sur le 51ème anniversaire de l'insurection du Tibet

(10 mars)

La Journée de l'insurrection au Tibet, observée le 10 mars de chaque année, commémore la violente répression par les autorités chinoises des manifestations lancées en 1959 par les Tibétains pour protester contre leur présence au Tibet [les liens sont en anglais] .
Le déroulement de la commémoration cette année au Népal est déjà sous surveillance extrême de la part des autorités. EverestJournal, un blog sur le tourisme et l'environnement, indique que le gouvernement est prêt à empêcher toute manifestation anti-chinoise dans le pays.

“Déterminé à prévenir les manifestations anti-chinoises au Tibet mercredi, 51e anniversaire d'une insurrection manquée du Tibet contre l'annexion chinoise, Pékin a sèchement cassé la plupart des liens entre l'ancien royaume bouddhiste et son voisin népalais.
Le pont reliant le nord du Népal au Tibet – le Pont de l'amitié – a été de fait fermé par les autorités chinoises, a indiqué dans un communiqué l'organisme de défense des droits Campagne Internationale pour le Tibet (ICT), tandis que les vols entre Katmandou et Lhassa, la capitale tibétaine, sont cloués au sol depuis vendredi.”



Manifestation de Tibétains à Katmandou. Photo de l'utilisateur Flickr Buddha's Breakfast. Publiée sous licence Creative Commons
Le passage en force du Népal face à l'anniversaire du soulèvement tibétain et tout programme public susceptible d'être mis sur pied par les réfugiés tibétains soulève les critiques des blogs tibétains et népalais.

TibetCustom écrit que le Népal se jette “dans les bras de la Chine sur la “question” du Tibet” :

“Le gouvernement népalais a adopté une ligne dure contre les expressions de l'identité tibétaine au Népal, malgré les liens culturels et religieux forts qui existent depuis des siècles entre peuples de l'Himalaya. Les réfugiés tibétains de longue date à Katmandou et dans des villages proches de la frontière tibéto-népalaise sont de plus en plus dans la peur à mesure que le gouvernement népalais abandonne ses intérêts historiques et sa souveraineté devant la pression politique monnayée de Pékin et ses sympathisants népalais.
Mary Beth Markey, vice-présidente des plaidoyers de la Campagne Internationale pour le Tibet, a déclaré : “Ces développements troublants méritent une réaction immédiate de la communauté internationale…..”


Charge au lathi contre une manifestation de Tibétains à Katmandou. Photo de l'utilisateur Flickr user Buddha's Breakfast. Publiée sous licence Creative Commons
Sur l'influent blog tibétain Phayul, Kalsang Rinchen a écrit un article sur la décision du gouvernement népalais d'arrêter le représentant du gouvernement tibétain. Rinchen caractérise la décision gouvernementale comme une mesure délibérée pour “apaiser” les Chinois.

“Le gouvernement vient tout juste de lancer une chasse aux “fauteurs de troubles” avec des rafles surprises dans les hôtels, restaurants et habitations au début de cette semaine, et agirait sous la pression de la Chine qui récompense le pays frappé par la crise au moyen de son aide financière et son assistance militaire. Plusieurs Tibétains auraient été mis en “détention préventive” avant la commémoration de mercredi. A la différence de protestations contre la Chine par les exilés dans d'autres parties du monde, les Tibétains au Népal n'organisent pas de manifestations sous la bannière de l'une ou l'autre des associations de Tibétains exilés comme le Congrès de la Jeunesse tibétaine, l'Association des Femmes tibétaines ou les Etudiants pour un Tibet libre, ce qui complique la tâche de la police népalaise pour incriminer un groupe particulier.
Le Népal a intensifié son contrôle sur la communauté des réfugiés Tibétains, qui s'élève à environ 20000 personnes, à l'approche de la commémoration mercredi de la Journée de l'insurrection tibétaine. Le royaume himalayen qui a été frappé dans la dernière décennie par une série de troubles intérieurs et de remodelages politiques empêche les Tibétains de se lancer dans des activités anti-chinoises sur son sol. “

Over The Top, le blog de Himal Magazine au Népal informe :

Une lettre datée du 8 mars du Comité d'assistance aux réfugiés tibétains de Katmandou, qui fait en ce moment une tournée de la communauté, fait l'allégation de mauvais augure que les policiers népalais sont allés jusqu'à menacer de conséquences absolument terribles les sortes de manifestations qu'a vues Katmandou par le passé. Dans un avertissement sans ambages à la communauté, la lettre affirme que, dans les zones considérées comme hors limites pour les manifestants, “la police pourra même recourir aux armes à feu.” Alors que les informations d'arrestations de militants tibétains continuent à arriver au compte-gouttes, les photographies jointes, prises aujourd'hui autour de la vallée, indiquent que le gouvernement népalais va continuer à canaliser la paranoïa de Pékin.
Ce n'est pas la première fois que les Tibétains au Népal sont aux prises avec le courroux du gouvernement. Il y a eu une répression violente à grande échelle en 2008 lorsque des manifestations contre la Chine ont éclaté à Katmandou avant les Jeux Olympiques d'été à Pékin.


Manifestation à Pokhara avant les olympiades à Pékin. Photo de l'utilisateur Flickr Tboothhk. Utilisée sous licence Creative Commons.
Un récent reportage sur Al Jazeera en anglais caractérisait l'incident comme une restriction par le Népal des droits de libre expression de la communauté tibétaine, sous la pression de la Chine.
La fixation sur la communauté tibétaine au Népal et dans l'Inde voisine a cependant éclipsé l'élargissement d'un fossé à l'intérieur de la communauté sur un problème très sérieux - la liberté religieuse. Le Dalaï Lama a imposé une interdiction du culte de la déité Shugden. Ce qui a divisé la communauté, les adeptes de Shugden étant en butte à l'hostilité et à la suspicion.
Alors que le Népal continue à mettre l'accent sur l'édification d'une relation plus étroite avec la Chine, ses rapports avec les centaines de réfugiés tibétains éparpillés à travers le pays ne peuvent manquer de se tendre dans les prochains jours. Les anniversaires commémorant des événements tels que le soulèvement de 1959 ne font qu'ajouter une pression supplémentaire à une situation déjà difficile.

Tibet.fr, le 14/03/2010



La Chine mène une nouvelle campagne sécuritaire au Tibet
(mars)

Les autorités chinoises ont lancé au début du mois de mars 2010 une nouvelle campagne sécuritaire au Tibet baptisée "Forte Tempête" qui a déjà entraîné des centaines d’interpellations, ont indiqué le 11 mars la police et la presse.

La campagne vise toute activité pro-indépendance, en ce mois de célébrations d’anniversaires politiquement sensibles [
1], de même que la criminalité ordinaire, a expliqué un policier contacté par l’AFP dans l’un des commissariats de Lhassa, capitale de la région du sud-ouest de la Chine.

"Je ne sais pas quand cette campagne va s’arrêter mais cela pourrait être à la fin du mois quand tout ça sera terminé", a déclaré le policier sous couvert de l’anonymat, en référence à l’anniversaire de l’insurrection antichinoise de mars 1959 [
1].

A la date du 3 mars, au moins 1 500 membres des forces de l’ordre avaient été déployés en renfort et plus de 4 100 domiciles fouillés, a annoncé de son côté le quotidien
Lhasa Evening News.

Selon le journal, plus de 400 personnes ont été interpellées, et parmi elles 14 arrêtées pour des motifs non spécifiés. La police a multiplié les contrôles d’identité de la population migrante ainsi que les contrôles de la circulation, ajoute le journal.

Des habitants de Lhassa ont indiqué le 11 mars que l’atmosphère était tendue dans la capitale de la région autonome.

"Il y a des véhicules blindés qui patrouillent dans les rues, à la télévision ils n’arrêtent pas de parler du besoin de ’maintenir la stabilité’, a dit à l’AFP une retraitée appelée Tseyang. "On n’ose pas sortir le soir", a-t-elle dit.

"Officiers et soldats travaillent dur pour maintenir la stabilité sociale, sauvegarder la loi socialiste, les intérêts de base du peuple et l’unité de la mère-patrie", a déclaré Zhang Yixiong, le numéro deux du Parti communiste dans la région, cité par le Tibet Daily (Xizang ribao).

Dans son discours du 10 mars 2010, à l’occasion de l’anniversaire du soulèvement de 1959,, le Dalaï Lama a reconnu qu’il y avait "peu d’espoir" d’un compromis avec le gouvernement chinois actuel. Il a également affirmé qu’au Tibet les moines et les nonnes vivaient dans des conditions "quasi-carcérales" dans le cadre d’une politique visant à "annihiler le bouddhisme".

Le lendemain 11 mars, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Qin Gang, Pékin l’a appelé à "passer en revue ses mauvaises actions, abandonner sa proposition d’indépendance et cesser les activités séparatistes afin de créer les conditions de contact et de communications entre le gouvernement central et lui-même". "Le Dalaï Lama a déformé la vérité au Tibet et a attaqué les mesures du gouvernement central dans la région, dans le but de justifier ses revendications d’indépendance ou de semi-indépendance" (
Source Xinhua)

Source : AFP 11 mars 2010


NdR Ces accusations du gouvernement chinois se répètent alors que le Dalaï Lama ne réclame pas l’indépendance mais prône une "Voie Médiane" permettant une large "autonomie culturelle" du Tibet. Cette "Voie Médiane" a été formalisée par le Plan de Paix en 5 points pour le Tibet, présenté à Washington le 21 sept. 1987 et formalisé à Strasbourg le 15 juin 1988 devant le Parlement européen. La position du Dalaï lama pour cette "Voie Médiane" n’a pas varié depuis cette date.


Tibet-info.net, 12/03/2010


La Chine construit 750 nouveaux barrages au Tibet
(19 mars)


Des chercheurs appellent l'Inde et la Chine à coopérer pour préserver la biosphère.

Selon Yves Miserey, « La Chine et l'Inde sont les grandes puissances économiques émergentes de notre monde. Leurs taux de crois¬sance devraient se maintenir entre 8 % et 9 % au cours des prochaines années. Ces deux géants vont jouer au XXIe siècle un rôle significatif, voire dominant, dans la modification des paramètres environnementaux de notre planète », constate un groupe de chercheurs dans une tribune publiée cette semaine par la revue Science. Les signataires sont des scientifiques chinois, indiens ou des étrangers ayant effectué des recherches sur le terrain. Ils appellent ces deux pays à collaborer pour la préservation des ressources naturelles.

Avec 1,3 milliard d'habitants, la Chine n'est en effet pas le seul pays dont la croissance économique va peser sur l'avenir de la biosphère. L'Inde avec son 1,1 milliard d'habitants a aussi un impact grandissant. Pourtant l'empreinte écologique d'un Chinois ou d'un Indien est aujourd'hui respectivement quatre et huit fois inférieure à celle d'un Américain. Les coûts de dégradation de l'environnement, qui devraient doubler dans les quinze prochaines années en Chine, augmentent au même rythme que la croissance économique.

Une demande en eau colossale


Les auteurs de l'appel rappellent que les deux géants ont une frontière commune de 2 400 kilomètres dont le tracé n'a jamais été clairement défini. Une guerre de courte durée a éclaté dans la région en 1962. Deux accords de paix ont été signés en 1993 et 1996 qui n'ont rien résolu. « Le problème frontalier reste à résoudre », réaffirmait cette semaine le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois.

C'est dans l'Himalaya que les deux pays doivent collaborer en priorité. Ce gigantesque massif est le château d'eau de l'Inde et de la Chine, qui sont d'ores et déjà confrontées à de graves pénuries en raison de l'irrigation sans frein des terres agricoles. La demande en eau est colos¬sale. Des mesures satellitaires ont montré par exemple que, de 2002 à 2008, le niveau des nappes phréatiques a baissé de 4 cm dans les États indiens du Haryana, du Pendjab et du Rajasthan.

La situation est potentiellement explosive car, dans l'Himalaya, les deux géants ont des projets hydroélectriques très ambitieux. Dans les quinze ans à venir, l'Inde devrait construire 280 nouveaux barrages, faisant passer la production hydroélectrique de la région de 15 000 mégawatts (MW) à 126 500 MW.

La Chine a annoncé de son côté qu'elle allait construire 750 nouveaux barrages dans la seule région du Tibet. On lui prête l'intention de détourner le Brahmapoutre (Tsangpo, en tibétain) avant qu'il ne pénètre sur le territoire indien. « Si cette information se confirme, le conflit frontalier pourrait s'étendre aux ressources en eau », écrivent les scientifiques, qui notent que la fonte des glaciers pourrait aggraver la situation. La déforestation, qui peut amplifier les risques d'érosion, et la préservation de la biodiversité sont les autres domaines où la Chine et l'Inde devraient collaborer. La présence de nombreux militaires le long de la frontière entre les deux pays exerce une forte pression sur les écosystèmes montagneux très fragiles.

« Les deux pays ont des problèmes environnementaux énormes », confie Peter Raven au Figaro. Signataire de cet appel, ce botaniste mondialement reconnu pense que les scientifiques doivent être les artisans de la coopération entre les deux pays. « Chaque pays doit prendre en compte les coûts environnementaux associés à son développement. »

Par Yves Miserey
Tibet.fr, le 22/03/2010


Au moins 50 Tibétains condamnés
pour avoir fait parvenir des informations à l'étranger

(22 mars)

Depuis les événements de mars 2008, au moins cinquante Tibétains ont été arrêtés, et certains condamnés à de lourdes peines de prison, pour avoir envoyé à l’étranger des informations, des photographies ou des vidéos. Le dernier en date, Dasher, a été condamné à 10 ans de prison pour "séparatisme". Il avait envoyé des images et des informations sur les manifestations de mars 2008 au Tibet.

"La répression n’a jamais cessé depuis le soulèvement de mars 2008 dans les régions tibétaines. Cette traque aux Tibétains qui prennent le risque d’envoyer des témoignages de la situation des droits de l’homme est une illustration tragique de l’état d’exception qui règne dans au Tibet. Nous demandons leur libération immédiate", a affirmé l’organisation.

Fin février 2010, le net-citoyen tibétain Dasher a été condamné par une cour intermédiaire populaire de Lhassa à 10 ans d’emprisonnement pour "séparatisme". Il est actuellement détenu à la prison de Chushur dans la capitale de la province du Tibet. La date exacte du procès reste inconnue.

Selon un responsable du National Democratic Party (en exil), Dasher a en réalité été condamné pour avoir envoyé des photos et des informations sur les manifestations au Tibet de mars 2008. Il avait été arrêté le 13 mars 2008. Près de deux ans se donc écoulés entre son interpellation et l’annonce de sa condamnation.

Dasher a résidé au Népal avant de regagner son pays d’origine. Il est le fils de Adri Rinpoche, responsable d’un monastère bouddhiste tibétain, également condamné à une peine de prison par les autorités chinoises.

Selon les informations collectées par Reporters sans frontières et vérifiées avec le Tibetan Centre for Human Rights And Democracy (basé en Inde), au moins cinquante Tibétains ont été arrêtés pour avoir fait parvenir des documents à l’extérieur de la Chine. La plupart des envois ont été réalisés par Internet, sévèrement surveillé au Tibet.

Tashi, un Tibétain originaire de Rata (district de Sog dans l’est du Tibet), a été arrêté mi-février 2010. Selon un Tibétain originaire du même village interrogé par Reporters sans frontières, Tashi, âgé de 24 ans, est accusé d’avoir contacté l’étranger et d’avoir regardé sur Internet des images politiques. Il serait actuellement détenu dans le district de Nagchu.

Quant à l’internaute tibétain Gyaltsing (http://www.rsf.org/Nouvelles-arrest...), condamné en décembre 2009 à trois ans de prison pour "communication d’information à des contacts à l’étranger", il peut maintenant recevoir des visites de sa famille mais subit des interrogatoires hebdomadaires avec de fréquents passages à tabac. Résidant du district de Sog, il avait téléchargé des photos du dalaï-lama.

Selon des journalistes tibétains, la campagne de rééducation initiée dans le district de Sog a conduit à plusieurs arrestations de Tibétains qui refusent de suivre les mots d’ordre "Aime ta religion, aime ton pays".

Tibet.fr, le 22/03/2010



Amnesty International presse la Chine
de lever le secret sur les exécutions capitales


"Les autorités chinoises affirment qu’actuellement moins d’exécutions ont été pratiquées dans le pays que dans le passé, mais ne veulent pas dire à combien de personnes l’Etat a donné la mort". Voilà ce que déclare Claudio Cordone, Secrétaire général par Intérim d’Amnesty International, le 29 mars lors de la publication par l’organisation du rapport annuel : "Exécutions dans le monde 2009".

Le rapport précise qu’environ 714 personnes ont été exécutées dans 18 pays en 2009. Mais l’organisation affirme aussi que le vrai chiffre total pourrait être beaucoup plus élevé, des milliers d’exécutions pourraient avoir eu lieu en Chine uniquement.

L’organisation regrette que les détails des exécutions en Chine soient un secret d’Etat. Un tel secret n’est pas justifiable.

Amnesty International dit que "Les preuves des années précédentes et un certain nombre de sources actuelles indiquent que le chiffre est de l’ordre de milliers" Elle a noté que la peine de mort pouvait être appliquée pour 68 infractions, y compris pour des crimes non-violents, l’exécution pouvant être effectuée par injection létale ou par peloton d’exécution.

L’organisation a exprimé des préoccupations particulières pour celles effectuées à la suite des révoltes au Tibet et au Xinjiang. "Il faut beaucoup trop de temps à la Chine pour être en conformité avec la loi et les normes internationales sur la peine de mort et être ouverte et transparente au sujet de l’utilisation de la peine capitale" constate le rapport. La Chine exécute plus de personnes que tous les autres pays dans le monde réunis.


Tibet-info.net, le 02/04/2010
Par Monique Dorizon



Le nombre de réfugiés fuyant le Tibet
en baisse en 2009 à cause du contrôle chinois


Le nombre de réfugiés quittant le Tibet s’est nettement réduit depuis les troubles de 2008 dans la région, à cause d’un renforcement des contrôles à la frontière entre la Chine et le Népal, a affirmé le 2 avril 2010 un haut responsable tibétain en visite à Tokyo.

"Jusqu’à 2008, entre 2 500 et 3 000 personnes fuyaient chaque année le Tibet en moyenne. Mais depuis
les manifestations de mars 2008, ce chiffre a chuté", a assuré Tempa Tsering, Représentant spécial du Dalaï Lama à New Delhi.

"L’an passé, quelque 600 personnes sont sorties" du Tibet, a-t-il dit lors d’un entretien avec des journalistes.

Cette réduction est due selon lui à trois raisons : l’intensification des contrôles chinois au Tibet, un renforcement des postes de garde dans les montagnes et la participation du gouvernement népalais, dont "l’armée est entraînée par les Chinois pour garder la frontière".

Les autorités chinoises ont lancé début mars une campagne sécuritaire au Tibet baptisée "Forte Tempête" qui a déjà entraîné plus de 400 interpellations, selon la police et la presse chinoises.
Le mois de mars, particulièrement
le 10, est sensible au Tibet car il marque la date anniversaire de l’insurrection antichinoise de 1959.

Il y a deux ans, cet anniversaire avait été le prétexte de
manifestations de Tibétains qui avaient rapidement dégénéré en violentes émeutes, gagnant les provinces voisines de la région autonome himalayenne, à population tibétaine. Selon les sources, ces émeutes avaient fait entre 22 et 200 morts [22 morts selon le gouvernement chinois, et près de 200 selon le Gouvernement tibétain en exil et les associations de soutien au peuple tibétain, sur la base de témoignages directs].

Tibet-info.net, le 02/04/2010


Le Dalaï-Lama en Slovénie et en Suisse


Slovénie
Le Dalaï-Lama est arrivé le 5 avril à Maribor, la seconde ville de Slovénie, pour une visite de trois jours au cours de laquelle aucune rencontre avec les dirigeants du pays n’est prévue. Il a été accueilli à son hôtel par le maire de Maribor Franc Kangler, l’eurodéputé slovène Ivo Vajgl et quelque 200 anonymes rassemblés devant le bâtiment.


L’université de Maribor, une école secondaire et la mairie ont invité le Dalaï-Lama pour une conférence intitulée "Ethique pour le Nouveau Millénaire" sur les questions humanitaires à destination des jeunes.
Le Dalaï-Lama rencontrera aussi plusieurs responsables de l’opposition slovène, dont l’ancien Premier ministre Janez Jansa.
Pour ménager la Chine, qui considère toute rencontre avec le chef spirituel tibétain comme une interférence dans ses affaires intérieures, l’actuel chef du gouvernement de centre-gauche Borut Pahor a indiqué la semaine précédente que "les autorités slovènes accorderaient l’attention appropriée" au Dalaï-Lama sans préciser si une rencontre aurait lieu.
Multipliant les protestations, le représentant chinois à Ljubljana a averti que cette visite pourrait nuire aux relations bilatérales entre les deux pays.

Suisse


Le Dalaï-Lama s'est ensuite rendu en Suisse, où il a participé du 9 au 11 avril à une série de conférences publiques à Zurich sur le thème de l'altruisme et de la compassions dans les systèmes économiques pour "un dialogue à la jonction de l’économie, des neurosciences et des sciences contemplatives."


Les thèmes abordés successivement ont été :
- Compassion, empathie, altruisme et comportement prosocial.
- Altruisme et intérêt personnel : l’altruisme est-il possible dans un système économique ?
- Recherche économique sur l’altruisme et le comportement prosocial.
- Introduire la prosocialité dans les systèmes économiques : la micro-finance et les entreprises non-lucratives.
- Réflexions, intégration et futures orientations pour la recherche et la politique.


Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé le 10 avril à Zurich à un défilé de solidarité avec le Tibet. Parmi les dizaines de milliers de personnes accourues hier après-midi à la manifestation organisée par l’Association d’amitié Suisse-Tibet, de nombreux Tibétains: la diaspora de Suisse, forte d’environ 4000 membres, est la plus importante d’Europe. Mais surtout des Suisses. Bouddhistes, sympathisants de la cause tibétaine qui font flotter le drapeau sur la place, et des curieux venus glaner quelques bribes de sagesse: quand la star auréolée du Nobel de la Paix appelle la foule à se concentrer sur la compassion plutôt que sur les valeurs matérielles (« more money, more stress !» ), elle est fortement applaudie. Et qu’importe si cela résonne un peu étrangement dans ce quartier très chic de la place financière. « C’est vrai, le Tibet est à la mode. Mais tant mieux s’il y a du monde », sourit Sacha. Ce Zurichois est venu avec son épouse, Lhamo, qui a grandi à Zurich après avoir quitté le Tibet dans son enfance. « Mais je suis et je reste tibétaine », glisse-t-elle.
 

Le Dalaï-Lama a invité la foule à se rendre au Tibet afin que chacun puisse se faire sa propre opinion. "Tant que la Chine utilisera la violence et la répression, le problème du Tibet ne se réglera pas", a-t-il ajouté. Il avait déjà égratigné la Chine dans la matinée, alors qu’il s’adressait aux 160 participants, visiblement émus, du premier parlement des jeunes Tibétains d’Europe. Dans la salle, l’actrice Melanie Winiger. L’épouse du rappeur Stress avait fait campagne contre les JO de Pékin. « Cette combinaison d’énergie, de positivité, d’humour: pour moi, c’est le Gandhi de notre temps. Quelle honte pour la Suisse que pas un seul membre du gouvernement n’ait trouvé le temps de le rencontrer ».

Tibet.fr, le 11/04/2010
(photos : Steffen Schmidt / Keystone)


L'Inde et le Dalaï-Lama victimes
de cyber-espions basés en Chine


Chercheurs américains et canadiens ont dévoilé, mardi 6 avril, l'existence d'un vaste réseau d'espionnage électronique, basé en Chine. Il aurait collecté des informations relatives à la sécurité nationale indienne et capté plus de 1 500 courriers électroniques émis par le bureau du Dalaï-Lama.

Pendant huit mois, les chercheurs de l'université de Toronto ont pu suivre les opérations des cyber-espions, qui se sont servis de blogs, de réseaux sociaux comme Twitter et de courriers électroniques pour prendre le contrôle des ordinateurs à distance. Des documents classés "confidentiels" et "secrets" ont pu être ainsi dérobés. Ils traitaient de la situation sécuritaire dans les Etats du nord-est du pays, non loin de la frontière avec la Chine, et des mouvements de rébellion dans la région.

Des notes sur la diplomatie indienne menée en Afrique de l'Ouest, en Russie, au Moyen-Orient et des copies de demandes de visa provenant notamment de l'ambassade de l'Inde à Kaboul, en Afghanistan, ont été obtenues. Les cybercriminels ont récolté des informations personnelles sur des étudiants dans les écoles militaires indiennes, des universitaires et des journalistes travaillant pour des revues spécialisées dans le secteur de la défense, ou sur le Cachemire, un territoire que se disputent le Pakistan et l'Inde.

L'exploitation et le recoupement d'informations trouvées sur les messageries de leurs victimes ont même permis aux cyber-espions de s'infiltrer dans un ordinateur, situé au siège de l'OTAN. Des documents appartenant à des entreprises indiennes, comme le conglomérat Tata, ont également été obtenus. "Dans un monde interconnecté, le niveau de sécurité ne dépasse pas celui du maillon faible", observe Rafal Rohozinski, l'un des chercheurs.

La nature des informations obtenues et le profil des victimes coïncident avec les intérêts stratégiques de la Chine. L'un des chercheurs, Greg Walton, n'a pas exclu l'implication d'"une partie du gouvernement chinois" sans pouvoir apporter de preuves.

Des chercheurs américains et canadiens ont dévoilé, mardi 6 avril, l'existence d'un vaste réseau d'espionnage électronique, basé en Chine. Il aurait collecté des informations relatives à la sécurité nationale indienne et capté plus de 1 500 courriers électroniques émis par le bureau du dalaï-lama.

Pendant huit mois, les chercheurs de l'université de Toronto ont pu suivre les opérations des cyber-espions, qui se sont servis de blogs, de réseaux sociaux comme Twitter et de courriers électroniques pour prendre le contrôle des ordinateurs à distance. Des documents classés "confidentiels" et "secrets" ont pu être ainsi dérobés. Ils traitaient de la situation sécuritaire dans les Etats du nord-est du pays, non loin de la frontière avec la Chine, et des mouvements de rébellion dans la région.

Des notes sur la diplomatie indienne menée en Afrique de l'Ouest, en Russie, au Moyen-Orient et des copies de demandes de visa provenant notamment de l'ambassade de l'Inde à Kaboul, en Afghanistan, ont été obtenues. Les cybercriminels ont récolté des informations personnelles sur des étudiants dans les écoles militaires indiennes, des universitaires et des journalistes travaillant pour des revues spécialisées dans le secteur de la défense, ou sur le Cachemire, un territoire que se disputent le Pakistan et l'Inde.

En janvier, Google s'était déjà plaint d'avoir été la victime de cybercriminels basés en Chine et Jiang Yu, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, a répété que son pays était opposé aux "activités de piratage par Internet". Le rapport, qui a été publié à la veille de la visite du ministre indien des affaires étrangères, Somanahalli Mallaiah Krishna, en Chine, n'a pas été commenté à New Delhi.

L'Inde semble particulièrement vulnérable aux attaques de ses infrastructures dites "sensibles". "Les systèmes informatiques sont conçus sans prendre garde à la menace de cyberattaques et nous manquons de coordination dans la surveillance des réseaux", estime  Ravi Visvesvaraya Sharada Prasad, expert en sécurité informatique.

L'agence gouvernementale indienne chargée de la protection des systèmes informatiques, la CERT-IN, se consacre surtout aux opérations d'urgence, comme la défense contre les attaques de cybercriminels. "Il manque une agence qui fixe des règles et des standards pour la protection des réseaux et vérifie leur application", ajoute
Ajey Lele, de l'Institut pour la défense et l'analyse stratégique (IDSA), basé à New Delhi.

La menace est particulièrement aiguë dans un pays qui, grâce à l'essor de son industrie des services informatiques, traite des données sensibles provenant du monde entier. Comme le conclut le rapport publié mardi : "Les pays n'ont plus à investir des milliards de dollars dans des systèmes satellite pour collecter des informations de haut niveau, quand ils peuvent le faire via le Web."

Par Julien Bouissou
Lemonde.fr, le 09/04/2010


Séisme au Tibet :
la ville de Yushu dans la région du Kham
a été durement touchée

 

Le tremblement de terre annoncé en "Chine" par les médias se situe en fait à Yushu (Tchekou) pour les Tibétains, donc bien localisé au Kham, c'est à dire au Tibet. L'épicentre se situe à 380 kilomètres de la cité minière de Golmud, sur la route de Lhassa, capitale de la "Région autonome du Tibet".

Le Kham n'est pas "une région frontalière du Tibet", mais fait historiquement partie du Grand Tibet originel, que la Chine a envahi et démentelé en plaçant la moitié sous le vocable de Région du Tibet (dit autonome) et en rattachant directement l'autre moitié  (amdo et Kham) aux provinces chinoises. Donc les victimes du tremblement de terre sont essentiellement tibétaines.


Ce séisme a fait environ 600 morts, 9.000 blessés et 313 disparus. De nombreuses maisons se sont effondrées, les routes ont été coupées par des glissements de terrain et les télécommunications sont rendues difficiles après le séisme qui a atteint une magnitude de 6,9, selon l’Institut de géophysique américain (USGS), et de 7,1 selon les autorités sismiques chinoises.

Plus de 85% des bâtiments situés près de l’épicentre, dans le district de Yushu, se sont effondrés, selon Chine Nouvelle, citant un autre responsable du gouvernement local. Une école professionnelle s’est écroulée et « beaucoup d’étudiants ont été ensevelis », a-t-il ajouté. « Les blessés sont partout dans les rues, beaucoup de gens sont en sang », a dit ce responsable, Zhuohuaxia.


Tibetan.fr, le 14/04/2010



Le Dalaï-Lama dialogue
avec des internautes chinois via Twitter
(21 mai)


Le Dalaï-Lama s’est pour la première fois entretenu en ligne le 21 mai [1] avec des internautes chinois, via le site de micro-blogs Twitter, lui-même relayé par des sites tiers.
Pendant cet échange d’environ 60 minutes, le Dalaï Lama a abordé un large éventail de sujets, politiques, culturels ou religieux. Il a notamment estimé qu’une décennie de discussions avec Pékin sur l’autonomie du Tibet et son éventuel retour avait échoué parce que le gouvernement chinois avait refusé de reconnaître les problèmes auxquels cette région himalayenne est confrontée.
Les discussions n’ont pas progressé "parce que le gouvernement central a toujours soutenu qu’il n’y avait pas de problèmes au Tibet, qu’il y avait uniquement des problèmes avec le Dalaï Lama", a-t-il déclaré depuis New York. [2]
"Je ne demande rien pour moi même, ma principale préoccupation porte sur les problèmes auxquels sont confrontés la culture, la religion et l’environnement du peuple tibétain", a-t-il ajouté. "Dans certaines zones du Tibet, la culture et la langue tibétaines sont en crise à cause de l’augmentation du nombre des Hans", l’ethnie très fortement majoritaire en Chine, a souligné le Dalaï Lama.
Wang Lixiong [3], un auteur chinois, avait annoncé sur Twitter qu’il prêterait son compte [4] pour cet échange avec le prix Nobel de la Paix, que Pékin accuse de séparatisme et cherche à museler.
Plus de 12 500 personnes avaient sélectionné 289 questions pour le Dalaï Lama. Les questions avaient été sélectionnées au cours d’un vote en ligne sur Google Moderator, une application de Google permettant ce type d’opérations, a expliqué Xiao Qiang, qui dirige le China Digital Times, basé aux Etats-Unis. Le Dalaï Lama, qui est âgé de 74 ans et qui vit en exil en Inde, n’a cependant répondu qu’à quelques questions.
Twitter, sur lequel le Dalaï Lama a un compte, est bloqué en Chine. Mais même sans proxy pour détourner la censure et s’y connecter, les internautes chinois pouvaient accéder au "chat" avec le responsable religieux car Twitter autorise d’autres applications et serveurs à utiliser son service à leur guise.
Le site de micro-blogs est de ce fait largement disponible dans le pays en dépit du "Grand parefeu" mis en place par les autorités pour filtrer le contenu de l’internet, a indiqué Xiao par téléphone.
Selon lui, cette "grande muraille de l’internet" a plutôt suscité la croissance de Twitter en Chine : "cette communauté a un lien politique particulièrement fort, qui est l’anticensure. De nombreuses discussions sur Twitter sont au sujet de la liberté d’internet, et sur la façon de contourner le ’grand parefeu’", a-t-il dit.
Environ 100 000 Chinois, vivant en Chine, seraient sur Twitter, estime-t-il.

[1] Le 21 mai de 8h à 9h du matin, heure de Pékin.
[3] Wang Lixiong fait partie des intellectuels chinois qui ont signé le 22 mars 2008 un appel au gouvernement chinois pour appeler au dialogue avec le Dalaï Lama.
Spécialiste du Tibet et prônant son auto-détermination, il avait déjà eu l’occasion de prendre fréquemment position en faveur du Tibet, en dénonçant la distortion des faits dans l’Histoire officielle en Chine, ou par exemple lors de l’arrestation de Tenzin Delek Rinpoché.
Le 7 octobre 2009, le Dalaï Lama lui avait
rendu hommage à Washington pour avoir défié Pékin en prônant une réconciliation avec le chef spirituel tibétain.
[4] Wang Lixiong dispose de deux comptes sur Twitter : le premier, WangLixiong, ne comportant qu’un seul "tweet", renvoie vers le site de Woeser, son amie et écrivain tibétaine dont les écrits sont régulièrement bloqués par le gouvernement chinois et le compte wlixiong qui a servi aux échanges entre le Dalaï Lama et les internautes chinois.
 
Par Tibet-info.net, le 22 mai 2010


Une cour de justice chinoise condamne
un Tibétain à mort
et 5 autres à de longues peines de prisons
(26 mai)




Une cour de justice chinoise dans la capitale Tibétaine Lhasa mardi a condamné à mort avec une suspension de 2 ans un Tibétain âgé de 23 ans, Sonam Tsering, pour son rôle allégué dans les troubles antichinois en mars 2008, en se fondant sur les articles 263 et 289 de la Loi Criminelle de la République Populaire de Chine, selon le Centre Tibétain des droits Humain et de la Démocratie (Tibetan Centre for Human Rights and Democracy (TCHRD)).

La même cour de justice a aussi condamné cinq autres Tibétains,  Tashi Choedon, Kelyon, Yeshi Tsomo, Tayang, Tsewang Gyurmey, à de longues peines de prison variant de 3 à 7 ans en se fondant sur l'Article 310, pour leur rôle allégué dans la "cache secrète" de Sonam Tsering.

Selon le Lhasa Evening New, TCHRD said, Sonam "a incité lapopulation à se souler le 14 mars 2008".


"Il a été l'investigateur majeur dans le fait d'inciter des centaines de personnes à l' émeute en mettant le feu aux voitures et aux magasins et en renversant des véhicules de la police", dit le journaliste.

Il a aussi brandi un couteau en l'air et a crié à haute voix "des slogans anti-gouvernementaux" face à un véhicule de la police. Selon les média chinois, les émeutes avait causé un dommage d'environ 40 millions d'yuans.

Les cinq autres Tibétains se sont chargés d'assurer "une cachette à un criminel recherché" et une assistance pour la fuite éventuelle à l'étranger, affirme le journaliste.

Sonam Tsering, fils de Tsering Samdup et de Yangkyi, appartient à une famille semi-nomade du village de Rachap, dans le Comté de Payul, Kardze “Préfecture Autonome Tibétaine” dans la Province du Sichuan, dit le centre.


Sonam est censément être arrivé à Lhasa vers la fin de l'année 2007 pour le pèlerinage et est resté sur place. Quand la protestation populaire a éclaté dans Lhasa en mars 2008, il y prit une participation active. Il a été arrêté à la mi octobre 2009, 17 mois après l'Insurrection de Lhasa, selon le TCHRD.

Avec la condamnation à mort de Sonam Tsering, le centre dit, qu'e sur un total de sept Tibétains condamnés à la peine capitale deux ont vraiment été exécutés. En octobre l'année dernière, la Chine a confirmé l'exécution de deux Tibétains pour leur rôle dans les troubles 2008.

450 Tibétains environ ont été emprisonnés pour leur participation dans l'insurrection printanière pro-tibétaine contre le gouvernement de la République Populaire de Chine, dit le TCHRD.

Le TCHRD affirme de plus que les troubles qui se sont répendus à travers la région Tibétaine en 2008 étaient une "protestation spontanée de la par des Tibétains dans le but de faire ressortir un ressentiment accumulé suite à des décénies de politiques désastreuses" par le gouvernement communiste chinois.

Le centre a condamné le gouvernement chinois et son ministère de la propagande pour "avoir montré des images trompeuses d'activités criminelles" à la communauté internationale, eaprès avoir affirmé que c'était une nécessité pour justifier les mesures sévères et violentes à l'égard des manifestants Tibétains.

Phayul, le 26/05/2010,
Par Phurbu Thinley



France-Libertés rappelle son soutien
à la cause du peuple tibétain
(2 juin)


 
Participant mercredi matin à l'émission de France-Inter "Le fou du roi", la présidente de France-Libertés, Madame Danièle Mitterrand, a rappelé qu'elle soutenait de toujours la cause tibétaine et le combat du Peuple tibétain pour sa liberté, sa culture et pour une autonomie réelle.

"Ce qui me vaut bien entendu la profonde inimitié du régime chinois dont les représentants à l'ONU ont été jusqu'à demander au Conseil de Sécurité de me priver de mon statut d'obervateur aux Nations-Unies. Ce qu'ils n'ont pas obtenu, notre fondation étant toujours fort heureusement soutenue par la France et d'autres Etats démocratiques membres du Conseil de Sécurité."

La présidente de France-Libertés avait été invitée mercredi 2 juin à l'émission de radio pour parler de l'action de sa fondation en faveur de la reconnaissance internationale du droit à l'eau pour tous les peuples.
 

21 ans après, évoquer Tienanmen
mène toujours en prison
(4 juin)




Ceux qui osent s'interroger publiquement sur le sujet qui n'existe pas prennent toujours les mêmes risques et écopent des mêmes lourdes peines, comme le montre la condamnation en décembre de Liu Xiabao et celle d'autres militants ces dernières années.

L'inconnu de la place Tiananmen face à une colonne de chars, le 5 juin 1989

Vingt-et-une années jour pour jour après l'entrée des chars sur la place Tiananmen, qui marquait le début de la sanglante répression du mouvement étudiant en faveur de l'ouverture politique, évoquer le 4 juin mène toujours dans une impasse, la prison, constate l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International.
Alors que l'article 35 de la Constitution de la République populaire de Chine garantit aux citoyens le droit à "la liberté d'expression, de la presse, de réunion, d'association, de défiler et de manifestation", ceux qui osent briser le tabou son promis à un autre sort.
L'ancien participant aux manifestations Liu Xiaobo a été condamné le 25 décembre dernier à une peine de 11 ans d'emprisonnement pour avoir rédigé un texte appelant à davantage de libertés politiques, la Charte 08, signé par plusieurs milliers de personnes. Amnesty rappelle que les articles qu'il a écrit autour du 4 juin 1989 ont été retenus lors de son jugement à titre d'éléments prouvant l' "incitation à la subversion".

D'autres condamnations sont venues ces dernières années sanctionner ceux qui osaient évoquer le sujet.

* Tan Zuoren, militant écologiste de la province du Sichuan a pris cinq ans en février dernier pour "incitation à la subversion de l'Etat". Il a été jugé coupable d'avoir critiqué l'état-parti dans des écrits publiés sur des sites internet étrangers, dans lesquels il évoquait la répression de 89.

* Hu Jia, condamné en 2008, purge trois ans de prison pour avoir publié des articles sur plusieurs sujets sensibles, dont certains sur le mouvement étudiant tabou.

* Shi Tao, journaliste, poète, originaire du Hunan a été condamné à une décennie à l'ombre en 2005 au motif qu'il avait "illégalement fourni des secrets d'Etat à des entités étrangères". Il avait transmis à des sites étrangers le résumé d'une directive du Département de la propagande interdisant aux journalistes de traiter du quinzième anniversaire de Tiananmen. Les autorités chinoises étaient remontées jusqu'à lui grâce à la bienveillance de Yahoo!, qui leur avait fourni ses données personnelles.

Dans les médias chinois, les événements de Tiananmen restent toujours un tabou absolu, de même que sur internet, où toutes les variantes de la date- 6.4, 4.6, 4689, 63+1 - mènent à une réinitialisation de la connexion. Sur Baidu, une recherche sur Tiananmen ne renvoie qu'à des informations sur le lieu géographique et non sur l'événement historique.

En République populaire de Chine, il n'y a guère que dans la région administrative spéciale de Hong Kong que le sujet peut être évoqué. Mais même là, les manifestants se heurtent à des difficultés. Le week-end dernier, leur "déesse de la démocratie", réplique d'une statue installée sur la place Tiananmen au printemps 1989 a été confisquée par la police.

Par Tibet.fr,
Le 04/06/2010


Le tour du monde de Lhakpa Tsering
à moto pour le Tibet
(mars à octobre 2010)




Lhakpa Tsering est un tibétain né en exil, quelques semaines après que ses parents aient fuit le Tibet après l'occupation par la Chine. Il perdit sa mère six mois après sa naissance. Son père étant si pauvre ne pouvait les nourrir et pris la douloureuse décision de le confier avec ses frères et sœurs à un orphelinat-école, soutenu par la Tibetan Children's Village.

Après avoir terminé ses études, Lhakpa s'est senti concerné par la cause tibétaine. Il a travaillé comme bénévole pendant 6 ans pour la
Tibetan Children's Village, où il était chargé de recueillir des fonds au profit des écoles-orphelinats et d'autres projets au Tibet.

Puis en 1995 c'est le départ pour les États-Unis, où en 1996 il rejoint la Marche pour la Paix de Washington à New York, qui pendant trois mois soutint la cause tibétaine.. En 1998, il fait partie de la Marche de la Paix de Portland à Vancouver, qui dura également trois mois, toujours dans le soucis de défendre la cause tibétaine.
Ce projet de tour du monde, Free Tibet World Tour, avait germer depuis longtemps, dans sa tête et il reçut immédiatement les encouragements et le soutien de sa famille et de ses amis.

Lhakpa est parti de New-York le 10 mars pour un périple à moto prévu de 8 mois à travers 22 pays. Après un tour des États-unis du 10 mars au 7 mai, il a poursuivi son chemin par l'Europe. Début juin il a traversé la France, s'arrêtant à Pau (4 juin) et à Paris (7 juin).

Vous trouverez des informations plus détaillées de son tour du monde sur son site :
 




La Chine aux trousses du renouveau tibétain
(8 juin)

Les écrivains et artistes tibétains sont la cible d’une campagne de répression de grande ampleur. La dernière victime en date s’appelle Shogdung. L’écrivain, âgé de 45 ans, a été arrêté en avril à son domicile à Xining, avant d’être inculpé la semaine dernière « d’incitation au séparatisme », selon sa famille. Comme d’autres avant lui, il encourt une lourde condamnation. « Plus de 50 Tibétains de la sphère culturelle, dont 13 écrivains, sont en prison, ont "disparu", ou bien ont été torturés ou harcelés pour avoir exprimé leurs points de vue », affirme un rapport de l’ONG indépendante International Campaign for Tibet publié en mai. « C’est la première fois depuis la fin de la Révolution culturelle [en 1976, ndlr] que des chanteurs, artistes et écrivains sont spécifiquement visés », note ce rapport soulignant que « presque toute expression de l’identité tibétaine non approuvée par l’Etat chinois peut être considérée comme étant de nature séparatiste ».

Les efforts déployés pour contenir les échanges d’informations font passer cette répression largement inaperçue. Ce black-out sévit depuis la révolte antichinoise de mars 2008 (au moins 19 morts, Chinois en majorité). Plusieurs personnalités ont été envoyées en « camp de rééducation ». Kunchock Tsephel, fondateur d’un site web tibétain, a ainsi écopé de quinze ans d’emprisonnement pour « divulgation de secrets d’Etat ».

La rafle des artistes et écrivains semble répondre à une volonté de renouveau identitaire et culturel de la part des Tibétains. Le profil de Shogdung est éloquent. Employé d’une maison d’édition, l’écrivain était jusqu’alors coopté par les autorités chinoises en raison de son rejet des traditions religieuses au profit d’idées modernistes. La répression qui a suivi les émeutes de 2008, explique-t-il dans son dernier livre intitulé
« Une ligne sépare le ciel de la terre », lui a ouvert les yeux. Reniant ses précédents ouvrages, il demande pardon aux siens ; et appelle qui plus est les Tibétains à une « révolution non-violente », à la désobéissance civile, ainsi qu’à s’enorgueillir de leur héritage culturel. Les autorités chinoises ont « transformé le Tibet en un terrifiant champ de bataille », écrit-il. Le livre, écrit dans sa langue, a été un best-seller au Tibet pendant des mois. Ceci tient au fait que la police politique a mis du temps à traduire l’ouvrage en chinois. Sans illusion sur le sort qui lui était réservé, Shogdung avait rendu une dernière visite à son père en avril, lui confiant : « C’est sans doute la dernière fois que tu me vois. ».

Liberation.fr, le 08/06/2010
Par Philippe Grangereau


Intervention pour Tagyal-Shogdung
(13 juin)

Tagyal, 47 ans, de son nom de plume "Shogdung" (Conque du matin) est un écrivain très connu au Tibet. Cet érudit, fonctionnaire travaillant pour la Maison d’Edition des Nationalités à Xining, capitale de la Province du Qinghai, a été arrêté le 23 avril 2010 pour "incitation au séparatisme". Les raisons exactes de son arrestation ne sont pas connues.

Il a longtemps été considéré par de nombreux Tibétains comme proche du Parti communiste chinois puisqu’à ses yeux, les traditions tibétaines étaient préjudiciables aux efforts des Tibétains pour moderniser la culture.

Mais les manifestations du printemps 2008 l’ont fait changer de position. Cette dissidence, ainsi que la solidarité qui s’y sont exprimées, lui semblent être les signes d’un nouveau réveil pour le peuple tibétain et une redécouverte de sa fierté identitaire.

Récemment, Tagyal a publié un livre intitulé "La limite entre le Ciel et la Terre" [1] qui décrit le Tibet à la suite des mouvements de 2008 comme un "lieu de terreur".

Le 17 avril 2010, trois jours après le
tremblement de terre ayant touché le Qinghai, Tagyal a tenté d’aller dans le Comté de Yushu, afin d’apporter son aide, mais on le lui a interdit.

Trois jours plus tard, avec 7 autres intellectuels et artistes, il a signé une lettre ouverte. Cette lettre exprimait des condoléances aux victimes du tremblement de terre mais critiquait aussi la manière avec laquelle le gouvernement chinois avait organisé l’aide dans la région. Elle incitait aussi les Tibétains à aider les victimes du séisme en donnant de la nourriture, des vêtements et des médicaments, mais les mettait en garde sur la corruption possible des réseaux officiels de dons mis en place par le gouvernement.

Le 23 avril, 5 ou 6 fonctionnaires de la police du Commissariat de Xining, ont arrêté Tagyal sur son lieu de travail, à Xining. Il a été libéré tard dans la soirée. Vers 10 heures du soir, le même jour, les fonctionnaires sont venus chez lui et ont confisqué deux ordinateurs et quelques documents. Le lendemain, la police est de nouveau venue, cette fois pour emmener Tagyal. Le surlendemain, sa famille a été prévenue qu’il était détenu en tant que suspect "d’incitation au séparatisme".

Le 28 mai 2010, Tagyal a été officiellement arrêté dans une lettre donnée par la police de Xining à sa femme et à une de ses filles. Cette lettre précise que Tagyal est accusé de "scission de la Patrie".
Il a très vraisemblablement été enfermé au Centre n° 1 de Xining, aussi appelé Centre de détention de Ershilipu.

Proposition de lettres en français ou en anglais destinées aux autorités chinoises :

Cher Monsieur,
Je vous écris afin d’exprimer ma sérieuse inquiétude au sujet de l’emprisonnement de l’écrivain tibétain Tagyal (nom de plume Shogdung – zhogs-dung). Il a été officiellement arrêté le 28 mai 2010. Il a été accusé de "scission de la Patrie". Il est maintenu au Centre de détention N° 1 à Xining, Province du Qinghai.
J’ai la conviction que l’accusation portée contre Tagyal est en violation de son droit à la liberté d’expression garantie par l’Article 19 du
Pacte international relatif aux droits civils et politiques [2] dont la Chine est signataire, ainsi que de la propre Constitution de la Chine [3].
C’est pourquoi, avec respect, je vous invite à garantir que Tagyal ne soit pas torturé ou autrement maltraité pendant sa détention, qu’il puisse accéder à l’aide juridique de son choix et à faciliter sa libération immédiate et inconditionnelle.
Je vous remercie pour l’attention que vous porterez à cette question urgente.
Je vous prie d’agréer mes meilleures salutations.
Nom / Prénom
Adresse
 
Dear … (Nom du destinataire)
I am writing to express my serious concern regarding the imprisonment of the Tibetan writer Tagyal (penname Shogdung – zhogs-dung)
Tagyal was formally arrested on May 28th, 2010. He was charged of “splitting the motherland”. He is held in N° 1 detention Centre in Xining, Province of Qinghai.
I believe the charge against Tagyal to be in violation of his right to freedom of expression as guaranteed by Article 19 of the
International Covenant on Civil and Political Rights to which China is a signatory, as well as China’s own constitution.
I therefore respectfully urge you to guarantee that Tagyal will not be tortured or otherwise ill-treated while he remains in custody, to allow him access to legal assistance of his choosing and facilitate his immediate and unconditional release.
Thank you for your attention to this urgent matter.
Yours faithfully,
Nom / Prénom,
Adresse

Proposition d’adresses d’envoi des courriers :
(0,85 euro pour un envoi de moins de 20 grammes à partir de la France.
Attention : changement du tarif postal à partir du 1er juillet 2010)

Directeur du département de la Sécurité publique de la Province du Qinghai (Director of the Qinghai Provincial Department of Public Security)
HE Zaigui Tingzhang
Qinghaisheng Gong’anting
1001 Fang, 10 Ceng
Gong’antingdalou
Xiningshi 810000
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People’s Republic of China)
 
Directeur du Département de la justice du Qinghai (Director of the Qinghai Provincial Department of Justice)
Wu Faxiang Tingzhang
Qinghaisheng Sifating
11 Nanshanlu
Chengzhong district
Xiningshi 810000
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People’s Republic of China)

Copies des courriers à :
Monsieur le Directeur (Director of the N°1 Detention Centre)
Xiningshi Diyi Kanshousuo
73 Ningzhanglu
Ershilipu Paichusuo
Xiningshi Gonganju 810003
Chengbei Fenju
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People’s Republic of China)
 
Monsieur l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine
Kong Quan
Ambassade de Chine
11, avenue George V
75008 Paris
chinaemb_fr@mfa.gov.cn
Fax : 01 47 20 24 22
(ou l’Ambassadeur de Chine dans votre pays)
 
Monsieur Bernard Kouchner (ou le Ministre des Affaires Etrangères de votre pays)
Ministère des Affaires Etrangères
37, quai d’Orsay
75 007 Paris
courrier au Ministère des Affaires Étrangères

 
Au cas où des réponses à vos courriers vous parvenaient, merci de me les transmettre à cette adresse :
Monique Dorizon
13 rue Charles Maréchal
78300 Poissy France
moniquedorizon@hotmail.com

De manière complémentaire à Tibet Lib, Tibet Post permet de parrainer personnellement des prisonniers de conscience tibétains.
Pour cela consulter l’article
Action Tibet Post : écrire régulièrement pour un prisonnier politique tibétain "parrainé" ou contactez directement Pascale Granger.


[
1] Voir à ce sujet l’interview de F. Robin : "Une société laïque est en train d’émerger au Tibet".
Extrait :
[...] Cet ouvrage très audacieux commence par une discussion sur la notion de révolution, et décrit les luttes de nombreux peuples pour le droit à disposer d’eux-mêmes. Dans la deuxième partie, l’auteur réévalue le soulèvement des Tibétains de 2008, et affirme que l’on ne doit pas parler à son propos des "émeutes du 14 mars", comme on le fait en République populaire de Chine (RPC), mais de "révolution pacifique". Une telle affirmation est inacceptable en Chine. En effet, les médias n’ont retenu de ces événements que le fait que des civils non tibétains ont été tués par les manifestants tibétains, et que le vieux Lhasa a été la proie des flammes. [...]

[2] L’article 19 stipule :
- 1. Nul ne peut être inquiété pour ses opinions.
- 2. Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix.
- 3. L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires :
- a) Au respect des droits ou de la réputation d’autrui ;
- b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques.

[3] L’article 35 de la Constitution stipule à l’article 35 : "Les citoyens de la République populaire de Chine disposent de la liberté de parole, de presse, de réunion, d’association, de défilé et de manifestation". (Source).

Par Monique Dorizon,
Le 13/06/2010



Appel pour un soutien au Dalaï-Lama
(27 juin)

 


Le 6 juillet 2010, Sa Sainteté le 14ème Dalaï-Lama aura 75 ans.

Malgré une année difficile, au cours de laquelle la Chine a continué à faire de l’obstruction contre ses efforts pour faire avancer les négociations et où les Tibétains au Tibet ont une fois de plus risqué leur vie en appelant au retour du Dalaï-Lama , Sa Sainteté demeure optimiste sur sa capacité à obtenir une solution pacifique à l’occupation du Tibet.

Pour cadeau d’anniversaire, offrez-lui votre soutien : allez sur le site dalailama75.org et envoyez un message à dix des dirigeants politiques les plus influents du monde, leur demandant de faciliter une rencontre directe entre le Dalaï-Lama et le Président chinois Hu Jintao, afin que puissent être déclenchées une avancée et de véritables négociations pour l’avenir du Tibet.

Peut-être un jour, lorsque l’occupation du Tibet aura pris fin, Sa Sainteté pourra rentrer chez lui.

Merci pour votre soutien.


Afin de faciliter la compréhension pour celles et ceux qui ne lisent pas l’anglais, voici une traduction de la lettre en anglais mentionnée sur le site dalailama75.org :
Soutenez le Dalaï Lama pour son 75ème anniversaire.
Je vous écris à l’occasion du 75ème anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï-Lama (6 juillet) vous demandant de faire en sorte que cette année soit une étape importante dans la vie de Sa Sainteté.
En dépit de la poursuite de la répression au Tibet et l’obstruction continue de la Chine face aux efforts du Dalaï-Lama pour obtenir de véritables négociations, la résolution de Sa Sainteté d’apporter une solution pacifique à l’occupation du Tibet demeure inébranlable et il continue d’être un brillant exemple pour le monde de par sa valorisation de la non-violence, de la compassion et de la tolérance.
A l’occasion du 75ème anniversaire de Sa Sainteté, le cadeau qu’il mérite réellement est le solide soutien des dirigeants mondiaux les plus influents, tels que vous-même.
C’est pourquoi, je fais appel à vous pour que vous vous mettiez en devoir de faciliter une rencontre entre Sa Sainteté le Dalaï-Lama et le Président chinois, Hu Jintao. Une rencontre en personne serait annonciatrice du début d’un progrès réel vers une solution juste et durable pour le Tibet.
Avec mes meilleures salutations

Votre message sera adressé à :
- M. Silvio Berlusconi
Premier Ministre d’Italie
- M. Stephen Harper
Premier Ministre du Canada
Fax :(613) 941 6900
- M. Barack Obama
Président des Etats-Unis d’Amérique
Fax :(202) 456 2461
- M. Herman van Rompuy
Président du Conseil européen
- Dr Angela Merkel
Chancellier d’Allemagne
- M. Dmitri Medvedev
Président de la Fédération de Russie
- M. Nicolas Sarkozy
Président de la France
- M. David Cameron
Premier Ministre du Royaume-Uni
- M. Naoto Kan
Premier Ministre du Japon
- Dr Manmohan Singh
Premier Ministre de l’Inde

Tibet.info.fr,
Le 27/06/2010


Le Dalaï-Lama répond aux internautes chinois
(Dharamsala, 16 juillet)

Les Chinois ont présenté 317 questions à Sa Sainteté le Dalaï Lama par le célèbre écrivain chinois, Wang Lixiong. 11 705 internautes chinois ont voté pour les 10 questions les plus importantes, à laquelle Sa Sainteté le Dalaï Lama a répondu de sa résidence de Dharamsala, le 16 Juillet 2010.

Première question : Au vu de la situation actuelle , il semble difficile qu'un rapprochement avec le gouvernement chinois se produira dans votre vie. Après votre décès  vous n'aurez aucun contrôle sur l'organisation de la jeunesse tibétaine qui détient le bien de leur [idéologie de la recherche] indépendance du Tibet. N'est-il pas possible qu'ils se livrer à grande échelle des activités terroristes, alors ? Y at-il des moyens par lesquels ils peuvent être empêchée de prendre un tel cours ?

Dalaï Lama : Dans l'ensemble, je crois que même après ma mort l'exil tibétain set-up continuera à faire des progrès, notamment dans le domaine de l'éducation. Plus important encore il ya un nombre croissant de jeunes lamas âgés de 20 et 30 qui sont actuellement aux études dans les différentes écoles religieuses de notre communauté qui sont capables de prendre des rôles de leadership plus important dans le domaine spirituel. Dans le domaine politique, pour la dernière plus de 10 ans, j'ai été dans un état de semi-retraite. Toutes les décisions politiques importantes sont prises par les dirigeants politiques élus et cela va continuer de le faire à l'avenir aussi. Il ya des forces au sein de notre communauté comme le Tibetan Youth Congress qui critiquent notre politique au Moyen-Way et de la demande [une complète indépendance pour le Tibet]. Il semble que leurs voix sont de plus en plus forte [ces] jours. Nous ne pouvons pas les blâmer pour cela, étant donné que nos efforts successifs pour parvenir à une solution [mutuellement bénéfique à la question du Tibet] n'ont pas réussi à produire des résultats positifs et dans une telle situation, leur point de vue est de plus [élan dans notre société]. Toutefois, il est bien évident que 99% du peuple tibétain ont une confiance totale dans le [chemin non- violent que nous avons choisi] et donc vous devriez vous inquiétez pas [au sujet de leurs jamais recourir à la violence].

Q 2 : Votre Sainteté, comment prévoyez-vous pour résoudre le problème de ces zones qui constituent une partie de votre notion de « Grand Tibet », mais sont intégrées dans les provinces chinoises dans la mesure où les divisions administratives actuelles de ces provinces sont concernées ? Le gouvernement autonome de votre "contrôle de l'exercice du Grand Tibet" sur les autres groupes ethniques vivant dans ces zones ? Si oui, comment voulez-vous sauvegarder les aspirations de ces groupes ethniques ?

Dalaï Lama : Nous n'avons pas utilisé le terme « Grand Tibet ». Il est [en réalité] un terme employé par le Département du Front uni du [gouvernement chinois de se référer à notre demande].Ce que nous disons, c'est que tous les Tibétains qui parlent et écrivent la même langue que le Tibet aurait le même droit de préserver et de promouvoir leur religion et leur culture ainsi que de travailler à leur développement économique collective. Or, c'est, en principe, approuvé par le gouvernement chinois. Dans le cinquième Forum de travail sur le Tibet, le gouvernement central chinois a recommandé une politique uniforme pour superviser tous les Tibétains vivant dans la Région autonome du Tibet et dans d'autres régions autonomes du Tibet dans les quatre provinces chinoises. Le Premier ministre Wen Jiabao a, en particulier, a mentionné dans son rapport de travail à l' Assemblée populaire nationale. C'est, je crois, est vraiment en harmonie avec la situation réelle qui prévaut. Sinon, lorsque le mot « Xizang »est mentionné, il est censé être comme se référant uniquement à la Région autonome du Tibet. Ce n'est pas juste. Il ya seulement un peu plus de deux millions de Tibétains vivant dans la Région autonome du Tibet et le reste, environ quatre millions de Tibétains vivent dans les quatre provinces chinoises voisines. En tant que tel, nous disons que tous ces Tibétains devraient être les mêmes droits. Par exemple, je n'appartiens pas à la Région autonome du Tibet ; Je suis originaire de Tso-Ngon [Ch : Qinghai]. De même, si vous tenez à regarder l'histoire tibétaine, vous verrez que beaucoup de Lamas hautement réalisés et Tulkus sont venus de ces quatre provinces. Même aujourd'hui, la plupart des enseignants [ ] respecté l'enseignement dans les institutions monastiques de toutes les traditions religieuses de notre communauté sont venus de ces provinces ; très peu d'entre eux appartiennent à la Région autonome du Tibet. Par conséquent, nous disons que d'une politique uniforme devrait être adoptée pour l'ensemble de ces domaines , car ils partagent la même religion et la culture.

Il est tout à fait une autre question, si nous cherchons la séparation ou l'indépendance, mais nous ne sommes pas. Nous disons simplement que nous être accordée à la liberté de préserver notre propre religion, la culture et la langue dans le cadre plus large de la République populaire de Chine. Si , en temps utile, de temps, nous obtenons une occasion de discuter de ce sujet en détail, alors que les Tibétains au Tibet devrait prendre la responsabilité principale. Une fois qu'ils sont capables de s'engager dans de longues discussions [avec le] gouvernement chinois sans aucune crainte dans leur esprit  je ne pense pas que nous serons confrontés à des problèmes [dans la résolution de la question du Tibet].

Dans le cas de la Région autonome du Tibet , un peu de Chinois vivaient là avant les années 1950. [Le nombre a augmenté plus tard] Un nombre considérable de Chinois, cependant, ont vécu dans le Kham et l' Amdo régions, notamment dans le domaine de ma naissance [ ] Xining, depuis des temps immémoriaux. Tibétains ne sont pas dites, et ne dira jamais, que le Tibet doit être exclusivement occupés par des Tibétains à l'exclusion de toutes les autres nationalités, qui comprend [même] les Chinois Han. Ce qui est important, c'est que depuis qu'il porte le nom de « Région autonome du Tibet » les habitants de ces lieux devraient constituer la majorité et le reste de la nationalité de la minorité de la population totale. C'est dans ce but que le nom a été donné. Si, par ailleurs, le nombre de nationalités minoritaires chinoises ou d'autres qui vivent dans ces lieux est plus que les Tibétains, il n'y a aucun moyen noms tels que ceux mentionnés ci-dessus pourraient être donnés. Nous espérons que nous sommes en mesure d'établir une grande famille de l'amitié entre les peuples chinois et tibétains basée sur plus de mille ans de relations les uns avec les autres. Nous espérons également et même prier pour que la République populaire de Chine se développe avec toutes les nationalités de ses jouir de l'égalité dans un esprit d'une grande famille.

Q 3: L'année dernière, une chaîne de télévision en France a diffusé un documentaire intitulé Démons du Dalaï Lama, dans lequel Shougdèn - culte moines tibétains se sont révélés être jeté des colonies de peuplement tibétain en Inde. La situation est arrivée à un point tel de ces moines qu'ils ne pouvaient même visiter les magasins et les hôpitaux ainsi que saisir leurs monastères à l'époque. Dans le documentaire, vous avez été également démontré que la délivrance d'un ordre strict que ces moines - Shougdèn rendre propices doivent être expulsés de leurs monastères. En outre, l'un des moines interrogés ont déclaré : « D'une part les négociations dalaï-lama sur la liberté de croyance religieuse et de la compassion, mais d'autre part, il limite notre liberté de religion et nous montre de nos monastères. Qu'est-ce que vous avez à dire à ce sujet ?

Dalaï Lama : Gyalpo Shougdèn est entré en existence pendant le temps du Dalaï Lama Grand Cinquième. Le cinquième dalaï-lama vit Dorjee Shugden comme « un démon vœu avant-garde / mauvais esprit né dans un tel état en raison de son aspiration mal / la prière négative ". Ceci est mentionné dans les Œuvres complètes de la Cinquième Grand Volume K, un tôt édition bloc - imprimé au Tibet. Alors « l' aspiration mal / la prière négative » est ce qui a causé Dorjee Shugden dont la nature n'est qu'un « démon vœu avant-garde / mauvais esprit » et dont les actions sont à « nuire à la Loi et l'humanité ». C'est admis par le Dolgyal lui-même dans son autobiographie.

Plus tôt, j'ai trop propitiated Shougdèn. Plus tard, comme je l'ai étudié les paroles du Grand Cinquième, je suis tombé sur le document cité ci-dessus. J'ai, de mon côté aussi, mené une série d' enquêtes à ce sujet et a constaté que ce n'est pas bon pour adorer l'esprit . En conséquence, je donne la propitiation complètement, mais n'a pas, à ce point du temps, imposer des restrictions sur la section de la communauté tibétaine qui la pratiquent. Ensuite, le problème refait surface au Collège Jangtse du monastère de Gaden. Grâce à mes examens, il est devenu très clair pour moi que le problème au Collège Jangtse a été causé par sa nouvelle initiative de se rendre favorable Gyalpo Shougdèn. J'ai communiqué ce à l'intéressé. Lorsque la question est devenue plus tard le public, certains ont commencé à courir le bruit que je tentais de gagner la faveur du [Tradition Nyingma du bouddhisme tibétain], et que je n'avais pas réellement imposé aucune restriction, mais simplement semblant de le faire. Dans ces circonstances, j'ai dû sortir à l'air libre d'exprimer mes vives objections à, et de rendre les choses claires au sujet, le culte de cet esprit du mal.

Pas d'enfants des adeptes Dolgyal ont été expulsés des écoles. Si dans les monastères et les fidèles non - adorateurs de Dolgyal assembler, elle ne va pas très bien avec la sainteté de la [lien spirituel qui est si essentielle en matière de] la spiritualité. Ceux qui n'adorent pas Dolgyal ont tous les enseignements spirituels reçus de moi et ceux qui adorent ce sont ceux qui ont un problème ou un désaccord avec le Dalaï dont ils reçoivent les enseignements. C'est pourquoi nous disons que nous nous sentons très mal à l'aise d'être associé avec les adeptes Dolgyal. En dehors de cela, nous n'avons rien fait de les jeter des colonies de peuplement tibétain. Je vous invite tous à venir visiter l'Inde et les colonies de peuplement tibétain en Inde du Sud pour voir par vous-mêmes ce qu'est la réalité. Les adeptes Dolgyal ont établi leur propre monastère séparés et il mener leur vie comme les autres tibétains. Personne ne crée des problèmes pour eux.

En bref, ce que je veux dire, c'est que c'est sa liberté, en général, de pratiquer ou de ne pratiquer aucune religion. Comment on choisit de pratiquer sa religion est aussi la liberté. Par conséquent, selon la divinité ou un démon, on peut adorer, on peut décider à sa guise. Pour dire que la pratique de l'esprit en question est défavorable et il a aucun avantage est de mon devoir. Par conséquent, j'ai souligné les aspects négatifs. Il appartient maintenant au peuple de réfléchir ou de décider pour eux-mêmes s'ils veulent écouter ou non. Un ami chinois a soulevé cette question. Si vous êtes intéressé par le sujet, il est [très] le [la liberté de culte ou de ne pas adorer l'esprit]. Mais vous devez procéder à une [véritable enquête avant de plonger dans it]. Habituellement, nos praticiens religieux disent que « il faut développer une perception pure de son enseignant et d'enquêter sur [bien] la religion qu'on pratique. Ainsi, la religion doit être soumis à enquête. Par exemple, Nagarjuna et d'autres savants [ de l'ancien] Université de Nalanda ont montré par leur exemple que, même si elles ont été les paroles du Bouddha, ils doivent être soumis à une enquête pour vérifier leur véracité. [Le concept bouddhiste de « quatre confiances ", dit, entre autres choses, que ] il faut « se fonder sur la doctrine que sur les individus. Il est donc très important pour vous tous pour enquêter.

Q 4: Au cours de l'incident 2008 Tibet , pourquoi de nombreux moines et laïcs tibétains de lever la main contre les citoyens chinois ordinaires ? Nous devons comprendre que c'est le gouvernement chinois qui vous êtes contre [ et non pas de l'ordinaire ] citoyens chinois .

Dalaï Lama : En autant que je sache , la première manifestation de 2008 au Tibet s'est produite dans l'après-midi du 10 Mars . Il a ensuite été suivie par des manifestations de protestation de plus le 11 , 12 et 13 Mars de cette année . Les gens de la sécurité chinoise , dès le début , ont appris au sujet de ces manifestations à la suite de laquelle ils ont bloqué la route des manifestants arrivant moine du monastère de Drepung . Dans la matinée du 14 Mars , l'incident de la mise en magasins sur le feu , lançant des pierres et détruisant des propriétés a eu lieu. Un journaliste étranger , qui avait été un témoin oculaire de cet incident , est venu me rencontrer [ à Dharamsala ] et me dit : «En dehors de la vidéo - enregistrement de la passe ensemble , le personnel de sécurité chinois sur les lieux n'ont rien fait pour les arrêter. » La propagande du gouvernement chinois au sujet de l'incident 14/03 méconnaît le fait que la protestation a éclaté le 10 Mars . En outre , selon les rapports qu'ils ont délibérément engagé quelques personnes malveillantes dans la matinée du 14 Mars de se livrer à des émeutes , qu'ils vidéo -shot pour une utilisation ultérieure dans le déplacement de la responsabilité de l'incident entier sur les Tibétains . Tibétains en provenance du Tibet après l'incident Mars nous a informé que " des Tibétains dont ils n'avaient jamais vu auparavant avait été portée à Lhassa à l'époque. Ils ont en outre déclaré que «ces personnes ont été les principaux responsables qui ont créé des troubles » . [ je pense] cet incident ] [ malheureux devraient effectivement être examinées de façon indépendante. C'est une chose que je veux dire .

[ Une autre chose que je veux dire, c'est que ] dans les monastères du Kham et Amdo régions , il ya une ancienne coutume de garder de vieilles épées , des lances et des fusils dans les sanctuaires des divinités gardiennes . J'ai été informé que ces armes ont été prises de force dans l'ordre de blâmer les monastères pour l'utilisation d'armes à remuer la violence [ dans le ] pays. Il est , en quelque sorte, très probable que quelques personnes dans leurs accès de colère peut avoir involontairement causé des inconvénients à la population chinoise [ au cours de cette époque] . Si une telle chose s'est vraiment passé , alors je suis prêt à présenter des excuses [ de leur ] nom . Il est très probable en effet que certains Tibétains en colère peut avoir causé une telle situation , car à cette époque , le gouvernement chinois a essayé [ de son mieux ] pour créer la fausse impression des Tibétains comme étant anti- chinois. La majorité des Tibétains ne ferais jamais une chose pareille.

Tibétains ne peuvent pas être blâmés pour avoir diffusé leurs griefs contre la politique du gouvernement chinois . Les grèves dures gouvernement chinois sur le peuple tibétain pour la [ seule] raison pour laquelle ils sont fidèles à leur religion et la culture ainsi que leur chef spirituel . Cela crée un sentiment de mal dans l'esprit du peuple tibétain . C'est aussi la raison pour laquelle les Tibétains sont très critiques de la politique du gouvernement chinois . Vous ne devez pas , cependant, prendre cela comme une forme d'animosité du peuple tibétain du peuple chinois . Si ce que j'ai entendu est vrai , alors Tibétains visiter les villes et villes chinoises semblent faire face à beaucoup de problèmes après l'incident Mars 2008 . C'est parce que les hôteliers chinois, les commerçants et les restaurateurs en ces lieux preuve d'une attitude froide pour les clients du Tibet . En outre , nous avons entendu dire qu'un seul membre du Tibet d'une délégation du gouvernement chinois a été arrêté à l'aéroport pour interrogatoire. Toutes ces évolutions sont une cause de déception pour le peuple tibétain .

Q 5 : Était la «libération du Tibet ' une tromperie du début ou de ne le modifier ultérieurement ?

Dalaï Lama : Il est difficile de dire . Lorsque l' Armée populaire de libération est arrivé à Chamdo , ils ont combattu avec l'armée tibétaine et tué environ sept à huit mille soldats tibétains . Khenchung Thupten Dhonyoe , qui était une équipe de la gouverneure générale du Tibet oriental à cette époque , m'a dit que Wang Qiming , le général de l'APL (qui «libéré» Chamdo ) lui dit avec des larmes dans ses yeux : « Nous , les nationalités fraternelle , ont tué l'autre . Je pense que certains d'entre eux peuvent avoir été sincère. De même, lorsque la route du Kham au Tibet central et de l'Amdo au Tibet central ont été construites, certaines personnes ont utilisé leur corps pour bloquer l'eau lors des inondations ont eu lieu . Ils ont travaillé dur. Ces choses , je crois, étaient authentiques . Pour d'autres , je ne peux pas dire quelles étaient leurs intentions dès le début. La meilleure chose serait pour les historiens d'étudier en profondeur des documents classifiés du gouvernement , ce qui rendra les choses soient claires . C'est la chose la plus importante .

En termes de politiques d'ensemble , en 1954 , je suis allé en Chine et y ont dépensé environ cinq à six mois à Pékin . A cette époque, j'ai rencontré la plupart des dirigeants chinois , dont Mao Zedong , je n'avais rencontré de nombreuses fois . J'ai surtout rendu visite à de nombreuses provinces chinoises , au cours de laquelle j'ai rencontré beaucoup de dirigeants chinois , qui étaient membres du Parti communiste et avait de vrais perspectives révolutionnaires et étaient véritablement de travail pour servir la classe ouvrière et du pays . J'ai vu beaucoup qui n'avaient pas d'obtenir un avantage personnel et travaillaient pour le bien commun . Ils m'ont impressionné . Mao , par exemple , fait de nombreuses promesses pour moi. Toutefois , à compter de 1956 à 57 , je sentais que les choses se dirigeaient vers l'ultra-gauchisme .

Q 6: Si à l'avenir la Chine aura un véritable système démocratique , ce serait les relations du Tibet soit avec ce gouvernement? Quel est votre avis ?

Dalaï Lama : À l'heure actuelle de nombreux problèmes non désirées , que ce soit des relations extérieures République populaire de Chine ou de problèmes dans le pays , je crois, sont créés par la suspicion et le manque de confiance mutuelle . Pour les 51 dernières années , j'ai vécu en dehors du Tibet . De mes nombreux amis aux Etats-Unis , en Europe , au Japon et en Inde , je sais que la Chine a la volonté de construire de bonnes relations . Mais son incapacité à établir des relations authentiques est due à l'absence de confiance mutuelle . Ceci, à son tour , est le résultat d'un manque de transparence dans la Chine qui, cependant, il fait semblant d'avoir tant vers l'extérieur . C'est pourquoi de nombreux problèmes se posent . Que ce soit la question du Tibet ou le Xinjiang , il ya clairement une différence énorme entre l'impression extérieure que la Chine donne et les sentiments réels que les gens dans ces régions port. Par conséquent , une fois arrive un moment où la Chine aura transparente , honnête et juste des politiques , la plupart des problèmes seront naturellement résolus.

En ce qui concerne la question du Tibet , s'il ya une transparence et la sincérité de la part du gouvernement chinois , nous avons de notre part ne cherchent pas la séparation. Nous avons une longue histoire, mais je ne suis pas y penser. Si nous pensons à l'avenir , le Tibet est matériellement derrière les autres et donc si nous restons dans la République populaire de Chine , il sera bénéfique pour le développement du Tibet . Pour cette raison nous ne cherchons pas la séparation. La chose la plus importante est que le Tibet a une culture unique , la langue et la religion . Parmi les traditions bouddhistes , de nombreux savants du monde d'aujourd'hui dire que le bouddhisme tibétain est le plus vaste et profonde . langue tibétaine est devenue le meilleur moyen d'articuler / exprimer cette philosophie profonde et vaste . Les traductions - tant en termes de traduction littérale ( DRA gyur ) et la traduction contextuelle (Don gyur ) - des textes de la langue sanscrite sont du plus haut niveau . Par conséquent, si nous sommes en mesure de maintenir cette religion et la culture , il profitera aussi de la culture globale de la RPC . De manière générale , la Chine est également un pays bouddhiste . Comme le nombre de bouddhistes chinois de plus en plus ces jours-ci , nous serons sûrement en mesure de contribuer dans ce domaine . Je pense que c'est de l'avantage mutuel .

Q 7 : Si le Tibet une véritable autonomie atteint ou accède à l'indépendance , avez-vous des plans pour transformer le système de gouvernance au Tibet dans un régime démocratique ? Comment la religion et la politique se séparer ?

Dalaï Lama : Je ne pense pas que cette question exige une réponse particulière . Si vous êtes intéressé , vous pouvez venir en Inde. Vous serez alors effectivement voir comment nous avons procédé à la démocratisation durant notre séjour en exil , comment nous avons mis en place un système politique au cours des 51 dernières années et de nos futurs programmes . Pour moi personnellement , depuis 1969 , je viens de dire que le peuple doit décider si l'institution du dalaï-lama doit continuer ou non . Je n'ai aucune inquiétude. La chose la plus importante est que nous avons besoin de préserver et de maintenir la religion unique et la culture tibétaine . En termes de développement du Tibet , il est très important de ne pas nuire à l'environnement naturel. l'environnement du Tibet est fragile et sensible aux dommages causés . En raison de la haute altitude et le vent sec, il est dit qu'une fois dommage, il faudra une longue période de rétablir l'équilibre écologique . Il s'agit d'un numéro spécial que vous devez prêter attention. Les glaciers dans le haut plateau tibétain constituent la principale source de la plupart des grands fleuves d'Asie . C'est pourquoi nous devons prendre des précautions particulières d'entre eux .

Q 8: Que pensez-vous qui va se passer à l'unité une fois que vous tibétains ne sont plus dans la scène ? Est-ce que le charisme de vos successeurs en mesure de contrôler les nationalistes tibétains de conserver le caractère non -violent et pacifique de votre lutte ?

Dalaï Lama : Il ne fera aucune différence . Depuis plus de 30 ans, j'ai toujours dit que les dirigeants religieux tibétains et politique doivent prendre leurs responsabilités , comme si je ne suis plus avec eux . Ils ont fait ça et c'est la façon dont ils acquièrent de l'expérience . Il ya une nouvelle direction après tous les cinq ans . Il y aura un nouveau leader politique de l'année prochaine directement élus par le peuple . Dans le domaine religieux, il ya des têtes de chaque école bouddhiste de prendre la responsabilité . Il n'ya aucune différence si je suis avec eux ou non .

Q 9 : Vous dites qu'il devrait y avoir un système démocratique pour le Tibet . Toutefois, lorsque vous et vos prédécesseurs avez-vous jugé le Tibet de manière démocratique ? Si non, quelle confiance avez-vous de gouverner le Tibet de manière plus démocratique que la Chine communiste ?

Dalaï Lama : La première à la quatrième Lamas Lama n'a pas pris part à la vie politique . Le cinquième dalaï-lama est devenu le chef temporel et religieux du Tibet . A cette époque il n'y avait pas une telle chose comme système démocratique dans les pays voisins du Tibet comme la Chine, l'Inde et la Russie . Ils ont été largement toutes les sociétés féodales . Mais le Tibet a une forte tradition bouddhiste et le principe du développement de la compassion pour tous les êtres sensibles . C'est pourquoi , en 1959 , lorsque les propriétaires ont été mis sous sessions suivant la lutte démocratique des réformes ", il y avait de nombreux serfs qui est venu pour sauver la vie de leurs « propriétaires » . Beaucoup de propriétaires ont également été en mesure d'échapper à l'exil en Inde, avec l'aide de leurs « serfs » . Par conséquent , « serfs »peut être un phénomène commun à tous ces pays féodal, mais le traitement des tibétains serfs » était différente .

À la fin de 1955, « Les réformes démocratiques ont été réalisées au Tibet à partir de Sichuan . Comme ailleurs en Chine , « démocratique des réformes ont été menées au Tibet , ce qui ne convenait pas à la situation tibétaine . Ces choses-là des événements . Il est important d'enquêter sur ces choses. Vous n'avez pas de croire à ces choses parce que je leur dit . Si vous avez la liberté d'enquêter plus tard , il est important de le faire à fond .

Dans les derniers stades de sa vie , le treizième dalaï-lama pensé à l'introduction d'un système démocratique au Tibet , mais il a été incapable de l'exécuter. En 1952 , quand j'étais à Lhassa , nous avons formé le Comité de Réforme de faire un certain nombre de changements à nos systèmes fiscaux et de prêts . Mais nous n'avons pu mener à bien certains d'entre eux . Depuis que j'ai déjà eu des idées à procéder aux réformes de l' époque, j'étais au Tibet , nous avons établi un système démocratique immédiatement après l'entrée en exil en Inde . Je n'ai aucune intention de tenir un poste où les Tibétains dans et en dehors sont réunis. J'ai clairement fait savoir en 1992 que quand il y aura d'autonomie ou d'un degré considérable de liberté pour le Tibet , nous reviendrons . Cependant , je l'ai dit , à partir de ce moment, je ne vais pas prendre toute la responsabilité et la main sur tous mes responsabilité historique de l'administration locale. Même maintenant, c'est ma pensée et je ne prendrai jamais aucun rôle politique.

Q 10 : Quelle est votre opinion sur les Chinois qui sont installés au Tibet et la deuxième génération de Chinois vivant là-bas? Il est possible que votre « haut niveau d'autonomie » peut finir par marginaliser eux, qui est la préoccupation de ces Chinois au Tibet qui êtes-vous opposés et l'administration tibétaine en exil .

Dalaï Lama : Le Tibet est une région autonome . Dans cette région, les Tibétains ne peuvent pas devenir une minorité . Sinon, nous vous félicitons cependant de nombreux frères et sœurs chinois décide d'y rester. En particulier, nous apprécions ces frères et sœurs chinois qui s'intéressent à la religion et la culture tibétaine . Normalement, je dis que les frères et sœurs chinois peut cuisiner des plats délicieux et nous nous Tibétains ne peuvent fournir de la nourriture spirituelle à travers les bouddhisme. C'est pourquoi il n'y a absolument aucune raison de s'inquiéter . Ensuite, il ya les Chinois qui regardent de haut les Tibétains en considérant le bouddhisme tibétain comme mauvais et les Tibétains aussi sale . Pour eux , il n'ya aucune raison de vivre dans un endroit sale , il vaut mieux pour eux de retourner à l'assainissement des lieux . Tibet le bouddhisme et surtout les pratiques dans le bouddhisme y est tout à fait aucune référence à la discrimination raciale . Plus tôt au Tibet , la plupart des abbés de monastères ont été Mongols et il y avait chinois étudiant écritures bouddhiques ainsi . Nous étions de races différentes , mais il n'y avait aucune discrimination quelle qu'elle soit . De même , s'il ya parmi les érudits religieux chinois, ils peuvent aussi être des abbés et des lamas au Tibet . Il n'y a aucune différence .

Les réponses ont été publiées sur le site Web en langue chinoise de l'Office de Sa Sainteté le Dalaï Lama le 19 Juillet 2010.

Note : Cela se traduit par le Tibet. S'il ya divergence entre le présent et le version tibétaine. S'il vous plaît traiter ce dernier comme faisant autorité et définitive.


La photo du Karmapa est interdite au Tibet
par les autorités chinoises

(18 août)


Les autorités chinoises dans la région Chamdo du Tibet avertissent des Tibétains contre le fait d'afficher ou de garder en leur possession des images du 17ème Gyalwang Karmapa, à la tête de la branche Kagyu du bouddhisme tibétain, qui a fui son monastère au Tibet en 2000.

L
a Radio Free Asia a annoncé que l'on n'autorise pas aux Tibétains de garder ses photographies comme les amulettes ou de les afficher dans les véhicules motorisés, une pratique Tibétaine traditionnelle pour se protéger de la malchance.


Le jeune représentant de la branche Kagyu de Bouddhisme Tibétain avait fait les gros titres lors de son arrivée à Dharamsala le 5 janvier 2000. Ogyen Trinley Dorjee a maintenant 25 ans et vit près de Dharamsala, lieu d'exil du Gouvernement tibétain. Considéré par le Dalaï-lama, la Chine l’accuse d’ingérence dans les activités séparatistes, le qualifiant de « loup dans la robe de moine ».

Un Tibétain récemment arrivé au Népal du Tibet a été cité en disant que, « l'année dernière, dans le Shankou de Chamdo, les photos du Karmapa étaient illégales dans une annonce faite par les autorités chinoises ». L'homme a aussi dit que la police chinoise a confisqué des médaillons contenant des photos du Karmapa à des moines dans la capitale Tibétaine, dans le quartier Lugug de Lhassa.

Robbie Barnett, un érudit Tibétain à l'Université de Columbia, a appelé le mouvement chinois « la surprise », du fait de l'inquiétude significative face à la position officielle de la Chine à l’égard du Karmapa, qui lui donne le droit de revenir à tout moment au Tibet. « Il n'est pas complètement inconcevable qu'il peut y avoir deux politiques : il peut revenir, nous ne le condamnons pas publiquement. Mais on ne permet pas plus d'avoir des images » a-il déclaré à RFA.

Par Tenzin Tsering,
Tibet.fr, le 18/08/2010


Qui va succéder au Dalaï-Lama ?
La Chine prépare son putsch
(6 juillet)

 
A force de le voir toujours courir le monde, un sourire mutin collé aux lèvres et les yeux perpétuellement amusés derrière ses grosses lunettes, on en oublierait que le Dalaï-lLma n’est pas éternel. Aujourd’hui, 6 juillet 2010, Tenzin Gyatso a 75 ans. Et sa santé est capricieuse. Rien de grave pour l’instant, mais assez pour inquiéter les Tibétains, car après la disparition du très médiatique Prix Nobel de la paix s’ouvrira une bataille avec Pékin qui manœuvre pour imposer «son» chef bouddhiste.

Comment? En prenant d’assaut la tradition religieuse. Le Parti communiste chinois a beau être officiellement athée, il insiste pour que des rituels ancestraux soient respectés. Ainsi, Pékin a remis au goût du jour une vieille cérémonie remontant à la dynastie Qing (1644 à 1912). La réincarnation du Dalaï-Lama était parfois désignée par tirage au sort: les noms des candidats potentiels étaient glissés dans une antique «urne dorée». Et c’était au panchen-lama, numéro deux tibétain, d’en sortir le nom du successeur. Une pratique imposée par la dynastie mandchoue… pour assurer son contrôle sur le Tibet. Pas étonnant donc que Pékin la recycle, en y ajoutant une clause : l’approbation nécessaire du gouvernement populaire chinois.

L’enfant caché
La ficelle est grosse. Le Dalaï-Lama n’est ainsi plus censé désigner son successeur. De plus, la «réincarnation» devant être tirée au sort au Tibet à l’aide de l’urne dorée, aucun exilé ne peut être candidat. Enfin, Pékin n’a jamais reconnu Gedhun Choekyi Nyima, le panchen-lama choisi en 1995 par l’actuel Dalaï-Lama. Le garçonnet, à peine âgé de 6 ans, a été enlevé, de même que sa famille et la trentaine de moines qui l’avaient «trouvé». Personne ne les a jamais revus. A ceux qui s’inquiètent du sort réservé au plus jeune prisonnier politique du monde, Pékin répond qu’il va bien et qu’il veut qu’on le laisse tranquille.

La technique de l’arrosoir
A sa place, le Parti communiste avait immédiatement fait introniser Gyaltsen (ou Gyaincain) Norbu, un petit de 5 ans, qui a été élevé depuis lors à Pékin. Récemment, ce jeune homme de 20 ans a fait quelques apparitions publiques, notamment après les séismes qui ont secoué la région.
Evidemment, les Tibétains ne sont pas dupes. Mais la Chine tente de rallier une partie des moines à son stratagème. En arrosant, notamment, le monastère de Tshilhunpo, siège du pouvoir du panchen-lama, qui a ainsi été rénové à grands frais.

Tribune de Genève,
Par André Allemand, le 06/07/2010


Le Népal livre des Tibétains aux autorités de Pékin
(28 juillet)


Pékin s’est trouvé un nouvel allié dans sa chasse aux Tibétains: le Népal. En juin, les autorités de Katmandou ont reconduit vers la Chine trois réfugiés tibétains, a révélé mardi l’organisation américaine International campaign for Tibet (ICT, lire ici).

Arrêtés dans l’est du Népal et remis en hélicoptère à la police des frontières chinoise, deux des trois Tibétains -deux moines âgés de 20 et 21 ans et une femme de 22 ans- ont été emprisonnés pour six mois, indique ICT.

L’ONG estime que le «Népal a violé l’accord à l’amiable passé avec Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies en 1989 quand le Népal cessa d’accorder aux Tibétains en transit le statut de réfugiés.» Ils étaient libres de passer par le territoire népalais pour fuir la répression chinoise.

Il s’agit du premier cas confirmé de reconduites à la frontière depuis mai 2003 quand 18 Tibétains avaient été livrés aux autorités de Pékin. ICT ajoute qu’un autre groupe a failli être refoulé du Népal en juin. Les réfugiés ont été pourchassés par la police chinoise pendant plusieurs jours.

Les trois réfugiés tibétains ont été arrêtés dans l’ouest du Népal et reconduits à la frontière en hélicoptère. Selon International Campaign for Tibet (ICT), il s’agit d’une jeune femme, et de deux moines du monastère de Korchak au Tibet, un monastère localisé près de la frontière avec Népal. La femme, qui serait une fonctionnaire des services chinois au Tibet, venait de Shigatsé. Ils ont été renvoyés dans une façon inhabituelle par hélicoptère sous l’escorte d’un politicien népalais selon des sources locales.

Les deux moines ont été identifiés sous les noms de Dawa, 20 ans, et Dorjee, 21 ans, alors que la femme, 22 ans, se nomme Penpa. Penpa et un des moines ont été emprisonnés au Tibet et risquent six mois de prison, selon ICT. L’autre moine a été autorisé à retourner à son monastère. Tous trois ont été détenus au début du mois de juin par la police népalaise au Népal dans le district de Humla, proche du comté de Purang au Tibet. Les autorités chinoises recherchaient la femme, espérant l’arrêter avant qu’elle n’atteigne Katmandou pour l’Inde. Selon le rapport d’ICT, la police de la frontière chinoise était en contact avec leurs homologues népalais et après l’arrestation des trois Tibétains, ils ont été emmenés par l’hélicoptère à la frontière, accompagnée d’un politicien népalais non identifié et d’un policier.

ICT a déclaré : « Le Népal a violé le "Gentlemen’s Agreement" passé avec le HCR en 1989 quand le Népal cessa d’accorder aux Tibétains en transit le statut de réfugiés. » Ils étaient alors libres de passer par le territoire népalais pour demander l’asile politique dans un pays tiers.

Le 31 mai 2003, les autorités népalaises avaient déjà déporté 18 réfugiés tibétains vers le Tibet, dont des enfants, provocant les critiques de la communauté internationale. Le HCR avait exprimé son inquiétude quant au sort des 18 Tibétains alors que ces derniers requéraient l’asile. Le groupe comprenait 8 mineurs, certains âgés de 13 ans. Le HCR avait décrit cette action comme une violation criante des obligations internationales du Népal. Le HCR rappelait déjà que jusqu’à présent, les autorités népalaises l’avaient autorisé à répondre à la demande d’asile politique des réfugiés tibétains, en accord avec son mandat, et à les réinstaller dans des pays tiers. ICT avait révélé à cette occasion la mise en service du « Sowland New Reception Center », une prison de Shigatsé au Tibet réservée aux Tibétains s’ils franchissaient la frontière. En 2003, on estimait à près de 500 le nombre de Tibétains incarcérés dans cette prison. Ces Tibétains étaient condamnés à quelques mois de prison et à payer une amende de 1700 à 5000 yuans. Pour être certaines de voir leurs proches relâchés, les familles paient parfois le double. En outre, ils devaient signer un document où ils s’engagent à ne plus quitter la République populaire de Chine et leurs familles en devenaient les garantes : s’ils cherchaient à s’enfuir à nouveau, un de leurs proches devait être incarcéré à leur place.

En décembre 2003, 21 autres réfugiés tibétains furent encore livrés à la police chinoise par la sécurité népalaise.

Depuis le soulèvement du peuple tibétain en 1959 contre les forces chinoises ayant envahi le Tibet dix ans auparavant, plus de 150 000 Tibétains réussirent à fuir le Tibet, traversant au péril de leur vie l’Himalaya. Tous les ans, des milliers de Tibétains entreprennent un voyage dangereux vers le Népal. Ils sont relativement libres de circuler au Népal en vertu du « Gentlemen’s Agreement » passé avec le HCR en 1989 lorsque le Népal cessa de leur accorder le statut de réfugiés. Avec l’assistance des Nations unies, ils repartent généralement vers Dharamsala où se trouve le siège du gouvernement tibétain en exil, dans le nord de l’Inde, pour voir le Dalaï lama.

Tibet.fr,
Le 28/07/2010



La Chine organise une conférence
sur la sécurité publique
et les activités monastiques au Tibet

(18 at 19 août)

Selon le portail d’informations Chinatibetnews.com du 20 août 2010, le Ministère de la Sécurité publique de la République Populaire de Chine a organisé une réunion des Bureaux de la Sécurité publique (PSB) des régions tibétaines, recouvrant la "Région autonome du Tibet" et les 4 provinces. [1]


Cette réunion de deux jours tenue à Lhassa les 18 et 19 août 2010 a permis d’évaluer les résultats et les expériences de "maintien de la sécurité publique, de lutte contre le mouvement séparatiste actuel et identifié les défis actuels de la stabilité dans les régions tibétaines".

A la suite des manifestations de grande ampleur du printemps 2008, le gouvernement a intensifié de manière drastique la surveillance des déplacements de la population. Des mesures spécifiques ont été prises pour limiter la circulation des personnes entre les zones tibétaines. Des ordonnances ont aussi été mises en place à Lhassa demandant aux pèlerins, hommes d’affaires et visiteurs de venir au Bureau de la Sécurité Publique avec une personne garante afin de demander une autorisation de séjour de court terme. Si les visiteurs ne parviennent pas à s’inscrire, ils sont arrêtés par les organismes chargés de la vérification de l’exécution de la loi.

Des campagnes "Frapper fort" ont également été lancées afin d’éliminer les militants politiques. Ces personnes soupçonnées de participation à des activités politiques ont été interrogées et placées sous stricte surveillance ou détenues.


Au cours de la réunion, des plans d’action future ont été rédigés "pour intensifier la lutte contre les séparatistes, créer des organismes pour protéger la sécurité de la société, accroître la sécurité aux frontières, et améliorer les infrastructures de communication, l’uniforme et les compétences des bureaux de la sécurité publique".


Avant la Conférence sur la Sécurité publique, le Ministère du Front Uni du Travail (UFWD) du Parti Communiste de Chine (CPC) avait aussi organisé une conférence les 14 et 15 août 2010. La réunion, tenue à Shigatsé, avait fait venir les dirigeants des institutions monastiques et les dirigeants locaux du Front uni de la "Région autonome du Tibet" (TAR) ainsi que des 4 provinces afin de maîtriser davantage les institutions religieuses des régions tibétaines.


Ces deux conférences de haut niveau font très certainement suite au 5ème Forum de travail sur le Tibet de janvier 2010 [2] afin de mettre en œuvre des mesures pour contrôler le Tibet rétif.


[1] Les 4 provinces sont le Qinghai, le Gansu, le Sichuan et le Yunnan, où des "Préfectures autonomes tibétaines" ont été créées dans les zones où la population tibétaine est (était) majoritaire.


[2] Le 5ème Forum sur le travail au Tibet s’est tenu du 18 au 20 janvier 2010, juste avant l'arrivée des envoyés spéciaux du Dalaï-lama en chine. Plus de 300 représentants de haut niveau du Parti communiste, du gouvernement et des militaires y ont participé. Ce Forum n’a été annoncé officiellement dans les médias chinois que deux jours après qu’il ne se soit terminé. Une analyse de ce Forum, basé sur les quelques annonces faites dans la presse officielle chinoise, a été réalisé par International Campaign for Tibet dans cet article. Le Forum précédent (le 4ème) s’était tenu en juin 2001, et le 3ème en 1994.

Source : Tibetan Center for Human Rights and Democracy, 21 août 2010


Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 23/0/2010


Dzoge, un nouveau Tibétain arrêté
(23 août)


Pékin s’est trouvé un nouvel allié dans sa chasse aux Tibétains : le Népal. En juin, les autorités de Katmandou ont reconduit vers la Chine trois réfugiés tibétains, a révélé mardi l’organisation américaine International campaign for Tibet (ICT).

Kalsang Tsultrim, connu pour son témoignage vidéo largement diffusée en 2009, a récemment été arrêté le 7 Juillet 2010 au Dzoge comté de la province du Sichuan. Bien que des enquêtes ont été faites par les membres de la famille, aucune réponse ont été données par les responsables de son arrestation.

Mais son arrestation n'est pas inattendue. Kalsang, mieux connu sous son pseudonyme Gyitsang Takmig, a été soupçonné d'avoir commis une erreur politique et a été sur la route pendant au moins une année, restant à l'abri des autorités.

Il a composé et distribué 2.500 VCD portant sur l'histoire du Tibet et des enregistrements des désirs actuels, les aspirations, les préoccupations et les rêves du peuple tibétain au Tibet. Il a également écrit Miyul La Phul Ve Sempa (résumé comme "Partage les pensées intimes de mon cœur"), un livre qui illustre les préoccupations du peuple tibétain.

L'arrestation de Kalsang est un exemple de la structure actuelle des cibles intellectuelles tibétaines, qui comprend les artistes, les écrivains, les blogueurs et les personnalités du monde culturel. Ce qui est considéré comme la liberté d'expression par le peuple est du p
oint de vue de la RPC une forme d'erreur politique qui peut facilement mener à une arrestation illégale.

Tibet.fr, le 23/08/2010


Le Dalaï-Lama fête ses 75 ans
(6 juillet)
 

Des milliers de Tibétains fêtent aujourd'hui les 75 ans de leur leader spirituel en exil, le Dalaï-Lama. Il est considéré par ses fidèles comme l'ultime rempart contre la politique de la Chine au Tibet, mais son âge et sa santé précaire posent avec une acuité croissante la question de la succession.

C'est sous une pluie battante que le dignitaire bouddhiste s'est adressé à une foule de quelque 5.000 fidèles dans son temple de McLeod Ganj, au-dessus de la bourgade de Dharamsala, accrochée aux contreforts de l'Himalaya dans le nord de l'Inde.
Sans se départir de son éternel sourire, le dignitaire a pris place au centre d'une scène devant un parterre d'adultes et d'écoliers, ainsi que de touristes étrangers.
"Lorsque je regarde ces photos et que je constate le chemin parcouru, j'ai la certitude que mon existence n'a pas été vaine", a-t-il lancé, en regardant des portraits de lui à différentes époques.
Dans un bref discours, il a déploré que les Tibétains du Tibet ne soient pas autorisés à célébrer son anniversaire à cause de l'oppression chinoise.

Interrogé à Pékin par la presse sur cet anniversaire, Qin Gang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a répondu: "Il n'y a que deux dates dont je me souvienne, la première est le 28 mars 1951, le jour de la libération pacifique du Tibet, la deuxième est le 23 mai 1959, le jour où le Tibet a appliqué les réformes démocratiques et où un million de serfs tibétains ont été libérés".

Adulé par son peuple, icône en Occident, le Dalaï-lama, qui a fui le Tibet en 1959 à la suite d'un soulèvement anti-chinois, est abhorré par Pékin qui voit en lui un dangereux séparatiste.
Pour autant, le lauréat du prix Nobel de la paix en 1989, apôtre de la non-violence, défend une stratégie conciliante face à la Chine, une "voie moyenne" qui prône une simple "autonomie culturelle".

AFP, le 06/07/2010


Arrestation de deux journalistes tibétains à Xining
(7 septembre)

Deux journalistes tibétains ont été arrêtés dans une province du nord-ouest de la Chine et accusés "d’incitation au séparatisme", a affirmé le 7 septembre dans un communiqué l’organisation Reporters sans frontières.

Les deux hommes, nommés Buddha et Kalsang Jinpa, ont été interpellés à Xining dans la province du Qinghai, le premier en juin, le second en juillet, selon l’organisation de défense des droits de la presse.
Agés respectivement de 34 et 35 ans, ils sont accusés d’incitation au séparatisme par la Sécurité publique pour leurs articles sur le Tibet et notamment sur les émeutes de mars 2008, a indiqué l’ONG en appelant à leur libération.

"Ces arrestations portent à 15 le nombre de journalistes et écrivains tibétains emprisonnés, pratiquement la moitié du total de journalistes détenus dans toute la Chine", a souligné RSF.

Buddha, fils de Jamyang Tsakli et Tsering Dolma, originaires de Trin-Kan dans le district de Ngaba
, a fait ses études à l’école de médecine de Yegao, dans la ville de Chuan Chi et était devenu médecin de village. Il a été arrêté le 21 juin 2010.

Kalsang Jinpa, fils de Garmi et Kharmo Kyid, est natif de Tsayu, dans le disctrict de Ngaba
, était moine du monastère de Tsayu. Il a fait une partie de ses études en Inde et était retourné au Tibet en 1996. Il a été arrêté le 19 juillet.

Contactées par l’AFP, les autorités policières de Xining ont assuré ne pas être au courant de l’arrestation des deux hommes.

Tibet-info.net
le 07/09/2010


Condamnation de quatre étudiants
(30 août)

Selon Tsering, moine tibétain vivant en exil, mais toujours en relation avec la région du Comté de Barkam, le 17 mars 2010, le gouvernement chinois a arrêté quatre jeunes étudiants.

A travers leur magazine "Namchak" ("La Foudre"), ils auraient incité des étudiants à lutter contre le gouvernement.

Sonam Rinchen, 19 ans, Sonam Dhondup, 18 ans, Yargay et Drakden, dont les âges ne sont pas connus, participaient à ce magazine en temps que rédacteurs.

Sonam Rinchen et Sonam Dhondup sont natifs du Comté de Zoigé
, Yargay et Drakden du Comté de Ngaba de la même Préfecture.

Tous les quatre étudiaient à l’Ecole Intermédiaire Supérieure des Nationalités de Barkam. Le 17 mars de cette année, ils ont été à l’origine d’un rassemblement d’étudiants tibétains pour commémorer les soulèvements de 2008.

Plusieurs articles, poèmes et essais rédigés par des étudiants de cette école, exprimant leur solidarité avec les manifestants emprisonnés et rendant hommage à ceux qui avaient été tués par les forces de sécurité chinoises et critiquant le gouvernement chinois, avaient été publiés dans le magazine.

Sonam Rinchen et Yargay ont été condamnés à deux ans de prison, mais actuellement, on ne sait rien de ce qu’il est advenu d’eux.

Selon Tsering, Sonam Dhondup et Drakden seraient en détention quelque part dans le Comté de Barkam, mais on ne sait pas s’ils ont été condamnés ou en attente de procès.

Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 30/08/2010


Le Dalaï-Lama nommé citoyen d'honneur de Budapest
(18 septembre)


Le Dalaï-Lama a été fait citoyen d'honneur de Budapest lors de sa septième visite dans la capitale hongroise, où il se trouve pour une visite de trois jours.

"Il faut travailler pour que le 21e siècle soit celui de la paix dans le monde, mais, pour cela, le dialogue est nécessaire", a déclaré le chef spirituel tibétain après avoir reçu le titre du maire de Budapest, Gabor Demszky.

Le dialogue est "la méthode pacifique grâve à laquelle il est possible de faire face aux différences et aux intérêts opposés", a-t-il ajouté.

Le Dalaï-Lama est arrivé vendredi pour sa septième visite à Budapest. Il a donné des conférences samedi et le fera aussi dimanche au stade Laszlo Papp à Budapest, retransmises en direct sur internet. Plus de 22.000 billets ont été vendus pour ces évènements, selon les organisateurs.

Lundi, il rencontrera plusieurs députés hongrois, membres de l'Association d'amitié hungaro-tibétaine.

Le Dalaï-Lama aura aussi un entretien avec Laszlo Tökés, un des vice-présidents du Parlement européen.Le chef spirituel tibétain s'était déjà rendu en Hongrie à six reprises: 1982, 1990, 1992, 1993, 1996 et 2000.

AFP, le 18/09/2010


"Je suis convaincu de retourner au Tibet"
a déclaré le Dalaï-Lama
(21 septembre)


Sa Sainteté le Dalaï-Lama a dit qu'il était confiant et qu'il serait de retour au Tibet un jour.

Le leader tibétain actuellement en tournée en Hongrie prenait la parole devant le Parlement hongrois à Budapest ce lundi.

"Je suis optimiste, je pense que je vais retourner au Tibet avec un passeport chinois" a affirmé le leader tibétain en exil. Le Dalaï-Lama a réitéré sa position de recherche d'une véritable autonomie pour le Tibet au sein de la République populaire de Chine.

"Les dirigeants chinois, tôt ou tard, se rendront compte qu'ils doivent commencer une sorte de libéralisation politique, sinon ils perdront confiance vis-à-vis des autres paysd ans le monde", a déclaré le Dalaï-Lama devant les députés hongrois.

"Une solution positive doit être trouvée entre la Chine et le Tibet."

Il a également rencontré les 30 membres du groupe parlementaire du Tibet ainsi que le vice- président de la Tokes du Parlement européen, Laszlo .

"A 16 ans j'ai perdu ma liberté et à 24 ans j'ai perdu mon pays", a dit le leader tibétain, qui a été fait citoyen d'honneur de Budapest samedi. "Pendant les 51 dernières années, je suis resté un réfugié".

Rappelant la révolution hongroise d'Octobre 1956 contre la domination soviétique, le Dalaï-Lama a dit qu'il était au Tibet à cette période, mais qu'il s'état senti émotionnellement très proches des combattants hongrois pour la liberté .

Sa Sainteté a rajouté que les législateurs hongrois devraient se rendre au Tibet pour voir personnellement la situation eux-mêmes.

Dans l'après-midi, le leader tibétain a abordé les étudiants et les professeurs de l'Université d'Europe centrale, les étudiants étant originaires d'une centaine de pays différents et  les professeurs d'une quarantaine de pays.

Phayul,
Le 21/09/2010


Le Prix Nobel de la Paix 2010 attribué
au dissident chinois Liu Xiaobo

(8 octobre)


Le Prix Nobel de la Pais 2010 a été attribué le 8 octobre à l'opposant chinois emprisonné Liu Xiaobo. Jamais un dissident chinois n'avait été lauréat de cette récompense. Pour Marie Holzman, sinologue, et Claude B. Levenson, spécialiste du Tibet, le choix du jury d'Oslo peut avoir un immense impact sur l'avenir de la Chine.

Comment se fait-il que, depuis que cette haute distinction existe, l’on compte neuf lauréats français du Prix Nobel de la Paix, huit Anglais, vingt Américains, quelques Birmans, Japonais, Timorais, un Vietnamien, un Tibétain (le dalaï-lama) et aucun Chinois ? Pourquoi, du temps de la Guerre froide, l’Occident n’a cessé de soutenir, de traduire, d’accueillir les dissidents russes, tchèques, polonais, et a réussi à se souvenir de leurs noms sans trop de peine, alors qu’aujourd’hui pratiquement personne n’est capable de retenir ou de citer le nom du moindre militant pour la démocratie en Chine ? Voilà pourtant plus de trente ans que les démocrates chinois s’évertuent à nous dire qu’ils croient aux valeurs universelles, qu’ils aspirent à la liberté, au pluralisme et que seule la démocratie peut rendre la Chine véritablement moderne et acceptable pour les autres pays de la planète ?

Sans parler des innombrables victimes de la période maoïste, qui n’eurent même pas l’occasion de revendiquer la liberté d’expression, qui peut citer le nombre de victimes de la dictature chinoise depuis le début des réformes économiques, en 1979, et de l’irrésistible ascension de ce nouveau géant qu’est la Chine ? Les premiers opposants ouvertement favorables à la démocratie qui s’exprimèrent en 1978, Wei Jingsheng, Xu Wenli, Ren Wanding, et bien d’autres, connurent tous entre douze et dix-huit ans de prison pour avoir simplement demandé le respect des droits de l’homme et la liberté. Par la suite, le massacre de Tian'anmen en juin 1989 provoqua la mort de plusieurs centaines de manifestants, ou de simples badauds désarmés, après un immense mouvement populaire qui, pendant près de deux mois, avait envahi les rues et les places des plus grandes villes de Chine. Ils réclamaient le dialogue avec leur gouvernement, la fin de la corruption et du népotisme. Leurs exigences n’avaient rien de révolutionnaire…

Aujourd’hui ce sont les pratiquants de Falungong, un mouvement spirituel qui a fait quelques dizaines de millions d’adeptes depuis le début des années 1990, qui sont violemment pourchassés, persécutés, arrêtés et torturés. Au Tibet et au Xinjiang, le rouleau compresseur du pouvoir en place semble avoir perdu tout contrôle de lui-même depuis la fin de l’année 2008 : les arrestations de moines, d’imams, d’intellectuels, d’hommes et de femmes d’affaires, les exécutions capitales et les menaces de mort sont monnaie courante. Sous prétexte de lutter contre le séparatisme et le terrorisme, la police armée intervient partout et instaure un régime de terreur en imposant une forme d’assimilation à marche forcée des ethnies non Han.

Il existe pourtant de nombreux Chinois qui se sont dressés pour dénoncer cette violence, pour alerter l’opinion mondiale sur ce qui se passait dans leur pays, pour encourager les pays démocratiques à résister aux sirènes du gain facile en Chine grâce à un prolétariat surexploité et sous-payé. Certains ont laissé quelques vagues souvenirs dans nos mémoires : Harry Wu, qui dénonce le laogai, frère jumeau du goulag;
Hu Jia, qui obtint le prix Sakharov du Parlement européen en 2008, mais qui se languit toujours en prison malgré un état de santé déplorable ; Gao Zhisheng, un avocat qui, pour avoir défendu des pratiquants de Falungong, a été torturé pendant des mois en 2009 et qui a par la suite tout simplement "disparu" au printemps 2010, la police affirmant ne plus savoir où il était ! Le laogai a finalement lâché sa proie en renvoyant Gao chez lui pendant dix jours, pour le capturer et le "volatiliser" de nouveau. Sa famille, ses amis sont à nouveau sans nouvelles de Gao Zhisheng depuis près de six mois…

Si le comité du Nobel de la Paix voulait bien prendre conscience de l’immense impact que l’attribution de son prix à quelqu’un comme Liu Xiaobo aurait sur l’avenir de la Chine, il n’hésiterait pas longtemps avant de lui décerner sa récompense prestigieuse. Voilà plus de vingt ans que Liu Xiaobo se bat "à mains nues" contre le pouvoir du Parti communiste chinois. En termes mesurés, en adjurant ses concitoyens de renoncer à toute forme de violence, en réfléchissant aux voies que ce pouvoir pourrait emprunter pour sortir de l’ornière dans laquelle il s’est fourvoyé depuis 1989, en acceptant trois peines de prison successives sans jamais perdre espoir, sans gémir sur son propre sort, Liu Xiaobo est une source d’inspiration pour la planète. Avocat infatigable de la résolution pacifique des conflits au Tibet et au Xinjiang ainsi qu’avec les pays voisins de la Chine, qui enveniment le climat de la région, attisent le nationalisme et la discrimination, Liu Xiaobo écrivait encore en décembre 2009 : "Je suis persuadé que la Chine continuera à progresser sur la voie des réformes politiques, et je suis plein d’espoir concernant la liberté qui arrivera un jour dans ce pays, car aucune force ne peut endiguer le désir de l’humanité pour sa liberté. La Chine finira par devenir un Etat de droit, où le respect des droits de l’homme triomphera. Et je m’attends à voir l’impact de ces progrès au moment où ma sentence sera prononcée. Je suis certain que le verdict de la cour sera juste, et qu’il résistera à l’épreuve de l’Histoire."

Quelle confiance inébranlable dans l’avenir du monde pour un homme qui venait de passer un an en détention sans jugement ! Ce même homme finira, le jour de Noël 2009, par être condamné à onze ans de prison, simplement parce que, s’inspirant de la Charte 77, lancée à l’époque par Vaclav Havel pour s’opposer à la dictature soviétique, Liu Xiaobo devint l’un des auteurs et le porte-parole de la Charte 08, qui ne demandait rien d’autre que la démocratie pour la Chine.

Wan Yanhai (Etats-Unis), militant pour les droits des malades du sida, et Han Dongfang (Hongkong), du
China Labour Bulletin, se sont associés à cet article.

Courrier International,
Le 08/10/2010


Rassemblement pour la liberté d'expression au Tibet
(26 septembre)



PARIS : dimanche 26 septembre 2010
Parvis des Droits de l'Homme au Trocadéro
de 16 h à 19 h


L’association de "la Communauté Tibétaine de France et ses Amis" lance un appel pour un rassemblement citoyen afin de dénoncer les traitements inhumains et les oppressions systématiques infligés à l’encontre des opposants tibétains par les autocrates chinois dans le Tibet occupé.

Le gouvernement de la République populaire de Chine a mis en place un système de terreur et d’intimidation politique qui atteint toutes les couches de la société tibétaine, au cours de l’année 2010.
 
Ce pouvoir occupant ignoré et rejeté par les populations tibétaines n’a seulement recours qu’à la violence pour mater les opposants politiques et les résistants tibétains.

L’année 2010 a été une année de condamnation des dissidents tibétains dans le cadre de procès politiques, ensuite il y a eu beaucoup d’arrestations d’écrivains, de chanteurs et de journalistes ; ainsi, Reporters Sans Frontière (RSF) énumère une quinzaine d’écrivains et journalistes dans l’ensemble des régions tibétaines. Ce chiffre n’inclue pas l’ensemble des personnes arrêtées par la force de "la sécurité publique chinoise".

"La libération pacifique du Tibet" n’est autre qu’une invasion d’un pays libre et indépendant par une puissance voisine et la présence chinoise au Tibet cache une exploitation coloniale, où les populations insoumises sont poussées à la marge de la société.

Nous souhaitons saisir cette occasion de mobilisation citoyenne, pour appeler les autorités chinoises à cesser sa politique répressive et arrogante à l’égard du peuple Tibétain.

Le moment est arrivé pour le gouvernement chinois de nouer une relation sincère sur la base d’un pied d’égalité avec le gouvernement légitime du Tibet dirigé par Sa Sainteté le Dalaï Lama afin d’aborder l’avenir du Tibet dans le souci du respect des Droits du peuple tibétain, et dans celui d’une reconnaissance mutuelle. Tant que le peuple tibétain ne sera pas reconnu dans son identité culturelle et dans ses droits les plus fondamentaux, les Tibétains avec leurs supporters du monde restent activement mobilisés pour faire entendre la voix du Tibet.

Nous vous demandons de faire connaître cet appel auprès de vos amis et de venir vous même et massivement, pour manifester votre appui solidaire avec le Tibet. Nous vous remercions à l’avance.

Par le Bureau de "la Communauté Tibétaine de France et ses Amis".

Communauté tibétaine de France,
Le 15/09/2010



Déclaration du Dalaï-Lama
suite à l'attribution du Prix Nobel de la Paix à Liu Xiaobo


Je souhaite adresser mes chaleureuses félicitations à M. Liu Xiaobo pour avoir obtenu le Prix Nobel de la Paix pour cette année. Le choix de M. Liu Xiaobo prouve que la communauté internationale a entendu les voix, toujours plus nombreuses au sein du peuple chinois, qui appellent aux réformes du système politique, juridique et constitutionnel.


Je me sens personnellement ému et encouragé par les efforts des centaines de Chinois, intellectuels et citoyens engagés qui signèrent la Charte de 2008, réclamant démocratie et liberté en Chine. Le 12 décembre 2008, deux jours après que cette Charte ne fût rendue publique et alors que je me trouvai en Pologne, j'ai fait une déclaration publique pour exprimer mon admiration. C'est ma conviction que dans les années à venir, de futures générations de Chinois recueilleront les fruits des efforts que les citoyens chinois d'aujourd'hui font en ce moment-même pour parvenir une forme de gouvernement plus responsable.

Je pense que les remarques faites récemment par le Premier Ministre Wen Jiabao concernant la liberté de parole comme une nécessité indispensable pour tout pays et le désir du peuple de voir la démocratie et la liberté s'installer en Chine, comme étant deux demandes " irrésistibles ", sont le signe d'un désir grandissant d'ouverture pour ce pays. De telles réformes ne pourront mener que vers une Chine harmonieuse, stable et prospère. Et ceci contribuera grandement à créer davantage de paix de par le monde.

Je saisis cette occasion pour renouveler mon appel au gouvernement chinois pour que soient libérés M. Liu Xiaobo et tous les autres prisonniers de conscience qui furent jetés en prison pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression.

Le 8 octobre 2010


Traduction de Malie Montagutelli
Bureau du Tibet, le 11/10/2010

 
 

Déclaration du Kashag
suite à l'attribution du Prix Nobel de la Paix à Liu Xiaobo

Le Kashag souhaite exprimer ses sincères félicitations à M. Liu Xiaobo pour son obtention du Prix Nobel de la paix pour cette année. La Chine toute entière peut s'enorgueillir de cet insigne honneur rendu à l'un de ses fils. Cette remise du prix à M. Liu Xiaobo est le signe d'une reconnaissance venant de la communauté internationnale pour la contribution de celui-ci au progrès de la liberté et des droits des individus en Chine
.

Sa participation à l'organisation du projet de la Charte 2008, appelant la Chine à la démocratie et à la liberté est un acte exceptionnel à la fois de courage et de sacrifice. Son soutien pour la cause du Tibet et pour la politique de la Voie du Milieu est connu de tous. Nous, Tibétains prions pour que M. Liu Xiaobo puisse recevoir le prix Nobel tant mérité en personne le 10 décembre prochain. 

Prof Samdhong Rinpoché Dharamsala,
Le 8 octobre 2010


Traduction de Malie Montagutelli
Bureau du Tibet, le 11/10/2010



Perturbation des élections générales des Tibétains
au Népal
(11 octobre)

Le Parlement tibétain en exil a demandé de l’aide à l’Organisation des Nations Unies et à Amnesty International afin de garantir les droits des Tibétains vivant au Népal à organiser des élections démocratiques.

L’appel arrive quelques jours après que le gouvernement népalais a perturbé les élections générales des Tibétains au Népal en confisquant de force des urnes lors du premier tour de scrutin, le 3 octobre.
Ce jour-là, sous la direction du Ministre de l’Intérieur, une trentaine de policiers népalais en tenue anti-émeute, sont arrivés dans deux lieux de vote de Katmandou, au monastère de
Swayambhunath (Tib. : Phagshing) et Boudha (également appelé Bodnath) (Tib : Choeten) et ont confisqué les urnes.
Le 8 octobre, Dolma Gyari, Vice-présidente du
Parlement tibétain en exil a écrit une lettre en appelant au Secrétaire général Ban Ki-moon, à la Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme Navanthem Pillay, et au directeur d’Amnesty International, basé à Londres.
Cette lettre envoyée aux organismes internationaux exprime le “choc” et la “condamnation” d’un acte sans précédent contre la démocratie.
La Vice-présidente, Dolma Gyari, dit dans cette lettre : "J’aimerais humblement exposer que le 2 septembre 2010 a marqué le 50ème anniversaire de la démocratie tibétaine en exil. Que le 3 octobre, la communauté tibétaine en exil a participé à l’élection primaire des membres du 15ème Parlement tibétain en exil, ainsi qu’à celle du Kalon Tripa" [
équivalent du Premier Ministre, actuellement Samdhong Rinpoche].
"Les premiers membres élus du Parlement tibétain en exil ont pris leur fonction le 2 septembre 1960. Au cours des 50 dernières années, il n’y a jamais eu de problème, avec la loi et les règles, créé par notre communauté les jours d’élections. De plus, nous sommes reconnaissants envers nos nations hôtes du fait qu’il n’y a jamais eu d’intervention pour nous empêcher d’élire nos propres représentants et le Kalon Tripa" est-il noté dans la lettre.
"Par conséquent, l’incident du 3 octobre au Népal, où le personnel de la police népalaise, en dépit de l’autorisation accordée par les autorités locales compétentes, a emporté avec fermeté des urnes des centres de vote à Boudha et Swayambhunath, tous deux sous juridiction de la capitale du Népal, Katmandou, est choquant et nous condamnons fermement cet acte sans précédent contre la démocratie".
"Le Parlement tibétain en exil fait appel à l’Organisation des Nations Unies et à Amnesty International pour que, par votre voie officielle et personnelle, vous aidiez à libérer les urnes de l’autorité policière du Népal et à s’assurer que la communauté tibétaine de la diaspora est en mesure de continuer à élire démocratiquement ses propres représentants et le Kalon Tripa", est-il indiqué dans la lettre.

Le Népal accueille 20 000 réfugiés tibétains qui ont traversé l’Himalaya depuis l’occupation du Tibet en 1959. Ces derniers temps, le Népal a développé une forte amitié avec la Chine, qui assure une importante aide à ce pays frappé par la crise.
"En juillet, au cours des échanges bilatéraux entre les deux pays, la Chine a annoncé le don annuel de 1,46 million de dollars au Ministre de l’Intérieur afin de renforcer l’équipement permettant de juguler les activités anti-chinoises" affirme un participant népalais à cette réunion.

Selon les rapports des média népalais, le Népal dit maintenir résolument une politique de la "Chine unie" et que les élections ont "violé la politique étrangère du Népal et les lois existantes du pays d’accueil" rapportant ainsi une déclaration du Ministre de l’Intérieur du Népal.

Lodi Gyari, envoyé du Dalaï Lama, qui a rencontré l’Ambassadeur des Etats-Unis au Népal, Scott Delisi, a exprimé ses inquiétudes au sujet de la longue relation historique entre le Népal et le Tibet, et la récente interruption de l’exercice de la démocratie des Tibétains au Népal.
Il a aussi exprimé ses préoccupations, car c’est un fait notoire, connu de différents représentants de la Communauté internationale au Népal, que “les autorités chinoises commandent presque aux fonctionnaires népalais, sans aucun respect de son statut de nation souveraine".

"Dans un système démocratique de gouvernance, il y a des dispositions pour une réélection en cas d’interruption dans le processus électoral" dit Jampal Chosang, Président de la Commission électorale du Gouvernement Tibétain en exil.

Sources :  Central Tibetan Administration (11/10/2010)

Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 12/10/2010


Les délégués tibétains de 12 pays européens sont à Paris
pour le Deuxième Congrès tibétains d'Europe
(15 au 17 octobre)

Cinquante cinq délégués des Communautés tibétaines de 12 pays européens vont participer aux conférences du deuxième Congrès Tibétain d’Europe, à Paris, du 15 au 17 octobre.

Ce Congrès à caractère européen se tiendra dans la salle des fêtes de la Mairie du 11ème arrondissement de Paris. Le Premier Ministre, Kalon Tripa, Professeur Samdhong Rinpoche a adressé un message officiel à l’attention des délégués du deuxième Congrès Tibétain d’Europe.

Les principaux intervenants de la cérémonie d’ouverture, seront monsieur Tashi Wangdi, Représentant de Sa Sainteté le Dalaï-Lama et du gouvernement tibétain en exil, et monsieur le Député-le Maire du 11ème arrondissement, Patrick Bloche, ainsi que monsieur Vincent Metten, directeur politique du bureau de ICT à Bruxelles, qui interviendra sur les relations entre l’Union Européenne et les Tibétains vivants en Europe. Monsieur Henri Atlan, Professeur de biophysique à l’Université de Paris VI et à l’Université hébraïque de Jérusalem, développera le sujet suivant : « Que peuvent apprendre les Tibétains de l’expérience juive ». Puis le programme du Congrès débutera par une introduction de chacun des représentants des 12 pays respectifs, sur la situation générale de chaque communauté.

« Ce qui permettra aux Tibétains d’Europe de faire un examen rétrospectif et d’évaluer l’état de leur situation depuis le dernier congrès, à Bâle, en 2008. Ensuite, les participants se pencheront également sur les modalités du renforcement de notre communauté dans divers domaines », a affirmé le Président du Second Congrès Tibétain d’Europe, monsieur Thupten Gyatso qui est aussi président de « la Communauté Tibétaine de France et ses Amis ».

Pendant les deux jours de réunion, les délégués pourront étudier les moyens pour développer l’ensemble des Communautés Tibétaines d’Europe ainsi que le gouvernement tibétain en exil.

« L’unité au sein des différentes Communautés Tibétaines d’Europe étant plus que jamais une force vitale, servira de fondement à notre agenda commun.

Divers sujets seront abordés dans les ateliers par groupe de discussion, afin d’élaborer des plans d’action avec des perspectives bien définies. Il est question de multiplier des initiatives de concertations et de coopérations entre les différentes communautés tibétaines éparpillées à travers l’Europe » affirme Madame Kalsang Dolker, Vice-Présidente du Second Congrès Tibétain d’Europe et Présidente de « la Communauté Tibétaine d’Italie ».

Lors de la séance de conclusion du Congrès, un débat public est prévu concernant l’élection législative de mars prochain pour élire un nouveau parlement tibétain en exil.

Le débat va permettre aux candidats d’élucider leur vision politique et de présenter leurs manifestes devant les représentants des Communautés Tibétaines d’Europe.

A ce jour, 5 personnes ont posé leur candidature à la conquête des deux sièges au Parlement tibétain, pour les Tibétains d’Europe. Il s’agit du Vénérable Thubten Wangchen, de Monsieur Choegyal Tenzin, de Madame Chungdak Koren, de Monsieur Wangpo Tethong, et de Monsieur Rigzin Dorje Worpa.

Les 12 Communautés seront représentés au deuxième Congrès Tibétain d’Europe : de l’Autriche, de la Belgique, du Danemark, de la France, de la Hongrie, de l’Ireland, de l’Italie, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Pologne, de l’Espagne et du Royaume Uni.

Le Congrès Tibétain d’Europe se tient tous les deux ans, il a pour but de promouvoir les intérêts communs des Tibétains vivants en Europe. Ainsi que d’instruire les Tibétains dans la culture de la Démocratie et dans celle de l’Etat de Droit. Ce Congrès recommande aux Tibétains une meilleure intégration dans la société de leurs pays de résidence.

Tibetan.fr, le 10/10/2010


Manifestation de 6000 collégiens tibétains à Rebkong
(19 octobre)



Des milliers de collégiens tibétains ont manifesté dans la province du Qinghai (ancien Amdo tibétain) contre l’obligation qui leur est désormais faite de suivre leurs cours en mandarin, a annoncé l’association Free Tibet Campaign basée à Londres.

Jusqu’à 6 000 élèves de six établissements sont descendus le 19 octobre 2010 dans les rues du district de Rebkong,
dans la province du Qinghai, exigeant le respect de leur culture, a indiqué Free Tibet Campaign, citant des témoins.
Des élèves du Collège national de Rebkong sont sortis de leur établissement en défilant et ont été rejoints par de plus en plus de jeunes, formant un cortège qui s’est immobilisé devant le siège du district.
"Curieusement pour une manifestation de cette taille (en zone tibétaine), la police n’est pas intervenue", a indiqué Free Tibet Campaign.


Le mouvement a été déclenché par une réforme du système éducatif de ce district imposant l’apprentissage du chinois à tous les élèves et l’introduction de manuels en mandarin également pour toutes les matières, à l’exception de l’anglais et du tibétain, a expliqué Free Tibet Campaign dans
un communiqué.
L’usage du tibétain est balayé dans le cadre de la stratégie de la Chine visant à cimenter son occupation du Tibet", affirme Free Tibet Campaign.

Une responsable de l’éducation de Rebkong, contactée par l’AFP, a assuré que "la question avait été réglée hier" (19 oct.), sans vouloir fournir de précisions, tandis que des responsables du district n’ont pas souhaité s’exprimer.

Dans la soirée du 19 octobre, le gouverneur et le directeur général pour l"éducation du département de Malho ont rendu visite aux professeurs et ont assuré à une quinzaine d’étudiants qu’ils ne changeraient pas l’éducation en tibétain dans les écoles du Comté de Malho tant qu’ils seraient en poste.
Ils ont cependant prévenu les étudiants que si les protestations continuaient, les responsables seraient expulsés.

Le 20 octobre, les cours avaient repris dans les 6 écoles.

Un ancien professeur de Rebkong a indiqué :
"les Chinois mettent en place des réformes qui me rappellent la Révolution Culturelle. Cette réforme n’est pas seulement une menace pour notre langue, mais elle est également en contradiction directe avec la Constitution chinoise qui est supposée protéger nos droits. Pour les Tibétains, la Constitution chinoise n’a aucune valeur".

Free Tibet Campaign a cependant exprimé son inquiétude de voir des "manifestants peut-être arrêtés ou sanctionnés d’une autre manière" dans les jours et semaines à venir.

Le district de Rebkong héberge d’importants monastères bouddhiques, dont celui de Rongwo Gonchen
, célèbre pour ses thangkas.
Dans cette région, l’opposition antichinoise y est vivace.

Tibet-info.net, le 20/10/2010


Poursuite des manifestations d'étudiants au Tibet
(25 octobre)


De nouvelles manifestations contre la politique éducative du gouvernement chinois ont été signalées ce dimanche 24 octobre 2010 alors que des milliers d’étudiants sont descendus dans les rues du Comté de Chentsa (Préfecture autonome de Malho) afin d’exiger que le gouvernement revoie sa décision de remplacer le tibétain par le chinois comme langue d’enseignement dans les écoles tibétaines.

Des informations rapportent que 20 étudiants sont détenus à la suite des manifestations du samedi 23 oct. dans le comté de Chabcha.
Des enseignants et le personnel des écoles ont aussi rejoint la manifestation de ce dimanche. Celle-ci a débuté vers 7 h 30 du matin. Les élèves de Chentsa avaient également protesté les 19 et 21 octobre.
Au même moment, des protestations similaires ont aussi été signalées dans d’autres secteurs. Les premières manifestations ont été signalées à Rebkong, le 19 octobre, quand les étudiants tibétains de 6 écoles différentes ont mené des manifestations réclamant "l’égalité des personnes, la liberté linguistique".

Ces derniers jours ont vu des manifestations de milliers d’étudiants tibétains à Chabcha, Chentsa, Khrigha, Golok et Pékin, où 400 étudiants tibétains ont manifesté contre le remplacement forcé de la langue tibétaine par le chinois comme moyen d’enseignement.

Entre-temps, un appel signé par plusieurs enseignants a été soumis au gouvernement du Qinghai le 15 octobre, exhortant le gouvernement provincial de reconsidérer sa décision de modifier la langue d’enseignement passant du tibétain au chinois.

Khabda.org, un blog tibétain, affirme qu’il a obtenu une partie de l’appel présenté en tibétain et chinois.
Selon le blog, cette lettre d’appel incomplète, contient les signatures de 103 enseignants mais ajoute qu’environ 300 enseignants ont signé la lettre originale.

Dans la lettre, citant la Constitution chinoise, les enseignants rappellent que l’article 4 de cette Constitution donne, pour tous les groupes ethniques, la liberté d’utiliser et de développer leur propre langue écrite et parlée et de conserver ou de changer leurs propres traditions et usages.

Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 25/10/2010


LETTRE A M. NICOLAS SARKOZY
(3 novembre)

Paris, le 3 Novembre 2010
Monsieur le Président,
A la veille de la visite d’Etat de M. HU Jintao, Président de la République populaire de Chine, jeudi 4 et vendredi 5 novembre 2010 et à l’occasion de la visite d’État que le Président chinois effectue en France du 4 au 6 novembre 2010,
Nous vous demandons d’évoquer la question du Tibet et celle des Droits de l’homme en Chine, lors de votre entretien bilatéral avec M. Hu Jintao.
Nous souhaiterions que vous invitiez M. HU Jintao à mettre un terme aux abus et aux répressions exercées contre les populations civiles tibétaines, qui ne demandent qu’à ce que leurs droits et leurs libertés soient respectés.

Il est impossible d’envisager une solution durable concernant le destin politique du peuple tibétain, sans effectuer des pourparlers avec le Dalaï Lama ; par conséquent une reprise du dialogue sur l’avenir du Tibet, de manière effective et sincère, est plus que jamais nécessaire.
Enfin, nous vous demandons également de soulever le cas de M. LIU Xiaobo, Prix Nobel de la Paix pour sa libération immédiate sans condition.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.
Le Président de l’Association de la "
Communauté Tibétaine de France et ses Amis".
Thupten GYATSO

Tibet-info.net,
Le 03/11/2010



Paris : manifestation nationale
à l'occasion de la visite d'état du président chinois
Hu Jintao en France
(4 novembre)


Entre 300 et 400 personnes ont manifesté le 4 novembre 2010 à Paris, au premier jour d’une visite d’Etat du président chinois Hu Jintao en France, pour exiger le respect des Droits de l’Homme en Chine et réclamer la libération du prix Nobel de la Paix 2010, le dissident chinois Liu Xiaobo.

La manifestation s’est déroulée à deux pas de la tour Eiffel, peu de temps après l’arrivée du chef de l’Etat chinois, accueilli en grande pompe dès son atterrissage à l’aéroport d’Orly par le président Nicolas Sarkozy.
Les manifestants, qui agitaient pour la plupart des drapeaux du Tibet et du Turkestan oriental (Xinjiang), deux provinces chinoises où Pékin contrôle étroitement les populations tibétaine et ouïghoure, se sont ensuite rendus devant l’ambassade de Chine, protégée par un important dispositif policier.

"Hu Jintao liar" (Hu Jintao menteur), "Hu Jintao go home" (Hu Jintao rentre chez toi) ou encore "Stop the killing" (Arrêtez le massacre), scandaient les manifestants qui enchaînaient aussi chants religieux et prières.
L’ONG de défense des Droits de l’Homme
Amnesty International s’était jointe à la manifestation, de même que quelques militants du mouvement religieux Falun Gong, interdit en Chine.

"Nous espérons que la rencontre ne sera pas uniquement dominée par une vague de promesses de contrats", a expliqué Thupten Gyatso, président de la
Communauté tibétaine de France.
"Il faut que la France s’inspire de l’exemple allemand qui consiste à faire des affaires avec la Chine et en même temps faire connaître ses divergences en matière de politique et diplomatie", a-t-il ajouté.

Une cinquantaine de personnes se sont également rassemblées à Paris en milieu de journée pour réclamer la libération de Liu Xiaobo, condamné le 25 décembre 2009 à 11 ans de prison pour subversion

Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient des personnalités comme la romancière cubaine en exil Zoé Valdès, ont symboliquement libéré des colombes enfermées dans des cages qui se trouvaient sur des piles de journaux.

"On peut tout à fait favoriser les échanges économiques avec la Chine tout en défendant des valeurs", a estimé Jean-François Julliard, secrétaire général de
Reporters sans frontières (RSF), l’organisation de défense des médias.

"Il faut recevoir le président chinois, c’est certain, mais il faut aussi évoquer le sort de Liu Xiaobo, de la minorité ouïghoure, des Tibétains, il faut défendre les Droits de l’Homme en Chine également", a-t-il ajouté.

Tibet-info.net, le 04/11/2010



Appel du Bureau de la Communauté Tibétaine de France :

Il est temps pour "la République populaire de Chine" de reconnaître l’existence du problème du Tibet ainsi que la nécessité de sa résolution pacifique. L’histoire de notre humanité a bien démontré que ceux qui avaient planifié l’anéantissement de l’autre ont fini par leur propre décadence.

Il va du droit du peuple tibétain de préserver son identité culturelle dont sa langue qui constitue l’âme de la civilisation tibétaine. Le fait vouloir substituer l’enseignement de la langue tibétaine dans les écoles par le mandarin constitue bien une preuve concrète et irréfutable de génocide culturel ce qui a été dénoncé régulièrement par Sa Sainteté le Dalaï-Lama sur la scène internationale depuis des années.

Le génocide culturel au Tibet n’est plus un objet de spéculation, encore moins un mystère car le gouvernement chinois a bien décidé de faire disparaître la langue tibétaine de l’enseignement scolaire. Par conséquent les mouvements des étudiants tibétains s’opposent à la suppression de la langue tibétaine. Nous les soutenons dans leur revendication du maintien de la langue tibétaine à l’école.

Nous saisissons cette occasion pour demander au Président chinois monsieur Hu Jintao de libérer tous les prisonniers politiques au Tibet comme en Chine et de respecter la liberté d’expression du peuple tibétain.

Souvenons que La Chine détient, en Prison un Lauréat du Prix Nobel de la Paix monsieur Lui Xiaobo et elle doit le libérer immédiatement sans condition. Hu Jintao doit avoir le courage pour le bien de son pays à voir les réalités en face et de se dire que la dictature d’un Parti unique n’est plus adapté au monde du 21ème siècle. Il doit reconnaître les aspirations du peuple chinois à la liberté et à la démocratie. Enfin laisser les Affaires du Tibet décider librement par le peuple Tibétain.

Soyons très nombreux à faire entendre la voix des citoyens libres et engagés pour les droits de l’Homme et pour la liberté au Tibet. Nous vous demandons de relayer cet appel auprès de cercle d’amis ou professionnel.

Venez vous même à la manifestation avec vos drapeaux du Tibet sinon la Communauté se prépare pour vous.

Tibetan.fr, le 23/10/2010


Rapport de l'administration centrale tibétaine
sur la répression au Tibet depuis 2008

Un tribunal chinois de la capitale tibétaine Lhassa a condamné un Tibétain à la peine de mort avec un sursis de deux ans pour son rôle présumé dans le mouvement de manifestation pacifique de 2008.
Selon un rapport publié par le Gouvernement tibétain en exil le 20 novembre 2010, Sonam Tsering, originaire du Comté de Palyul Derge dans la Province du Kham, à l’est du Tibet, a été condamné, vers le mois de mai dernier, à la peine de mort avec suspension par la Cour Populaire Intermédiaire de Lhassa. Le tribunal l’a condamné pour son rôle présumé de leader à la tête d’un mouvement de protestation à Lhassa, le 14 mars 2008. A la suite de la manifestation de mars 2008, le Bureau de la sécurité publique (PSB) a promis une récompense en argent à ceux qui diraient à la police où se trouvait Sonam Tsering.
Mais Sonam Tsering a échappé à l’arrestation en se cachant autour de Lhassa, avec l’aide de certains amis patriotes tibétains. Selon le rapport, il a finalement été arrêté en octobre 2009. À l’heure actuelle, sa situation, s’il est vivant ou mort, demeure inconnue.
Le tribunal a également condamné sept Tibétains à diverses peines de prison pour avoir caché Sonam Tsering, suite à la manifestation de 2008.
Les noms de ces 7 Tibétains sont :
- Tsewang Gyurmey condamné à 5 ans de prison,
- Tashi Choedon de Palyul
à 7 ans,
- Dolyang de Markham
à 4 ans.
- Yang alias Kelyang de Kongpo 
à 7 ans,
- Yeshi Tsomo nonne de Lhassa à 5 ans,
- Tayang de Lhassa à 5 ans et
- Pasang Tsering de Lhassa à 1 an.
Depuis le 10 mars 2008, les Tibétains vivant au Tibet se sont élevés pour montrer leur opposition à la mauvaise administration faite par la République Populaire de Chine au Tibet. Les manifestants pacifiques ont fait des appels sans précédent pour le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet et en faveur des droits fondamentaux de l’Homme pour les Tibétains vivant à l’intérieur du Tibet.
La répression brutale opérée par le gouvernement chinois à la suite des manifestations a causé la mort d’environ 227 Tibétains, plus de 6 810 arrestations et la condamnation de 510 personnes.
"La mort a été occasionnée par les tirs aveugles effectués par les forces de la République populaire de Chine au cours des manifestations, les coups sévères et la torture des détenus pendant l’interrogatoire, l’arrestation et la détention, et le développement d’une répression insurmontable et de suppressions qui a poussé certains Tibétains à se suicider", est-il noté dans un rapport complet sur le soulèvement de 2008 au Tibet, publié récemment par les Nations Unies, l’Union européenne et le Bureau des Droits de l’Homme du Département d’information et des relations internationales de l’Administration Centrale Tibétaine (CTA).

"Au total, sept tibétains ont été condamnés à mort, dont deux avec exécution immédiate et cinq connaissent actuellement une condamnation à mort avec suspension ou avec un sursis de deux ans. Lobsang Gyaltsen et Loyak, tous deux âgés de 25 ans, ont été exécutés le 20 octobre 2009. Les cinq autres condamnés à mort avec suspension sont Tenzin Phuntsok, 27 ans, Kangtsuk, 22 ans, Penkyi, 21 ans, Pema Yeshi, 28 ans, et Sonam Tsering, 23 ans. Le processus judiciaire ne fut pas équitable et sans représentation légale et indépendante", affirme le rapport.

Source : Central Tibetan Administration, le 21/11/2010
Par
Monique Dorizon, le 22/11/2010


Tension et lourdes condamnations
de deux moines dans la région de Chamdo


Selon des sources ayant contacté "Tibet Post International" le 25 octobre 2010, la Cour populaire intermédiaire a condamné deux moines bouddhistes de la région de Chamdo, dans la "Région autonome du Tibet", à neuf ans et demi d’emprisonnement pour leurs activités et leurs engagements dans le soulèvement tibétain contre la domination de la Chine.
Un rapport envoyé le 22 novembre 2010 par le Vénérable Monlam Tharchin, habitant Dharamsala, mentionne que Karma Palsang, 26 ans et Mipham Gelek, 22 ans du monastère de Zigar, Comté de Jomda Dergé
, à l’est du Tibet ont été arrêtés en 2008, et ont été condamnés.
Dans la nuit du
10 mars 2010, coïncidant avec le 51e anniversaire du soulèvement national tibétain, les autorités chinoises ont arrêté Karma Palsang et Mipham Gelek et deux autres moines parmi certains moines du monastère de Zighar. Cette arrestation fait suite à l’incendie de voitures de luxe chinoises (voiture des fonctionnaires chinois) en réaction à la répression chinoise au Tibet.
Karma Palsang et Mipham Gelek ont été emmenés de chez eux jusqu’au siège du gouvernement, dans le Comté de Jomda. Ils ont été battus, torturés, publiquement dénoncés et punis dans la rue.
Jusqu’à leur comparution devant le tribunal et depuis leur arrestation, aucune nouvelle des deux moines n’avait filtré.

En 2009, des Tibétains de la région du Comté de Jomda ont protesté contre l’oppression en boycottant la culture des terres.

Après la répression qui a eu lieu dans toutes les régions du Tibet, des Tibétains originaires de différents endroits du district de Dergé et Jomda ont continué à refuser de devenir cultivateurs, en solidarité avec les Tibétains de tout le Tibet. Ils résistent à la pression chinoise les incitant à planter, semer et travaillent dur pour se souvenir de ceux qui ont perdu la vie à cause des Chinois, ceux qui ont été brutalement battus et arrêtés et ceux qui sont portés disparus.
Les responsables chinois ont informé les agriculteurs tibétains qu’ils recevraient 10 000 yuans (1 000 euros environ) s’ils sèment des graines et ont même annoncé qu’ils prévoient de récompenser les Tibétains qui suivent les ordres du gouvernement avec des voitures de luxe durant le Festival hippique. Mais au lieu de profiter de ces offres, les agriculteurs continuent à manifester leur solidarité avec leurs compatriotes tibétains, hommes et femmes, qui ont souffert de la répression. Les Tibétains n’ont pas accepté le chantage à la voiture de luxe et les voitures ont été données aux fonctionnaires. La voiture brûlée était l’un de ces véhicules.

Il y a aucune preuve que Karma Palsang et Mipham Gelek soient les responsables de la mise à feu de la voiture des fonctionnaires.

Parmi les Comtés de la Région de Chamdo, la situation du Comté de Jomda est devenue particulièrement hostile. Les mesures de sécurité ont été fortement renforcées, sous prétexte qu’il s’y trame des activités séparatistes importantes.
Des sources affirment que les responsables chinois ont tenu diverses réunions sur la pratique de la "loi de rééducation patriotique", qui oblige les Tibétains de la région, particulièrement les moines bouddhistes, à dénoncer leurs chefs spirituels, y compris Sa Sainteté le Dalaï Lama.
Durant le festival de prière
du printemps 2010, beaucoup de Tibétains ont été sauvagement arrêtés et battus après avoir brûlé des peaux d’animaux sauvages, et bon nombre d’entre eux sont toujours portés disparus.
"Les Tibétains sont encore sous la contrainte chinoise de la rééducation patriotique s’ils perçoivent leur identité culturelle et religieuse", a déclaré le rapport.
Au début du mois de juin 2009, les autorités chinoises ont tenu une réunion pendant 15 jours dans le canton de Dhochue, Comté de Dergé, et ont pris l’habitude de convoquer les Tibétains pour qu’ils accusent Sa Sainteté le Dalaï Lama, le 17ème Gyalwa Karmapa et le monastère de Kyabche. Le 29 juin 2009, plus de 800 membres des forces armées chinoises ont refoulé une manifestation de 500 Tibétains près du monastère de Kyabche. "La manifestation avait été organisée après que les autorités chinoises aient déclaré que le gouvernement prendrait une terre près du monastère de Kyabche".

Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 23/11/2010


Tibet : la voie à suivre


État des discussions entre Sa Sainteté le Dalaï-Lama et le gouvernement de la République populaire de Chine.

Observations de Lodi Gyaltsen Gyari, envoyé spécial de S. S. le Dalaï-Lama, à l’Institut d’Études Sud-Asiatiques de Singapour, le 24 novembre 2010.

Je souhaite remercier l’Institut d’Études Sud-Asiatiques (IESA) pour me permettre de partager mes réflexions sur l’état de nos pourparlers avec le gouvernement chinois dans la rechercher d’une solution politique à la question du Tibet et l’éventuelle voie à suivre.
Aujourd’hui, nos échanges avec les dirigeants chinois ont atteint un stade où, pour la première fois depuis des décennies de contacts interrompus et repris, nous avons eu la possibilité de leur communiquer sans équivoque possible quelle est la position de Sa Sainteté le Dalaï Lama au sujet de la recherche d’une solution dans le cadre de la République populaire de Chine (RPC), et quelles sont les démarches qui doivent être entreprises afin de résoudre la question du Tibet. Bien qu’il faille encore attendre de voir les effets concrets menant à une solution, nos pourparlers ont manifestement permis aux deux parties d’avoir une meilleure compréhension de la position et des préoccupations l’une de l’autre.
Afin de remettre le processus de notre dialogue avec les dirigeants chinois dans son contexte, je voudrais en expliquer le développement historique.
Globalement, le processus de dialogue peut être divisé en trois phases depuis qu’il a débuté en 1979 :

Premiers contacts (1979-1985)
La première phase a commencé lorsque le contact a été établi en 1979, lorsque le dirigeant chinois de l’époque, M. Deng Xiaoping, a envoyé un message à Sa Sainteté le Dalaï Lama (par le biais de son frère aîné, M. Gyalo Thondup), indiquant qu’à part l’indépendance du Tibet, toutes les autres questions pouvaient être abordées et résolues.
Ensuite, deux délégations tibétaines de haut niveau ont alors été envoyées à Pékin pour des pourparlers préparatoires, respectivement en 1982 et 1984. Je faisais partie de ces deux délégations. Nous avons abordé toute une série de sujets avec les autorités chinoises. L’un des points que nous avons alors dû clarifier, c’était que la question tibétaine ne se résumait pas à l’avenir et au bien-être personnels de Sa Sainteté le Dalaï Lama, mais qu’il s’agissait bel et bien du sort de six de millions de Tibétains.
Au même moment, Sa Sainteté envoyait quatre délégations pour enquêter sur les conditions de vie à travers différentes régions du Tibet entre 1979 et 1985.
Au cours de cette phase du processus de dialogue, les délégations tibétaines ont rencontré les dirigeants chinois, dont M. Deng Xiaoping et d’autres membres du politburo.

Initiatives tibétaines et développements au Tibet (1985-1993)
La deuxième phase de notre processus de dialogue a eu lieu entre 1985 et 1993. Les visites des émissaires de Sa Sainteté le Dalaï Lama en Chine ont été peu fréquentes durant cette période.
En septembre 1987, dans un effort d’encouragement pour entamer les discussions sérieuses sur la question du Tibet, Sa Sainteté a proposé son plan de paix en cinq points, sa vision de la voie à suivre pour le Tibet, lors d’un discours au Congrès américain sur les Droits de l’Homme à Washington D.C..
À la suite de cela, en juin 1988, Sa Sainteté a développé son cinquième point de son plan de paix (appelant à des négociations sur le Tibet sincères), lors d’un discours au Parlement européen à Strasbourg. Les caractéristiques essentielles de cette proposition étaient que les Tibétains jouissent d’une autonomie pour leur politique intérieure et que Pékin conserve les responsabilités générales concernant les affaires étrangères et la défense.
Plus tard, le gouvernement chinois a publiquement accepté de rencontrer les représentants de Sa Sainteté pour débattre de ces questions à tout moment et au lieu de son choix. Sa Sainteté a immédiatement répondu positivement et en faisant état de sa sincérité et de sa détermination à s’engager dans le dialogue.
Elle a nommé une équipe de négociation et a proposé que les débats aient lieu à Genève. Hélas, Pékin a réagi négativement à cela, mettant en avant des problèmes de procédure, en dépit des clarifications faites par les Tibétains. La proposition ultérieure de Sa Sainteté pour que les deux parties se rencontrent à Hong Kong en avril de cette année a également été rejetée.
C’est en septembre 1987 qu’a débuté au Tibet une série de manifestations de grande ampleur de Tibétains exprimant leurs doléances envers les politiques chinoises. Les autorités chinoises ont répondu par une répression brutale des Tibétains, les emprisonnant par centaines et déclarant la loi martiale au Tibet en 1989. L’attitude du gouvernement chinois a détérioré l’atmosphère du processus de dialogue durant cette période.
Pendant ce temps-là, Sa Sainteté le Dalaï Lama a reçu le Prix Nobel de la Paix 1989, signe que la communauté internationale reconnaissait ses efforts pour la paix. La Chine a réagi négativement à cette distinction attribuée à Sa Sainteté.
Finalement, les contacts entre les deux parties ont cessé en août 1993.

Reprise du processus de dialogue (depuis 2002)
Suite à plusieurs années d’actifs contacts intenses, informels et en coulisses, nos deux parties ont accepté de reprendre le contact direct et la première série de ce processus s’est déroulée en septembre 2002. On peut considérer ce processus comme la troisième phase. Cette dernière est désormais davantage institutionnalisée, ses réunions s’apparentant à des réunions d’affaires. Depuis 2002, neuf séries de pourparlers et une réunion informelle se sont tenues. La dernière en date, la neuvième série, s’est déroulée en janvier 2010. J’ai dirigé la partie tibétaine durant toutes ces délibérations.
Pendant ces séries de pourparlers, nous avons eu la possibilité d’exposer et de clarifier la position de Sa Sainteté quant à l’avenir du Tibet. Nos échanges ont finalement atteint un stade où nous avons formellement proposé un mémorandum pour une véritable autonomie du peuple tibétain, au cours de la huitième série de pourparlers, en novembre 2008.
Notre mémorandum avance notre position en faveur d’une véritable autonomie et de la manière dont les besoins spécifiques de la nation tibétaine pour l’autonomie et l’autogestion peut être trouvée en appliquant les principes d’autonomie inscrits dans la constitution de la République populaire de Chine, selon l’interprétation que nous en faisons. Il souligne 11 besoins fondamentaux des Tibétains, qui trouvent leur réponse dans la constitution de la RPC et dans la loi sur l’autonomie nationale régionale.
Puisque les dirigeants chinois ont exprimé plusieurs de leurs préoccupations au sujet du mémorandum qu’ils ont rejeté, le taxant d’inconstitutionnalité, nous avons proposé une note au mémorandum lors de la neuvième série de pourparlers en janvier de cette année. Cette note répondait aux-dites préoccupations et proposaient des suggestions constructives quant aux prochaines étapes dans notre processus de dialogue.
La note visait également à balayer toute interprétation erronée et toute idée fausse de la part de l’opinion publique relative à la position de Sa Sainteté.
Nous soulignons que l’unique préoccupation de Sa Sainteté le Dalaï Lama est le bien-être des Tibétains. Sa Sainteté n’a jamais soulevé le moindre point relatif à l’avenir ou au bien-être de sa propre personne, ni de son entourage.
Notre position, c’est que dans une grande majorité, les Tibétains sont gravement marginalisés et qu’ils ne jouissent pas de droits satisfaisants en termes religieux, politiques, économiques, linguistiques, culturels et sociaux. Les protestations pacifiques, très répandues à travers tout le Tibet, qui ont débuté le 10 mars 2008, ont une fois de plus très clairement prouvé le mécontentement populaire face aux politiques chinoises. Pour la plupart, ces manifestations pacifiques se sont déroulées à l’extérieur de la Région Autonome du Tibet (RAT). Le mois dernier encore, depuis le 19 octobre, des rassemblements pacifiques se sont constitués pour dénoncer la proposition visant à remplacer le tibétain par le chinois comme langue d’instruction dans les écoles. Il s’agit là du dernier grief en date des Tibétains.
Pourtant, le gouvernement chinois affirme que la situation des Tibétains est heureuse et satisfaisante et qu’il n’y a pas de question tibétaine.
À la lumière de ces deux perspectives divergentes, nous avons proposé qu’une étude soit menée par les deux parties afin de déterminer dans quelles conditions vivent les Tibétains. Les Tibétains doivent pourvoir participer à cette étude sans crainte et sans soupçon. Si cette enquête finit par révéler qu’une majorité de Tibétains estime qu’il n’y a pas de problème et que la situation actuelle est acceptable, c’est le but auquel aspire Sa Sainteté le Dalaï Lama.
Mais si l’issue révèle que dans leur grande majorité, les Tibétains ne sont pas satisfaits de la situation, alors le gouvernement chinois devra reconnaître qu’il existe bel et bien un problème et que, dans un esprit de recherche de la vérité sur base de faits, nos deux parties devront se parler et trouver une solution.
De plus, lors de la rencontre informelle de Shenzhen, en mai 2008, nous avons démenti l’accusation proférée par les Chinois, rendant Sa Sainteté le Dalaï Lama et les dirigeants tibétains en exil responsables des protestations survenues à travers les zones tibétaines depuis le 10 mars 2008.
Comme nous constatons que ces mêmes allégations sont répétées, nous avons invité le gouvernement chinois à clarifier sa position et à mener une enquête scientifique sérieuse, au Tibet et parmi la communauté tibétaine en exil, pour déterminer si ces accusations sont vraies. Nous avons exprimé notre volonté à apporter notre concours à mener une telle enquête.

Point importants soulevés par les Chinois
Lors de la dernière série de pourparlers, les Chinois nous ont fourni une liste détaillée de développements relatifs au Tibet, notamment au Vème forum sur le travail du Tibet, qui s’est tenu du 18 au 20 janvier 2010.
Ils ont estimé que ce forum avait décidé d’améliorer davantage les moyens de subsistance des Tibétains au sein de la Région Autonome du Tibet et dans toutes les zones tibétaines, particulièrement dans les services publics, tels que l’éducation, les services médicaux et la protection de l’environnement. Sur la base des rapports initiaux que le forum nous a transmis, nous avons fait bon accueil à cette décision d’améliorer les conditions de vie des Tibétains, dans les zones rurales en particulier.
Nous avons particulièrement apprécié le fait que le Vème forum sur le travail du Tibet s’est penché sur la question du développement dans toutes les zones tibétaines (la Région Autonome du Tibet ainsi que toutes les autres zones tibétaines). Nous croyons fermement que toutes les zones tibétaines doivent être réunies sous une administration unique et une politique uniforme. En éliminant les slogans politiques, bien des questions décrétées prioritaires par le forum s’apparentent aux besoins fondamentaux des Tibétains exposés dans le mémorandum. Toutefois, des indications récentes montrent qu’au lieu d’avoir une politique uniforme et positive dans toutes les zones tibétaines, on s’efforce d’étendre les mesures rigoureuses déjà en place dans la Région Autonome du Tibet à toutes les autres zones tibétaines. Cette mesure est contre-productive et les autorités chinoises doivent prendre conscience de cela.

Essence de la Voie Médiane proposée par le Dalaï-Lama
Un point crucial que les responsables chinois ne prennent pas en compte est que Sa Sainteté le Dalaï Lama est sincère et sérieuse dans ses efforts pour trouver une solution dans le cadre de la République populaire de Chine, avec son approche dite de la Voie Médiane.
Sa Sainteté et les dirigeants tibétains en exil ont pris la courageuse décision de ne pas rechercher l’indépendance tibétaine mais une véritable autonomie pour le peuple tibétain, qui garantirait ses besoins fondamentaux pour la préservation de sa culture, de sa langue, de sa religion et de son identité distinctes ainsi que du délicat milieu naturel du plateau tibétain.
L’approche de la "Voie Médiane"
est le moyen de résoudre la question du Tibet pacifiquement et de procurer stabilité et coexistence entre Tibétains et Chinois, sur la base de l’égalité et de la coopération mutuelle. Ses origines remontent au milieu des années 1970, lorsque Sa Sainteté a eu des entretiens en interne avec ses conseillers. Au fil des ans, les dirigeants tibétains en exil ont peaufiné les caractéristiques concrètes de l’approche de la Voie Médiane, à la lumière de réalités politiques existantes au sein de la RPC.
Les médias officiels chinois ne cessent de traiter Sa Sainteté de séparatiste désireux de recouvrir l’indépendance du Tibet. Ils continuent de se référer au contenu de ses déclarations faites par le passé, y compris le plan de paix en cinq points
et la proposition de Strasbourg, en passant délibérément sous silence l’appréciation ultérieure de Sa Sainteté des préoccupations et des clarifications de sa position envers les Chinois.
Notre mémorandum pour une véritable autonomie pour les Tibétains a clairement défini l’approche de la Voie Médiane de Sa Sainteté.
Notre mémorandum et la note sur le mémorandum ont été bien acceptés par beaucoup de gouvernements, de parlements, d’institutions, d’organisations et d’individus et ont été jugés très raisonnables et légitimes.
Les réactions du gouvernement chinois ont profondément surpris et déçu beaucoup d’entre eux. Jugeant la position du gouvernement chinois déplacé, ils continuent d’inciter ce dernier énergiquement à s’engager dans un dialogue substantiel avec nous sur l’agenda du mémorandum. Par exemple, suite à une rencontre entre Sa Sainteté et le Président Obama le 18 février 2010, la Maison Blanche a publié un communiqué indiquant : "Le Président a loué l’approche de la "Voie Médiane" du Dalaï Lama, son engagement pour la non-violence et sa poursuite du dialogue avec le gouvernement chinois".

Implications plus vastes d'un problème tibétain non résolu
La solution du problème tibétain ne concerne pas uniquement les droits du peuple tibétain mais plutôt l’avenir de la culture bouddhique tibétaine, qui affecte à la fois les Tibétains et la communauté internationale plus largement. _ La culture bouddhique tibétaine, qui promeut la la compassion, très nécessaire au Tibet, en China et dans toute cette région. Par culture bouddhique tibétaine, nous ne parlons pas uniquement des aspects religieux du bouddhisme tibétain.
La Chine aspire en particulier à être une super-puissance mais un tel statut ne peut être atteint uniquement par le biais du poids militaire et économique.
Au lieu de cela, l’autorité morale est une condition très importante et la culture bouddhique tibétaine peut précisément apporter cela.
Du point de vue géopolitique également, si la question du Tibet est finalement résolue, cela constituera un facteur positif non seulement pour les relations entre les deux puissances montantes mondiales, l’Inde et la Chine, mais également pour la région dans son ensemble. Sur ce point, je rejoins le Ministre des Affaires étrangères de Singapour, M. George Yeo, qui a écrit dans un article que "le Tibet fait a sa place sur une scène asiatique bien plus vaste et qui change le monde". De toute évidence, pour des raisons géopolitiques, stratégiques et environnementales, la situation au Tibet aura de lourdes conséquences sur les changements de paysage en Asie.
D’un point de vue environnemental, le plateau tibétain est d’une importance capitale aux yeux des scientifiques qui le considèrent littéralement le "troisième pôle". Le Tibet abrite la source de plusieurs des principaux fleuves d’Asie. Ainsi, toute altération de la nature au Tibet aura des conséquences sur l’environnement à l’échelle globale.
Une autre implication, liée à la question tibétaine, aura des conséquences sur la population chinoise elle-même. Aujourd’hui, les Chinois ont de plus en plus conscience de la situation des Tibétains. C’est d’autant plus évident parmi les intellectuels et chez les jeunes. Beaucoup d’entre eux appellent courageusement à une approche pragmatique du problème tibétain et voient Sa Sainteté le Dalaï Lama comme le personnage clef pour le résoudre. Ils ont réalisé que l’attitude du gouvernement chinois face à la question tibétaine a des conséquences directes sur l’avenir même de la Chine, y compris sur sa stabilité interne et son statut international.

Les défis
Je n’ai aucune raison de douter des déclarations que les autorités chinoises ont répété sur la question tibétaine, à savoir que "la porte du dialogue et des négociations est ouverte". Parallèlement, je ne peux que me sentir très préoccupé quant à leur sincérité et leur sérieux à poursuivre le processus actuel en vue d’une issue substantielle et significative.
Il semblerait qu’une partie des dirigeants à Pékin continue d’alimenter l’illusion que les problèmes au Tibet peuvent être résolus ou traités par des moyens économiques et que le fait que le statut mondial de la Chine en tant que puissance économique et politique procure le poids d’imposer ses décisions arbitraires à la fois en son sein et sur la scène internationale.
Ces dirigeants continuent également à se tromper eux-mêmes en croyant que le problème tibétain cessera de les défier lorsque Sa Sainteté le XIVème Dalaï Lama ne sera plus parmi nous, ou que le problème perdra de sa vivacité du fait de son grand âge.
La plus grande inquiétude des dirigeants chinois est la légitimité de son autorité sur le Tibet. Les dirigeants chinois savent qu’un seul individu, le Dalaï Lama, a les capacités et l’autorité pour cela. Sa Sainteté a conscience des préoccupations et des susceptibilités de la République populaire de Chine. C’est la raison pour laquelle nous avons directement indiqué aux autorités chinoises, et Sa Sainteté l’a aussi publiquement déclaré, qu’elle est prête à apporter son autorité morale pour doter un accord d’autonomie, une fois celui-ci atteint, de la légitimité nécessaire à gagner le soutien des Tibétains afin d’être appliqué convenablement.
Le gouvernement chinois a aussi fait valoir l’argument qu’il souhaite que tout le monde respecte ses sujets les plus sensibles, et le plus important, celui de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RPC. Au vu des points que je viens d’exposer, nous respectons ces considérations. Mais parallèlement, nous avons nous aussi des points qui nous tiennent à cœur, à savoir la préservation et la promotion de l’identité distincte des Tibétains. Le gouvernement chinois doit reconnaître et respecter ce droit légitime des Tibétains et y travailler avec nous en conséquence.
Fondamentalement, la question tibétaine doit être résolue par les Tibétains et les Chinois. De même que le gouvernement chinois ne souhaite pas d’ingérence de la part de tiers, nous autres, Tibétains, estimons également que la bonne manière de faire est de résoudre le problème grâce au dialogue avec les dirigeants chinois. En même temps, la question du Tibet touche le monde entier, avec des implications directes sur la paix et la stabilité en Asie.
Il est essentiel pour ceux qui se penchent sur le conflit sino-tibétain de bien comprendre et apprécier les différences entre les positions fondamentales de nos deux points de vue. Certains experts semblent ne pas comprendre cela.

La voie à suivre
Nous ne voyons aucune raison pour laquelle nous ne pourrions pas trouver un terrain d’entente sur la question tibétaine avec les dirigeants chinois si tant est que ces derniers aient la sincérité et la volonté politique d’aller de l’avant.
Nous avons la conviction que cela pourrait être accompli sans réécrire l’histoire du Tibet. Car si nous nous engageons dans cette voie-là, de la réécriture de l’histoire du Tibet, non seulement cela mènera à compliquer encore davantage les conflits existants dans les rapports que la Chine entretient avec d’autres, mais cela en créera en plus de nouveaux. De plus, les dirigeants chinois doivent réfléchir pour savoir si leurs revendications se basent sur des actions impériales passées et comprendre les ramifications et les répercussions internationales s’ils persistent dans cette voie-là.
Aujourd’hui, les dirigeants chinois parlent aussi d’instaurer une société harmonieuse. Naturellement, nous soutenons un tel projet car nous pensons que cela aura des conséquences directes sur les politiques chinoises au Tibet.
Néanmoins, il est évident qu’il ne peut y avoir de société harmonieuse sans égalité entre ses différentes composantes nationales.
Les Tibétains, et ceux qui se trouvent au Tibet, doivent toujours faire face à la dure réalité que l’égalité n’existe pas à tous les niveaux. Des dirigeants tibétains de premier plan, dont feu le Panchen Lama, disent et répètent leurs inquiétudes à ce sujet et avancent qu’aucun discours d’unité ne peut avoir lieu en l’absence d’égalité.
Sa Sainteté le Dalaï Lama a choisi d’aller de l’avant et elle a fait preuve de sa bonne volonté à prendre les initiatives nécessaires servant l’intérêt du peuple tibétain, qui encouragent l’harmonie et la stabilité au sein de la République populaire de Chine et qui favorisent la paix dans cette région. Sa Sainteté s’est engagée à travailler avec le gouvernement chinois afin que les Tibétains puissent préserver leur identité distincte, retrouver leur fierté et leur dignité, et que l’unité et la stabilité de la République populaire de Chine soient garanties.
Encore une fois, j’exprime ma reconnaissance de pouvoir partager mes réflexions dans cette institution prestigieuse.

Singapour, 24 novembre 2010

Bureau du Tibet, le 02/10/2010

Analyse chinoises sur
l'éducation et la religion tibétaines


La Chine vise à enseigner le chinois mandarin aux ruraux tibétains avant leur entrée à l’école.
Xinhua, l’agence de presse officielle chinoise, citant le 3 décembre 2010 un porte-parole du Bureau de l’éducation de la "Région autonome du Tibet", se demande : "Est-ce la religion ou juste le manque d’éducation qui maintient les ruraux tibétains en situation de pauvreté ? Actuellement 24,5 % seulement des enfants habitant les zones d’agriculture et d’élevage de la "Région autonome du Tibet" (TAR) fréquentent l’école maternelle". Lors d’un séminaire à Pékin, en novembre 2010, un chercheur tibétain travaillant pour le gouvernement chinois avait déclaré que les ruraux tibétains étaient pauvres "parce qu’ils mettent trop d’argent dans la religion".
L’article indique qu’actuellement les autorités éducatives de la "Région autonome du Tibet" établissent des plans afin de s’assurer que, d’ici à 2015, tous les enfants des régions d’agriculture et d’élevage reçoivent au moins deux ans d’enseignement préscolaire gratuit en langue tibétaine et en mandarin.
"Alors, au moins 60 % des enfants iront en maternelle", a déclaré le porte-parole.
Ce changement, financé par le Gouvernement central chinois, améliorera la compétence des enfants en tibétain et en mandarin et préparera à l’enseignement scolaire formel, est-il dit.

La Convention sur les droits de l’enfant des Nations Unies exige que les enfants reçoivent leur éducation précoce dans leur langue maternelle. Toutefois, le rapport de Xinhua dit clairement que les enfants se verront enseigner toutes les matières en chinois mandarin, avec le tibétain enseigné comme sujet linguistique. Cela explique peut-être pourquoi le programme sera en option et, éventuellement, obligatoire. Le rapport dit clairement que l’objectif de l’éducation de la maternelle sera de préparer les enfants à l’éducation scolaire formelle qui est donnée en chinois mandarin.
La Chine est actuellement lancée dans un processus de mise en œuvre d’une politique d’enseignement de toutes les matières en mandarin, avec le tibétain enseigné uniquement en tant que langue. Cette politique a conduit à des protestations à grande échelle dans les régions tibétaines des provinces du Qinghai et de Gansu ainsi que dans la province du Sichuan.

Le rapport souligne que l’éducation en maternelle pour les enfants issus de familles rurales et nomades est gratuite, alors que les citadins de la "Région autonome du Tibet" devront encore payer pour l’éducation préscolaire de leurs enfants, tout comme ailleurs, dans la République populaire de Chine.
Le rapport dit aussi que les frais de scolarité, ainsi que les frais de logement et de nourriture sur les campus, sont gratuits pour tous les élèves du primaire et secondaire des familles des bergers tibétains depuis 1985.
La question qui demeure est : pourquoi malgré cela, même dans les écoles de la maternelle, le taux de présence est-il si faible ?

Un ou deux jours plus tôt, lors du 1er Forum de Tibétologie de Qomolangma
, qui s’est conclu à Pékin le 24 novembre dernier, Luorong Zhandu, chercheur de l’Institut d’économie sociale du Centre de Tibétologie de Chine, a déclaré que les ruraux tibétains dépensent un tiers de leur revenu annuel dans les services et les objets religieux. Le 25 novembre, le site du "Tibet news service" affirmait que cela empêche les gens d’investir dans l’industrie, entrave l’amélioration du niveau de vie de la population et le développement de la production locale.

Source : Tibetan Rewiew
Tibet-info.net, Le 05/12/2010


Tashi Wangdi va quitter son poste
de représentant du Dalaï-Lama à Bruxelles


Un mot de Thupten GYATSO, Président de la Communauté Tibétaine de France et ses Amis :

Monsieur Tashi Wangdi, est l’actuel représentant de Sa Sainteté le Dlaï Lama à Bruxelles et il a annoncé la nouvelle de sa démission du poste de représentant, dans une lettre adressée à l’attentions de tous les amis du Tibet, dans laquelle, il avait indiqué qu’il sera remplacé à titre provisoire par Monsieur Kelsang Gyaltsen, qui est l’un des deux émissaires de Sa Sainteté le Dalaï Lama, chargé des négociations avec le gouvernement de la République populaire de Chine.

Tashi Wangdi fera parti de cinq candidats prétendants au poste du Premier Ministre du Gouvernement tibétain en exile. Il va donc entièrement consacrer son temps pour sa campagne, durant le deuxième tour de l’élection de nouveau Premier Ministre ( Kalon Tripa) au suffrage universel direct par l’ensemble de l’électorat de la diaspora tibétaine.

La Charte du Gouvernement tibétain n’autorise pas le Premier Ministre actuel, Professeur Samdhong Rinpotché, au delà deux mandats consécutifs de se présenter à nouveau dans ce scrutin national pour élire son successeur. Toute même, au bout de deux mandats au Kashag, Prof : Samdhong Rinpotché reste très populaire chez les Tibétains et il bénéficie toujours de la confiance de Sa Sainteté le Dalaï Lama et des Tibétains ce qui n’est pas une mince affaire.

Celui ou celle qui va lui succéder va avoir du pain sur la planche afin de s’asseoir son autorité et sa légitimité au sein de la communauté tibétaine. La jeune Démocratie tibétaine doit se doter d’un Leader capable de conjuguer les défis de son époque avec la politique qu’il entend mener pour répondre aux intérêts communs du Tibet : faire reconnaître les Droits du peuple tibétain et restaurer la dignité du pays.

Le débat actuel au sujet de l’élection du Premier Ministre tibétain se tourne autour de deux interrogations, Faut-il élire une personne d’"expérience" ou un jeune "visionnaire" ?. l’homme qui sera issue de prochain scrutin va refléter ces deux choix des Tibétains. A mon avis ; Le premier serait le statu quo et le deuxième sera pour la passation du Flambeau à la nouvelle génération tibétaine. quel que soit le vainqueur de ce scrutin ,et il sera le Premier Ministre de tous les Tibétains.

Observons-nous de près le résultat de l’élection de prochain Kalon Tripa, le 20 mars 2011.


Lettre de Tashi Wangdi


"Mesdames, Messieurs, Cher (e)s ami(e)s du Tibet,

Je vais bientôt quitter le poste de Représentant de Sa Sainteté le Dalaï Lama à Bruxelles.

Je profite de cette occasion pour vous exprimer mes remerciements pour tout ce que vous faites pour le Tibet. Comme le dit souvent Sa Sainteté, nous considérons votre soutien comme une action pour la vérité et la justice, et non pas pour le Tibet ou contre la Chine. C’est cela l’essence même du combat du Peuple tibétain. Durant ces deux dernières années, j’ai eu le plaisir de vous rencontrer à de nombreuses reprises. M. Kelsang Gyaltsen, ancien Représentant et actuellement, l’un des deux émissaires de Sa Sainteté le Dalaï Lama chargé des négociations avec le gouvernement de la République populaire de Chine me succédera, à titre provisoire, en attendant qu’un nouveau Représentant soit nommé. Je reviendrai alors pour effectuer la passation de pouvoirs. J’aurai à ce moment là des occasions de rencontrer certains d’entre vous. Ces prochaines années seront cruciales, d’autant plus que la situation du monde évolue de manière rapide. Votre soutien aussi sera fondamental pour travailler sur de nombreux enjeux liés à la question du Tibet – la paix, la sécurité, les droits de l’Homme, les changements climatiques … Comme vous le savez, la 6ème Conférence Internationale des réseaux d’associations et groupes de soutien au Tibet (TSG) a eu lieu en Inde au début de ce mois de novembre. La déclaration ainsi que le texte des résolutions adoptées vous seront présentés bientôt par le Comité organisateur de la Conférence. Ces documents constitueront une bonne base du travail de coordination des actions internationales afin d’obtenir un maximum de résultat dans les trois ans à venir. Avec mes chaleureux remerciements et mes très cordiales salutations."

Tashi Wangdi Représentant de Sa Sainteté le Dalaï Lama auprès de l’Union européenne, l’Europe occidentale et le Maghreb Bureau du Tibet 24, Avenue des Arts - 1000 Bruxelles Tel. : +32 2 280 49 22 - Fax : +32 2 280 29 44

Tibetan.fr, le 07/12/2010


Déplacements forcés de villageois tibétains
pour la construction d'un barrage


Un projet de développement chinois inondera des terres agricoles et des maisons, forçant des milliers de personnes à déménager.
Selon des sources tibétaines, jusqu’à 4 000 villageois tibétains pourraient être déplacés par les autorités chinoises pour permettre la mise en place d’un projet hydroélectrique dans une région située au nord de la capitale régionale du Tibet, Lhassa.

Selon un Tibétain de la région s’exprimant sous couvert d’anonymat, le projet, mis en place dans la région de Phodo dans le Comté de Lhundrub, "Région autonome du Tibet", prévoit le déplacement d’environ 500 foyers.
"Cela veut dire que pour l’instant, entre 3 000 à 4 000 personnes sont concernées", affirme cette même source.
"Les Chinois construisent des ponts et bloquent le débit de la rivière", a-t-il dit. "Les Chinois ont déjà construit des maisons exclusivement pour les soldats chinois qui sont arrivés pour travailler sur le barrage".
"Certains foyers ont déjà été réinstallés, d’autres se sont entendus dire qu’ils devront partir car les territoires dans lesquels ils vivent seront submergés", raconte cet homme.
"Il leur a été dit qu’ils ne sont pas autorisés à irriguer, labourer leurs terres ou faire des récoltes... En septembre prochain, tous doivent être partis".

Aucune des familles touchées ne veut partir, raconte cet homme, ajoutant : "Ils craignent qu’eux-mêmes et leurs animaux ne souffrent de maladies, telles que la diarrhée, et de l’inadaptation à un environnement inconnu".
Malgré les demandes répétées, tous ont été "forcés" de quitter leur foyer.
Les demandes faites pour que tous les ménages soient réinstallés au même endroit ont également été refusées. Certains groupes devraient maintenant être déplacés à proximité de Yulnga, Taglung, et d’autres à Lhassa.
Les groupes familiaux envoyés à Lhassa rencontreront des difficultés particulières en raison de l’absence de pâturages pour les animaux dans cette région, en grande partie urbaine, rappelle l’homme, ajoutant : "Ils seront obligés de vendre leur bétail et de partir".
"Chaque famille est censée recevoir une somme d’environ 10 000 yuans (environ 1 000 euros) en compensation, mais elles ont reçu l’ordre de dépenser cet argent pour construire de nouvelles maisons où elles pourront emménager".

Une autre source, extérieure au Tibet a confirmé le rapport, disant qu’elle avait appris que six villes et villages de la région de Phodo étaient mentionnés pour la réinstallation des villageois.
"Parce qu’il est prévu de construire des barrages sur trois rivières près de Phodo - le Radreng, le Lhachig et le Pachoe - ce n’est pas Phodo seul qui est concerné mais c’est tout le Comté environnant", dit-elle.
"Tous les travailleurs du projet de barrage sont chinois", a-t-elle ajouté, citant des contacts dans la région.
"J’ai entendu précédemment qu’il y avait déjà un millier de soldats chinois dans Phodo, mais de plus, j’ai maintenant entendu qu’un autre groupe de deux mille soldats serait arrivé".
"En plus de léser les gens et le bétail, les monuments historiques - comme un pont suspendu en fer très connu, et un petit couvent - seront submergés par les eaux", a-t-elle dit.

Les projets chinois de développement au Tibet ont conduit à de fréquentes impasses avec les Tibétains, qui accusent les entreprises chinoises de perturber la vie des populations locales, de polluer et d’endommager l’environnement.

Par Monique Dorizon,
Tibet-info.net, le 11/12/2010


Disparition de CLAUDE B. LEVENSON
(13 décembre)


         

La journaliste et écrivaine militante des droits de l"homme, grande amie du Dalaï-Lama, Claude B Levenson s'est éteinte lundi 13 décembre à Lausanne,
sereine après avoir lutté près d’un semestre contre la maladie et supporté avec courage et stoïcisme des traitements épuisants.  

Quelle nous accompagne et nous renforce, le long de nos combats pour les peuples privés de libertés, notamment le Tibet.

Tashi Delek Bordeaux tient à féliciter Madame Claude B Levenson pour avoir été une grande porte parole par ses articles, ouvrages, conférences et actions très nombreuses.

Nous nous associons à la peine de son mari Monsieur Jean Claude Buhrer et de ses proches.



La Chine paie la police népalaise
pour arrêter des Tibétains

Comme de nombreux observateurs l’avait pressenti, la Chine paie la police népalaise pour arrêter des réfugiés tibétains qui traversent la frontière pour échapper aux persécutions, selon des télégrammes diplomatiques américains publiés par le site WikiLeaks.

L’une des notes, envoyée par un officier à l’ambassade américaine de New Delhi en février, cite une source indiquant que la Chine "récompense (les forces népalaises) par des incitations financières aux officiers qui arrêtent des Tibétains tentant de quitter la Chine".
"Pékin a demandé à Katmandou de renforcer les patrouilles (...) et de rendre plus difficile l’entrée des Tibétains au Népal", écrit dans un télégramme publié le 19 décembre 2010 l’une des sources de l’ambassade.

Un porte-parole de la police népalaise à Katmandou a démenti les accusations, les jugeant "sans fondements".
"Nous arrêtons ceux qui entrent au Népal illégalement et les remettons aux autorités népalaises de l’immigration", a déclaré le 20 déc. ce porte-parole à l’AFP.

Des milliers de Tibétains entreprennent chaque année un voyage dangereux vers le Népal pour fuir la répression politique et religieuse dont ils sont victimes en Chine. Ils sont normalement libres de circuler au Népal en vertu d’un accord informel entre le gouvernement et l’agence des Nations-unies mis en place en 1989 lorsque le Népal cessa de leur accorder le statut de réfugiés.
Avec l’assistance des Nations-unies, nombre d’entre eux repartent ensuite vers Dharamsala, dans le nord de l’Inde, où une grande communauté s’est établie sous l’autorité du gouvernement tibétain en exil et du Dalaï Lama, qui y vit depuis 1959 après l’échec d’un soulèvement antichinois à Lhassa.
Mais leur nombre a brutalement chuté depuis que les émeutes au Tibet en mars 2008 ont conduit la Chine à renforcer sa sécurité à la frontière et à presser les autorités népalaises d’endiguer le flux de réfugiés.

En juin 2010, le Népal, bordé par la Chine au Nord et par l’Inde, à l’est, au sud et à l’ouest, a reconduit à la frontière chinoise trois exilés tibétains, s’attirant les critiques du Haut commissariat pour les réfugiés des Nations-unies.

Tibet-info.net, le 20/12/2010


 
Le Tibet à Bordeaux  
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Samedi 12 décembre (14h30-17h30) : art postal (petite fabrique de courriers insolites)
Dimanche 13 décembre (15h-19h) : exposition de calligraphies, mandalas et papeterie
Vendredi 18 décembre (de 19h à minuit) : Nuit de l'écriture (on graphicote des p'tits papiers)

LE TIBET BRULE !
Liste des Tibétains qui se sont immolés depuis 2009
Version html
Version pdf
Photos des Tibétains qui se sont immolés depuis 2009
Version html

PÉTITIONS EN LIGNE :
Demande d'une enquête dans la violation des Droits de l'Homme au Tibet
Signez la pétition adressée au Secrétaire Général de l'ONU
Arrêtez la destruction de Lhassa
Signez la pétition adressée à l'UNESCO et à l'ICOMOS

UNE CITATION DU DALAI-LAMA :
« Le Tibet est une nation ancienne, qui a en héritage une culture extrêmement riche, mais qui semble avoir reçu une condamnation à mort. (...)
Vous, les pays européens, vous jouissez des libertés fondamentales. Aussi est-il important que vous soyez solidaires des peuples qui n’en bénéficient pas, et agissiez en conséquence. »
Extrait de l'entretien du Dalaï-Lama au Sénat à Paris le 13 août 2008

 
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